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[7,50] Διαφέρει δὲ φαντασία καὶ φάντασμα· φάντασμα μὲν γάρ ἐστι δόκησις διανοίας οἵα
γίνεται κατὰ τοὺς ὕπνους, φαντασία δέ ἐστι τύπωσις ἐν ψυχῇ, τουτέστιν ἀλλοίωσις, ὡς ὁ
Χρύσιππος ἐν τῷ δευτέρῳ Περὶ ψυχῆς ὑφίσταται. Οὐ γὰρ δεκτέον τὴν τύπωσιν οἱονεὶ
τύπον σφραγιστῆρος, ἐπεὶ ἀνένδεκτόν ἐστι πολλοὺς τύπους κατὰ τὸ αὐτὸ περὶ τὸ αὐτὸ
γίνεσθαι. Νοεῖται δὲ φαντασία ἡ ἀπὸ ὑπάρχοντος κατὰ τὸ ὑπάρχον ἐναπομεμαγμένη καὶ
ἐναποτετυπωμένη καὶ ἐναπεσφραγισμένη, οἵα οὐκ ἂν γένοιτο ἀπὸ μὴ ὑπάρχοντος.
| [7,50] Au reste elle diffère d'une impression fantastique. Celle-ci n'est qu'une opinion
de l'esprit, comme sont les idées qu'on a dans le sommeil ; au lieu que l'autre est une
impression dans l'âme, qui emporte un changement, comme l'établit Chrysippe dans son
douzième livre de l’Ame; car il ne faut point considérer cette impression comme si elle
ressemblait à celle que fait un cachet, parce qu'il est impossible qu'il se fasse plusieurs
impressions par une même chose sur le même sujet. On entend par imagination celle
produite par un objet existant, imprimée et scellée dans l'âme de la manière dont il existe
; or telle n'est pas l'imagination qui naîtrait d'un objet non existant.
| [7,51] Τῶν δὲ φαντασιῶν κατ' αὐτοὺς αἱ μέν εἰσιν αἰσθητικαί, αἱ δ' οὔ· αἰσθητικαὶ μὲν αἱ
δι' αἰσθητηρίου ἢ αἰσθητηρίων λαμβανόμεναι, οὐκ αἰσθητικαὶ δ' αἱ διὰ τῆς διανοίας
καθάπερ τῶν ἀσωμάτων καὶ τῶν ἄλλων τῶν λόγῳ λαμβανομένων. Τῶν δ' αἰσθητικῶν <αἱ
μὲν> ἀπὸ ὑπαρχόντων μετ' εἴξεως καὶ συγκαταθέσεως γίνονται. Εἰσὶ δὲ τῶν φαντασιῶν καὶ
ἐμφάσεις αἱ ὡσανεὶ ἀπὸ ὑπαρχόντων γινόμεναι.
Ἔτι τῶν φαντασιῶν αἱ μέν εἰσι λογικαί, αἱ δὲ ἄλογοι· λογικαὶ μὲν αἱ τῶν λογικῶν ζῴων,
ἄλογοι δὲ αἱ τῶν ἀλόγων. Αἱ μὲν οὖν λογικαὶ νοήσεις εἰσίν, αἱ δ' ἄλογοι οὐ τετυχήκασιν
ὀνόματος. Καὶ αἱ μέν εἰσι τεχνικαί, αἱ δὲ ἄτεχνοι· ἄλλως γοῦν θεωρεῖται ὑπὸ τεχνίτου εἰκὼν
καὶ ἄλλως ὑπὸ ἀτέχνου.
| [7,51] Les stoïciens distinguent les impressions de l'imagination en celles qui sont
sensibles et celles qui ne le sont point. Les premières nous viennent par le sens commun,
ou par les organes particuliers des sens. Les impressions non sensibles de l'imagination
sont formées par l'esprit, comme sont les idées des choses incorporelles, et en général
de celles dont la perception est l'objet de la raison. Ils ajoutent que les impressions
sensibles se font par des objets existants, auxquels l'imagination se soumet et se joint, et
qu'il y a aussi des impressions apparentes de l'imagination qui se font de la même
manière que celles qui naissent d'objets existants.
