|
[7,60] Ποίημα δέ ἐστιν, ὡς ὁ Ποσειδώνιός φησιν ἐν τῇ Περὶ λέξεως
εἰσαγωγῇ, λέξις ἔμμετρος ἢ ἔνρυθμος μετὰ σκευῆς τὸ λογοειδὲς
ἐκβεβηκυῖα· τὸ ἔνρυθμον δ' εἶναι τό
Γαῖα μεγίστη καὶ Διὸς αἰθήρ.
Ποίησις δέ ἐστι σημαντικὸν ποίημα, μίμησιν περιέχον θείων καὶ
ἀνθρωπείων.
Ὅρος δέ ἐστιν, ὥς φησιν Ἀντίπατρος ἐν τῷ πρώτῳ Περὶ ὅρων, λόγος κατ' ἀνάλυσιν
ἀπαρτιζόντως ἐκφερόμενος, ἤ, ὡς Χρύσιππος ἐν τῷ Περὶ ὅρων, ἰδίου ἀπόδοσις.
Ὑπογραφὴ δέ ἐστι λόγος τυπωδῶς εἰσάγων εἰς τὰ πράγματα, ἢ ὅρος ἁπλούστερον τὴν τοῦ
ὅρου δύναμιν προσενηνεγμένος. Γένος δέ ἐστι πλειόνων καὶ ἀναφαιρέτων ἐννοημάτων
σύλληψις, οἷον Ζῷον· τοῦτο γὰρ περιείληφε τὰ κατὰ μέρος ζῷα.
| [7,60] Le vers, dit Posidonius dans son introduction de la diction, est une façon de parler
mesurée, une composition nombrée, et au-dessus des règles de la prose. Ils donnent,
pour exemple de rythme, les mots suivants: l'immense terre, le divin éther. La poésie est
un ouvrage significatif en vers, et qui renferme une imitation des choses divines et
humaines.
La définition est, comme dit Antipater dans le premier livre de ses Définitions, un
discours exprimé suivant une exacte analyse, ou même une explication, selon Chrysippe
dans son livre sur cette matière. La description est un discours figuré qui conduit aux
matières, ou une définition plus simple qui exprime la force de la définition. Le genre est
une collection de plusieurs idées de l'esprit, conçues comme inséparables : telle est l'idée
d'animal, laquelle comprend celle de toutes les espèces d'animaux particuliers.
| [7,61] Ἐννόημα δέ ἐστι φάντασμα διανοίας, οὔτε τὶ ὂν οὔτε ποιόν, ὡσανεὶ δέ τι ὂν καὶ
ὡσανεὶ ποιόν, οἷον γίνεται ἀνατύπωμα ἵππου καὶ μὴ παρόντος.
Εἶδος δέ ἐστι τὸ ὑπὸ γένους περιεχόμενον, ὡς ὑπὸ τοῦ ζῴου ὁ ἄνθρωπος περιέχεται.
Γενικώτατον δέ ἐστιν ὃ γένος ὂν γένος οὐκ ἔχει, οἷον τὸ ὄν· εἰδικώτατον δέ ἐστιν ὃ εἶδος ὂν
εἶδος οὐκ ἔχει, ὥσπερ ὁ Σωκράτης.
Διαίρεσις δέ ἐστι γένους ἡ εἰς τὸ προσεχῆ εἴδη τομή, οἷον Τῶν ζῴων τὰ μέν ἐστι
λογικά, τὰ δὲ ἄλογα. Ἀντιδιαίρεσις δέ ἐστι γένους εἰς εἶδος τομὴ κατὰ τοὐναντίον, ὡς ἂν
κατ' ἀπόφασιν, οἷον Τῶν ὄντων τὰ μέν ἐστιν ἀγαθά, τὰ δ' οὐκ ἀγαθά. Ὑποδιαίρεσις δέ ἐστι
διαίρεσις ἐπὶ διαιρέσει, οἷον Τῶν ὄντων τὰ μέν ἐστιν ἀγαθά, τὰ δ' οὐκ ἀγαθά, καὶ Τῶν οὐκ
ἀγαθῶν τὰ μέν ἐστι κακά, τὰ δὲ ἀδιάφορα.
| [7,61] Une idée de l'esprit est un être imaginaire formé par la pensée, et qui n'a pour
objet aucune chose qui est ou qui agit, mais qui la considère comme si elle était ou
comme si elle agissait d'une certaine manière : telle est la représentation qu'on se fait
d'un cheval, quoiqu'il ne soit pas présent.
L'espèce est comprise sous le genre, comme l'idée d'homme est comprise sous
l'idée d'animal. Plus général est ce qui, étant genre, n'a point de genre au-dessus de lui,
comme l'idée d'existant. Plus spécial est ce qui, étant espèce, n'a point d'espèce au-dessous de lui, comme Socrate.
La division a pour objet le genre distingué dans les espèces qui lui appartiennent,
comme cette phrase : Parmi les animaux, les uns sont raisonnables, les autres privés de
raison. La contre-division se fait du genre dans les espèces à rebours, comme par voie de
négation ; par exemple, dans cette période : Des choses qui existent, les unes sont
bonnes, les autres ne le sont point. La sous-division est la division de la division, comme
dans cet exemple : Des choses qui existent, les unes sont bonnes, les autres point; et
parmi celles qui ne sont pas bonnes, les unes sont mauvaises, les autres indifférentes.
| [7,62] Μερισμὸς δέ ἐστι γένους εἰς τόπους κατάταξις, ὡς ὁ Κρῖνις·
οἷον Τῶν ἀγαθῶν τὰ μέν ἐστι περὶ ψυχήν, τὰ δὲ περὶ σῶμα.
Ἀμφιβολία δέ ἐστι λέξις δύο ἢ καὶ πλείονα πράγματα σημαίνουσα λεκτικῶς καὶ κυρίως
καὶ κατὰ τὸ αὐτὸ ἔθος, ὥσθ' ἅμα τὰ πλείονα ἐκδέξασθαι κατὰ ταύτην τὴν λέξιν· οἷον
Αὐλητρὶς πέπτωκε· δηλοῦνται γὰρ δι' αὐτῆς τὸ μὲν τοιοῦτον, Οἰκία τρὶς πέπτωκε, τὸ δὲ
τοιοῦτον, Αὐλήτρια πέπτωκε.
Διαλεκτικὴ δέ ἐστιν, ὥς φησι Ποσειδώνιος, ἐπιστήμη ἀληθῶν καὶ ψευδῶν καὶ
οὐθετέρων· τυγχάνει δ' αὕτη, ὡς ὁ Χρύσιππός φησι, περὶ σημαίνοντα καὶ σημαινόμενα. Ἐν
μὲν οὖν τῇ περὶ φωνῆς θεωρίᾳ τοιαῦτα λέγεται τοῖς Στωικοῖς.
| [7,62] Partager, c'est ranger les genres suivant leurs lieux, comme dit Crinis: tel est ce
qui suit : Parmi les biens, ils uns regardent l'âme, les autres le corps.
L'équivoque est une manière de parler conçue en termes qui, pris tels qu'ils sont
exprimés et dans leur sens propre, signifient plusieurs choses dans le même pays ; de
sorte qu'on peut s'en servir pour dire des choses différentes. C'est ainsi que les mots qui
en grec signifient la joueuse de flûte est tombée, peuvent signifier aussi, dans la même
langue, la maison est tombée trois fois.
La dialectique est, comme dit Posidonius, la science de discerner le vrai, le faux, et
ce qui est neutre. Elle a pour objet, selon Chrysippe, les signes et les choses signifiées.
