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[7,110] Ὁ δ' αὐτὸς λόγος καὶ ἐπὶ τῶν παρὰ τὸ καθῆκον. Ἔστι δὲ καὶ ἐν τοῖς μέσοις τι
καθῆκον, ὡς τὸ πείθεσθαι τοὺς παῖδας τοῖς παιδαγωγοῖς.
Φασὶ δὲ τὴν ψυχὴν εἶναι ὀκταμερῆ· μέρη γὰρ αὐτῆς τά τε πέντε αἰσθητήρια καὶ τὸ
φωνητικὸν μόριον καὶ τὸ διανοητικόν, ὅπερ ἐστὶν αὐτὴ ἡ διάνοια, καὶ τὸ γεννητικόν. Ἐκ δὲ
τῶν ψευδῶν ἐπιγίνεσθαι τὴν διαστροφὴν ἐπὶ τὴν διάνοιαν, ἀφ' ἧς πολλὰ πάθη βλαστάνειν
καὶ ἀκαταστασίας αἴτια. Ἔστι δὲ αὐτὸ τὸ πάθος κατὰ Ζήνωνα ἡ ἄλογος καὶ παρὰ φύσιν
ψυχῆς κίνησις ἢ ὁρμὴ πλεονάζουσα.
| [7,110] La même distinction a lieu par rapport aux choses contraires au devoir. Il y a
même un certain devoir dans les choses moyennes ; tel est celui de l'obéissance des
enfants envers leurs précepteurs.
Les stoïciens divisent l’âme en huit parties ; car ils regardent comme autant de
parties de l’âme les cinq sens, l'organe de la voix et celui de la pensée, qui est
l'intelligence elle-même, auxquelles ils joignent la faculté générative. Ils ajoutent que
l'erreur produit une corruption de l'esprit, d'où naissent plusieurs passions ou causes de
trouble dans l’âme. La passion même, suivant Zénon, est une émotion déraisonnable et
contraire à la nature de l’âme, ou un penchant qui devient excessif.
| [7,111] Τῶν δὲ παθῶν τὰ ἀνωτάτω, καθά φησιν Ἑκάτων ἐν τῷ δευτέρῳ Περὶ παθῶν καὶ
Ζήνων ἐν τῷ Περὶ παθῶν, εἶναι γένη τέτταρα, λύπην, φόβον, ἐπιθυμίαν, ἡδονήν. Δοκεῖ δ'
αὐτοῖς τὰ πάθη κρίσεις εἶναι, καθά φησι Χρύσιππος ἐν τῷ Περὶ παθῶν· ἥ τε γὰρ
φιλαργυρία ὑπόληψίς ἐστι τοῦ τὸ ἀργύριον καλὸν εἶναι, καὶ ἡ μέθη δὲ καὶ ἡ ἀκολασία
ὁμοίως καὶ τἄλλα.
Καὶ τὴν μὲν λύπην εἶναι συστολὴν ἄλογον· εἴδη δ' αὐτῆς ἔλεον, φθόνον, ζῆλον,
ζηλοτυπίαν, ἄχθος, ἐνόχλησιν, ἀνίαν, ὀδύνην, σύγχυσιν. Ἕλεον μὲν οὖν εἶναι λύπην ὡς
ἐπ' ἀναξίως κακοπαθοῦντι, φθόνον δὲ λύπην ἐπ' ἀλλοτρίοις ἀγαθοῖς, ζῆλον δὲ λύπην ἐπὶ
τῷ ἄλλῳ παρεῖναι ὧν αὐτὸς ἐπιθυμεῖ, ζηλοτυπίαν δὲ λύπην ἐπὶ τῷ καὶ ἄλλῳ παρεῖναι ἃ καὶ
αὐτὸς ἔχει,
| [7,111] Il y a quatre genres de passions supérieures, selon Hécaton dans son
deuxième livre des Passions, et selon Zénon dans son ouvrage sous le même titre. Ils les
nomment la tristesse, la crainte, la convoitise, la volupté. Au rapport de Chrysippe dans
son livre des Passions, les stoïciens regardent les passions comme étant des jugements
de l'esprit; car l'amour de l'argent est une opinion que l'argent est une chose honnête ; et
il en est de même de l'ivrognerie, de la débauche, et des autres.
