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[2,140] 140. ὡς δ? ἄρα οἴχεσθαι τὸν Αἰθίοπα ἐξ Αἰγύπτου, αὖτις τὸν τυφλὸν ἄρχειν ἐκ τῶν
ἑλέων ἀπικόμενον, ἔνθα πεντήκοντα ἔτεα νῆσον χώσας σποδῷ τε καὶ γῇ οἴκεε. ὅκως
γάρ οἱ φοιτᾶν σῖτον ἄγοντας Αἰγυπτίων, ὡς ἑκάστοισι προστετάχθαι, σιγῇ τοῦ
Αἰθίοπος, ἐς τὴν δωρεὴν κελεύειν σφέας καὶ σποδὸν κομίζειν. (2) ταύτην τὴν νῆσον
οὐδεὶς πρότερον ἐδυνάσθη Ἀμυρταίου ἐξευρεῖν, ἀλλὰ ἔτεα ἐπὶ πλέω ἢ ἑπτακόσια οὐκ
οἷοί τε ἦσαν αὐτὴν ἀνευρεῖν οἱ πρότεροι γενόμενοι βασιλέες Ἀμυρταίου. οὔνομα δὲ
ταύτῃ τῇ νήσῳ Ἐλβώ, μέγαθος δ? ἐστὶ πάντῃ δέκα σταδίων.
| [2,140] CXL. Il n'eut pas plutôt quitté l'Égypte, qu'Anysis (l'aveugle)
sortit des marais, et reprit les rênes du gouvernement. Il était
resté cinquante ans dans une île, qu'il avait exhaussée avec de la
cendre et de la terre ; car, lorsque les Égyptiens allaient lui
porter des vivres, chacun selon sa cotisation, il les priait de lui
apporter de la cendre en pur don, à l'insu de Sabacos. Avant
Amyrtée, personne ne put trouver cette île. Pendant plus de cinq
cents ans, les rois ses prédécesseurs la cherchèrent inutilement.
On l'appelle l’île d'Helbo ; elle a dix stades en tout sens.
| [2,141] 141. μετὰ δὲ τοῦτον βασιλεῦσαι τὸν ἱρέα τοῦ Ἡφαίστου, τῷ οὔνομα εἶναι Σεθῶν? τὸν
ἐν ἀλογίῃσι ἔχειν παραχρησάμενον τῶν μαχίμων Αἰγυπτίων ὡς οὐδὲν δεησόμενον
αὐτῶν, ἄλλα τε δὴ ἄτιμα ποιεῦντα ἐς αὐτούς, καί σφεας ἀπελέσθαι τὰς ἀρούρας? τοῖσι
ἐπὶ τῶν προτέρων βασιλέων δεδόσθαι ἐξαιρέτους ἑκάστῳ δυώδεκα ἀρούρας. (2) μετὰ
δὲ ἐπ? Αἴγυπτον ἐλαύνειν στρατὸν μέγαν Σαναχάριβον βασιλέα Ἀραβίων τε καὶ
Ἀσσυρίων? οὔκων δὴ ἐθέλειν τοὺς μαχίμους τῶν Αἰγυπτίων βοηθέειν. (3) τὸν δ? ἱρέα ἐς
ἀπορίην ἀπειλημένον ἐσελθόντα ἐς τὸ μέγαρον πρὸς τὤγαλμα ἀποδύρεσθαι οἷα
κινδυνεύει παρθεῖν. ὀλοφυρόμενον δ? ἄρα μιν ἐπελθεῖν ὕπνον, καί οἱ δόξαι ἐν τῇ ὄψι
ἐπιστάντα τὸν θεὸν θαρσύνειν ὡς οὐδὲν πείσεται ἄχαρι ἀντιάζων τὸν Ἀραβίων
στρατόν? αὐτὸς γάρ οἱ πέμψειν τιμωρούς. (4) τούτοισι δή μιν πίσυνον τοῖσι ἐνυπνίοισι,
παραλαβόντα Αἰγυπτίων τοὺς βουλομένους οἱ ἕπεσθαι, στρατοπεδεύσασθαι ἐν
Πηλουσίῳ? ταύτῃ γὰρ εἰσὶ αἱ ἐσβολαί? ἕπεσθαι δέ οἱ τῶν μαχίμων μὲν οὐδένα ἀνδρῶν,
καπήλους δὲ καὶ χειρώνακτας καὶ ἀγοραίους ἀνθρώπους. (5) ἐνθαῦτα ἀπικομένοισι
τοῖσι ἐναντίοισι αὐτοῖσι ἐπιχυθέντας νυκτὸς μῦς ἀρουραίους κατὰ μὲν φαγεῖν τοὺς
φαρετρεῶνας αὐτῶν κατὰ δὲ τὰ τόξα, πρὸς δὲ τῶν ἀσπίδων τὰ ὄχανα, ὥστε τῇ
ὑστεραίῃ φευγόντων σφέων γυμνῶν πεσεῖν πολλούς. (6) καὶ νῦν οὗτος ὁ βασιλεὺς
ἕστηκε ἐν τῷ ἱρῷ τοῦ Ἡφαίστου λίθινος, ἔχων ἐπὶ τῆς χειρὸς μῦν, λέγων διὰ
γραμμάτων τάδε? “ἐς ἐμέ τις ὁρέων εὐσεβὴς ἔστω”.