Ils distinguent aussi ces impressions en raisonnables et non raisonnables, dont les
premières sont celles des êtres doués de raison ; les secondes, celles des animaux qui
n'en ont point. Celles-là, ils les appellent des pensées, et ne donnent point de nom aux
secondes. Ils distinguent encore les impressions de l'imagination en celles qui renferment
de l'art et celles où il ne s'en trouve pas, parce qu'une image fait une autre impression sur
un artiste que sur un homme qui ne l'est point.
| [7,52] Αἴσθησις δὲ λέγεται κατὰ τοὺς Στωικοὺς τό τ' ἀφ' ἡγεμονικοῦ πνεῦμα ἐπὶ τὰς
αἰσθήσεις διῆκον καὶ ἡ δι' αὐτῶν κατάληψις καὶ ἡ περὶ τὰ αἰσθητήρια κατασκευή, καθ' ἥν
τινες πηροὶ γίνονται. Καὶ ἡ ἐνέργεια δὲ αἴσθησις καλεῖται.
Ἡ δὲ κατάληψις γίνεται κατ' αὐτοὺς αἰσθήσει μὲν λευκῶν καὶ μελάνων καὶ τραχέων καὶ
λείων, λόγῳ δὲ τῶν δι' ἀποδείξεως συναγομένων, ὥσπερ τὸ θεοὺς εἶναι, καὶ προνοεῖν
τούτους. Τῶν γὰρ νοουμένων τὰ μὲν κατὰ περίπτωσιν ἐνοήθη, τὰ δὲ καθ' ὁμοιότητα, τὰ δὲ
κατ' ἀναλογίαν, <τὰ δὲ κατὰ μετάθεσιν,> τὰ δὲ κατὰ σύνθεσιν, τὰ δὲ κατ' ἐναντίωσιν.
| [7,52] La sensation, suivant les stoïciens, est un principe spirituel, qui, tirant son
origine de la partie principale de l'âme, atteint jusqu'aux sens. Ils entendent aussi par là
les perceptions qui se font par les sens, et la disposition des organes des sens, à laquelle
ils attribuent la faiblesse d'esprit qui paraît dans quelques uns. Ils nomment aussi
sensation l’action des sens.
Au sentiment de ces philosophes, il y a des choses que l'on comprend par les sens :
c'est ainsi qu'on discerne ce qui est blanc d'avec ce qui est noir, et ce qui est rude d'avec
ce qui est mou. Il y en a aussi d'autres que l'on conçoit par la raison : telles sont les
choses qu'on assemble par la voie de la démonstration, comme celles qui regardent les
dieux et leur providence. Ils disent que l'entendement connaît de différentes manières les
choses qu'il aperçoit; les unes par incidence, les autres par ressemblance ; d'autres par
analogie, d'autres encore par transposition ; celles-ci par composition, celles-là par
opposition.
| [7,53] Κατὰ περίπτωσιν μὲν οὖν ἐνοήθη τὰ αἰσθητά· καθ' ὁμοιότητα δὲ τὰ ἀπό τινος
παρακειμένου, ὡς Σωκράτης ἀπὸ τῆς εἰκόνος· κατ' ἀναλογίαν δὲ αὐξητικῶς μέν, <ὡς> ὁ
Τιτυὸς καὶ Κύκλωψ· μειωτικῶς δέ, ὡς ὁ Πυγμαῖος. Καὶ τὸ κέντρον δὲ τῆς γῆς κατ'
ἀναλογίαν ἐνοήθη ἀπὸ τῶν μικροτέρων σφαιρῶν. Κατὰ μετάθεσιν δέ, οἷον ὀφθαλμοὶ ἐπὶ
τοῦ στήθους· κατὰ σύνθεσιν δὲ ἐνοήθη Ἱπποκένταυρος· καὶ κατ' ἐναντίωσιν θάνατος.
Νοεῖται δὲ καὶ κατὰ μετάβασίν τινα, ὡς τὰ λεκτὰ καὶ ὁ τόπος. Φυσικῶς δὲ νοεῖται δίκαιόν τι
καὶ ἀγαθόν· καὶ κατὰ στέρησιν, οἷον ἄχειρ. Τοιάδε τινὰ καὶ περὶ φαντασίας καὶ αἰσθήσεως
καὶ νοήσεως δογματίζουσι.
| [7,53] Par incidence il connaît les choses sensibles ; par ressemblance, les choses
dont l'intelligence dépend d'autres qui leur sont adjointes : c'est ainsi qu'on connaît
Socrate par son image. L'analogie fait connaître les choses qui emportent augmentation,
comme l'idée de Titye et de cyclope, et celles qui emportent diminution, comme l'idée de
pygmée : c'est aussi par une analogie tirée des plus petits corps sphériques qu'on juge
que la terre a un centre. L'esprit pense par transposition lorsque, par exemple, on
suppose des yeux dans la poitrine ; par composition, comme quand on se figure un
homme demi-cheval ; par opposition, relativement à la mort. On pense par translation aux
choses qu'on a dites, ou au lieu; à ce qui est juste et bon, par une action de la nature ;
enfin on pense par privation, comme quand on se représente un homme sans mains.
