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[8,40] Φησὶ δὲ Δικαίαρχος τὸν Πυθαγόραν ἀποθανεῖν καταφυγόντα εἰς τὸ ἐν
Μεταποντίῳ ἱερὸν τῶν Μουσῶν, τετταράκοντ' ἡμέρας ἀσιτήσαντα. Ἡρακλείδης δέ φησιν ἐν
τῇ τῶν Σατύρου βίων ἐπιτομῇ μετὰ τὸ θάψαι Φερεκύδην ἐν Δήλῳ ἐπανελθεῖν εἰς Ἰταλίαν
καὶ * πανδαισίαν εὑρόντα Κύλωνος τοῦ Κροτωνιάτου εἰς Μεταπόντιον ὑπεξελθεῖν κἀκεῖ τὸν
βίον καταστρέψαι ἀσιτίᾳ, μὴ βουλόμενον περαιτέρω ζῆν. Ἕρμιππος δέ φησι, πολεμούντων
Ἀκραγαντίνων καὶ Συρακουσίων, ἐξελθεῖν τὸν Πυθαγόραν μετὰ τῶν συνήθων καὶ
προστῆναι τῶν Ἀκραγαντίνων· τροπῆς δὲ γενομένης περικάμπτοντα αὐτὸν τὴν τῶν
κυάμων χώραν ὑπὸ τῶν Συρακουσίων ἀναιρεθῆναι· τούς τε λοιπούς, ὄντας πρὸς τοὺς
πέντε καὶ τριάκοντα, ἐν Τάραντι κατακαυθῆναι, θέλοντας ἀντιπολιτεύεσθαι τοῖς προεστῶσι.
| [8,40] Dicéarque dit que Pythagore mourut à Métapont, dans le temple des Muses, où
il s'était réfugié, et où la faim le consuma au bout de quarante jours. Héraclide, dans son
abrégé des Vies de Satyrus, prétend que Pythagore ayant enterré Phérécide dans l'ile de
Délos, revint en Italie, se trouva à un grand festin d'amitié que donnait Milon de Crotone,
et qu'il se rendit de là à Métapont, où, ennuyé de vivre, il finit ses jours en s'abstenant de
nourriture. D'un autre côté, Hermippe rapporte que, dans une guerre entre les Agrigentins
et les Syracusains, Pythagore courut avec ses amis au secours des premiers; que les
Agrigentins furent battus, et que Pythagore lui-même fut tué par les vainqueurs, pendant
qu'il faisait le tour d'un champ planté de fèves. Il raconte encore que les autres, au
nombre de près de trente-cinq, furent brûlés à Tarente, parce qu'ils s'opposaient à ceux
qui avaient le gouvernement en main.
| [8,41] Καὶ ἄλλο τι περὶ Πυθαγόρου φησὶν ὁ Ἕρμιππος. Λέγει γὰρ ὡς γενόμενος ἐν
Ἰταλίᾳ κατὰ γῆς οἰκίσκον ποιήσαι καὶ τῇ μητρὶ
ἐντείλαιτο τὰ γινόμενα εἰς δέλτον γράφειν σημειουμένην καὶ τὸν χρόνον, ἔπειτα καθιέναι
αὐτῷ ἔστ' ἂν ἀνέλθῃ. Τοῦτο ποιῆσαι τὴν μητέρα. Τὸν δὲ Πυθαγόραν μετὰ χρόνον ἀνελθεῖν
ἰσχνὸν καὶ κατεσκελετευμένον· εἰσελθόντα τ' εἰς τὴν ἐκκλησίαν φάσκειν ὡς ἀφῖκται ἐξ ᾅδου·
καὶ δὴ καὶ ἀνεγίνωσκεν αὐτοῖς τὰ συμβεβηκότα. Οἱ δὲ σαινόμενοι τοῖς λεγομένοις ἐδάκρυόν
τε καὶ ᾤμωζον καὶ ἐπίστευον εἶναι τὸν Πυθαγόραν θεῖόν τινα, ὥστε καὶ τὰς γυναῖκας
αὐτῷ παραδοῦναι, ὡς καὶ μαθησομένας τι τῶν αὐτοῦ· ἃς καὶ Πυθαγορικὰς κληθῆναι. Καὶ
ταῦτα μὲν ὁ Ἕρμιππος.