Ils disent que la tristesse est une contraction déraisonnable de l'esprit, et lui donnent
pour espèces la pitié, le mécontentement, l'envie, la jalousie, l'affliction, l'angoisse,
l'inquiétude, la douleur, et la consternation. La pitié est une tristesse semblable à celle
qu'on a pour quelqu'un qui souffre sans, l'avoir mérité ;
| [7,112] ἄχθος δὲ λύπην βαρύνουσαν, ἐνόχλησιν λύπην στενοχωροῦσαν καὶ δυσχωρίαν
παρασκευάζουσαν, ἀνίαν λύπην ἐκ διαλογισμῶν μένουσαν ἢ ἐπιτεινομένην, ὀδύνην λύπην
ἐπίπονον, σύγχυσιν λύπην ἄλογον, ἀποκναίουσαν καὶ κωλύουσαν τὰ παρόντα συνορᾶν.
Ὁ δὲ φόβος ἐστὶ προσδοκία κακοῦ. Εἰς δὲ τὸν φόβον ἀνάγεται καὶ ταῦτα· δεῖμα, ὄκνος,
αἰσχύνη, ἔκπληξις, θόρυβος, ἀγωνία. Δεῖμα μὲν οὖν ἐστι φόβος δέος ἐμποιῶν, αἰσχύνη δὲ
φόβος ἀδοξίας, ὄκνος δὲ φόβος μελλούσης ἐνεργείας, ἔκπληξις δὲ φόβος ἐκ φαντασίας
ἀσυνήθους πράγματος, θόρυβος δὲ φόβος μετὰ κατεπείξεως φωνῆς, ἀγωνία δὲ <φόβος
ἀδήλου πράγματος>.
| [7,112] le mécontentement, une tristesse qu'on ressent du bonheur d'autrui ; l'envie,
une tristesse que l'on conçoit de ce que les autres ont des biens qu'on voudrait avoir; la
jalousie, une tristesse qui a pour objet des biens qu'on a en même temps que les autres ;
l'affliction, une tristesse qui est à charge ; l'angoisse, une tristesse pressante, et qui
présente une idée de péril; l'inquiétude, une tristesse entretenue ou augmentée par les
réflexions de l'esprit ; la douleur, une tristesse mêlée de tourment ; la consternation, une
tristesse déraisonnable qui ronge le cœur, et empêche qu'on ne prenne garde aux choses
qui sont présentes.
La crainte a pour objet un mal qu'on prévoit. On range sous elle la frayeur,
l'appréhension du travail, la confusion, la terreur, l'épouvante, l'anxiété. La frayeur est une
crainte tremblante ; l'appréhension du travail, la crainte d'une chose qui donnera de la
peine ; la terreur, un effet de l'impression qu'une chose extraordinaire fait sur l'imagination ;
l'épouvante, une crainte accompagnée d'extinction de voix ; l'anxiété, l'appréhension que
produit un sujet inconnu; la convoitise, un désir déraisonnable, auquel on rapporte le
besoin, la haine, la discorde, la colère, l'amour, l'animosité, la fureur.
| [7,113] Ἡ δ' ἐπιθυμία ἐστὶν ἄλογος ὄρεξις, ὑφ' ἣν τάττεται καὶ ταῦτα· σπάνις, μῖσος,
φιλονεικία, ὀργή, ἔρως, μῆνις, θυμός. Ἔστι δ' ἡ μὲν σπάνις ἐπιθυμία τις ἐν ἀποτεύξει καὶ
οἷον κεχωρισμένη ἐκ τοῦ πράγματος, τεταμένη δὲ διακενῆς ἐπ' αὐτὸ καὶ σπωμένη· μῖσος δ'
ἐστὶν ἐπιθυμία τις τοῦ κακῶς εἶναί τινι μετὰ προκοπῆς τινος καὶ παρατάσεως· φιλονεικία δ'
ἐπιθυμία τις περὶ αἱρέσεως· ὀργὴ δ' ἐπιθυμία τιμωρίας τοῦ δοκοῦντος ἠδικηκέναι οὐ
προσηκόντως· ἔρως δέ ἐστιν ἐπιθυμία τις οὐχὶ περὶ σπουδαίους· ἔστι γὰρ ἐπιβολὴ
φιλοποιίας διὰ κάλλος ἐμφαινόμενον.
| [7,113] Le besoin est un désir repoussé et mis comme hors de la possession de la
chose souhaitée, vers laquelle il tend et est attiré ; la haine, un désir de nuire à quelqu'un,
qui croît et s'augmente ; la discorde, le désir d'avoir raison dans une opinion ; la colère, le
désir de punir quelqu'un d'un tort qu'on croit en avoir reçu ; l'amour, un désir auquel un
bon esprit n'est point disposé, car c'est l'envie de se concilier l'affection d'un sujet qui
nous frappe par une beauté apparente.