Voilà encore quelques unes de leurs opinions sur l'imagination, les sens et l'entendement.
| [7,54] Κριτήριον δὲ τῆς ἀληθείας φασὶ τυγχάνειν τὴν καταληπτικὴν φαντασίαν, τουτέστι
τὴν ἀπὸ ὑπάρχοντος, καθά φησι Χρύσιππος ἐν τῇ δευτέρᾳ τῶν Φυσικῶν καὶ Ἀντίπατρος
καὶ Ἀπολλόδωρος. Ὁ μὲν γὰρ Βόηθος κριτήρια πλείονα ἀπολείπει, νοῦν καὶ αἴσθησιν καὶ
ὄρεξιν καὶ ἐπιστήμην· ὁ δὲ Χρύσιππος διαφερόμενος πρὸς αὐτὸν ἐν τῷ πρώτῳ Περὶ λόγου
κριτήριά φησιν εἶναι αἴσθησιν καὶ πρόληψιν· ἔστι δ' ἡ πρόληψις ἔννοια φυσικὴ τῶν
καθόλου. Ἄλλοι δέ τινες τῶν ἀρχαιοτέρων Στωικῶν τὸν ὀρθὸν λόγον κριτήριον
ἀπολείπουσιν, ὡς ὁ Ποσειδώνιος ἐν τῷ Περὶ κριτηρίου φησί.
| [7,54] Ces philosophes établissent pour source de la vérité, ou pour moyen de la
connaître, l'imagination comprenant ou saisissant son objet ; c'est-à-dire, recevant les
impressions d'un objet existant, comme le remarquent Chrysippe, livre douzième de sa
Physique, Antipater et Apollodore. Boëthus admet de plus, comme sources de la vérité,
l'entendement, les sens, les affections et la science ; mais Chrysippe, dans son premier
livre du Discours, s'éloigne de son sentiment, et ne reconnaît d'autres sources de la vérité
que les sens et les notions communes. Ces dernières sont une idée naturelle des choses
universelles. Quelques autres des plus anciens stoïciens dérivent de la droite raison la
source de la vérité, témoin Posidonius dans son traité sur cette matière.
| [7,55] Τῆς δὲ διαλεκτικῆς θεωρίας συμφώνως δοκεῖ τοῖς πλείστοις ἀπὸ τοῦ περὶ φωνῆς
ἐνάρχεσθαι τόπου. Ἔστι δὲ φωνὴ ἀὴρ πεπληγμένος ἢ τὸ ἴδιον αἰσθητὸν ἀκοῆς, ὥς φησι
Διογένης ὁ Βαβυλώνιος ἐν τῇ Περὶ φωνῆς τέχνῃ. Ζῴου μέν ἐστι φωνὴ ἀὴρ ὑπὸ ὁρμῆς
πεπληγμένος, ἀνθρώπου δ' ἔστιν ἔναρθρος καὶ ἀπὸ διανοίας ἐκπεμπομένη, ὡς ὁ Διογένης
φησίν, ἥτις ἀπὸ δεκατεσσάρων ἐτῶν τελειοῦται. Καὶ σῶμα δ' ἐστὶν ἡ φωνὴ κατὰ τοὺς
Στωικούς, ὥς φησιν Ἀρχέδημός τ' ἐν τῇ Περὶ φωνῆς καὶ Διογένης καὶ Ἀντίπατρος καὶ
Χρύσιππος ἐν τῇ δευτέρᾳ τῶν Φυσικῶν.