| [2,141] CXLI. Après Anysis, un prêtre de Vulcain, nommé Séthos,
monta , à ce qu'on me dit, sur le trône. Il n'eut aucun égard pour
les gens de guerre, et les traita avec mépris, comme s'il eût dû
n'en avoir jamais besoin. Entre autres outrages, il leur ôta les
douze aroures de terre que les rois, ses prédécesseurs, leur
avaient données à chacun par distinction : mais, dans la suite,
lorsque Sanacharib, roi des Arabes et des Assyriens, vint
attaquer l'Égypte avec une armée nombreuse, les gens de guerre
ne voulurent point marcher au secours de la patrie. Le prêtre, se
trouvant alors fort embarrassé, se retira dans le temple, et se mit
à gémir devant la statue du dieu sur le sort fâcheux qu'il courait
risque d'éprouver. Pendant qu'il déplorait ainsi ses malheurs, il
s'endormit, et crut voir le dieu lui apparaître, l'encourager, et
l'assurer que, s'il marchait à la rencontre des Arabes, il ne lui
arriverait aucun mal, et que lui-même il lui enverrait du secours.
Plein de confiance en cette vision, Séthos prit avec lui tous les
gens de bonne volonté, se mit à leur tête, et alla camper à
Péluse, qui est la clef de l'Égypte. Cette armée n'était composée
que de marchands, d'artisans , et de gens de la lie du peuple :
aucun homme de guerre ne l'accompagna. Ces troupes
étant arrivées à Péluse, une multitude prodigieuse de rats de
campagne se répandit la nuit dans le camp ennemi, et rongea les
carquois, les arcs et les courroies qui servaient à manier les
boucliers ; de sorte que, le lendemain, les Arabes étant sans
armes, la plupart périrent dans la fuite. On voit encore
aujourd'hui dans le temple de Vulcain une statue de pierre qui
représente ce roi ayant un rat sur la main, avec cette inscription :
QUI QUE TU SOIS, APPRENDS, EN ME VOYANT, A RESPECTER
LES DIEUX.
| [2,142] 142. ἐς μὲν τοσόνδε τοῦ λόγου Αἰγύπτιοί τε καὶ οἱ ἱρέες ἔλεγον, ἀποδεικνύντες ἀπὸ
τοῦ πρώτου βασιλέος ἐς τοῦ Ἡφαίστου τὸν ἱρέα τοῦτον τὸν τελευταῖον βασιλεύσαντα
μίαν τε καὶ τεσσεράκοντα καὶ τριηκοσίας γενεὰς ἀνθρώπων γενομένας, καὶ ἐν
ταύτῃσι ἀρχιερέας καὶ βασιλέας ἑκατέρους τοσούτους γενομένους. (2) καίτοι
τριηκόσιαι μὲν ἀνδρῶν γενεαὶ δυνέαται μύρια ἔτεα? γενεαὶ γὰρ τρεῖς ἀνδρῶν ἑκατὸν
ἔτεα ἐστί? μιῆς δὲ καὶ τεσσεράκοντα ἔτι τῶν ἐπιλοίπων γενεέων, αἳ ἐπῆσαν τῇσι
τριηκοσίῃσι, ἐστὶ τεσσεράκοντα καὶ τριηκόσια καὶ χίλια ἔτεα. (3) οὕτω ἐν μυρίοισί τε
ἔτεσι καὶ χιλίοισι καὶ τριηκοσίοισί τε καὶ τεσσεράκοντα ἔλεγον θεὸν ἀνθρωποειδέα
οὐδένα γενέσθαι? οὐ μέντοι οὐδὲ πρότερον οὐδὲ ὕστερον ἐν τοῖσι ὑπολοίποισι
Αἰγύπτου βασιλεῦσι γενομένοισι ἔλεγον οὐδὲν τοιοῦτο. (4) ἐν τοίνυν τούτῳ τῷ χρόνῳ
τετράκις ἔλεγον ἐξ ἠθέων τὸν ἥλιον ἀνατεῖλαι? ἔνθα τε νῦν καταδύεται, ἐνθεῦτεν δὶς
ἐπαντεῖλαι, καὶ ἔνθεν νῦν ἀνατέλλει, ἐνθαῦτα δὶς καταδῦναι. καὶ οὐδὲν τῶν κατ?
