[6] Κεφάλαιον ΣΤ΄.
Περὶ ζωῆς.
1. Νῦν δὲ ὑμνητέον ἡμῖν τὴν ζωὴν τὴν αἰώνιον, ἐξ ἧς ἡ αὐτοζωὴ καὶ πᾶσα ζωὴ καὶ ὑφ᾿ ἧς εἰς πάντα τὰ ὁπωσοῦν ζωῆς μετέχοντα τὸ ζῆν οἰκείως ἑκάστῳ διασπείρεται. Καὶ γοῦν ἡ τῶν ἀθανάτων ἀγγέλων ζωὴ καὶ ἀθανασία καὶ τὸ ἀνώλεθρον αὐτὸ τῆς ἀγγελικῆς ἀεικινησίας ἐξ αὐτῆς καὶ δι᾿ αὐτὴν καὶ ἔστι καὶ ὑφέστηκε, δι᾿ ἣν καὶ ζῶντες ἀεὶ καὶ ἀθάνατοι λέγονται καὶ οὐκ ἀθάνατοι πάλιν, ὅτι μὴ παρ᾿ ἑαυτῶν ἔχουσι τὸ ἀθανάτως εἶναι καὶ αἰωνίως ζῆν, ἀλλ᾿ ἐκ τῆς ζωοποιοῦ καὶ πάσης ζωῆς ποιητικῆς καὶ συνοχικῆς αἰτίας. Καὶ ὥσπερ ἐπὶ τοῦ ὄντος ἐλέγομεν, ὅτι καὶ τοῦ αὐτοεῖναί ἐστιν αἰών, οὕτω καὶ ἐνθάδε πάλιν, ὅτι καὶ τῆς αὐτοζωῆς ἐστιν ἡ θεία ζωὴ ζωτικὴ καὶ ὑποστατικὴ καὶ πᾶσα ζωὴ καὶ ζωτικὴ κίνησις ἐκ τῆς ζωῆς τῆς ὑπὲρ πᾶσαν ζωὴν καὶ πᾶσαν ἀρχὴν πάσης ζωῆς. Ἐξ αὐτῆς καὶ αἱ ψυχαὶ τὸ ἀνώλεθρον ἔχουσι, καὶ ζῷα πάντα καὶ φυτὰ κατ᾿ ἔσχατον ἀπήχημα τῆς ζωῆς ἔχουσι τὸ ζῆν. Ἧς ἀνταναιρουμένης κατὰ τὸ λόγιον ἐκλείπει πᾶσα ζωή, καὶ πρὸς ἣν καὶ τὰ ἐκλελοιπότα τῇ πρὸς τὸ μετέχειν αὐτῆς ἀσθενείᾳ πάλιν ἐπιστρεφόμενα πάλιν ζῷα γίγνεται.
2. Καὶ δωρεῖται μὲν πρῶτα τῇ αὐτοζωῇ τὸ εἶναι ζωὴ καὶ πάσῃ ζωῇ καὶ τῇ καθ᾿ ἕκαστα τὸ εἶναι οἰκείως ἑκάστην, ὃ εἶναι πέφυκεν. Καὶ ταῖς μὲν ὑπερουρανίαις ζωαῖς τὴν ἄϋλον καὶ θεοειδῆ καὶ ἀναλλοίωτον ἀθανασίαν καὶ τὴν ἀῤῥεπῆ καὶ ἀπαρέγκλιτον ἀεικινησίαν ὑπερεκτεινομένη διὰ περιουσίαν ἀγαθότητος καὶ εἰς τὴν δαιμονίαν ζωήν, οὐδὲ γὰρ ἐκείνη τὸ εἶναι παρ᾿ ἄλλης αἰτίας, ἀλλ᾿ ἐξ αὐτῆς καὶ τὸ εἶναι ζωὴ καὶ τὴν διαμονὴν ἔχει, δωρουμένη δὲ καὶ ἀνδράσι τὴν ὡς συμμίκτοις ἐνδεχομένην ἀγγελοειδῆ ζωὴν καὶ ὑπερβλύσει φιλανθρωπίας καὶ ἀποφοιτῶντας ἡμᾶς εἰς ἑαυτὴν ἐπιστρέφουσα καὶ ἀνακαλουμένη καὶ τὸ δὴ θειότερον ὅτι καὶ ὅλους ἡμᾶς, ψυχάς φημι καὶ τὰ συζυγῆ σώματα, πρὸς παντελῆ ζωὴν καὶ ἀθανασίαν ἐπήγγελται μεταθήσειν· πρᾶγμα τῇ παλαιότητι μὲν ἴσως παρὰ φύσιν δοκοῦν, ἐμοὶ δὲ καὶ σοὶ καὶ τῇ ἀληθείᾳ καὶ θεῖον καὶ ὑπὲρ φύσιν. Ὑπὲρ φύσιν δὲ τὴν καθ᾿ ἡμᾶς φημι τὴν ὁρωμένην, οὐ τὴν πανσθενῆ τῆς θείας ζωῆς, αὐτῇ γὰρ ὡς πασῶν οὔσῃ τῶν ζωῶν φύσει καὶ μάλιστα τῶν θειοτέρων οὐδεμία ζωὴ παρὰ φύσιν ἢ ὑπὲρ φύσιν. Ὥστε οἱ περὶ τούτου τῆς παρανοίας Σίμωνος ἀντιῤῥητικοὶ λόγοι πόρρω θείου χοροῦ καὶ τῆς σῆς ἱερᾶς ψυχῆς ἀπεληλάσθωσαν. Ἔλαθε γὰρ αὐτόν, ὡς οἶμαι, καὶ ταῦτα σοφὸν οἰόμενον εἶναι τὸ μὴ δεῖν τὸν εὐφρονοῦντα τῷ προφανεῖ τῆς αἰσθήσεως λόγῳ συμμάχῳ χρῆσθαι κατὰ τῆς πάντων ἀφανοῦς αἰτίας. Καὶ τοῦτο ἔστι ῥητέον αὐτῷ τὸ παρὰ φύσιν εἰπεῖν, αὐτῇ γὰρ οὐδὲν ἐναντίον.
3. Ἐξ αὐτῆς ζωοῦται καὶ περιθάλπεται καὶ ζῷα πάντα καὶ φυτά. Καὶ εἴτε νοερὰν εἴποις εἴτε λογικὴν εἴτε αἰσθητικὴν εἴτε θρεπτικὴν καὶ αὐξητικὴν εἴτε ὁποίαν ποτὲ ζωὴν ἢ ζωῆς ἀρχὴν ἢ ζωῆς οὐσίαν, ἐξ αὐτῆς καὶ ζῇ καὶ ζωοῖ τῆς ὑπὲρ πᾶσαν ζωὴν καὶ ἐν αὐτῇ κατ᾿ αἰτίαν ἑνοειδῶς προϋφέστηκεν. Ἡ γὰρ ὑπέρζωος καὶ ζωαρχικὴ ζωὴ καὶ πάσης ζωῆς ἐστιν αἰτία καὶ ζωογόνος καὶ ἀποπληρωτικὴ καὶ διαιρετικὴ ζωῆς καὶ ἐκ πάσης ζωῆς ὑμνητέα κατὰ τὴν πολυγονίαν τῶν πασῶν ζωῶν ὡς παντοδαπὴ καὶ πᾶσα ζωὴ θεωρουμένη καὶ ὑμνουμένη καὶ ὡς ἀνενδεής, μᾶλλον δὲ ὑπερπλήρης ζωῆς, αὐτοζωὸς καὶ ὡς ὑπὲρ πᾶσαν ζωὴν ζωοποιὸς καὶ ὑπέρζωος ἢ ὅπως ἄν τις τὴν ζωὴν τὴν ἄφθεγκτον ἀνθρωπικῶς ἀνυμνήσοι.
| [6] CHAPITRE VII.