| [7,55] Suivant l'avis unanime du plus grand nombre des stoïciens, la première partie de
l'étude de la dialectique est l'usage de la voix, qu'ils définissent un air frappé, ou, comme
dit Diogène de Babylone dans son Système de l'ouïe, l'objet particulier de ce sens. La
voix des animaux n'est qu'un effort qui frappe l'air ; mais celle des hommes est articulée,
et tout à fait formée à l'âge de quatorze ans ou environ. Diogène la nomme un effet de la
volonté de l'esprit. La voix est aussi quelque chose de corporel, selon les stoïciens,
comme dit Archédème dans son Traité de la voix, Diogène, Antipater, et Chrysippe dans
la deuxième partie de sa Physique:
| [7,56] Πᾶν γὰρ τὸ ποιοῦν σῶμά ἐστι· ποιεῖ δὲ ἡ φωνὴ προσιοῦσα τοῖς ἀκούουσιν ἀπὸ
τῶν φωνούντων. Λέξις δέ ἐστιν κατὰ τοὺς Στωικούς, ὥς φησι Διογένης, φωνὴ
ἐγγράμματος, οἷον Ἡμέρα. Λόγος δέ ἐστι φωνὴ σημαντικὴ ἀπὸ διανοίας ἐκπεμπομένη,
<οἷον Ἡμέρα ἐστί>. Διάλεκτος δέ ἐστι λέξις κεχαραγμένη ἐθνικῶς τε καὶ Ἑλληνικῶς, ἢ λέξις
ποταπή, τουτέστι ποιὰ κατὰ διάλεκτον, οἷον κατὰ μὲν τὴν Ἀτθίδα Θάλαττα, κατὰ δὲ τὴν
Ἰάδα Ἡμέρη.
Τῆς δὲ λέξεως στοιχεῖά ἐστι τὰ εἰκοσιτέσσαρα γράμματα. Τριχῶς δὲ λέγεται τὸ γράμμα,
<τό τε στοιχεῖον> ὅ τε χαρακτὴρ τοῦ στοιχείου καὶ τὸ ὄνομα, οἷον Ἄλφα·
| [7,56] car tout ce qui produit quelque action est corporel, et la voix en produit une, en
se transportant de ceux qui parlent à ceux qui écoutent. La parole, comme le rapporte
Diogène, est, dans l'opinion des stoïciens, la voix articulée, comme serait cette
expression, Il fait jour. Le discours est la voix poussée par une action de la pensée, et
donnant quelque chose à entendre. Le dialecte est l'expression de la parole considérée
en tant qu'elle porte un certain caractère, soit étranger, soit grec, ou une expression,
quelle qu'elle soit, envisagée dans la manière dont elle est conçue ; comme, par exemple,
le terme de mer en idiome attique, et celui de jour en dialecte ionique.
Les éléments de la parole sont les lettres, au nombre de vingt-quatre. On considère
trois choses par rapport à chacune: sa qualité d'élément, sa figure et son nom, comme
alpha.
| [7,57] φωνήεντα δέ ἐστι τῶν στοιχείων ἑπτά, α, ε, η, ι, ο, υ, ω· ἄφωνα δὲ ἕξ, β, γ, δ, κ, π,
τ. Διαφέρει δὲ φωνὴ καὶ λέξις, ὅτι φωνὴ μὲν καὶ ὁ ἦχός ἐστι, λέξις δὲ τὸ ἔναρθρον μόνον.
Λέξις δὲ λόγου διαφέρει, ὅτι λόγος ἀεὶ σημαντικός ἐστι, λέξις δὲ καὶ ἀσήμαντος, ὡς ἡ
βλίτυρι, λόγος δὲ οὐδαμῶς. Διαφέρει δὲ καὶ τὸ λέγειν τοῦ προφέρεσθαι· προφέρονται μὲν
γὰρ αἱ φωναί, λέγεται δὲ τὰ πράγματα, ἃ δὴ καὶ λεκτὰ τυγχάνει.
Τοῦ δὲ λόγου ἐστὶ μέρη πέντε, ὥς φησι Διογένης τ' ἐν τῷ Περὶ φωνῆς καὶ Χρύσιππος,
ὄνομα, προσηγορία, ῥῆμα, σύνδεσμος, ἄρθρον· ὁ δ' Ἀντίπατρος καὶ τὴν μεσότητα τίθησιν
ἐν τοῖς Περὶ λέξεως καὶ τῶν λεγομένων.
| [7,57] Il y a sept voyelles, a, e, i, o, u, w, et six muettes, b, g, d, k, p, t. La voix diffère
de la parole en ce qu'un son fait aussi une voix, et que la parole est un son articulé. La
parole diffère aussi du discours en ce qu'un discours signifie toujours quelque chose ; au
lieu qu'il y a des paroles qui n'emportent point de signification, comme serait le mot blitri;
ce qui n'a jamais lieu par rapport au discours. Il y a aussi de la différence entre les idées
de parler et de proférer quelque chose ; car on ne profère que les sons, au lieu qu'on
parle des actions, de celles du moins qui peuvent être un sujet de discours.