Αἴγυπτον ὑπὸ ταῦτα ἑτεροιωθῆναι, οὔτε τὰ ἐκ τῆς γῆς οὔτε τὰ ἐκ τοῦ ποταμοῦ σφι
γινόμενα, οὔτε τὰ ἀμφὶ νούσους οὔτε τὰ κατὰ τοὺς θανάτους.
| [2,142] CXLII. Jusqu'à cet endroit de mon histoire, les Egyptiens et leurs
prêtres me firent voir que, depuis leur premier roi, jusqu'au
prêtre de Vulcain qui régna le dernier, il y avait eu trois cent
quarante et une générations, et, pendant cette longue suite de
générations, autant de grands prêtres et autant de rois. Or, trois
cents générations font dix mille ans, car trois générations valent
cent ans ; et les quarante et une générations qui restent au delà
des trois cents font mille trois cent quarante ans. Ils ajoutèrent
que, durant ces onze mille trois cent quarante ans, aucun dieu ne
s'était manifesté sous une forme humaine, et qu'on n'avait rien
vu de pareil ni dans les temps antérieurs à cette époque, ni parmi
les autres rois qui ont régné en Égypte dans les temps
postérieurs ; ils m'assurèrent aussi que, dans cette longue suite
d'années, le soleil s'était levé quatre fois hors de son lieu
ordinaire, et entre autres deux fois où il se couche maintenant, et
qu'il s'était couché aussi deux fois à l'endroit où nous voyons qu'il
se lève aujourd'hui ; que cela n'avait apporté aucun changement
en Égypte ; que les productions de la terre et les inondations du
Nil avaient été les mêmes, et qu'il n'y avait eu ni plus de
maladies, ni une mortalité plus considérable.
| [2,143] 143. πρότερον δὲ Ἑκαταίῳ τῷ λογοποιῷ ἐν Θήβῃσι γενεηλογήσαντί τε ἑωυτὸν καὶ
ἀναδήσαντι τὴν πατριὴν ἐς ἑκκαιδέκατον θεὸν ἐποίησαν οἱ ἱρέες τοῦ Διὸς οἷόν τι καὶ
ἐμοὶ οὐ γενεηλογήσαντι ἐμεωυτόν? (2) ἐσαγαγόντες ἐς τὸ μέγαρον ἔσω ἐὸν μέγα
ἐξηρίθμεον δεικνύντες κολοσσοὺς ξυλίνους τοσούτους ὅσους περ εἶπον? ἀρχιερεὺς
γὰρ ἕκαστος αὐτόθι ἱστᾷ ἐπὶ τῆς ἑωυτοῦ ζόης εἰκόνα ἑωυτοῦ? (3) ἀριθμέοντες ὦν καὶ
δεικνύντες οἱ ἱρέες ἐμοὶ ἀπεδείκνυσαν παῖδα πατρὸς ἑωυτῶν ἕκαστον ἐόντα, ἐκ τοῦ
ἄγχιστα ἀποθανόντος τῆς εἰκόνος διεξιόντες διὰ πασέων, ἕως οὗ ἀπέδεξαν ἁπάσας
αὐτάς. (4) Ἑκαταίῳ δὲ γενεηλογήσαντι ἑωυτὸν καὶ ἀναδήσαντι ἐς ἑκκαιδέκατον θεὸν
ἀντεγενεηλόγησαν ἐπὶ τῇ ἀριθμήσι, οὐ δεκόμενοι παρ? αὐτοῦ ἀπὸ θεοῦ γενέσθαι
ἄνθρωπον? ἀντεγενεηλόγησαν δὲ ὧδε, φάμενοι ἕκαστον τῶν κολοσσῶν πίρωμιν ἐκ
πιρώμιος γεγονέναι, ἐς ὃ τοὺς πέντε καὶ τεσσεράκοντα καὶ τριηκοσίους ἀπέδεξαν
κολοσσούς (πίρωμιν ἐπονομαζόμενον) ,καὶ οὔτε ἐς θεὸν οὔτε ἐς ἥρωα ἀνέδησαν
αὐτούς. πίρωμις δὲ ἐστὶ κατὰ Ἑλλάδα γλῶσσαν καλὸς κἀγαθός.