Ce que nous venons de dire regarde leurs idées sur la théorie de la voix.
| [7,63] Ἐν δὲ τῷ περὶ τῶν πραγμάτων καὶ τῶν σημαινομένων τόπῳ τέτακται ὁ περὶ
λεκτῶν καὶ αὐτοτελῶν καὶ ἀξιωμάτων καὶ συλλογισμῶν λόγος καὶ ὁ περὶ ἐλλιπῶν τε καὶ
κατηγορημάτων καὶ ὀρθῶν καὶ ὑπτίων.
Φασὶ δὲ {τὸ} λεκτὸν εἶναι τὸ κατὰ φαντασίαν λογικὴν ὑφιστάμενον. Τῶν δὲ λεκτῶν τὰ
μὲν λέγουσιν εἶναι αὐτοτελῆ οἱ Στωικοί, τὰ δ' ἐλλιπῆ. Ἐλλιπῆ μὲν οὖν ἐστι τὰ ἀναπάρτιστον
ἔχοντα τὴν ἐκφοράν, οἷον Γράφει· ἐπιζητοῦμεν γάρ, Τίς; αὐτοτελῆ δ' ἐστὶ τὰ ἀπηρτισμένην
ἔχοντα τὴν ἐκφοράν, οἷον Γράφει Σωκράτης. Ἐν μὲν οὖν τοῖς ἐλλιπέσι λεκτοῖς τέτακται τὰ
κατηγορήματα, ἐν δὲ τοῖς αὐτοτελέσι τὰ ἀξιώματα καὶ οἱ συλλογισμοὶ καὶ τὰ ἐρωτήματα καὶ
τὰ πύσματα.
| [7,63] Sous la partie de la dialectique qui comprend les matières et les choses
signifiées par la voix, les stoïciens rangent ce qui regarde les expressions, les
énonciations parfaites, les propositions, les syllogismes, les discours imparfaits, les
attributs, et les choses dites directement, ou renversées.
L'expression qui naît d'une représentation de la raison est de deux espèces, que les
stoïciens nomment expressions parfaites et imparfaites. Ces dernières n'ont point de sens
complet, comme, Il écrit; les autres, au contraire, en ont un, comme, Socrate écrit. Ainsi
les expressions imparfaites sont celles qui n'énoncent que les attributs, et les parfaites
servent à énoncer les propositions, les syllogismes, les interrogations et les questions.
| [7,64] Ἔστι δὲ τὸ κατηγόρημα τὸ κατά τινος ἀγορευόμενον ἢ πρᾶγμα συντακτὸν περί
τινος ἢ τινῶν, ὡς οἱ περὶ Ἀπολλόδωρόν φασιν, ἢ λεκτὸν ἐλλιπὲς συντακτὸν ὀρθῇ πτώσει
πρὸς ἀξιώματος γένεσιν. Τῶν δὲ κατηγορημάτων τὰ μέν ἐστι συμβάματα, οἷον τὸ « Διὰ
πέτρας πλεῖν. » Καὶ τὰ μέν ἐστι τῶν κατηγορημάτων ὀρθά, ἃ δ' ὕπτια, ἃ δ' οὐδέτερα.
Ὀρθὰ μὲν οὖν ἐστι τὰ συντασσόμενα μιᾷ τῶν πλαγίων πτώσεων πρὸς κατηγορήματος
γένεσιν, οἷον Ἀκούει, Ὁρᾷ, Διαλέγεται· ὕπτια δ' ἐστὶ τὰ συντασσόμενα τῷ παθητικῷ μορίῳ,
οἷον Ἀκούομαι, Ὁρῶμαι· οὐδέτερα δ' ἐστὶ τὰ μηδετέρως ἔχοντα, οἷον Φρονεῖν, Περιπατεῖν.
