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[7,90] Ἀρετὴ δ' ἡ μέν τις κοινῶς
παντὶ τελείωσις. Ὥσπερ ἀνδριάντος·
καὶ ἡ ἀθεώρητος, ὥσπερ ὑγίεια· καὶ ἡ
θεωρηματική, ὡς φρόνησις. Φησὶ γὰρ
ὁ Ἑκάτων ἐν τῷ πρώτῳ Περὶ ἀρετῶν
ἐπιστημονικὰς μὲν εἶναι καὶ
θεωρηματικὰς τὰς ἐχούσας τὴν
σύστασιν ἐκ θεωρημάτων, ὡς
φρόνησιν καὶ δικαιοσύνην·
ἀθεωρήτους δὲ τὰς κατὰ παρέκτασιν
θεωρουμένας ταῖς ἐκ τῶν
θεωρημάτων συνεστηκυίαις, καθάπερ
ὑγίειαν καὶ ἰσχύν. Τῇ γὰρ σωφροσύνῃ
τεθεωρημένῃ ὑπαρχούσῃ συμβαίνει
ἀκολουθεῖν καὶ παρεκτείνεσθαι τὴν
ὑγίειαν, καθάπερ τῇ ψαλίδος
οἰκοδομίᾳ τὴν ἰσχὺν ἐπιγίνεσθαι.
| [7,90] Le mot de vertu se prend différemment. Quelquefois il signifie en général la
perfection d'une chose, comme celle d'une statue ; quelquefois il se prend pour une
chose qui n'est pas un sujet de spéculation, comme la santé ; d'autres fois, pour une
chose qui est un sujet de spéculation, comme la prudence. Car Hécaton dit, dans son
premier livre des Vertus, que parmi celles qui sont un sujet de science, il y en a qui sont
aussi spéculatives savoir celles qui sont composées des observations qu'on a faites,
comme la prudence et la justice ; et que celles qui ne sont point spéculatives sont celles
qui, considérées dans leur production, sont composées de celles qui sont spéculatives,
comme la santé et la force. Car de la prudence, qui est une vertu de spéculation, résulte
ordinairement la santé, comme de la structure des principales pierres d'un bâtiment
résulte sa consistance.
| [7,91] Καλοῦνται δ' ἀθεώρητοι ὅτι
μὴ ἔχουσι συγκαταθέσεις, ἀλλ'
ἐπιγίνονται καὶ περὶ φαύλους
{γίνονται}, ὡς ὑγίεια, ἀνδρεία.
Τεκμήριον δὲ τοῦ ὑπαρκτὴν εἶναι τὴν
ἀρετήν φησιν ὁ Ποσειδώνιος ἐν τῷ
πρώτῳ τοῦ Ἠθικοῦ λόγου τὸ γενέσθαι
ἐν προκοπῇ τοὺς περὶ Σωκράτην,
Διογένην, Ἀντισθένην. Εἶναι δὲ καὶ τὴν
κακίαν ὑπαρκτὴν διὰ τὸ ἀντικεῖσθαι τῇ
ἀρετῇ. Διδακτήν τ' εἶναι αὐτήν, λέγω
δὲ τὴν ἀρετήν, καὶ Χρύσιππος ἐν τῷ
πρώτῳ Περὶ τέλους φησὶ καὶ
Κλεάνθης καὶ Ποσειδώνιος ἐν τοῖς
Προτρεπτικοῖς καὶ Ἑκάτων· ὅτι δὲ
διδακτή ἐστι, δῆλον ἐκ τοῦ γίνεσθαι
ἀγαθοὺς ἐκ φαύλων.
| [7,91] On appelle ces vertus non spéculatives, parce qu'elles ne sont pas fondées sur
des principes, qu'elles sont comme des additions, et que les méchants peuvent les avoir;
telles sont, par exemple, la santé et la force. Posidonius, dans son premier livre de la
Momie, allègue, comme une preuve que la vertu est quelque chose de réellement
existant, les progrès qu'y ont faits Socrate, Diogène et Antisthène ; et comme une preuve
de l'existence réelle du vice, cela même qu'il est opposé à la vertu. Chrysippe dans son
premier livre des Fins. Cléanthe, Posidonius dans ses Exhortations, et Hécaton, disent
aussi que la vertu peut s'acquérir par l'instruction, et en donnent pour preuve qu'il y a des
gens qui de méchants deviennent bons.
| [7,92] Παναίτιος μὲν οὖν δύο φησὶν
ἀρετάς, θεωρητικὴν καὶ πρακτικήν·
ἄλλοι δὲ λογικὴν καὶ φυσικὴν καὶ
ἠθικήν· τέτταρας δὲ οἱ περὶ
Ποσειδώνιον καὶ πλείονας οἱ περὶ
Κλεάνθην καὶ Χρύσιππον καὶ
Ἀντίπατρον. Ὁ μὲν γὰρ Ἀπολλοφάνης
μίαν λέγει, τὴν φρόνησιν.