Diogène, dans son Traité de la voix, ainsi que Chrysippe, font cinq parties du
discours, le nom, l'appellation, le verbe, la conjonction, et l'article ; mais Antipater y en
ajoute une moyenne, dans son ouvrage sur les Dictions et les choses qui se disent.
| [7,58] Ἔστι δὲ προσηγορία μὲν κατὰ τὸν Διογένην μέρος λόγου σημαῖνον κοινὴν
ποιότητα, οἷον Ἄνθρωπος, Ἵππος· ὄνομα δέ ἐστι μέρος λόγου δηλοῦν ἰδίαν ποιότητα, οἷον
Διογένης, Σωκράτης· ῥῆμα δέ ἐστι μέρος λόγου σημαῖνον ἀσύνθετον κατηγόρημα, ὡς ὁ
Διογένης, ἤ, ὥς τινες, στοιχεῖον λόγου ἄπτωτον, σημαῖνόν τι συντακτὸν περί τινος ἢ τινῶν,
οἷον Γράφω, Λέγω· σύνδεσμος δέ ἐστι μέρος λόγου ἄπτωτον, συνδοῦν τὰ μέρη τοῦ λόγου·
ἄρθρον δέ ἐστι στοιχεῖον λόγου πτωτικόν, διορίζον τὰ γένη τῶν ὀνομάτων καὶ τοὺς
ἀριθμούς, οἷον Ὁ, Ἡ, Τό, Οἱ, Αἱ, Τά.
| [7,58] Selon Diogène, l'appellation est une partie du discours qui signifie une qualité
commune, comme celle d'homme ou de cheval; le nom, une partie du discours donnant à
connaître une qualité particulière, comme Diogène, Socrate; le verbe, une partie du
discours qui désigne un attribut simple, ou, selon quelques uns, un élément indéclinable
du discours, et qui signifie quelque chose de composé par rapport à un ou à plusieurs,
comme J'écris ou Je parle; la conjonction, une partie indéclinable qui unit les diverses
parties du discours; l'article, un élément du discours qui a les cas des déclinaisons, et qui
distingue les genres des noms et les nombres, comme il, elle, ils, elles.
| [7,59] Ἀρεταὶ δὲ λόγου εἰσὶ πέντε, Ἑλληνισμός, σαφήνεια, συντομία, πρέπον,
κατασκευή. Ἑλληνισμὸς μὲν οὖν ἐστι φράσις ἀδιάπτωτος ἐν τῇ τεχνικῇ καὶ μὴ εἰκαίᾳ
συνηθείᾳ· σαφήνεια δέ ἐστι λέξις γνωρίμως παριστᾶσα τὸ νοούμενον· συντομία δέ ἐστι
λέξις αὐτὰ τὰ ἀναγκαῖα περιέχουσα πρὸς δήλωσιν τοῦ πράγματος· πρέπον δέ ἐστι λέξις
οἰκεία τῷ πράγματι· κατασκευὴ δὲ λέξις ἐκπεφευγυῖα τὸν ἰδιωτισμόν. Ὁ δὲ βαρβαρισμὸς ἐκ
τῶν κακιῶν λέξις ἐστὶ παρὰ τὸ ἔθος τῶν εὐδοκιμούντων Ἑλλήνων, σολοικισμὸς δέ ἐστι
λόγος ἀκαταλλήλως συντεταγμένος.
| [7,59] Le discours doit avoir cinq ornements: l'hellénisme, l'évidence, la brièveté, la
convenance, et la grâce. Par l'hellénisme on entend une diction exempte de fautes,
conçue en termes d'art et non vulgaires; l'évidence, une expression distincte, et qui
expose clairement la pensée; la brièveté renferme une manière de parler qui embrasse
tout ce qui est nécessaire à l'intelligence d'une chose. La convenance requiert que
l'expression soit appropriée à la chose dont on parle. La grâce du discours consiste à
éviter les termes ordinaires. Le barbarisme est une manière de parler vicieuse, et
contraire à l'usage des Grecs bien élevés ; le solécisme, un discours dont les parties sont
mal arrangées.
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