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[7,130] Εἶναι δὲ τὸν ἔρωτα ἐπιβολὴν φιλοποιίας διὰ κάλλος ἐμφαινόμενον· καὶ μὴ εἶναι
συνουσίας, ἀλλὰ φιλίας. Τὸν γοῦν Θρασωνίδην καίπερ ἐν ἐξουσίᾳ ἔχοντα τὴν ἐρωμένην,
διὰ τὸ μισεῖσθαι ἀπέχεσθαι αὐτῆς. Εἶναι οὖν τὸν ἔρωτα φιλίας, ὡς καὶ Χρύσιππος ἐν τῷ
Περὶ ἔρωτός φησι· καὶ μὴ εἶναι ἐπίμεμπτον αὐτόν. Εἶναι δὲ καὶ τὴν ὥραν ἄνθος ἀρετῆς.
Βίων δὲ τριῶν ὄντων, θεωρητικοῦ καὶ πρακτικοῦ καὶ λογικοῦ, τὸν τρίτον φασὶν
αἱρετέον· γεγονέναι γὰρ ὑπὸ τῆς φύσεως ἐπίτηδες τὸ λογικὸν ζῷον πρὸς θεωρίαν καὶ
πρᾶξιν. Εὐλόγως τέ φασιν ἐξάξειν ἑαυτὸν τοῦ βίου τὸν σοφὸν καὶ ὑπὲρ πατρίδος καὶ ὑπὲρ
φίλων, κἂν ἐν σκληροτέρᾳ γένηται ἀλγηδόνι ἢ πηρώσεσιν ἢ νόσοις ἀνιάτοις.
| [7,130] Ils définissent cet attachement : « Un goût de bienveillance qui naît des
agréments de ceux qu'il a pour objet, et qui ne va point jusqu'à des sentiments plus forts,
mais demeure renfermé dans les bornes de l'amitié.» On en a un exemple dans
Thrason, qui, quoiqu'il eût sa maîtresse en sa puissance, s'abstint d'en abuser, parce
qu'elle le haïssait. Ils appellent donc cette inclination un amour d'amitié, qu'ils ne taxent
point de vicieuse, ajoutant que les agréments de la première jeunesse sont une fleur de la
vertu.
Selon Bion, des trois sortes de vies, spéculative, pratique et raisonnable, la dernière
doit être préférée aux autres, parce que l'animal raisonnable est naturellement fait pour
s'appliquer à la contemplation et à la pratique. Les stoïciens présument que le sage peut
raisonnablement s'ôter la vie, soit pour le service de sa patrie, soit pour celui de ses amis,
ou lorsqu'il souffre de trop grandes douleurs, qu'il perd quelque membre, ou qu'il
contracte des maladies incurables.
| [7,131] Ἀρέσκει δ' αὐτοῖς καὶ κοινὰς εἶναι τὰς γυναῖκας δεῖν παρὰ τοῖς σοφοῖς, ὥστε τὸν
ἐντυχόντα τῇ ἐντυχούσῃ χρῆσθαι, καθά φησι Ζήνων ἐν τῇ Πολιτείᾳ καὶ Χρύσιππος ἐν τῷ
Περὶ πολιτείας, ἀλλ' ἔτι Διογένης ὁ κυνικὸς καὶ Πλάτων. Πάντας τε παῖδας ἐπίσης
στέρξομεν πατέρων τρόπον καὶ ἡ ἐπὶ μοιχείᾳ ζηλοτυπία περιαιρεθήσεται. Πολιτείαν δ'
ἀρίστην τὴν μικτὴν ἔκ τε δημοκρατίας καὶ βασιλείας καὶ ἀριστοκρατίας.