Τῶν δ' ἀρετῶν τὰς μὲν πρώτας,
τὰς δὲ ταύταις ὑποτεταγμένας.
Πρώτας μὲν τάσδε, φρόνησιν,
ἀνδρείαν, δικαιοσύνην, σωφροσύνην·
ἐν εἴδει δὲ τούτων μεγαλοψυχίαν,
ἐγκράτειαν, καρτερίαν, ἀγχίνοιαν,
εὐβουλίαν· καὶ τὴν μὲν φρόνησιν εἶναι
ἐπιστήμην κακῶν καὶ ἀγαθῶν καὶ
οὐδετέρων, τὴν δ' ἀνδρείαν ἐπιστήμην
ὧν αἱρετέον καὶ εὐλαβητέον καὶ
οὐδετέρων·
| [7,92] Panætius distingue deux sortes de vertus, l'une spéculative et l'autre pratique.
D'autres en distinguent trois sortes, et les appellent verbe logique, physique et morale.
Posidonius en compte quatre sortes, Cléanthe et Chrysippe un plus grand nombre, aussi
bien qu'Antipater. Apollophane n'en compte qu'une, à laquelle il donne le nom de
prudence.
Il y a des vertus primitives, et d'autres qui leur sont subordonnées. Les primitives
sont la prudence, la force, la justice et la tempérance, qui renferment, comme leurs
espèces, la grandeur d'âme, la continence, la patience, le génie, le bon choix. La
prudence a pour objet la connaissance des biens et des maux, et des choses qui sont
neutres ;
| [7,93] τὴν δὲ <δικαιοσύνην> τὴν δὲ
μεγαλοψυχίαν ἐπιστήμην <ἢ> ἕξιν
ὑπεράνω ποιοῦσαν τῶν
συμβαινόντων κοινῇ φαύλων τε καὶ
σπουδαίων·
τὴν δ' ἐγκράτειαν διάθεσιν
ἀνυπέρβατον τῶν κατ' ὀρθὸν λόγον ἢ
ἕξιν ἀήττητον ἡδονῶν. Τὴν δὲ
καρτερίαν ἐπιστήμην ἢ ἕξιν ὧν
ἐμμενετέον καὶ μὴ καὶ οὐδετέρων. Τὴν
δ' ἀγχίνοιαν ἕξιν εὑρετικὴν τοῦ
καθήκοντος ἐκ τοῦ παραχρῆμα· τὴν δ'
εὐβουλίαν ἐπιστήμην τοῦ σκοπεῖσθαι
ποῖα καὶ πῶς πράττοντες πράξομεν
συμφερόντως.
Ἀνὰ λόγον δὲ καὶ τῶν κακιῶν τὰς
μὲν εἶναι πρώτας, τὰς δ' ὑπὸ ταύτας·
οἷον ἀφροσύνην μὲν καὶ δειλίαν καὶ
ἀδικίαν καὶ ἀκολασίαν ἐν ταῖς
πρώταις, ἀκρασίαν δὲ καὶ βραδύνοιαν
καὶ κακοβουλίαν ἐν ταῖς ὑπὸ ταύτας·
εἶναι δ' ἀγνοίας τὰς κακίας, ὧν αἱ
ἀρεταὶ ἐπιστῆμαι.
| [7,93] la justice, celle des choses qu'il faut choisir et éviter, et des choses qui sont
neutres par rapport à celles-là. La grandeur d'âme est une situation d'esprit, élevée
au-dessus des accidents communs aux bons et aux méchants.
La continence est une disposition constante pour les choses qui sont selon la droite
raison, ou une habitude à ne point se laisser vaincre par les voluptés. La patience est une
science, ou une habitude par rapport aux choses dans lesquelles il faut persister ou ne
point persister, aussi bien que par rapport à celles de cette classe qui sont neutres. Le
génie est une habitude à comprendre promptement ce qu'exige le devoir. Le bon choix
est la science de voir quelles choses on doit faire, et de quelle manière on doit les
exécuter pour agir utilement.
