HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre VII (Zénon)

Paragraphes 100-109

  Paragraphes 100-109

[7,100] Καλὸν δὲ λέγουσι τὸ τέλειον ἀγαθὸν παρὰ τὸ πάντας ἀπέχειν τοὺς ἐπιζητουμένους ἀριθμοὺς ὑπὸ τῆς φύσεως τὸ τελέως σύμμετρον. Εἴδη δ' εἶναι τοῦ καλοῦ τέτταρα, δίκαιον, ἀνδρεῖον, κόσμιον, ἐπιστημονικόν· ἐν γὰρ τοῖσδε τὰς καλὰς πράξεις συντελεῖσθαι. Ἀνὰ λόγον δὲ καὶ τοῦ αἰσχροῦ εἶναι εἴδη τέτταρα, τό τ' ἄδικον καὶ τὸ δειλὸν καὶ ἄκοσμον καὶ ἄφρον. Λέγεσθαι δὲ τὸ καλὸν μοναχῶς μὲν τὸ ἐπαινετοὺς παρεχόμενον τοὺς ἔχοντας <> ἀγαθὸν ἐπαίνου ἄξιον· ἑτέρως δὲ τὸ εὖ πεφυκέναι πρὸς τὸ ἴδιον ἔργον· ἄλλως δὲ τὸ ἐπικοσμοῦν, ὅταν λέγωμεν μόνον τὸν σοφὸν ἀγαθὸν <καὶ> καλὸν εἶναι. [7,100] L'honnête, suivant ces philosophes, est le bien parfait ; c'est-à dire celui qui a tous les nombres requis par la nature, ou qui est parfaitement mesuré. Ils distinguent quatre espèces dans l'honnêteté : la justice, la force, la bienséance, la science, et disent que ce sont là les parties qui entrent dans toutes les actions parfaitement honnêtes. Ils supposent aussi dans ce qui est honteux quatre espèces analogues à celles de l'honnêteté : l'injustice, la crainte, la grossièreté, la folie. Ils disent que l'honnête se prend dans un sens simple, en tant qu'il comprend les choses louables et ceux qui possèdent quelque bien qui est digne d'éloge ; que l'honnête se prend aussi pour désigner la bonne disposition aux actions particulières qu'on doit faire ; qu'il se prend encore autrement pour marquer ce qui est bien réglé, comme quand nous disons que le sage seul est bon et honnête.
[7,101] Λέγουσι δὲ μόνον τὸ καλὸν ἀγαθὸν εἶναι, καθά φησιν Ἑκάτων ἐν τῷ τρίτῳ Περὶ ἀγαθῶν καὶ Χρύσιππος ἐν τοῖς Περὶ τοῦ καλοῦ· εἶναι δὲ τοῦτο ἀρετὴν καὶ τὸ μετέχον ἀρετῆς, ἐστιν ἴσον τὸ πᾶν ἀγαθὸν καλὸν εἶναι καὶ τὸ ἰσοδυναμεῖν τῷ καλῷ τὸ ἀγαθόν, ὅπερ ἴσον ἐστὶ τούτῳ. Ἐπεὶ γάρ ἐστιν ἀγαθόν, καλόν ἐστιν· ἔστι δὲ καλόν· ἀγαθὸν ἄρα ἐστί. Δοκεῖ δὲ πάντα τὰ ἀγαθὰ ἴσα εἶναι καὶ πᾶν ἀγαθὸν ἐπ' ἄκρον εἶναι αἱρετὸν καὶ μήτ' ἄνεσιν μήτ' ἐπίτασιν ἐπιδέχεσθαι. Τῶν δ' ὄντων φασὶ τὰ μὲν ἀγαθὰ εἶναι, τὰ δὲ κακά, τὰ δ' οὐδέτερα. [7,101] Ils disent de plus qu'il n'y a que ce qui est honnête qui soit bon, comme le rapportent, Hécaton dans son troisième livre des Biens, et Chrysippe dans son ouvrage sur l’Honnête. Ils ajoutent que ce bien honnête est la vertu, de même que ce qui en est une participation. C'est dire précisément que tout ce qui est bien est honnête, et que le bien est équivalent à l'honnête, puisqu'il lui est égal ; car dès qu'une chose est honnête lorsqu'elle est bonne, il s'ensuit aussi qu'elle est bonne si elle est honnête. Ils sont dans l'opinion que tous les biens sont égaux, que tout bien mérite d'être recherché, et qu'il n'est sujet ni à augmentation ni à diminution. Ils disent que les choses du monde se partagent en celles qui sont des biens, en celles qui sont des maux, et en celles qui ne sont ni l'un ni l'autre.