| [2,143] CXLIII. L'historien Hécatée, se trouvant autrefois à Thèbes,
parlait aux prêtres de Jupiter de sa généalogie, et faisait
remonter sa famille à un dieu qu'il comptait pour le seizième de
ses ancêtres. Ces prêtres en agirent avec lui comme ils firent
depuis à mon égard, quoique je ne leur eusse rien dit de ma
famille. Ils me conduisirent dans l'intérieur d'un grand bâtiment
du temple, où ils me montrèrent autant de colosses de bois qu'il
y avait eu de grands prêtres ; car chaque grand prêtre ne
manque point, pendant sa vie, d'y placer sa statue. Ils les
comptèrent devant moi, et me prouvèrent, par la statue du
dernier mort, et en les parcourant ainsi de suite, jusqu'à ce qu'ils
me les eussent toutes montrées, que chacun était le fils de son
prédécesseur. Hécatée parlait, dis-je, à ces prêtres de sa
généalogie, et se faisait remonter à un dieu qu'il regardait
comme le seizième de ses ancêtres. Ils lui opposèrent la
généalogie de leurs pontifes, dont ils lui firent l'énumération, sans
cependant admettre qu'un homme eût été engendré d'un dieu,
comme il l'avait avancé ; ils lui dirent que chaque colosse
représentait un piromis engendré d'un piromis ; et, parcourant
ainsi les trois cent quarante-cinq colosses, depuis le dernier
jusqu'au premier, ils lui prouvèrent que tous ces piromis étaient
nés l'un de l'autre, et qu'ils ne devaient point leur origine à un
dieu ou à un héros. Piromis est un mot égyptien qui signifie bon
et vertueux.
| [2,144] 144. ἤδη ὦν τῶν αἱ εἰκόνες ἦσαν, τοιούτους ἀπεδείκνυσαν σφέας πάντας ἐόντας,
θεῶν δὲ πολλὸν ἀπαλλαγμένους. (2) τὸ δὲ πρότερον τῶν ἀνδρῶν τούτων θεοὺς εἶναι
τοὺς ἐν Αἰγύπτῳ ἄρχοντας, οὐκ ἐόντας ἅμα τοῖσι ἀνθρώποισι, καὶ τούτων αἰεὶ ἕνα τὸν
κρατέοντα εἶναι? ὕστατον δὲ αὐτῆς βασιλεῦσαι ὦρον τὸν Ὀσίριος παῖδα, τὸν
Ἀπόλλωνα Ἕλληνες ὀνομάζουσι? τοῦτον καταπαύσαντα Τυφῶνα βασιλεῦσαι ὕστατον
Αἰγύπτου. Ὄσιρις δὲ ἐστὶ Διόνυσος κατὰ Ἑλλάδα γλῶσσαν.
| [2,144] CXLIV. Ces prêtres me prouvèrent donc que tons ceux que
représentaient ces statues, bien loin d'avoir été des dieux,
avaient été des piromis ; qu'il était vrai que, dans les temps
antérieurs à ces hommes, les dieux avaient régné en Égypte,
qu'ils avaient habité avec les hommes, et qu'il y en avait toujours
eu un d'entre eux qui avait eu la souveraine puissance ; qu'Orus,
que les Grecs nomment Apollon, fut le dernier d'entre eux qui fut
roi d'Égypte, et qu'il ne régna qu'après avoir ôté la couronne à
Typhon. Cet Orus était fils d'Osiris, que nous appelons Bacchus.
| [2,145] 145. ἐν Ἕλλησι μέν νυν νεώτατοι τῶν θεῶν νομίζονται εἶναι Ἡρακλέης τε καὶ
Διόνυσος καὶ Πάν, παρ? Αἰγυπτίοισι δὲ Πὰν μὲν ἀρχαιότατος καὶ τῶν ὀκτὼ τῶν
πρώτων λεγομένων θεῶν, Ἡρακλέης δὲ τῶν δευτέρων τῶν δυώδεκα λεγομένων εἶναι,
Διόνυσος δὲ τῶν τρίτων, οἳ ἐκ τῶν δυώδεκα θεῶν ἐγένοντο. (2) Ἡρακλέι μὲν δὴ ὅσα
αὐτοὶ Αἰγύπτιοι φασὶ εἶναι ἔτεα ἐς Ἄμασιν βασιλέα, δεδήλωταί μοι πρόσθε? Πανὶ δὲ
ἔτι τούτων πλέονα λέγεται εἶναι, Διονύσῳ δ? ἐλάχιστα τούτων, καὶ τούτῳ
πεντακισχίλια καὶ μύρια λογίζονται εἶναι ἐς Ἄμασιν βασιλέα. (3) καὶ ταῦτα Αἰγύπτιοι
ἀτρεκέως φασὶ. ἐπίστασθαι, αἰεί τε λογιζόμενοι καὶ αἰεὶ ἀπογραφόμενοι τὰ ἔτεα. (4)
Διονύσῳ μέν νυν τῷ ἐκ Σεμέλης τῆς Κάδμου λεγομένῳ γενέσθαι κατὰ ἑξακόσια ἔτεα
καὶ χίλια μάλιστα ἐστὶ ἐς ἐμέ, Ἡρακλέι δὲ τῷ Ἀλκμήνης κατὰ εἰνακόσια ἔτεα? Πανὶ δὲ
τῷ ἐκ Πηνελόπης (ἐκ ταύτης γὰρ καὶ Ἑρμέω λέγεται γενέσθαι ὑπὸ Ἑλλήνων ὁ Πάν)
ἐλάσσω ἔτεα ἐστὶ τῶν Τρωικῶν, κατὰ ὀκτακόσια μάλιστα ἐς ἐμέ.