On distingue pareillement les vices en primitifs et subordonnés. Ceux-là sont
l'imprudence, la crainte, l'injustice, l'intempérance. Les subordonnés sont l'incontinence,
la stupidité, le mauvais choix ; et en général les vices consistent dans l'ignorance des
choses dont la connaissance est la matière des vertus.
| [7,94] Ἀγαθὸν δὲ κοινῶς μὲν τὸ τὶ
ὄφελος, ἰδίως δ' ἤτοι ταὐτὸν ἢ οὐχ
ἕτερον ὠφελείας. Ὅθεν αὐτήν τε τὴν
ἀρετὴν καὶ τὸ μετέχον αὐτῆς ἀγαθὸν
τριχῶς οὕτω λέγεσθαι· οἷον τὸ <μὲν>
ἀγαθὸν ἀφ' οὗ συμβαίνει
<ὠφελεῖσθαι, τὸ δὲ καθ' ὃ συμβαίνει>,
ὡς τὴν πρᾶξιν τὴν κατ' ἀρετήν· ὑφ' οὗ
δέ, ὡς τὸν σπουδαῖον τὸν μετέχοντα
τῆς ἀρετῆς.
Ἄλλως δ' οὕτως ἰδίως ὁρίζονται
τὸ ἀγαθόν, « Τὸ τέλειον κατὰ φύσιν
λογικοῦ {ἢ} ὡς λογικοῦ. » Τοιοῦτο δ'
εἶναι τὴν ἀρετήν, ὥς<τε> μετέχοντα
τάς τε πράξεις τὰς κατ' ἀρετὴν καὶ
τοὺς σπουδαίους εἶναι· ἐπιγεννήματα
δὲ τήν τε χαρὰν καὶ τὴν εὐφροσύνην
καὶ τὰ παραπλήσια.
| [7,94] Par le bien les stoïciens entendent en général ce qui est utile, sous cette
distinction particulière en ce qui est effectivement utile, et ce qui n'est pas contraire à
l'utilité. De là vient qu'ils considèrent la vertu, et le bien qui en est une participation, de
trois diverses manières: comme bien par la cause d'où il procède, par exemple une action
conforme à la vertu ; et comme bien par celui qui le fait, par exemple un homme qui
s'applique avec soin à la vertu.
Ils définissent autrement le bien d'une manière plus propre, en l'appelant la
perfection de la nature raisonnable, ou de la nature en tant que raisonnable. Quant à la
vertu, ils s'en font cette idée. Ils regardent comme des participations de la vertu, tant les
actions qui y sont conformes, que ceux qui s'y appliquent ; et envisagent comme des
accessoires de la vertu la joie, le contentement, et les sentiments semblables.
| [7,95] Ὡσαύτως δὲ καὶ τῶν κακῶν
τὸ μὲν εἶναι ἀφροσύνην, δειλίαν,
ἀδικίαν, καὶ τὰ παραπλήσια·
μετέχοντα δὲ κακίας τάς τε πράξεις
τὰς κατὰ κακίαν καὶ τοὺς φαύλους·
ἐπιγεννήματα δὲ τήν τε δυσθυμίαν καὶ
τὴν δυσφροσύνην καὶ τὰ ὅμοια.
Ἔτι τῶν ἀγαθῶν τὰ μὲν εἶναι περὶ
ψυχήν, τὰ δ' ἐκτός, τὰ δ' οὔτε περὶ
ψυχὴν οὔτ' ἐκτός. Τὰ μὲν περὶ ψυχὴν
ἀρετὰς καὶ τὰς κατὰ ταύτας πράξεις·
τὰ δ' ἐκτὸς τό τε σπουδαίαν ἔχειν
πατρίδα καὶ σπουδαῖον φίλον καὶ τὴν
τούτων εὐδαιμονίαν· τὰ δ' οὔτ' ἐκτὸς
οὔτε περὶ ψυχὴν τὸ αὐτὸν ἑαυτῷ εἶναι
σπουδαῖον καὶ εὐδαίμονα.
| [7,95] Pareillement ils appellent vices l'imprudence, la crainte, l'injustice, et autres
pareilles participations du vice, tant les actions vicieuses que les vicieux eux-mêmes ; ils
nomment encore accessoires du vice la tristesse, le chagrin, et autres sentiments de cette
sorte.