| [7,114] Μῆνις δέ ἐστιν ὀργή τις πεπαλαιωμένη καὶ ἐπίκοτος, ἐπιτηρη-
τικὴ δέ, ὅπερ ἐμφαίνεται διὰ τῶνδε·
Εἴ περ γάρ τε χόλον γε καὶ αὐτῆμαρ καταπέψῃ,
ἀλλά τε καὶ μετόπισθεν ἔχει κότον, ὄφρα τελέσσῃ.
Ὁ δὲ θυμός ἐστιν ὀργὴ ἀρχομένη.
Ἡδονὴ δέ ἐστιν ἄλογος ἔπαρσις ἐφ' αἱρετῷ δοκοῦντι ὑπάρχειν, ὑφ' ἣν τάττεται
κήλησις, ἐπιχαιρεκακία, τέρψις, διάχυσις. Κήλησις μὲν οὖν ἐστιν ἡδονὴ δι' ὤτων
κατακηλοῦσα· ἐπιχαιρεκακία δὲ ἡδονὴ ἐπ' ἀλλοτρίοις κακοῖς· τέρψις δέ, οἷον τρέψις,
προτροπή τις ψυχῆς ἐπὶ τὸ ἀνειμένον· διάχυσις δ' ἀνάλυσις ἀρετῆς.
| [7,114] L'animosité est une colère invétérée, qui attend l'occasion de paraître, ainsi
qu'elle est représentée dans ces vers :
Quoiqu'il digère sa bile pour ce jour même, il conserve sa colère jusqu'à ce qu'elle
soit assouvie.
La fureur est une colère qui emporte. Quant à la volupté, c'est une ardeur pour une
chose qui paraît souhaitable. Elle comprend la délectation, le charme, le plaisir qu'on
prend au mal, la dissolution.
La délectation est le plaisir qui flatte l'oreille ; le plaisir malicieux, celui qu'on prend
aux maux d'autrui ; le charme, une sorte de renversement de l'âme, ou une inclination au
relâchement; la dissolution, le relâchement de la vertu.
| [7,115] Ὡς δὲ λέγεταί τινα ἐπὶ τοῦ σώματος ἀρρωστήματα, οἷον ποδάγρα καὶ ἀρθρίτιδες,
οὕτω κἀπὶ τῆς ψυχῆς φιλοδοξία καὶ φιληδονία καὶ τὰ παραπλήσια. Τὸ γὰρ ἀρρώστημά ἐστι
νόσημα μετ' ἀσθενείας, τὸ δὲ νόσημα οἴησις σφόδρα δοκοῦντος αἱρετοῦ. Καὶ ὡς ἐπὶ τοῦ
σώματος εὐεμπτωσίαι τινὲς λέγονται, οἷον κατάρρους καὶ διάρροια, οὕτω κἀπὶ τῆς ψυχῆς
εἰσιν εὐκαταφορίαι, οἷον φθονερία, ἐλεημοσύνη, ἔριδες καὶ τὰ παραπλήσια.
| [7,115] De même que le corps est sujet à de grandes maladies, comme la goutte et les
douleurs qui viennent aux jointures, de même l’âme est soumise à de pareils maux, qui
sont l'ambition, la volupté et, les vices semblables. Les maladies sont des dérangements
accompagnés d'affaiblissement ; et cette opinion subite qu'on prend d'une chose qu'on
souhaite est un dérangement de l'âme. Comme le corps est aussi sujet à des accidents,
tels que les catarrhes et les diarrhées, ainsi il y a dans l’âme certains sentiments qui
peuvent l'entraîner, tels que le penchant à, l'envie, la dureté, les disputes, et autres
semblables.