| [2,145] CXLV. Parmi les Grecs, on regarde Hercule, Bacchus et Pan,
comme les plus nouveaux d'entre les dieux. Chez les Égyptiens,
au contraire, Pan passe pour être très ancien ; on le met même
au rang des huit premiers dieux. Hercule a place parmi les dieux
du second ordre, qu'on appelle les douze dieux ; et Bacchus
parmi ceux du troisième, qui ont été engendrés par les douze
dieux. J'ai fait voir ci-dessus combien les Égyptiens comptent
eux-mêmes d'années depuis Hercule jusqu'au roi Amasis. On dit
qu'il y en a encore un plus grand nombre depuis Pan, et que c'est
depuis Bacchus qu'on en trouve le moins, quoique depuis ce
dernier jusqu'à ce prince on compte quinze mille ans. Les
Égyptiens assurent ces faits comme incontestables, parce qu'ils
ont toujours eu soin de supputer ces années, et d'en tenir un
registre exact. De Bacchus, qu'on dit être né de Sémélé, fille de
Cadmus, il y a jusqu'à moi environ mille soixante ans ; depuis
Hercule, fils d'Alcmène, près de neuf cents ans : et Pan, que les
Grecs disent être fils de Pénélope et de Mercure, est postérieur à
la guerre de Troie, et on ne compte de lui jusqu'à moi qu'environ
huit cents ans.
| [2,146] 146. τούτων ὦν ἀμφοτέρων πάρεστι χρᾶσθαι τοῖσί τις πείσεται λεγομένοισι μᾶλλον?
ἐμοὶ δ? ὦν ἡ περὶ αὐτῶν γνώμη ἀποδέδεκται. εἰ μὲν γὰρ φανεροί τε ἐγένοντο καὶ
κατεγήρασαν καὶ οὗτοι ἐν τῇ Ἑλλάδι, κατά περ Ἡρακλέης ὁ ἐξ Ἀμφιτρύωνος
γενόμενος, καὶ δὴ καὶ Διόνυσος ὁ ἐκ Σεμέλης καὶ Πὰν ὁ ἐκ Πηνελόπης γενόμενος, ἔφη
ἄν τις καὶ τούτους ἄλλους ἄνδρας γενομένους ἔχειν τὰ ἐκείνων οὐνόματα τῶν
προγεγονότων θεῶν. (2) νῦν δὲ Διόνυσόν τε λέγουσι οἱ Ἕλληνες ὡς αὐτίκα γενόμενον
ἐς τὸν μηρὸν ἐνερράψατο Ζεὺς καὶ ἤνεικε ἐς Νύσαν τὴν ὑπὲρ Αἰγύπτου ἐοῦσαν ἐν τῇ
Αἰθιοπίῃ, καὶ Πανός γε πέρι οὐκ ἔχουσι εἰπεῖν ὅκῃ ἐτράπετο γενόμενος. δῆλά μοι
γέγονε ὅτι ὕστερον ἐπύθοντο οἱ Ἕλληνες τούτων τὰ οὐνόματα ἢ τὰ τῶν ἄλλων θεῶν?
ἀπ? οὗ δὲ ἐπύθοντο χρόνου, ἀπὸ τούτου γενεηλογέουσι αὐτῶν τὴν γένεσιν.
| [2,146] CXLVI. De ces deux sentiments chacun est libre d'adopter celui
qui lui paraîtra le plus vraisemblable ; je me contente d'exposer
le mien. Si ces dieux avaient été connus en Grèce, et s'ils y
avaient vieilli, tels qu'Hercule, fils d'Amphitryon, Bacchus, fils de
Sémélé, et Pan, fils de Pénélope, ou pourrait dire aussi, quoiqu'ils
ne fussent que des hommes, qu'ils étaient en possession des
noms des dieux nés dans les siècles précédents. Les Grecs
assurent que, aussitôt que Bacchus fut né, Jupiter le cousit dans
sa cuisse et le porta à Nyse, ville d'Éthiopie, au-dessus de
l'Égypte. A l'égard de Pan, ils ne sauraient dire en quel endroit il
fut transporté après sa naissance. Il me paraît par conséquent
évident que les Grecs ont appris plus tard les noms de ces dieux
que ceux des autres, et qu'ils ne datent leur naissance que du
temps où ils en ont oui parler. C'est aussi le sentiment des
Égyptiens.