Ils distinguent aussi les biens en biens de l’âme même, en biens qui sont hors d'elle,
et en ceux qui ne sont ni de l'âme, ni hors d'elle. Les biens de l’âme même sont les vertus
et les actions qui leur sont conformes ; ceux hors d'elle sont d'avoir une patrie honnête,
un bon ami, et le bonheur que procurent ces avantages; ceux qui ne sont ni de l'âme
même, ni hors d'elle, sont la culture de soi-même, et de faire son propre bonheur. Il en est
de même des maux.
| [7,96] Ἀνάπαλιν δὲ καὶ τῶν κακῶν
τὰ μὲν περὶ ψυχὴν εἶναι, τὰς κακίας
καὶ τὰς κατ' αὐτὰς πράξεις· τὰ δ' ἐκτὸς
τὸ ἄφρονα πατρίδα ἔχειν καὶ ἄφρονα
φίλον καὶ τὴν τούτων κακοδαιμονίαν·
τὰ δ' οὔτε ἐκτὸς οὔτε περὶ ψυχὴν τὸ
αὐτὸν ἑαυτῷ εἶναι φαῦλον καὶ
κακοδαίμονα.
Ἔτι τῶν ἀγαθῶν τὰ μὲν εἶναι
τελικά, τὰ δὲ ποιητικά, τὰ δὲ τελικὰ καὶ
ποιητικά. Τὸν μὲν οὖν φίλον καὶ τὰς
ἀπ' αὐτοῦ γινομένας ὠφελείας
ποιητικὰ εἶναι ἀγαθά· θάρσος δὲ καὶ
φρόνημα καὶ ἐλευθερίαν καὶ τέρψιν
καὶ εὐφροσύνην καὶ ἀλυπίαν καὶ
πᾶσαν τὴν κατ' ἀρετὴν πρᾶξιν τελικά.
| [7,96] Les maux de l'âme elle-même sont les vices et les actions vicieuses ; ceux hors
d'elle sont d'avoir une mauvaise patrie et un mauvais ami, avec les malheurs attachés à
ces désavantages. Les maux qui ne sont ni de l'âme elle-même, ni hors d'elle, sont de se
nuire à soi-même et de se rendre malheureux.
On distingue encore les biens en efficients, en biens qui arrivent comme fins, et
ceux qui sont l'un et l'autre. Avoir un ami et jouir des avantages qu'il procure, c'est un bien
efficient ; l'assurance, un bon jugement, la liberté d'esprit, le contentement, la joie, la
tranquillité, et tout ce qui entre dans la pratique de la vertu, ce sont les biens qui arrivent
comme fins.
| [7,97] Ποιητικὰ δὲ καὶ τελικὰ εἶναι
ἀγαθὰ <τὰς ἀρετάς>. Καθὸ μὲν γὰρ
ἀποτελοῦσι τὴν εὐδαιμονίαν ποιητικά
ἐστιν ἀγαθά· καθὸ δὲ συμπληροῦσιν
αὐτήν, ὥστε μέρη αὐτῆς γίνεσθαι,
τελικά. Ὁμοίως δὲ καὶ τῶν κακῶν τὰ
μὲν εἶναι τελικά, τὰ δὲ ποιητικά, τὰ δ'
ἀμφοτέρως ἔχοντα. Τὸν μὲν ἐχθρὸν
καὶ τὰς ἀπ' αὐτοῦ γινομένας βλάβας
ποιητικὰ εἶναι· κατάπληξιν δὲ καὶ
ταπεινότητα καὶ δουλείαν καὶ ἀτερπίαν
καὶ δυσθυμίαν καὶ περιλυπίαν καὶ
πᾶσαν τὴν κατὰ κακίαν πρᾶξιν τελικά·
ἀμφοτέρως δ' ἔχοντα <τὰς κακίας>,
ἐπεὶ καθὸ μὲν ἀποτελοῦσι τὴν
κακοδαιμονίαν ποιητικά ἐστι· καθὸ δὲ
συμπληροῦσιν αὐτήν, ὥστε μέρη
αὐτῆς γίνεσθαι, τελικά.