| [7,116] Εἶναι δὲ καὶ εὐπαθείας φασὶ τρεῖς, χαράν, εὐλάβειαν, βούλησιν. Καὶ τὴν μὲν
χαρὰν ἐναντίαν φασὶν εἶναι τῇ ἡδονῇ, οὖσαν εὔλογον ἔπαρσιν· τὴν δ' εὐλάβειαν τῷ φόβῳ,
οὖσαν εὔλογον ἔκκλισιν. Φοβηθήσεσθαι μὲν γὰρ τὸν σοφὸν οὐδαμῶς, εὐλαβηθήσεσθαι
δέ. Τῇ δ' ἐπιθυμίᾳ ἐναντίαν φασὶν εἶναι τὴν βούλησιν, οὖσαν εὔλογον ὄρεξιν. Καθάπερ οὖν
ὑπὸ τὰ πρῶτα πάθη πίπτει τινά, τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ ὑπὸ τὰς πρώτας εὐπαθείας· καὶ
ὑπὸ μὲν τὴν βούλησιν εὔνοιαν, εὐμένειαν, ἀσπασμόν, ἀγάπησιν· ὑπὸ δὲ τὴν εὐλάβειαν
αἰδῶ, ἁγνείαν· ὑπὸ δὲ τὴν χαρὰν τέρψιν, εὐφροσύνην, εὐθυμίαν.
| [7,116] On compte trois bonnes affections de l’âme : la joie, la circonspection, la
volonté. La joie est contraire à la volupté, comme étant une ardeur raisonnable ; la
circonspection, contraire à la crainte, comme consistant dans un éloignement
raisonnable. Le sage ne craint jamais, mais il est circonspect. La volonté est contraire à la
convoitise, en ce que c'est un désir raisonnable. Et comme il y a des sentiments qu'on
range sous les passions primitives, il y en a aussi qu'on place sous les affections de cette
espèce. Ainsi à la volonté on subordonne la bienveillance, l'humeur pacifique, la civilité,
l'amitié ; à la circonspection, la modestie et la pureté ; à la joie, le contentement, la gaieté,
la bonne humeur.
| [7,117] Φασὶ δὲ καὶ ἀπαθῆ εἶναι τὸν σοφόν, διὰ τὸ ἀνέμπτωτον εἶναι· εἶναι δὲ καὶ ἄλλον
ἀπαθῆ τὸν φαῦλον, ἐν ἴσῳ λεγόμενον τῷ σκληρῷ καὶ ἀτέγκτῳ. Ἄτυφόν τ' εἶναι τὸν σοφόν·
ἴσως γὰρ ἔχειν πρός τε τὸ ἔνδοξον καὶ τὸ ἄδοξον. Εἶναι δὲ καὶ ἄλλον ἄτυφον, κατὰ τὸν
εἰκαῖον τεταγμένον, ὅς ἐστι φαῦλος. Καὶ αὐστηροὺς δέ φασιν εἶναι πάντας τοὺς
σπουδαίους τῷ μήτ' αὐτοὺς πρὸς ἡδονὴν ὁμιλεῖν μήτε παρ' ἄλλων τὰ πρὸς ἡδονὴν
προσδέχεσθαι. Καὶ ἄλλον δὲ εἶναι αὐστηρόν, παραπλησίως λεγόμενον τῷ αὐστηρῷ οἴνῳ,
ᾧ πρὸς μὲν φαρμακοποιίαν χρῶνται, πρὸς δὲ πρόποσιν οὐ πάνυ.
| [7,117] Les stoïciens prétendent que le sage est sans passions, parce qu'il est exempt
de fautes. Ils distinguent cette apathie d'une autre mauvaise qui ressemble à celle-ci, et
qui est celle des gens durs, et que rien ne touche. Ils disent encore que le sage est sans
orgueil, parce qu'il n'estime pas plus la gloire que le déshonneur ; mais qu'il y a un autre
mauvais mépris de l'orgueil, qui consiste à ne pas se soucier comment on agit. Ils
attribuent l'austérité aux sages, parce qu'ils ne cherchent point à paraître voluptueux dans
leur commerce, et qu'ils n'approuvent pas ce qui part des autres et porte ce caractère. Ils
ajoutent qu'il y a une autre austérité, qu'on peut comparer au vin rude dont on se sert
pour les médecines, mais qu'on ne présente point à boire.
| [7,118] Ἀκιβδήλους τοὺς σπουδαίους φυλακτικούς τ' εἶναι τοῦ ἐπὶ τὸ βέλτιον αὑτοὺς
παριστάνειν, διὰ παρασκευῆς τῆς τὰ φαῦλα μὲν ἀποκρυπτούσης, τὰ δ' ὑπάρχοντα ἀγαθὰ
φαίνεσθαι ποιούσης. Ἀπλάστους <τε>· περιῃρηκέναι γὰρ ἐν τῇ φωνῇ τὸ πλάσμα καὶ τῷ
εἴδει.