| [2,147] 147. ταῦτα μέν νυν αὐτοὶ Αἰγύπτιοι λέγουσι? ὅσα δὲ οἵ τε ἄλλοι ἄνθρωποι καὶ
Αἰγύπτιοι λέγουσι ὁμολογέοντες τοῖσι ἄλλοισι κατὰ ταύτην τὴν χώρην γενέσθαι,
ταῦτ? ἤδη φράσω? προσέσται δέ τι αὐτοῖσι καὶ τῆς ἐμῆς ὄψιος. (2) ἐλευθερωθέντες
Αἰγύπτιοι μετὰ τὸν ἱρέα τοῦ Ἡφαίστου βασιλεύσαντα, οὐδένα γὰρ χρόνον οἷοί τε
ἦσαν ἄνευ βασιλέος διαιτᾶσθαι, ἐστήσαντο δυώδεκα βασιλέας, δυώδεκα μοίρας
δασάμενοι Αἴγυπτον πᾶσαν. (3) οὗτοι ἐπιγαμίας ποιησάμενοι ἐβασίλευον νόμοισι
τοῖσιδε χρεώμενοι, μήτε καταιρέειν ἀλλήλους μήτε πλέον τι δίζησθαι ἔχειν τὸν ἕτερον
τοῦ ἑτέρου, εἶναί τε φίλους τὰ μάλιστα. (4) τῶνδε δὲ εἵνεκα τοὺς νόμους τούτους
ἐποιέοντο, ἰσχυρῶς περιστέλλοντες? ἐκέχρηστό σφι κατ? ἀρχὰς αὐτίκα ἐνισταμένοισι
ἐς τὰς τυραννίδας τὸν χαλκέῃ φιάλῃ σπείσαντα αὐτῶν ἐν τῷ ἱρῷ τοῦ Ἡφαίστου,
τοῦτον ἁπάσης βασιλεύσειν Αἰγύπτου? ἐς γὰρ δὴ τὰ πάντα ἱρὰ συνελέγοντο.
| [2,147] CXLVII. Je vais raconter maintenant ce qui s'est passé en Égypte,
de l'aveu unanime des Égyptiens et des autres peuples ; et j'y
joindrai des choses dont j'ai été témoin oculaire. Après la mort de
Séthos, qui était en même temps roi et prêtre de Vulcain, les
Égyptiens recouvrèrent leur liberté ; mais, comme ils ne
pouvaient vivre un seul moment sans rois, ils en élurent douze,
et divisèrent toute l'Égypte en autant de parties, qu'ils leur
assignèrent. Ces douze rois s'unirent entre eux par des mariages,
et s'engagèrent à ne se point détruire, à ne point rechercher
d'avantage au préjudice les uns des autres, et à entretenir
toujours entre eux une étroite amitié. Le but de ce traité était de
se fortifier et de se prémunir contre tout danger, parce que, dès
le commencement de leur règne, un oracle leur avait prédit que
celui d'entre eux qui ferait des libations dans le temple de Vulcain
avec une coupe d'airain aurait l'empire de l'Égypte entière. Ils
tenaient en effet leurs assemblées dans tous les temples.
| [2,148] 148. καὶ δή σφι μνημόσυνα ἔδοξε λιπέσθαι κοινῇ, δόξαν δέ σφι ἐποιήσαντο
λαβύρινθον, ὀλίγον ὑπὲρ τῆς λίμνης τῆς Μοίριος κατὰ Κροκοδείλων καλεομένην
πόλιν μάλιστά κῃ κείμενον? τὸν ἐγὼ ἤδη εἶδον λόγου μέζω. (2) εἰ γάρ τις τὰ ἐξ
Ἑλλήνων τείχεά τε καὶ ἔργων ἀπόδεξιν συλλογίσαιτο, ἐλάσσονος πόνου τε ἂν καὶ
δαπάνης φανείη ἐόντα τοῦ λαβυρίνθου τούτου. καίτοι ἀξιόλογός γε καὶ ὁ ἐν Ἐφέσῳ
ἐστὶ νηὸς καὶ ὁ ἐν Σάμῳ. (3) ἦσαν μέν νυν καὶ αἱ πυραμίδες λόγου μέζονες, καὶ
πολλῶν ἑκάστη αὐτέων Ἑλληνικῶν ἔργων καὶ μεγάλων ἀνταξίη, ὁ δὲ δὴ λαβύρινθος
καὶ τὰς πυραμίδας ὑπερβάλλει? (4) τοῦ (γὰρ) δυώδεκα μὲν εἰσὶ αὐλαὶ κατάστεγοι,
ἀντίπυλοι ἀλλήλῃσι, ἓξ μὲν πρὸς βορέω ἓξ δὲ πρὸς νότον τετραμμέναι, συνεχέες?