[7,102] Ἀγαθὰ μὲν οὖν τάς τ' ἀρετάς, φρόνησιν, δικαιοσύνην, ἀνδρείαν, σωφροσύνην καὶ τὰ λοιπά· κακὰ δὲ τὰ ἐναντία, ἀφροσύνην, ἀδικίαν καὶ τὰ λοιπά. Οὐδέτερα δὲ ὅσα μήτ' ὠφελεῖ μήτε βλάπτει, οἷον ζωή, ὑγίεια, ἡδονή, κάλλος, ἰσχύς, πλοῦτος, εὐδοξία, εὐγένεια· καὶ τὰ τούτοις ἐναντία, θάνατος, νόσος, πόνος, αἶσχος, ἀσθένεια, πενία, ἀδοξία, δυσγένεια καὶ τὰ παραπλήσια, καθά φησιν Ἑκάτων ἐν ἑβδόμῳ Περὶ τέλους καὶ Ἀπολλόδωρος ἐν τῇ Ἠθικῇ καὶ Χρύσιππος. Μὴ γὰρ εἶναι ταῦτ' ἀγαθά, ἀλλ' ἀδιάφορα κατ' εἶδος προηγμένα. [7,102] Ils appellent biens les vertus, comme la prudence, la justice, la force, la tempérance, et les autres. Ils donnent le nom de maux aux choses contraires à celles-là, à l'imprudence, à l'injustice, et au reste. Celles qui ne sont ni biens ni maux n'apportent ni utilité ni dommage, comme la vie, la santé, la volupté, la beauté, la force de corps, la richesse, la gloire, la noblesse, et leurs opposés, comme la mort, la maladie, la douleur, l'opprobre, l'infirmité, la pauvreté, l'obscurité, la bassesse de naissance, et les choses pareilles à celles-là, ainsi que le rapportent Hécaton dans son septième livre des Fins, Apollodore dans sa Morale, et Chrysippe, qui disent que ces choses-là ne sont point matière de biens, mais des choses indifférentes, approuvâmes dans leur espèce.
[7,103] Ὡς γὰρ ἴδιον θερμοῦ τὸ θερμαίνειν, οὐ τὸ ψύχειν, οὕτω καὶ ἀγαθοῦ τὸ ὠφελεῖν, οὐ τὸ βλάπτειν· οὐ μᾶλλον δ' ὠφελεῖ βλάπτει πλοῦτος καὶ ὑγίεια· οὐκ ἄρ' ἀγαθὸν οὔτε πλοῦτος οὔθ' ὑγίεια. Ἔτι τέ φασιν, ἔστιν εὖ καὶ κακῶς χρῆσθαι, τοῦτ' οὐκ ἔστιν ἀγαθόν· πλούτῳ δὲ καὶ ὑγιείᾳ ἔστιν εὖ καὶ κακῶς χρῆσθαι· οὐκ ἄρ' ἀγαθὸν πλοῦτος καὶ ὑγίεια. Ποσειδώνιος μέντοι καὶ ταῦτά φησι τῶν ἀγαθῶν εἶναι. Ἀλλ' οὐδὲ τὴν ἡδονὴν ἀγαθόν φασιν Ἑκάτων τ' ἐν τῷ ἐνάτῳ Περὶ ἀγαθῶν καὶ Χρύσιππος ἐν τοῖς Περὶ ἡδονῆς· [7,103] Car comme l'attribut propre de la chaleur est de réchauffer et de ne pas refroidir, de même le bien a pour propriété d'être utile et de ne pas faire de mal. Or les richesses et la santé ne font pas plus de bien que de mal ; ainsi ni la santé ni les richesses ne sont pas un bien. Ils disent encore qu'on ne doit pas appeler bien une chose dont on peut faire un bon et un mauvais usage. Or on peut faire un bon et un mauvais usage de la santé et des richesses; ainsi, ni l'un ni l'autre ne doivent passer pour être un bien. Cependant Posidonius les met au nombre des biens. Ils ne regardent pas même la volupté comme un bien, suivant Hécaton dans son dix-neuvième livre des Biens, et Chrysippe dans son livre de la Volupté;