Καὶ ἐν μὲν τοῖς ἠθικοῖς δόγμασι τοιαῦτα λέγουσι καὶ τούτων πλείω μετὰ τῶν οἰκείων
ἀποδείξεων· ταῦτα δ' ὡς ἐν κεφαλαίοις ἡμῖν λελέχθω καὶ στοιχειωδῶς.
| [7,131] Ils croient encore que les sages doivent avoir communauté de femmes, et qu'il
leur est permis de se servir de celles qu'on rencontre. Telle est l'opinion de Zénon dans
sa République, de Chrysippe dans son ouvrage sur cette matière, de Diogène le cynique,
et.de Platon. Ils la fondent sur ce que cela nous engage à aimer tous les enfants comme
si nous en étions les pères, et que c'est le moyen de bannir la jalousie que cause
l'adultère. Ils pensent que le meilleur gouvernement est celui qui est mêlé de la
démocratie, de la monarchie et de l'aristocratie.
Voilà quels sont les sentiments des stoïciens sur la morale. Ils avancent encore sur
ce sujet d'autres choses, qu'ils prouvent par des arguments particuliers ; mais c'en est
assez de ce que nous avons dit sommairement sur les articles généraux.
| [7,132] Τὸν δὲ φυσικὸν λόγον διαιροῦσιν εἴς τε τὸν περὶ σωμάτων τόπον καὶ περὶ
ἀρχῶν καὶ στοιχείων καὶ θεῶν καὶ περάτων καὶ τόπου καὶ κενοῦ. Καὶ οὕτω μὲν εἰδικῶς,
γενικῶς δ' εἰς τρεῖς τόπους, τόν τε περὶ κόσμου καὶ τὸν περὶ τῶν στοιχείων καὶ τρίτον τὸν
αἰτιολογικόν.
Τὸν δὲ περὶ τοῦ κόσμου διαιρεῖσθαί φασιν εἰς δύο μέρη. Μιᾷ γὰρ σκέψει ἐπικοινωνεῖν
αὐτοῦ καὶ τοὺς ἀπὸ τῶν μαθημάτων, καθ' ἣν ζητοῦσι περί τε τῶν ἀπλανῶν καὶ τῶν
πλανωμένων, οἷον εἰ ὁ ἥλιός ἐστι τηλικοῦτος ἡλίκος φαίνεται, καὶ ὁμοίως εἰ ἡ σελήνη, καὶ
περὶ δινήσεως καὶ τῶν ὁμοίων τούτοις ζητημάτων.
| [7,132] Quant à la physique, ils en divisent le système en plusieurs parties ; c'est-à-dire
en ce qui regarde les corps, les principes, les éléments, les dieux, les prodiges, le lieu, et
le vide ; c'est là ce qu'ils appellent la division par espèces. Celle qui est par genres
renferme trois parties: l'une du monde, l'autre des éléments, la dernière des causes.
L'explication de ce qui regarde le monde se divise en deux parties. La première est
une considération du monde, où l'on fait entrer les questions des mathématiciens sur les
étoiles fixes et errantes : comme si le soleil et la lune sont des astres aussi grands qu'ils
le paraissent ; sur le mouvement circulaire et autres semblables.
| [7,133] Ἑτέραν δ' αὐτοῦ σκέψιν εἶναι ἥτις μόνοις τοῖς φυσικοῖς ἐπιβάλλει, καθ' ἣν
ζητεῖται ἥ τ' οὐσία αὐτοῦ {καὶ εἰ ὁ ἥλιος καὶ οἱ ἀστέρες ἐξ ὕλης καὶ εἴδους} καὶ εἰ γενητὸς ἢ
ἀγένητος καὶ εἰ ἔμψυχος ἢ ἄψυχος καὶ εἰ φθαρτὸς ἢ ἄφθαρτος καὶ εἰ προνοίᾳ διοικεῖται καὶ
περὶ τῶν λοιπῶν. Τόν τ' αἰτιολογικὸν εἶναι καὶ αὐτὸν διμερῆ· μιᾷ δ' αὐτοῦ ἐπισκέψει
ἐπικοινωνεῖν τὴν τῶν ἰατρῶν ζήτησιν, καθ' ἣν ζητοῦσι περί τε τοῦ ἡγεμονικοῦ τῆς ψυχῆς
καὶ τῶν ἐν ψυχῇ γινομένων καὶ περὶ σπερμάτων καὶ τῶν τούτοις ὁμοίων· τοῦ δ' ἑτέρου καὶ
τοὺς ἀπὸ τῶν μαθημάτων ἀντιποιεῖσθαι, οἷον πῶς ὁρῶμεν, τίς ἡ αἰτία τῆς κατοπτρικῆς
φαντασίας, ὅπως νέφη συνίσταται, βρονταὶ καὶ ἴριδες καὶ ἅλως καὶ κομῆται καὶ τὰ
παραπλήσια.