τοῖχος δὲ ἔξωθεν ὁ αὐτός σφεας περιέργει. οἰκήματα δ? ἔνεστι διπλᾶ, τὰ μὲν ὑπόγαια
τὰ δὲ μετέωρα ἐπ? ἐκείνοισι, τρισχίλια ἀριθμόν, πεντακοσίων καὶ χιλίων ἑκάτερα. (5)
τὰ μέν νυν μετέωρα τῶν οἰκημάτων αὐτοί τε ὡρῶμεν διεξιόντες καὶ αὐτοὶ θεησάμενοι
λέγομεν, τὰ δὲ αὐτῶν ὑπόγαια λόγοισι ἐπυνθανόμεθα? οἱ γὰρ ἐπεστεῶτες τῶν
Αἰγυπτίων δεικνύναι αὐτὰ οὐδαμῶς ἤθελον, φάμενοι θήκας αὐτόθι εἶναι τῶν τε
ἀρχὴν τὸν λαβύρινθον τοῦτον οἰκοδομησαμένων βασιλέων καὶ τῶν ἱρῶν
κροκοδείλων. (6) οὕτω τῶν μὲν κάτω πέρι οἰκημάτων ἀκοῇ παραλαβόντες λέγομεν, τὰ
δὲ ἄνω μέζονα ἀνθρωπηίων ἔργων αὐτοὶ ὡρῶμεν? αἵ τε γὰρ διέξοδοι διὰ τῶν στεγέων
καὶ οἱ ἑλιγμοὶ διὰ τῶν αὐλέων ἐόντες ποικιλώτατοι θῶμα μυρίον παρείχοντο ἐξ αὐλῆς
τε ἐς τὰ οἰκήματα διεξιοῦσι καὶ ἐκ τῶν οἰκημάτων ἐς παστάδας, ἐς στέγας τε ἄλλας ἐκ
τῶν παστάδων καὶ ἐς αὐλὰς ἄλλας ἐκ τῶν οἰκημάτων. (7) ὀροφὴ δὲ πάντων τούτων
λιθίνη κατά περ οἱ τοῖχοι, οἱ δὲ τοῖχοι τύπων ἐγγεγλυμμένων πλέοι, αὐλὴ δὲ ἑκάστη
περίστυλος λίθου λευκοῦ ἁρμοσμένου τὰ μάλιστα. τῆς δὲ γωνίης τελευτῶντος τοῦ
λαβυρίνθου ἔχεται πυραμὶς τεσσερακοντόργυιος, ἐν τῇ ζῷα μεγάλα ἐγγέγλυπται?
ὁδὸς δ? ἐς αὐτὴν ὑπὸ γῆν πεποίηται.
| [2,148] CXLVIII. Ils voulurent aussi laisser à frais communs un
monument à la postérité. Cette résolution prise, ils firent
construire un labyrinthe un peu au-dessus du lac Moeris, et assez
près de la ville des Crocodiles. J'ai vu ce bâtiment , et l'ai trouvé
au-dessus de toute expression. Tous les ouvrages, tous les
édifices des Grecs ne peuvent lui être comparés ni du côté du
travail ni du côté de la dépense ; ils lui sont de beaucoup
inférieurs. Les temples d'Éphèse et de Samos méritent sans
doute d'être admirés ; mais les pyramides sont au-dessus de tout
ce qu'on peut en dire, et chacune en particulier peut entrer en
parallèle avec plusieurs des plus grands édifices de la Grèce. Le
labyrinthe l'emporte même sur les pyramides. Il est composé de
douze cours environnées de murs, dont les portes sont à
l'opposite l'une de l'autre, six au nord et six au sud, toutes
contiguës ; une même enceinte de murailles, qui règne en
dehors, les renferme ; les appartements en sont doubles ; il y en
a quinze cents sous terre, quinze cents au-dessus, trois mille en
tout. J'ai visité les appartements d'en haut, je les ai parcourus
ainsi j'en parle avec certitude et comme témoin oculaire. Quant
aux appartements souterrains, je ne sais que ce qu'on m'en a dit.
Les Égyptiens gouverneurs du labyrinthe ne permirent point
qu'on me les montrât, parce qu'ils servaient, me dirent-ils, de
sépulture aux crocodiles sacrés, et aux rois qui ont fait bâtir
entièrement cet édifice. Je ne parle donc des logement
souterrains que sur le rapport d'autrui : quant à ceux d'en haut,
je les ai vus, et les regarde comme ce que les hommes ont
jamais fait de plus grand. On ne peut en effet se lasser d'admirer
la variété des passages tortueux qui mènent des cours à des
corps de logis et des issues qui conduisent à d'autres cours.
