[15,78] 78. Ἐπ' ἄρχοντος δ' ᾿Αθήνησι Τιμοκράτους ἐν ῾Ρώμῃ μὲν ἀντὶ τῶν
ὑπάτων χιλίαρχοι τρεῖς κατεστάθησαν, Τίτος Κοΐνκτιος καὶ Σερούιος
Κορνήλιος καὶ Σερούιος Σουλπίκιος, ὀλυμπιὰς δὲ ὑπὸ Πισατῶν καὶ
᾿Αρκάδων ἤχθη τετάρτη πρὸς ταῖς ἑκατόν, καθ' ἣν ἐνίκα στάδιον
Φωκίδης ᾿Αθηναῖος. (2) Ἐπὶ δὲ τούτων Πισᾶται μὲν ἀνανεωσάμενοι τὸ
παλαιὸν ἀξίωμα τῆς πατρίδος καί τισι μυθικαῖς καὶ παλαιαῖς
ἀποδείξεσι χρώμενοι, τὴν θέσιν τῆς ᾿Ολυμπικῆς πανηγύρεως αὑτοῖς
προσήκειν ἀπεφαίνοντο. κρίνοντες δὲ τὸν παρόντα καιρὸν εὔθετον
ἔχειν ἀμφισβητῆσαι τοῦ ἀγῶνος, συμμαχίαν ἐποιήσαντο πρὸς
᾿Αρκάδας ὄντας πολεμίους ᾿Ηλείων· συναγωνιστὰς δὲ λαβόντες
τούτους ἐστράτευσαν ἐπὶ τοὺς ᾿Ηλείους ἄρτι τιθέντας τὸν ἀγῶνα. (3)
Ἀντιστάντων δὲ τῶν ᾿Ηλείων πανδημεὶ συνέστη μάχη καρτερά,
θεωμένων τὴν μάχην τῶν παρόντων ἐπὶ τὴν πανήγυριν ῾Ελλήνων
ἐστεφανωμένων καὶ μεθ' ἡσυχίας ἀκινδύνως ἐπισημαινομένων τὰς
ἑκατέρωθεν ἀνδραγαθίας. Τέλος Πισᾶται νικήσαντες ἔθηκαν τὸν
ἀγῶνα, καὶ τὴν ᾿ὀλυμπιάδα ταύτην ὕστερον οὐκ ἀνέγραψαν ᾿Ηλεῖοι
διὰ τὸ δοκεῖν βίᾳ καὶ ἀδίκως διατεθῆναι.
(4) Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις ᾿Επαμεινώνδας ὁ Θηβαῖος, μέγιστον
ἔχων τῶν πολιτῶν ἀξίωμα, συναχθείσης ἐκκλησίας διελέχθη τοῖς
πολίταις, προτρεπόμενος αὐτοὺς ἀντέχεσθαι τῆς κατὰ θάλατταν
ἡγεμονίας. Διελθὼν δὲ λόγον ἐκ χρόνου πεφροντισμένον ἐδείκνυε τὴν
ἐπιβολὴν ταύτην συμφέρουσάν τε καὶ δυνατήν, τά τε ἄλλα
προφερόμενος καὶ διότι τοῖς πεζῇ κρατοῦσι ῥᾴδιόν ἐστι
περιποιήσασθαι τὴν τῆς θαλάττης ἀρχήν· καὶ γὰρ ᾿Αθηναίους ἐν τῷ
πρὸς Ξέρξην πολέμῳ διακοσίας ναῦς ἰδίᾳ πληροῦντας Λακεδαιμονίοις
δέκα ναῦς παρεχομένοις ὑποτετάχθαι. πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα πρὸς
ταύτην τὴν ὑπόθεσιν οἰκείως διαλεχθεὶς ἔπεισε τοὺς Θηβαίους
ἀντέχεσθαι τῆς κατὰ θάλατταν ἀρχῆς.
| [15,78] Timocrate étant archonte d'Athènes les Romains créèrent trois tribuns
militaires, T. Quinctius , Serv. Sulpitius et Serv. Cornélius. Les Arcadiens et les
habitants de Pise célébrèrent la cent-quatrième olympiade, dans laquelle
Phocidès Athénien remporta le prix de la course. (2) A cette occasion ceux de
Pise voulurent ressusciter une prérogative de leurs pays, qu'ils appuyaient
d'anciennes merveilles et d'anciennes fables, selon lesquelles ils avaient seuls
le droit de célébrer les jeux olympiques. Jugeant que les circonstances du temps
étaient favorables pour faire valoir leurs prétentions, ils entrèrent en alliance
avec les Arcadiens contre l'Elide, et se joignirent à eux pour attaquer les Éléens
qui célébraient actuellement ces mêmes jeux. (3) Les Éléens marchèrent en
armes contre leurs agresseurs et il se donna de part et d'autre un combat très
vif, au spectacle duquel ceux qui s'étaient rassemblés pour les jeux assistèrent
tranquillement, leurs couronnes sur la tête, et applaudissaient comme témoins
indifférents aux belles actions qui se faisaient de part et d'autre. La victoire
demeura enfin à ceux de Pise et ils présidèrent à la continuation des jeux dans
le lieu même. Les Éléens supprimèrent depuis cette olympiade dans leurs
annales, comme ayant été célébrée contre les lois de la justice.
(4) En ce même temps le Thébain Épaminondas qui avait un grand crédit sur
l'esprit de ses concitoyens les fit assembler et leur proposa de former une
puissante marine, pour attirer à leur république l'empire de la mer. Dans ce
discours prémédité depuis longtemps, il leur fit voir d'abord l'avantage et ensuite
la facilité de cette entreprise fondée principalement sur ce que ceux qui ont la
supériorité sur la terre sont en état de se la donner bientôt sur la mer. Il alléguait
pour preuve de sa proposition l'exemple des Athéniens qui dans la guerre de
Xerxès, ayant mis en mer deux cens vaisseaux, ne laissaient pas d'être
subalternes aux Lacédémoniens qui n'en avaient que dix. Par ces raisons et par
d'autres non moins convenables à son sujet, il persuada aux Thébains de se
rendre les maîtres de la mer.
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