[7,104] εἶναι γὰρ καὶ αἰσχρὰς ἡδονάς, μηδὲν δ' αἰσχρὸν εἶναι ἀγαθόν. Ὠφελεῖν δέ ἐστι κινεῖν ἴσχειν κατ' ἀρετήν, βλάπτειν δὲ κινεῖν ἴσχειν κατὰ κακίαν. Διχῶς δὲ λέγεσθαι ἀδιάφορα· ἅπαξ μὲν τὰ μήτε πρὸς εὐδαιμονίαν μήτε πρὸς κακοδαιμονίαν συνεργοῦντα, ὡς ἔχει πλοῦτος, δόξα, ὑγίεια, ἰσχὺς καὶ τὰ ὅμοια· ἐνδέχεται γὰρ καὶ χωρὶς τούτων εὐδαιμονεῖν, τῆς ποιᾶς αὐτῶν χρήσεως εὐδαιμονικῆς οὔσης κακοδαιμονικῆς. Ἄλλως δὲ λέγεται ἀδιάφορα τὰ μήθ' ὁρμῆς μήτ' ἀφορμῆς κινητικά, ὡς ἔχει τὸ ἀρτίας ἔχειν ἐπὶ τῆς κεφαλῆς τρίχας περιττάς, ἐκτεῖναι τὸν δάκτυλον συστεῖλαι, τῶν προτέρων ἀδιαφόρων οὐκέθ' οὕτω λεγομένων· [7,104] ce qu'ils fondent sur ce qu'il y a des voluptés honteuses, et que rien de ce qui est honteux n'est un bien. Ils font consister l'utilité à régler ses mouvements et ses démarches selon la vertu ; et ce qui est nuisible, à régler ses mouvements et ses démarches selon le vice. Ils croient que les choses indifférentes sont telles de deux manières. D'abord elles sont indifférentes en tant qu'elles ne font rien au bonheur ni à la misère, telles que les richesses, la santé, la force de corps, la réputation, et autres choses semblables. La raison en est qu'on peut être heureux sans elles, puisque c'est selon la manière dont on en use qu'elles contribuent au bonheur ou à la misère. Les choses indifférentes sont encore telles en tant qu'il y en a qui n'excitent ni le désir ni l'aversion, comme serait d'avoir sur la tête un nombre de cheveux égal ou inégal, et d'étendre le doigt ou de le tenir fermé.
[7,105] ὁρμῆς γάρ ἐστιν ἐκεῖνα καὶ ἀφορμῆς κινητικά. Διὸ τὰ μὲν αὐτῶν ἐκλέγεται, <τὰ δὲ ἀπεκλέγεται>, τῶν {δ'} ἑτέρων ἐπίσης ἐχόντων πρὸς αἵρεσιν καὶ φυγήν. Τῶν ἀδιαφόρων τὰ μὲν λέγουσι προηγμένα, τὰ δὲ ἀποπροηγμένα· προηγμένα μὲν τὰ ἔχοντα ἀξίαν, ἀποπροηγμένα δὲ τὰ ἀπαξίαν ἔχοντα. Ἀξίαν δὲ τὴν μέν τινα λέγουσι σύμβλησιν πρὸς τὸν ὁμολογούμενον βίον, ἥτις ἐστὶ περὶ πᾶν ἀγαθόν· τὴν δὲ εἶναι μέσην τινὰ δύναμιν χρείαν συμβαλλομένην πρὸς τὸν κατὰ φύσιν βίον, ὅμοιον εἰπεῖν ἥντινα προσφέρεται πρὸς τὸν κατὰ φύσιν βίον πλοῦτος ὑγίεια· τὴν δ' εἶναι ἀξίαν ἀμοιβὴν δοκιμαστοῦ, ἣν ἂν ἔμπειρος τῶν πραγμάτων τάξῃ, ὅμοιον εἰπεῖν ἀμείβεσθαι πυροὺς πρὸς τὰς σὺν ἡμιόνῳ κριθάς. [7,105] C'est en quoi cette dernière sorte d'indifférence est distincte de la première, suivant laquelle il y a des choses indifférentes, qui ne laissent pas d'exciter le penchant ou l'aversion. De là vient qu'on en préfère quelques unes, quoique, par les mêmes raisons, on devrait aussi préférer les autres, ou les négliger toutes. Les stoïciens distinguent encore les choses indifférentes en celles qu'on approuve et celles qu'on rejette. Celles qu'on approuve renferment quelque chose d'estimable ; celles qu'on rejette n'ont rien dont on puisse faire cas. Par estimable, ils entendent d'abord ce qui contribue en quelque chose à une vie bien réglée ; en quel sens tout bien est estimable. On entend aussi par là un certain pouvoir ou usage mitoyen par lequel certaines choses peuvent contribuer à une vie conforme à la nature ; tel est l'usage que peuvent avoir pour cela les richesses et la santé. On appelle encore estime le prix auquel une chose est appréciée par un homme qui s'entend à en estimer la valeur ; comme, par exemple, lorsqu'on échange une mesure d'orge contre une mesure et demie de froment.