| [7,133] L'autre manière de considérer le monde appartient aux physiciens : on y
recherche quelle est son essence, et si le soleil et les astres sont composés de matière et
de forme, si le monde est engendré ou non, s'il est animé ou sans âme, s'il est conduit
par une providence, et autres questions de cette nature. La partie de la physique qui traite
des causes est aussi double : la première comprend les recherches des médecins, et les
questions qu'ils traitent sur la partie principale de l’âme, sur les choses qui s'y passent,
sur les germes, et autres sujets semblables. La seconde comprend aussi des matières
que les mathématiciens s'attribuent, comme la manière dont se fait la vision ; quelle est la
cause du phénomène que forme un objet vu dans un miroir ; comment se forment les
nuées, les tonnerres, les cercles qui paraissent autour du soleil et de la lune, les comètes
et autres questions de cette nature.
| [7,134] Δοκεῖ δ' αὐτοῖς ἀρχὰς εἶναι τῶν ὅλων δύο, τὸ ποιοῦν καὶ τὸ πάσχον. Τὸ μὲν οὖν
πάσχον εἶναι τὴν ἄποιον οὐσίαν τὴν ὕλην, τὸ δὲ ποιοῦν τὸν ἐν αὐτῇ λόγον τὸν θέον·
τοῦτον γὰρ ἀΐδιον ὄντα διὰ πάσης αὐτῆς δημιουργεῖν ἕκαστα. Τίθησι δὲ τὸ δόγμα τοῦτο
Ζήνων μὲν ὁ Κιτιεὺς ἐν τῷ Περὶ οὐσίας, Κλεάνθης δ' ἐν τῷ Περὶ τῶν ἀτόμων, Χρύσιππος δ'
ἐν τῇ πρώτῃ τῶν Φυσικῶν πρὸς τῷ τέλει, Ἀρχέδημος δ' ἐν τῷ Περὶ στοιχείων καὶ
Ποσειδώνιος ἐν τῷ δευτέρῳ τοῦ Φυσικοῦ λόγου. Διαφέρειν δέ φασιν ἀρχὰς καὶ στοιχεῖα·
τὰς μὲν γὰρ εἶναι ἀγενήτους <καὶ> ἀφθάρτους, τὰ δὲ στοιχεῖα κατὰ τὴν ἐκπύρωσιν
φθείρεσθαι. Ἀλλὰ καὶ ἀσωμάτους εἶναι τὰς ἀρχὰς καὶ ἀμόρφους, τὰ δὲ μεμορφῶσθαι.
| [7,134] Ils établissent deux principes de l'univers, dont ils appellent l'un agent, et l’autre
patient. Le principe patient est la matière, qui est une substance sans qualités. Le principe
qu'ils nomment agent est la raison qui agit sur la matière ; savoir Dieu, qui, étant éternel,
crée toutes les choses qu'elle contient. Ceux qui établissent ce dogme sont Zénon Cittien,
dans son livre de la Substance ; Cléanthe, dans son livre des Atomes ; Chrysippe, dans le
premier livre de sa Physique, vers la fin ; Archédème, dans son livre des Éléments, et
Posidonius, dans son deuxième livre du Système physique. Ils mettent une différence
entre les principes et les éléments. Les premiers ne sont ni engendrés ni corruptibles;
mais un embrasement peut corrompre les seconds. Les principes sont aussi incorporels
et sans forme, au lieu que les éléments en ont une.