Ἀπράγμονάς τ' εἶναι· ἐκκλίνειν γὰρ τὸ πράττειν τι παρὰ τὸ καθῆκον. Καὶ οἰνωθήσεσθαι
μέν, οὐ μεθυσθήσεσθαι δέ. Ἔτι δ' οὐδὲ μανήσεσθαι· προσπεσεῖσθαι μέντοι ποτὲ αὐτῷ
φαντασίας ἀλλοκότους διὰ μελαγχολίαν ἢ λήρησιν, οὐ κατὰ τὸν τῶν αἱρετῶν λόγον, ἀλλὰ
παρὰ φύσιν. Οὐδὲ μὴν λυπηθήσεσθαι τὸν σοφόν, διὰ τὸ τὴν λύπην ἄλογον εἶναι συστολὴν
τῆς ψυχῆς, ὡς Ἀπολλόδωρός φησιν ἐν τῇ Ἠθικῇ.
| [7,118] Ils disent encore que les sages sont éloignés de tout déguisement, qu'ils
prennent garde à ne se pas montrer meilleurs qu'ils ne sont par un extérieur composé,
sous lequel on cache ses défauts et on n'étale que ses bonnes qualités. Ils n'usent point
de feintes, ils la bannissent même de la voix et de la physionomie.
Ils ne se surchargent point d'affaires, et sont attentifs à ne rien faire qui soit contraire
à leur devoir. Ils peuvent boire du vin, mais ils ne s'enivrent pas; ils ne se livrent pas non
plus à la fureur. Cependant il peut arriver qu'ils aient de monstrueuses imaginations
excitées par un excès de bile, ou dans un transport de délire; non par une conséquence
du système qu'ils suivent, mais par un défaut de nature. Ils ne s'affligent point, parce que
la tristesse est une contraction déraisonnable de l'âme, comme dit Apollodore dans sa
Morale.
| [7,119] Θείους τ' εἶναι· ἔχειν γὰρ ἐν ἑαυτοῖς οἱονεὶ θεόν. Τὸν δὲ φαῦλον ἄθεον. Διττὸν δ'
εἶναι τὸν ἄθεον, τόν τ' ἐναντίως τῷ θείῳ λεγόμενον καὶ τὸν ἐξουθενητικὸν τοῦ θείου· ὅπερ
οὐκ εἶναι περὶ πάντα φαῦλον. Θεοσεβεῖς τε τοὺς σπουδαίους· ἐμπείρους γὰρ εἶναι τῶν
περὶ θεοὺς νομίμων· εἶναί τε τὴν εὐσέβειαν ἐπιστήμην θεῶν θεραπείας. Ἀλλὰ μὴν καὶ
θύσειν αὐτοὺς θεοῖς ἁγνούς θ' ὑπάρχειν· ἐκνεύειν γὰρ τὰ περὶ θεοὺς ἁμαρτήματα. Καὶ τοὺς
θεοὺς ἄγασθαι αὐτούς· ὁσίους τε γὰρ εἶναι καὶ δικαίους πρὸς τὸ θεῖον. Μόνους θ' ἱερέας
τοὺς σοφούς· ἐπεσκέφθαι γὰρ περὶ θυσιῶν, ἱδρύσεων, καθαρμῶν, καὶ τῶν ἄλλων τῶν
πρὸς τοὺς θεοὺς οἰκείων.
| [7,119] Ce sont des esprits célestes, qui ont comme un génie qui réside au-dedans
d'eux-mêmes; en cela bien différents des méchants, lesquels sont privés de cette
présence de la Divinité. De là vient qu'un homme peut être dit athée de deux manières :
ou parce qu'il a des inclinations qui le mettent en opposition avec Dieu, ou parce qu’il
compte la Divinité pour rien du tout ; ce qui cependant n'est pas commun à tous les
méchants. Selon les stoïciens, les sages sont pieux, étant pleinement instruits de tout ce
qui a rapport à la religion. Ils qualifient la piété la connaissance du culte divin, et
garantissent la pureté de cœur à ceux qui offrent des sacrifices. Les sages haïssent le
crime, qui blesse la majesté des dieux; ils en sont les favoris pour leur sainteté et leur
justice. Eux seuls peuvent se vanter d'en être les vrais ministres par l'attention qu'ils
apportent dans l'examen de ce qui regarde les sacrifices, les dédicaces de temples, les
purifications, et autres cérémonies relatives au service divin.
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