Ἀντιπεπονθότα δέ ἐστιν ἐν τοῖς ὑπτίοις, ἃ ὕπτια ὄντα ἐνεργήματα {δέ} ἐστιν, οἷον Κείρεται·
ἐμπεριέχει γὰρ αὑτὸν ὁ κειρόμενος. Πλάγιαι δὲ πτώσεις εἰσὶ γενικὴ καὶ δοτικὴ καὶ αἰτιατική.
| [7,64] L'attribut est ce qu'on déclare de quelqu'un, ou une chose composée qui se dit
d'un ou de plusieurs, comme le définit Apollodore ; ou bien c'est une expression
imparfaite, construite avec un cas droit, pour former une proposition. Il y a des attributs
accompagnés de nom et de verbe, comme, Naviguer parmi des rochers; d'autres
exprimés d'une manière droite, d'une manière renversée et d'une manière neutre. Les
premiers sont construits avec un des cas obliques, pour former un attribut, comme, Il
entend, il voit, il dispute. Les renversés se construisent avec une particule passive,
comme, Je suis entendu, je suis vu. Les neutres n'appartiennent ni à l'une ni à l'autre de
ces classes, comme, Être sage, se promener. Les attributs réciproques sont ceux qui,
quoique exprimés d'une manière renversée, ne sont pas renversés, parce qu’ils
emportent une action; telle est l'expression de se faire raser, dans laquelle celui qui est
rasé, désigne aussi l'action qu'il fait lui-même. Au reste, les cas obliques sont le génitif, le
datif, et l'accusatif.
| [7,65] Ἀξίωμα δέ ἐστιν ὅ ἐστιν ἀληθὲς ἢ ψεῦδος· ἢ πρᾶγμα αὐτοτελὲς ἀποφαντὸν ὅσον
ἐφ' ἑαυτῷ, ὡς ὁ Χρύσιππός φησιν ἐν τοῖς Διαλεκτικοῖς ὅροις, « Ἀξίωμά ἐστι τὸ ἀποφαντὸν
ἢ καταφαντὸν ὅσον ἐφ' ἑαυτῷ, οἷον Ἡμέρα ἐστί, Δίων περιπατεῖ. » Ὠνόμασται δὲ τὸ ἀξίωμα
ἀπὸ τοῦ ἀξιοῦσθαι ἢ ἀθετεῖσθαι· ὁ γὰρ λέγων Ἡμέρα ἐστίν, ἀξιοῦν δοκεῖ τὸ ἡμέραν εἶναι.
Οὔσης μὲν οὖν ἡμέρας, ἀληθὲς γίνεται τὸ προκείμενον ἀξίωμα· μὴ οὔσης δέ, ψεῦδος.
| [7,65] On entend par proposition l'expression d'une chose vraie ou fausse, ou d'une
chose qui forme un sens complet, et qui se peut dire en elle-même, comme l'enseigne
Chrysippe dans ses Définitions de dialectique. « La proposition, dit-il, est l'expression de
toute chose qui se peut affirmer ou nier en elle-même, comme, Il fait jour, ou Dion se
promène. » On l'appelle proposition, relativement à l'opinion de celui qui l'énonce ; car
celui qui dit qu'il fait jour paraît croire qu'il fait jour en effet. Si donc il fait effectivement
jour, la proposition devient vraie; au lieu qu'elle est fausse s'il ne fait pas jour.