| [7,135] Σῶμα δ' ἐστίν, ὥς φησιν Ἀπολλόδωρος ἐν τῇ Φυσικῇ, τὸ τριχῆ διαστατόν, εἰς
μῆκος, εἰς πλάτος, εἰς βάθος· τοῦτο δὲ καὶ στερεὸν σῶμα καλεῖται. Ἐπιφάνεια δ' ἐστὶ
σώματος πέρας ἢ τὸ μῆκος καὶ πλάτος μόνον ἔχον βάθος δ' οὔ· ταύτην δὲ Ποσειδώνιος ἐν
πέμπτῳ Περὶ μετεώρων καὶ κατ' ἐπίνοιαν καὶ καθ' ὑπόστασιν ἀπολείπει. Γραμμὴ δ' ἐστὶν
ἐπιφανείας πέρας ἢ μῆκος ἀπλατὲς ἢ τὸ μῆκος μόνον ἔχον. Στιγμὴ δ' ἐστὶ γραμμῆς πέρας,
ἥτις ἐστὶ σημεῖον ἐλάχιστον.
| [7,135] Le corps, dit Apollodore dans sa Physique, est ce qui a trois dimensions : la
longueur, la largeur, et la profondeur; et c'est ce qu'on appelle un corps solide. La
superficie est composée des extrémités du corps, et elle n'a que de la longueur et de la
largeur, sans profondeur. C'est ainsi que l'explique Posidonius dans son troisième livre
des Météores, considérés tant selon la manière de les entendre que selon leur
subsistance. La ligne est l'extrémité de la superficie, ou une longueur sans largeur ; ou
bien ce qui n'a que de la longueur. Le point est l'extrémité de la ligne, et forme la plus
petite marque qu'il y ait.
| [7,136] Ἕν τ' εἶναι θεὸν καὶ νοῦν καὶ εἱμαρμένην καὶ Δία· πολλαῖς τ' ἑτέραις ὀνομασίαις
προσονομάζεσθαι. Κατ' ἀρχὰς μὲν οὖν καθ' αὑτὸν ὄντα τρέπειν τὴν πᾶσαν οὐσίαν δι'
ἀέρος εἰς ὕδωρ· καὶ ὥσπερ ἐν τῇ γονῇ τὸ σπέρμα περιέχεται, οὕτω καὶ τοῦτον
σπερματικὸν λόγον ὄντα τοῦ κόσμου, τοιόνδε ὑπολείπεσθαι ἐν τῷ ὑγρῷ, εὐεργὸν αὑτῷ
ποιοῦντα τὴν ὕλην πρὸς τὴν τῶν ἑξῆς γένεσιν· εἶτ' ἀπογεννᾶν πρῶτον τὰ τέσσαρα
στοιχεῖα, πῦρ, ὕδωρ, ἀέρα, γῆν. Λέγει δὲ περὶ αὐτῶν Ζήνων τ' ἐν τῷ Περὶ τοῦ ὅλου καὶ
Χρύσιππος ἐν τῇ πρώτῃ τῶν Φυσικῶν καὶ Ἀρχέδημος ἔν τινι Περὶ στοιχείων.
| [7,136] Les stoïciens disent que l'entendement, la destinée, et Jupiter, ne sont qu'un
même dieu, qui reçoit plusieurs autres dénominations; que c'est lui qui, par le moyen des
principes qui sont en lui, change toute la substance d'air en eau ; et que, comme les
germes sont contenus dans la matière, il en de même de Dieu considéré comme raison
séminale du monde; que cette raison demeure dans la substance aqueuse, et reçoit le
secours de la matière pour les choses qui sont formées ensuite; enfin, qu'après cela Dieu
a créé premièrement quatre éléments : le feu, l'eau, l'air, et la terre. Il est parlé de ces
éléments dans le premier livre de Zénon sur l’Univers, dans le premier livre de la
Physique de Chrysippe, et dans un ouvrage d'Archédème sur les Éléments.
| [7,137] Ἔστι δὲ στοιχεῖον ἐξ οὗ πρώτου γίνεται τὰ γινόμενα καὶ εἰς ὃ ἔσχατον ἀναλύεται.
