HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XV

Chapitre 88

  Chapitre 88

[15,88] 88. Ἡμεῖς δ' εἰωθότες ταῖς τῶν ἀγαθῶν ἀνδρῶν τελευταῖς ἐπιλέγειν τὸν ἴδιον ἔπαινον, οὐδαμῶς ἁρμόττον ἡγούμεθα παραδραμεῖν ἀνδρὸς τηλικούτου τὴν τελευτὴν ἀνεπισήμαντον. δοκεῖ γάρ μοι μὴ μόνον τοὺς καθ' ἑαυτὸν ὑπερβάλλειν (ἐν) τῇ στρατηγικῇ συνέσει καὶ ἐμπειρίᾳ, πρὸς δὲ τούτοις ἐπιεικείᾳ τε καὶ μεγαλοψυχίᾳ. (2) Κατὰ μὲν γὰρ τὴν ἡλικίαν τὴν τούτου γεγόνασιν ἄνδρες ἐπιφανεῖς Πελοπίδας τε Θηβαῖος καὶ Τιμόθεος καὶ Κόνων, ἔτι δὲ Χαβρίας (τε) καὶ ᾿Ιφικράτης οἱ ᾿Αθηναῖοι, πρὸς δὲ τούτοις ᾿Αγησίλαος Σπαρτιάτης, βραχὺ τοῖς χρόνοις προτερῶν· ἐν δὲ τοῖς πρὸ τοῦ χρόνοις, ἐπὶ τῶν Μηδικῶν καὶ πρὸ τῶν Περσικῶν καιρῶν, Σόλων καὶ Θεμιστοκλῆς καὶ Μιλτιάδης, ἔτι δὲ Κίμων καὶ Μυρωνίδης καὶ Περικλῆς καί τινες ἕτεροι παρὰ τοῖς ᾿Αθηναίοις, κατὰ δὲ τὴν Σικελίαν Γέλων Δεινομένους καί τινες ἕτεροι. (3) Ἀλλ' ὅμως εἴ τις συγκρίναι τὰς τούτων ἀρετὰς τῇ ᾿Επαμεινώνδου στρατηγίᾳ τε καὶ δόξῃ, πολὺ ἂν προέχουσαν εὕροι τὴν περὶ τὸν ᾿Επαμεινώνδαν ἀρετήν. Παρὰ μὲν γὰρ ἑκάστῳ τῶν ἄλλων ἓν ἂν εὕροι προτέρημα τῆς δόξης, παρὰ δὲ τούτῳ πάσας τὰς ἀρετὰς ἠθροισμένας. καὶ γὰρ ῥώμῃ σώματος καὶ λόγου δεινότητι, πρὸς δὲ τούτοις ψυχῆς λαμπρότητι καὶ μισαργυρίᾳ καὶ ἐπιεικείᾳ, καὶ τὸ μέγιστον, ἀνδρείᾳ καὶ στρατηγικῇ συνέσει πολὺ διήνεγκε πάντων. (4) Tοιγαροῦν πατρὶς αὐτοῦ ζῶντος μὲν ἐκτήσατο τὴν ἡγεμονίαν τῆςΕλλάδος, τελευτήσαντος δὲ ταύτης ἐστερήθη καὶ τῆς ἐπὶ τὸ χεῖρον ἀεὶ μεταβολῆς ἐπειράθη, καὶ πέρας διὰ τὴν ἀφροσύνην τῶν ἡγουμένων ἀνδραποδισμοῦ καὶ κατασκαφῆς ἔλαβε πεῖραν. ᾿Επαμεινώνδας μὲν οὖν παρὰ πᾶσι περιβόητον ἔχων τὴν ἀρετήν, τοιαύτης ἔτυχε καταστροφῆς τοῦ βίου. [15,88] Pour nous qui nous sommes fait une loi d'accompagner d'un éloge convenable la mort des hommes illustres, nous mériterions un très grand reproche si nous ne rendions pas à celui-ci l'hommage qui lui est dû par tant de titres. Car il me paraît qu'il a surpassé tous les capitaines de son temps, non seulement par son intelligence et son expérience dans l'art militaire mais encore par la grandeur d'âme et l'esprit d'équité qui régnait en lui. (2) Et je ne crains pas de parler ainsi en pensant même aux grands hommes de son temps, tels qu'ont été Pélopidas le Thébain, Timothée, Conon, Chabrias et Iphicrate, tous quatre Athéniens, et enfin le Spartiate Agésilas qui a paru un peu avant eux. J'étends même la comparaison jusqu'aux siècles précédents où se sont élevés les guerres des Mèdes et des Perses, et je remonte jusqu'aux Solons, aux Thémistocles et aux Miltiades. Je n'excepte pas non plus Cimon, Myronidès, Périclès et quelques autres Athéniens. J'ajouterai même à ceux-là Gélon de Syracuse fils de Dynomène. (3) En effet, si quelqu'un veut comparer les vertus de ces grands hommes avec celles d'Épaminondas, il trouvera que ce dernier remporte de beaucoup sur ces illustres prédécesseurs. Chacun d'eux avait brillé par un avantage particulier : celui-ci les rassembla tous : la force du corps, la noblesse du discours, mais surtout l'élévation d'âme, le mépris des richesses, la douceur des moeurs. Cependant ce qui le distingua le plus fut le courage et la science militaire. (4) Tant qu'il vécut sa patrie eut la supériorité dans la guerre sur toute la Grèce : elle la perdit à sa mort et se vit déchoir de jour en jour jusqu'à ce qu'enfin par l'imprudence de ses généraux, elle tomba de degrés en degrés dans l'esclavage et arriva à sa destruction totale.


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Dernière mise à jour : 30/09/2005