| [7,97] Il y a aussi des biens qui sont efficiente et fins tout à la fois : ils sont efficients, en
tant qu'ils effectuent le bonheur ; ils sont fins, en tant qu'ils entrent dans la composition du
bonheur comme parties, il en est de même des maux. Les uns ont la qualité de fins, les
autres sont efficients, quelques uns sont l'un et l'autre. Un ennemi, et les torts qu'il nous
fait, sont des maux efficients; la stupidité, l'abattement, la servitude d'esprit, et tout ce qui
a rapport à une vie vicieuse, sont les maux qu'on considère comme ayant la qualité de
fins. Il y en a aussi qui sont en même temps efficients, en tant qu'ils effectuent la misère,
et qui ont la qualité de fins, en tant qu'ils entrent dans sa composition comme parties.
| [7,98] Ἔτι τῶν περὶ ψυχὴν ἀγαθῶν
τὰ μέν εἰσιν ἕξεις, τὰ δὲ διαθέσεις, τὰ
δ' οὔθ' ἕξεις οὔτε διαθέσεις. Διαθέσεις
μὲν αἱ ἀρεταί, ἕξεις δὲ τὰ
ἐπιτηδεύματα, οὔτε δ' ἕξεις οὔτε
διαθέσεις αἱ ἐνέργειαι. Κοινῶς δὲ τῶν
ἀγαθῶν μικτὰ μέν ἐστιν εὐτεκνία καὶ
εὐγηρία, ἁπλοῦν δ' ἐστὶν ἀγαθὸν
ἐπιστήμη. Καὶ ἀεὶ μὲν παρόντα αἱ
ἀρεταί, οὐκ ἀεὶ δέ, οἷον χαρά,
περιπάτησις.
Πᾶν δ' ἀγαθὸν συμφέρον εἶναι
καὶ δέον καὶ λυσιτελὲς καὶ χρήσιμον
καὶ εὔχρηστον καὶ καλὸν καὶ ὠφέλιμον
καὶ αἱρετὸν καὶ δίκαιον.
| [7,98] On distingue encore les biens de l’âme elle-même en habitudes, en dispositions,
et en d'autres qui ne sont ni celles-là ni celles-ci. Les dispositions sont les vertus mêmes;
les habitudes sont leur recherche. Ce qui n'est ni des unes ni des autres va sous le nom
d'actions vertueuses. Communément, il faut mettre parmi les biens mêlés une heureuse
postérité et une bonne vieillesse ; mais la science est un bien simple. Les vertus sont un
bien toujours présent; mais il y en a qu'on n'a pas toujours, comme la joie, ou la
promenade.
| [7,99] Συμφέρον μὲν ὅτι φέρει
τοιαῦτα ὧν συμβαινόντων
ὠφελούμεθα· δέον δ' ὅτι συνέχει ἐν
οἷς χρή· λυσιτελὲς δ' ὅτι λύει τὰ
τελούμενα εἰς αὐτό, ὥστε τὴν
ἀντικατάλλαξιν τὴν ἐκ τῆς
πραγματείας ὑπεραίρειν τῇ ὠφελείᾳ·
χρήσιμον δ' ὅτι χρείαν ὠφελείας
παρέχεται· εὔχρηστον δ' ὅτι τὴν
χρείαν ἐπαινετὴν ἀπεργάζεται· καλὸν
δ' ὅτι συμμέτρως ἔχει πρὸς τὴν
ἑαυτοῦ χρείαν· ὠφέλιμον δ' ὅτι
τοιοῦτόν ἐστιν ὥστε ὠφελεῖν· αἱρετὸν
δ' ὅτι τοιοῦτόν ἐστιν ὥστε εὐλόγως
αὐτὸ αἱρεῖσθαι· δίκαιον δ' ὅτι νόμῳ
ἐστὶ σύμφωνον καὶ κοινωνίας ποιητικόν.
| [7,99] Les stoïciens caractérisent ainsi le bien : ils l'appellent avantageux, convenable,
profitable, utile, commode, honnête, secourable, désirable, et juste. Il est avantageux, en
ce que les choses qu'il nous procure nous sont favorables ; convenable, parce qu’il est
composé de ce qu'il faut; profitable, puisqu'il paie les soins qu'on prend pour l'acquérir, de
manière que l'utilité qu'on en retire surpasse ce qu'on donne pour l'avoir ; utile, par les
services que procure son usage ; commode, par la louable utilité qui en résulte; honnête,
parce qu’il est modéré dans son utilité ; secourable, parce qu’il est tel qu'il doit être pour
qu'on en retire de l'aide ; désirable, parce qu’il mérite d'être choisi pour sa nature; juste,
parce qu’il s'accorde avec l'équité, et qu'il engage à vivre d'une manière sociable.
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