[7,106] Προηγμένα μὲν οὖν εἶναι καὶ ἀξίαν ἔχει, οἷον ἐπὶ μὲν τῶν ψυχικῶν εὐφυΐαν, τέχνην, προκοπὴν καὶ τὰ ὅμοια· ἐπὶ δὲ τῶν σωματικῶν ζωήν, ὑγίειαν, ῥώμην, εὐεξίαν, ἀρτιότητα, κάλλος καὶ τὰ παραπλήσια· ἐπὶ δὲ τῶν ἐκτὸς πλοῦτον, δόξαν, εὐγένειαν καὶ τὰ ὅμοια. Ἀποπροηγμένα δ' ἐπὶ μὲν τῶν ψυχικῶν ἀφυΐαν, ἀτεχνίαν καὶ τὰ ὅμοια· ἐπὶ δὲ τῶν σωματικῶν θάνατον, νόσον, ἀσθένειαν, καχεξίαν, πήρωσιν, αἶσχος καὶ τὰ ὅμοια· ἐπὶ δὲ τῶν ἐκτὸς πενίαν, ἀδοξίαν, δυσγένειαν καὶ τὰ παραπλήσια· οὔτε δὲ προήχθη οὔτ' ἀποπροήχθη τὰ οὐδετέρως ἔχοντα. [7,106] Les choses indifférentes et qu'on approuve sont donc celles qui renferment quelque sujet d'estime ; tels sont, par rapport aux biens de l'âme, le génie, les arts, les progrès, et autres semblables ; tels, par rapport aux biens du corps, la vie, la santé, la force, la bonne disposition, l'usage de toutes les parties du corps, la beauté ; tels encore, par rapport aux biens extérieurs, la richesse, la réputation, la naissance, et autres pareils. Les choses indifférentes à rejeter sont, par rapport aux biens de l'âme, la stupidité, l'ignorance des arts, et autres semblables ; par rapport aux biens du corps, la mort, la maladie, les infirmités, une mauvaise constitution, le défaut de quelque membre, la difformité, et autres pareils; par rapport aux biens extérieurs, la pauvreté, l'obscurité, la bassesse de condition, et autres semblables. Les choses indifférentes neutres sont celles qui n'ont rien qui doive les faire approuver ou rejeter.
[7,107] Ἔτι τῶν προηγμένων τὰ μὲν δι' αὑτὰ προῆκται, τὰ δὲ δι' ἕτερα, τὰ δὲ καὶ δι' αὑτὰ καὶ δι' ἕτερα. Δι' αὑτὰ μὲν εὐφυΐα, προκοπὴ καὶ τὰ ὅμοια· δι' ἕτερα δὲ πλοῦτος, εὐγένεια καὶ τὰ ὅμοια· δι' αὑτὰ δὲ καὶ δι' ἕτερα ἰσχύς, εὐαισθησία, ἀρτιότης. Δι' αὑτὰ μέν, ὅτι κατὰ φύσιν ἐστί· δι' ἕτερα δέ, ὅτι περιποιεῖ χρείας οὐκ ὀλίγας. Ὁμοίως δ' ἔχει καὶ τὸ ἀποπροηγμένον κατὰ τὸν ἐναντίον λόγον. Ἔτι δὲ καθῆκόν φασιν εἶναι πραχθὲν εὔλογόν {τε} ἴσχει ἀπολογισμόν, οἷον τὸ ἀκόλουθον ἐν ζωῇ, ὅπερ καὶ ἐπὶ τὰ φυτὰ καὶ ζῷα διατείνει· ὁρᾶσθαι γὰρ κἀπὶ τούτων καθήκοντα. [7,107] Parmi celles de ces choses qui sont approuvables, il y en a qui le sont par elles-mêmes, qui le sont par d'autres choses, et qui le sont en même temps par elles-mêmes et par d'autres. Celles approuvables par elles-mêmes sont le génie, les progrès, et autres semblables ; celles approuvables par d'autres choses sont les richesses, la noblesse, et autres pareilles ; celles approuvables par elles-mêmes et par d'autres sont la force, des sens bien disposés, et l'usage de tous les membres du corps. Ces dernières sont approuvables par elles-mêmes, parce qu'elles sont suivant l'ordre de la nature; elles sont aussi approuvables par d'autres choses, parce qu'elles ne procurent pas peu d'utilité. Il en est de même, dans un sens contraire, des choses qu'on rejette. Les stoïciens appellent devoir une chose qui emporte qu'on puisse rendre raison pourquoi elle est faite, comme, par exemple, que c'est une chose qui suit de la nature de la vie : en quel sens l'idée de devoir s'étend jusqu'aux plantes et aux animaux ; car on peut remarquer des obligations dans la condition des unes et des autres.