Τὰ δὴ τέτταρα στοιχεῖα εἶναι ὁμοῦ τὴν ἄποιον οὐσίαν τὴν ὕλην· εἶναι δὲ τὸ μὲν πῦρ τὸ
θερμόν, τὸ δ' ὕδωρ τὸ ὑγρόν, τόν τ' ἀέρα τὸ ψυχρὸν, καὶ τὴν γῆν τὸ ξηρόν. Οὐ μὴν ἀλλὰ
καὶ ἔτι ἐν τῷ ἀέρι εἶναι τὸ αὐτὸ μέρος. Ἀνωτάτω μὲν οὖν εἶναι τὸ πῦρ, ὃ δὴ αἰθέρα
καλεῖσθαι, ἐν ᾧ πρώτην τὴν τῶν ἀπλανῶν σφαῖραν γεννᾶσθαι, εἶτα τὴν τῶν πλανωμένων·
μεθ' ἣν τὸν ἀέρα, εἶτα τὸ ὕδωρ, ὑποστάθμην δὲ πάντων τὴν γῆν, μέσην ἁπάντων οὖσαν.
Λέγουσι δὲ κόσμον τριχῶς· αὐτόν τε τὸν θεὸν τὸν ἐκ τῆς ἁπάσης οὐσίας ἰδίως ποιόν,
ὃς δὴ ἄφθαρτός ἐστι καὶ ἀγένητος, δημιουργὸς ὢν τῆς διακοσμήσεως, κατὰ χρόνων ποιὰς
περιόδους ἀναλίσκων εἰς ἑαυτὸν τὴν ἅπασαν οὐσίαν καὶ πάλιν ἐξ ἑαυτοῦ γεννῶν·
| [7,137] Ils définissent l'élément ce qui entre le premier dans la composition d'une
chose, et le dernier dans sa résolution. Les quatre éléments constituent ensemble une
substance sans qualités, qui est la matière. Le feu est chaud, l’eau humide, l’air froid et la
terre sèche; cette dernière qualité toutefois est aussi commune à l’air. Dans la région la
plus élevée est le feu qu’ils appellent éther, au milieu duquel s’est formée la première
sphère, celle des étoiles fixes, et ensuite celle des astres errants Vient ensuite l’air, puis
l’eau, et en dernier lieu la terre qui occupe le centre du monde.
Ils prennent le mot monde dans trois sens; premièrement Dieu lui-même, qui
s’approprie la substance universelle de ce qui est incorruptible, non engendré ; l'auteur de
ce grand et bel ouvrage ; qui enfin, au bout de certaines révolutions de temps, engloutit
en lui-même toute la substance et l'engendre de nouveau hors de lui-même.
| [7,138] καὶ αὐτὴν δὲ τὴν διακόσμησιν τῶν ἀστέρων κόσμον εἶναι λέγουσι· καὶ τρίτον τὸ
συνεστηκὸς ἐξ ἀμφοῖν. Καὶ ἔστι κόσμος ὁ ἰδίως ποιὸς τῆς τῶν ὅλων οὐσίας ἤ, ὥς φησι
Ποσειδώνιος ἐν τῇ Μετεωρολογικῇ στοιχειώσει, σύστημα ἐξ οὐρανοῦ καὶ γῆς καὶ τῶν ἐν
τούτοις φύσεων ἢ σύστημα ἐκ θεῶν καὶ ἀνθρώπων καὶ τῶν ἕνεκα τούτων γεγονότων.
Οὐρανὸς δέ ἐστιν ἡ ἐσχάτη περιφέρεια ἐν ᾗ πᾶν ἵδρυται τὸ θεῖον.