Chaque corps de logis a une multitude de chambres qui
aboutissent à des pastades. Au sortir de ces pastades, on passe
dans d'autres bâtiments , dont il faut traverser les chambres pour
entrer dans d'autres cours. Le toit de tous ces corps de logis est
de pierre ainsi que les murs, qui sont partout décorés de figures
en bas-relief. Autour de chaque cour règne une colonnade de
pierres blanches parfaitement jointes ensemble. A l'angle où finit
le labyrinthe s'élève une pyramide de cinquante orgyies, sur
laquelle on a sculpté en grand des figures d'animaux. On s'y rend
par un souterrain.
| [2,149] 149. τοῦ δὲ λαβυρίνθου τούτου ἐόντος τοιούτου θῶμα ἔτι μέζον παρέχεται ἡ Μοίριος
καλεομένη λίμνη, παρ? ἣν ὁ λαβύρινθος οὗτος οἰκοδόμηται? τῆς τὸ περίμετρον τῆς
περιόδου εἰσι\ στάδιοι ἑξακόσιοι καὶ τρισχίλιοι, σχοίνων ἑξήκοντα ἐόντων, ἴσοι καὶ
αὐτῆς Αἰγύπτου τὸ παρὰ θάλασσαν. κεῖται δὲ μακρὴ ἡ λίμνη πρὸς βορέην τε καὶ
νότον, ἐοῦσα βάθος, τῇ βαθυτάτη αὐτὴ ἑωυτῆς, πεντηκοντόργυιος. (2) ὅτι δὲ
χειροποίητος ἐστὶ καὶ ὀρυκτή, αὐτὴ δηλοῖ? ἐν γὰρ μέσῃ τῇ λίμνῃ μάλιστά κῃ ἑστᾶσι
δύο πυραμίδες, τοῦ ὕδατος ὑπερέχουσαι πεντήκοντα ὀργυιὰς ἑκατέρη, καὶ τὸ κατ?
ὕδατος οἰκοδόμηται ἕτερον τοσοῦτον, καὶ ἐπ? ἀμφοτέρῃσι ἔπεστι κολοσσὸς λίθινος
κατήμενος ἐν θρόνῳ. (3) οὕτω αἱ μὲν πυραμίδες εἰσὶ ἑκατὸν ὀργυιέων, αἱ δ? ἑκατὸν
ὀργυιαὶ δίκαιαι εἰσὶ στάδιον ἑξάπλεθρον, ἑξαπέδου τε τῆς ὀργυιῆς μετρεομένης καὶ
τετραπήχεος, τῶν ποδῶν μὲν τετραπαλαίστων ἐόντων, τοῦ δὲ πήχεος ἑξαπαλαίστου.
(4) τὸ δὲ ὕδωρ τὸ ἐν τῇ λίμνῃ αὐθιγενὲς μὲν οὐκ ἔστι( ἄνυδρος γὰρ δὴ δεινῶς ἐστι ἡ
ταύτῃ), ἐκ τοῦ Νείλου δὲ κατὰ διώρυχα ἐσῆκται, καὶ ἓξ μὲν μῆνας ἔσω ῥέει ἐς τὴν
λίμνην, ἓξ δὲ μῆνας ἔξω ἐς τὸν Νεῖλον αὖτις? (5) καὶ ἐπεὰν μὲν ἐκρέῃ ἔξω, ἣ δὲ τότε
τοὺς ἓξ μῆνας ἐς τὸ βασιλήιον καταβάλλει ἐπ? ἡμέρην ἑκάστην τάλαντον ἀργυρίου ἐκ
τῶν ἰχθύων, ἐπεὰν δὲ ἐσίῃ τὸ ὓδωρ ἐς αὐτήν, εἴκοσι μνέας.
| [2,149] CXLIX. Quelque magnifique que soit ce labyrinthe, le lac Moeris,
près duquel il est situé, excite encore plus d'admiration. Il a de
tour trois mille six cents stades, qui font soixante schènes, c'est-
à-dire autant de circuit que la côte maritime de l'Égypte a
d'étendue. Ce lac, dont la longueur va du nord au midi, a
cinquante orgyies de profondeur à l'endroit où il est le plus
profond. On l'a creusé de main d'homme, et lui-même il en
fournit la preuve. On voit en effet presque au milieu du lac deux
pyramides qui ont chacune cinquante orgyies de hauteur au-
dessus de l'eau, et autant au-dessous. Sur l'une et sur l'autre est
un colosse de pierre, assis sur un trône. Ces pyramides ont par
conséquent chacune cent orgyies ; or les cent orgyies font juste
un stade de six plèthres, car l'orgyie a six pieds ou quatre
coudées ; le pied vaut quatre palmes, et la coudée six. Les eaux
du lac Moeris ne viennent pas de source ; le terrain qu'il occupe
est extrêmement sec et aride : il les tire du Nil par un canal de
communication. Pendant six mois elles coulent du Nil dans le lac ;
et pendant les six autres mois, du lac dans le fleuve. Pendant les
six mois que l'eau se retire, la pêche du lac rend au trésor royal
un talent d'argent chaque jour ; mais, pendant les six autres
mois que les eaux coulent du Nil dans le lac, elle ne produit que vingt mines.
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