[7,108] Κατωνομάσθαι δ' οὕτως ὑπὸ πρώτου Ζήνωνος τὸ καθῆκον, ἀπὸ τοῦ κατά τινας ἥκειν τῆς προσονομασίας εἰλημμένης. Ἐνέργημα δ' αὐτὸ εἶναι ταῖς κατὰ φύσιν κατασκευαῖς οἰκεῖον. Τῶν γὰρ καθ' ὁρμὴν ἐνεργουμένων τὰ μὲν καθήκοντα εἶναι, τὰ δὲ παρὰ τὸ καθῆκον<, τὰ δ' οὔτε καθήκοντα οὔτε παρὰ τὸ καθῆκον>. Καθήκοντα μὲν οὖν εἶναι ὅσα λόγος αἱρεῖ ποιεῖν, ὡς ἔχει γονεῖς τιμᾶν, ἀδελφούς, πατρίδα, συμπεριφέρεσθαι φίλοις· παρὰ τὸ καθῆκον δέ, ὅσα μὴ αἱρεῖ λόγος, ὡς ἔχει τὰ τοιαῦτα, γονέων ἀμελεῖν, ἀδελφῶν ἀφροντιστεῖν, φίλοις μὴ συνδιατίθεσθαι, πατρίδα ὑπερορᾶν καὶ τὰ παραπλήσια· [7,108] Ce fut Zénon qui se servit le premier du mot grec qui signifie devoir, et qui veut dire originairement, venir de certaines choses. Le devoir même est l'opération des institutions de la nature; car, dans les choses qui sont l'effet des penchants, il y en a qui sont des devoirs, il y en a qui sont contraires aux devoirs, il y en a qui ne sont ni devoirs, ni contraires au devoir. Il faut regarder comme des devoirs toutes les choses que la raison conseille de faire, par exemple, d'honorer ses parents, ses frères, sa patrie, et de converser amicalement avec ses amis. Il faut envisager comme contraire au devoir tout ce que ne dicte pas la raison, par exemple, de ne pas avoir soin de son père et de sa mère, de mépriser ses proches, de ne pas s'accorder avec ses amis, de ne point estimer sa patrie, et autres pareils sentiments.
[7,109] οὔτε δὲ καθήκοντα οὔτε παρὰ τὸ καθῆκον ὅσα οὔθ' αἱρεῖ λόγος πράττειν οὔτ' ἀπαγορεύει, οἷον κάρφος ἀνελέσθαι, γραφεῖον κρατεῖν στλεγγίδα καὶ τὰ ὅμοιατούτοις. Καὶ τὰ μὲν εἶναι καθήκοντα ἄνευ περιστάσεως, τὰ δὲ περιστατικά. Καὶ ἄνευ περιστάσεως τάδε, ὑγιείας ἐπιμελεῖσθαι καὶ αἰσθητηρίων καὶ τὰ ὅμοια· κατὰ περίστασιν δὲ τὸ πηροῦν ἑαυτὸν καὶ τὴν κτῆσιν διαρριπτεῖν. Ἀνὰ λόγον δὲ καὶ τῶν παρὰ τὸ καθῆκον. Ἔτι τῶν καθηκόντων τὰ μὲν ἀεὶ καθήκει, τὰ δὲ οὐκ ἀεί. Καὶ ἀεὶ μὲν καθήκει τὸ κατ' ἀρετὴν ζῆν, οὐκ ἀεὶ δὲ τὸ ἐρωτᾶν καὶ ἀποκρίνεσθαι καὶ περιπατεῖν καὶ τὰ ὅμοια. [7,109] Enfin, les choses qui ne sont ni devoirs, ni contraires au devoir, sont celles que la raison ni ne conseille ni ne dissuade de faire, comme de ramasser une paille, de tenir une plume, une brosse et autres choses semblables. Outre cela, il y a des devoirs qui ne sont point accompagnés de circonstances qui y obligent, et d'autres que de pareilles circonstances accompagnent. Les premiers sont, par exemple, d'avoir soin de sa santé, de ses sens et autres semblables ; les seconds, de se priver quelquefois d'un membre du corps et de renoncer à ses biens. Il en est de même d'une manière analogue des choses contraires au devoir. Il y a aussi des devoirs qui toujours obligent, et d'autres qui n'obligent pas toujours. Les premiers sont de vivre selon la vertu; les autres sont, par exemple, de faire des questions, de répondre, et autres semblables.


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Dernière mise à jour : 17/06/2009