| [7,66] Διαφέρει δ' ἀξίωμα καὶ ἐρώτημα καὶ πύσμα, προστακτικὸν καὶ ὁρκικὸν καὶ
ἀρατικὸν καὶ ὑποθετικὸν καὶ προσαγορευτικὸν καὶ πρᾶγμα ὅμοιον ἀξιώματι. Ἀξίωμα μὲν
γάρ ἐστιν ὃ λέγοντες ἀποφαινόμεθα, ὅπερ ἢ ἀληθές ἐστιν ἢ ψεῦδος. Ἐρώτημα δέ ἐστι
πρᾶγμα αὐτοτελὲς μέν, ὡς καὶ τὸ ἀξίωμα, αἰτητικὸν δὲ ἀποκρίσεως, οἷον « Ἆρά γ' ἡμέρα
ἐστί; » τοῦτο δ' οὔτε ἀληθές ἐστιν οὔτε ψεῦδος, ὥστε τὸ μὲν « Ἡμέρα ἐστίν » ἀξίωμά ἐστι,
τὸ δὲ « Ἆρά γ' ἡμέρα ἐστίν; » ἐρώτημα. Πύσμα δέ ἐστι πρᾶγμα πρὸς ὃ συμβολικῶς οὐκ
ἔστιν ἀποκρίνεσθαι, ὡς ἐπὶ τοῦ ἐρωτήματος, Ναί, ἀλλὰ εἰπεῖν « Οἰκεῖ ἐν τῷδε τῷ τόπῳ. »
| [7,66] Il y a de la différence entre proposition, interrogation, question, ordre, adjuration,
imprécation, supposition, appellation, et ressemblance de proposition. La proposition est
toute chose qu'on énonce en partant, soit vraie ou fausse. L'interrogation est une
énonciation complète, aussi bien que la proposition, mais qui requiert une réponse,
comme cette phrase, Est-il jour? Cette demande n'est ni vraie ni fausse : c'est
proposition, lorsqu'on dit, Il fait jour ; c'est interrogation, quand on demande, Fait-il jour?
La question est quelque chose à quoi on ne peut répondre oui ou non, comme à
l'interrogation ; mais à laquelle il faut répondre, comme on dirait, Il demeure dans cet
endroit.
| [7,67] Προστακτικὸν δέ ἐστι πρᾶγμα ὃ λέγοντες προστάσσομεν,
οἷον, Σὺ μὲν βάδιζε τὰς ἐπ' Ἰνάχου ῥοάς.
Ὁρκικὸν δέ ἐστι πρᾶγμα <προσαγορευτικὸν δέ ἐστι πρᾶγμα> ὃ
εἰ λέγοι τις, προσαγορεύοι ἄν, οἷον,
Ἀτρείδη κύδιστε, ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγάμεμνον.
Ὅμοιον δ' ἐστὶν ἀξιώματι ὃ τὴν ἐκφορὰν ἔχον ἀξιωματικὴν παρά
τινος μορίου πλεονασμὸν ἢ πάθος ἔξω πίπτει τοῦ γένους τῶν
ἀξιωμάτων, οἷον,
Καλός γ' ὁ παρθενών, <καὶ>
Ὡς Πριαμίδῃσιν ἐμφερὴς ὁ βουκόλος.
| [7,67] L'ordre est quelque chose que l'on dit en commandant, comme, Va-t'en aux rives
d'Inachus. L'appellation est quelque chose qu'on dit en nommant quelqu'un, comme,
Agamemnon, fils d'Atrée, glorieux monarque de plusieurs peuples. La ressemblance
d'une proposition est un discours qui, renfermant la conclusion d'une proposition, déchoit
du genre des propositions par quelque particule abondante ou passive, comme dans ces
vers :
N'est-ce pas ici le beau séjour de ces vierges?
Ce bouvier ressemble aux enfants de Priam.
| [7,68] Ἔστι δὲ καὶ ἐπαπορητικόν τι πρᾶγμα διενηνοχὸς ἀξιώματος,
ὃ εἰ λέγοι τις, ἀποροίη ἄν·
Ἆρ' ἔστι συγγενές τι λύπη καὶ βίος;
οὔτε δ' ἀληθῆ ἐστιν οὔτε ψευδῆ τὰ ἐρωτήματα καὶ τὰ πύσματα
καὶ τὰ τούτοις παραπλήσια, τῶν ἀξιωμάτων ἢ ἀληθῶν ἢ ψευδῶν ὄντων.