DE LA VIE.
I. Maintenant il nous faut louer la vie, cette vie éternelle d'où procède la participation de la vie et toute vie particulière, et d'où la force vitale se répand, en la façon qui leur convient, sur tous les êtres qui la possèdent. C'est d'elle que vient, c'est par elle que subsiste la vie et l'immortalité des saints anges et cette activité inamissible qui les distingue : voilà pourquoi on les nomme impérissables et immortels; comme aussi on les nomme mortels parce que ce n'est pas d'eux-mêmes qu'ils tirent l'incorruptibilité et la permanence, mais bien de la cause féconde qui donne et conserve toute vie. Et comme, en parlant de l'Être par excellence, nous avons dit qu'il est le fond éternel d'où émane la participation de l'être, de même nous affirmons ici que la vie divine produit et vivifie la participation de la vie, et que toute vie et tout mouvement vital procèdent de ce foyer placé par delà toute vie et tout principe de vie. C'est de là encore que nos âmes reçoivent l'incorruptibilité; c'est par là que, dans les animaux et les plantes, brille un dernier et lointain reflet de la vie. Ce principe disparaissant, toute vie s'éteint, comme l'enseigne l'Ecriture ; mais quand les choses qui, par faiblesse, avaient cessé d'y participer, se tournent vers lui, à l'instant elles revivent.
II. Dieu produit donc d'abord le principe essentiel de toute vie créée, puis toutes choses vivantes, se communiquant d'une manière analogue à chaque nature particulière. Il donne aux habitants des cieux une vie conforme à la sienne, immatérielle, inaccessible au changement et à la mort, et une activité qui ne saurait se lasser, s'égarer, ni finir. Et il laisse déborder sa bonté immense jusque sur les démons eux-mêmes; car c'est à lui, et non à aucune autre cause qu'ils doivent l'origine et la conservation de leur vie. Les hommes, de nature complexe, reçoivent une vie qui se rapproche de celle des anges ; et quand nous le fuyons, Dieu, dans l'excès de son amour, nous rappelle et nous convertit à lui ; et ce qu'il y a de plus merveilleux, il a promis de nous remettre tout entiers, et nos âmes et nos corps, en possession d'une parfaite et éternelle vie : renouvellement que l'antiquité jugeait opposé à la nature, et que vous et moi et les amis de la vérité nommons divin et supérieur à la nature ; je veux dire à cette nature que nous voyons, mais non pas à la nature toute-puissante de Dieu vivant, qui, renfermant toute vie terrestre et céleste, ne saurait trouver aucune vie opposée ou supérieure à elle. C'est pourquoi loin de l'Église de Dieu, loin de toute âme pieuse les discours insensés de Simon qui nous contredit en ce point! Je le vois, malgré la bonne opinion qu'il a de son savoir, il ne comprend pas qu'avec un jugement droit on n'invoquera jamais des arguments fondés sur l'expérience sensible, pour attaquer la cause universelle qui ne tombe pas sous l'appréhension des sens. Et il faut dire à cet homme que lui-même est en dehors de la nature ; car, pour l'auteur souverain de tout, rien ue peut lui être contraire.
III. C'est de cette vie originelle que les animaux et les plantes reçoivent leur vie et leur développement. Toute vie, quelle qu'elle soit, purement intellectuelle, raisonnable, animale, végétative; tout principe de vie, toute chose vivante enfin, empruntent leur vie et leur activité à cette vie suréminente, et préexistent en sa simplicité féconde. Elle est la vie suprême, primitive, la cause puissante qui produit, perfectionne et distingue tous genres de vie. Et à cause de ses nombreux et vivants effets, on peut la nommer vie multiple et universelle, et la considérer et la louer en chaque vie particulière ; car rien ne lui manque; elle possède, au contraire, la plénitude de la vie ; elle vit par elle-même et d'une vie transcendante, et elle a une sublime force de vivifier et tout ce que l'homme enfin peut dire de glorieux touchant cette inexprimable vie.
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