Τὸν δὴ κόσμον διοικεῖσθαι κατὰ νοῦν καὶ πρόνοιαν, καθά φησι Χρύσιππός τ' ἐν τῷ
πέμπτῳ Περὶ προνοίας καὶ Ποσειδώνιος ἐν τῷ τρισκαιδεκάτῳ Περὶ θεῶν, εἰς ἅπαν αὐτοῦ
μέρος διήκοντος τοῦ νοῦ, καθάπερ ἐφ' ἡμῶν τῆς ψυχῆς· ἀλλ' ἤδη δι' ὧν μὲν μᾶλλον, δι' ὧν
δὲ ἧττον.
| [7,138] Ils donnent aussi le nom de monde à l'arrangement des corps célestes, et
appellent encore ainsi la réunion des deux idées précédentes. Le monde est la disposition
de la substance universelle en qualités particulières, ou comme dit Posidonius dans ses
Éléments sur la science des choses célestes, l'assemblage du ciel et de la terre et des
natures qu'ils contiennent; ou bien l'assemblage des dieux, des hommes, et des choses
qui sont créées pour leur usage. Le ciel est la dernière circonférence dans laquelle réside
tout ce qui participe à la divinité.
Le monde est gouverné avec intelligence, et conduit par une providence, comme
s'expliquent Chrysippe dans ses livres des Éléments des choses célestes, et Posidonius
dans son treizième livre des Dieux. On suppose dans ce sentiment que l'entendement est
répandu dans toutes les parties du monde, comme il l'est dans toute notre âme, moins
cependant dans les unes et plus dans les autres.
| [7,139] Δι' ὧν μὲν γὰρ ὡς ἕξις κεχώρηκεν, ὡς διὰ τῶν ὀστῶν καὶ τῶν νεύρων· δι' ὧν δὲ
ὡς νοῦς, ὡς διὰ τοῦ ἡγεμονικοῦ. Οὕτω δὴ καὶ τὸν ὅλον κόσμον ζῷον ὄντα καὶ ἔμψυχον καὶ
λογικόν, ἔχειν ἡγεμονικὸν μὲν τὸν αἰθέρα, καθά φησιν Ἀντίπατρος ὁ Τύριος ἐν τῷ ὀγδόῳ
Περὶ κόσμου. Χρύσιππος δ' ἐν τῷ πρώτῳ Περὶ προνοίας καὶ Ποσειδώνιος ἐν τῷ Περὶ θεῶν
τὸν οὐρανόν φασι τὸ ἡγεμονικὸν τοῦ κόσμου, Κλεάνθης δὲ τὸν ἥλιον. Ὁ μέντοι Χρύσιππος
διαφορώτερον πάλιν τὸ καθαρώτατον τοῦ αἰθέρος ἐν ταὐτῷ, ὃ καὶ πρῶτον θεὸν λέγουσιν
αἰσθητικῶς ὥσπερ κεχωρηκέναι διὰ τῶν ἐν ἀέρι καὶ διὰ τῶν ζῴων ἁπάντων καὶ φυτῶν· διὰ
δὲ τῆς γῆς αὐτῆς καθ' ἕξιν.
| [7,139] Il y en a de certaines où il n'y a qu'un usage de faculté, comme dans les os et
les nerfs ; il y en a encore dans lesquelles il agit comme entendement, par exemple dans
la partie principale de l’âme. C'est ainsi que le monde universel est un animal doué d'âme
et de raison, dont la partie principale est l'éther, comme le dit Antipater de Tyr dans son
huitième livre du Monde. Chrysippe dans son huitième livre de la Providence, et
Posidonius dans son traité des Dieux, prennent le ciel pour la partie
principale …….Cléanthe admet le soleil ; mais Chrysippe ici encore plus différent, prétend
que c'est la partie la plus pure de l'éther, qu'on appelle aussi le Premier des dieux, qui
pénètre, pour ainsi dire, comme …… dans les choses qui sont dans l'air, dans les
animaux et dans les plantes ; mais qui n'agit dans la terre, que comme une faculté.
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