Τῶν ἀξιωμάτων τὰ μέν ἐστιν ἁπλᾶ, τὰ δ' οὐχ ἁπλᾶ, ὥς φασιν οἱ περὶ Χρύσιππον καὶ
Ἀρχέδημον καὶ Ἀθηνόδωρον καὶ Ἀντίπατρον καὶ Κρῖνιν. Ἁπλᾶ μὲν οὖν ἐστι τὰ συνεστῶτα
ἐξ ἀξιώματος μὴ διαφορουμένου {ἢ ἐξ ἀξιωμάτων}, οἷον τὸ « Ἡμέρα ἐστίν »· οὐχ ἁπλᾶ δ'
ἐστὶ τὰ συνεστῶτ' ἐξ ἀξιώματος διαφορουμένου ἢ ἐξ ἀξιωμάτων.
| [7,68] Il y a encore une chose qui diffère de la proposition, en ce qu'elle s'exprime
d'une manière douteuse, comme si on demandait si vivre et ressentir de la douleur ne
sont pas des choses jointes ensemble: car les interrogations, les questions, et autres
choses semblables, ne sont ni vraies ni fausses ; au lieu que les propositions sont ou l'un
ou l'autre.
Il y a des propositions simples et non simples comme disent Chrysippe, Archédème,
Athénodore, Antipater, et Crinis. Les simples consistent dans une ou plus d'une
proposition où il n'y a aucun doute, comme, Il fait jour. Celles qui ne sont pas simples
consistent dans une ou plus d'une proposition douteuse ;
| [7,69] Ἐξ ἀξιώματος μὲν διαφορουμένου, οἷον « Εἰ ἡμέρα ἐστίν, <ἡμέρα ἐστίν> »· ἐξ
ἀξιωμάτων δέ, οἷον « Εἰ ἡμέρα ἐστί, φῶς ἐστι. »
Ἐν δὲ τοῖς ἁπλοῖς ἀξιώμασίν ἐστι τὸ ἀποφατικὸν καὶ τὸ ἀρνητικὸν καὶ τὸ στερητικὸν καὶ
τὸ κατηγορικὸν καὶ τὸ καταγορευτικὸν καὶ τὸ ἀόριστον, ἐν δὲ τοῖς οὐχ ἁπλοῖς ἀξιώμασι τὸ
συνημμένον καὶ τὸ παρασυνημμένον καὶ τὸ συμπεπλεγμένον καὶ τὸ διεζευγμένον καὶ τὸ
αἰτιῶδες καὶ τὸ διασαφοῦν τὸ μᾶλλον καὶ τὸ διασαφοῦν τὸ ἧττον. Καὶ ἀποφατικὸν μὲν οἷον
« Οὐχὶ ἡμέρα ἐστίν. » Εἶδος δὲ τούτου τὸ ὑπεραποφατικόν. Ὑπεραποφατικὸν δ' ἐστὶν
ἀποφατικὸν ἀποφατικοῦ, οἷον « Οὐχὶ ἡμέρα <οὐκ> ἔστι »· τίθησι δὲ τὸ « Ἡμέρα ἐστίν. »
| [7,69] dans une proposition douteuse, comme, S'il fait jour ; dans plus d'une, comme,
S'il fait jour, il fait clair. Dans la classe des propositions simples il faut ranger les
énonciations, les négations, les choses qui emportent privation, les attributs (les attributs
en tant qu'ils appartiennent à un sujet particulier), et ce qui est indéfini. Dans la classe
des propositions non simples on doit placer celles qui sont conjointes, adjointes,
compliquées, séparées, causales; celles qui expriment la principale partie d'une chose, et
relies qui en expriment la moindre. On a un exemple d'une proposition énonciative dans
ces paroles : Il ne fait point jour. De l'espèce de ces sortes de propositions sont celles
qu'on appelle surénonciatives, qui contiennent la négation de la négation ; comme quand
on dit, Il ne fait pas non jour, on pose qu'il fait jour.
| | |