[53,4] ὅτι μὲν γὰρ πάρεστί μοι διὰ παντὸς ὑμῶν ἄρχειν, καὶ αὐτοὶ ὁρᾶτε·
τό τε γὰρ στασιάσαν πᾶν ἤτοι δικαιωθὲν πέπαυται ἢ καὶ ἐλεηθὲν
σεσωφρόνισται, καὶ τὸ συναράμενόν μοι τῇ τε ἀμοιβῇ τῶν εὐεργεσιῶν
ᾠκείωται καὶ τῇ κοινωνίᾳ τῶν πραγμάτων ὠχύρωται, ὥστε μήτε
ἐπιθυμῆσαί τινα νεωτέρων ἔργων, κἂν ἄρα τι καὶ τοιοῦτο γένηται,
τὸ γοῦν βοηθῆσον ἡμῖν ἕτοιμον ἔτι καὶ μᾶλλον εἶναι. τά τε στρατιωτικὰ
ἀκμάζει μοι καὶ εὐνοίᾳ καὶ ῥώμῃ, καὶ χρήματα ἔστι καὶ
σύμμαχοι, καὶ τὸ μέγιστον, οὕτω καὶ ὑμεῖς καὶ ὁ δῆμος διάκεισθε
πρός με ὥστε καὶ πάνυ ἂν προστατεῖσθαι ὑπ´ ἐμοῦ ἐθελῆσαι. οὐ
μέντοι καὶ ἐπὶ πλεῖον ὑμᾶς ἐξηγήσομαι, οὐδὲ ἐρεῖ τις ὡς ἐγὼ τῆς
αὐταρχίας ἕνεκα πάντα τὰ προκατειργασμένα ἔπραξα· ἀλλὰ ἀφίημι
τὴν ἀρχὴν ἅπασαν καὶ ἀποδίδωμι ὑμῖν πάντα ἁπλῶς, τὰ ὅπλα
τοὺς νόμους τὰ ἔθνη, οὐχ ὅπως ἐκεῖνα ὅσα μοι ὑμεῖς ἐπετρέψατε,
ἀλλὰ καὶ ὅσα αὐτὸς μετὰ ταῦθ´ ὑμῖν προσεκτησάμην, ἵνα καὶ ἐξ
αὐτῶν τῶν ἔργων καταμάθητε τοῦθ´, ὅτι οὐδ´ ἀπ´ ἀρχῆς δυναστείας
τινὸς ἐπεθύμησα, ἀλλ´ ὄντως τῷ τε πατρὶ δεινῶς σφαγέντι τιμωρῆσαι
καὶ τὴν πόλιν ἐκ μεγάλων καὶ ἐπαλλήλων κακῶν ἐξελέσθαι ἠθέλησα.
| [53,4] « Il est en mon pouvoir de régner sur vous à perpétuité,
vous le voyez vous-mêmes : le parti opposé à
moi a été, tout entier, ou réprimé par les supplices,
ou ramené à la raison par ma clémence; celui qui
m'était favorable s'est, en retour de mes bienfaits,
enchaîné à ma personne et fortifié par la part qu'il
prend aux affaires; en sorte que nul ne désire une
révolution, et que, s'il survenait quelque événement
de ce genre, il ne serait que plus facile pour moi
d'y résister. Mes troupes sont remplies d'ardeur, de
dévouement et de force ; j'ai de l'argent, j'ai des alliés,
et, ce qui est le plus important, vos dispositions et
celles du peuple à mon égard sont telles que c'est
votre ferme volonté de m'avoir à votre tête. Cependant
je ne serai pas plus longtemps votre chef, et
personne ne me dira que, dans tout ce que j'ai fait précédemment,
j'aie agi en vue du pouvoir absolu : je
dépose tout pouvoir, je vous remets tout sans réserve,
les lois, les provinces, non pas seulement celles que
vous m'avez confiées, mais aussi celles que je vous ai
conquises depuis, afin que vous appreniez, par mes
actes mêmes, que, dans le principe, je n'ai désiré aucune
puissance, mais que mon intention véritable n'a été
que de venger mon père misérablement égorgé et
d'arracher la ville à de grandes et continuelles calamités.
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