| [8,41] Une autre particularité dont Hermippe fait mention est que le philosophe, étant
venu en Italie, se fit une petite demeure sous terre ; qu'il recommanda à sa mère d'écrire
sur des tablettes tout ce qui se passerait; qu'elle eût soin d'en marquer les époques, et de
les lui envoyer lorsqu'il reparaîtrait ; que sa mère exécuta la commission ; qu'au bout de
quelque temps Pythagore reparut avec un air défait et décharné; que, s'étant présenté au
peuple, il dit qu'il venait des enfers ; que, pour preuve de vérité, il lut publiquement tout ce
qui était arrivé pendant son absence ; que les assistants, émus de ses discours,
s'abandonnèrent aux cris et aux larmes ; que, regardant Pythagore comme un homme
divin, ils lui amenèrent leurs femmes pour être instruites de ses préceptes, et que ces
femmes furent celles qu'on appela pythagoriciennes. Tel est le récit d'Hermippe.
| [8,42] Ἦν δὲ τῷ Πυθαγόρᾳ καὶ γυνή, Θεανὼ ὄνομα, Βροντίνου τοῦ Κροτωνιάτου
θυγάτηρ· οἱ δέ, γυναῖκα μὲν εἶναι Βροντίνου, μαθήτριαν δὲ Πυθαγόρου. Ἦν αὐτῷ καὶ
θυγάτηρ Δαμώ, ὥς φησι Λύσις ἐν ἐπιστολῇ τῇ πρὸς Ἵππασον, περὶ Πυθαγόρου λέγων
οὕτως· « Λέγοντι δὲ πολλοὶ τὺ καὶ δαμοσίᾳ φιλοσοφέν, ὅπερ ἀπαξίωσε Πυθαγόρας ὅς γέ
τοι Δαμοῖ τᾷ ἑαυτοῦ θυγατρὶ παρακαταθέμενος τὰ ὑπομνάματα ἐπέσκαψε μηδενὶ τῶν ἐκτὸς
τᾶς οἰκίας παραδιδόμεν. Ἁ δὲ δυναμένα πολλῶν χραμάτων ἀποδίδοσθαι τὼς λόγως οὐκ
ἐβουλάθη· πενίαν <δὲ> καὶ τὰς τῶ πατρὸς ἐπισκάψιας ἐνόμιζε χρυσῶ τιμιωτέρας ἦμεν, καὶ
ταῦτα γυνά. »
| [8,42] Pythagore avait épousé une nommée Théano, fille de Brontin de Crotone.
D'autres disent qu'elle était femme de Brontin, et qu'elle fut disciple du philosophe. Il eut
aussi une fille, nommée Damo, selon Lysis, dans son épître à Hipparque, où il parle ainsi
de Pythagore :
Plusieurs personnes vous accusent de rendre publiques les lumières de la
philosophie, contre les ordres de Pythagore, qui, en confiant ses commentaires à Damo
sa fille, lui défendit de les laisser sortir de chez elle. En effet, quoiqu'elle put en avoir
beaucoup d'argent, elle ne voulut jamais les vendre, et aima mieux, toute femme qu'elle
était, préférer à la richesse la pauvreté et les exhortations de son père
| [8,43] Ἦν καὶ Τηλαύγης υἱὸς αὐτοῖς, ὃς καὶ διεδέξατο τὸν πατέρα καὶ κατά τινας
Ἐμπεδοκλέους καθηγήσατο· Ἱππόβοτός γέ τοί φησι λέγειν Ἐμπεδοκλέα,
Τήλαυγες, κλυτὲ κοῦρε Θεανοῦς Πυθαγόρεώ τε.
Σύγγραμμα δὲ φέρεται τοῦ Τηλαύγους οὐδέν, τῆς δὲ μητρὸς αὐτοῦ Θεανοῦς τινα.
Ἀλλὰ καί φασιν αὐτὴν ἐρωτηθεῖσαν ποσταία γυνὴ ἀπ' ἀνδρὸς καθαρεύει, φάναι, « Ἀπὸ μὲν
τοῦ ἰδίου παραχρῆμα, ἀπὸ δὲ τοῦ ἀλλοτρίου οὐδέποτε. » Τῇ δὲ πρὸς τὸν ἴδιον ἄνδρα
μελλούσῃ πορεύεσθαι παρῄνει ἅμα τοῖς ἐνδύμασι καὶ τὴν αἰσχύνην ἀποτίθεσθαι,
ἀνισταμένην τε πάλιν ἅμ' αὐτοῖσιν ἀναλαμβάνειν. Ἐρωτηθεῖσα, « Ποῖα; », ἔφη, « ταῦτα δι' ἃ
γυνὴ κέκλημαι. »
| [8,43] Pythagore eut encore un fils, nommé Télauge, qui lui succéda, et qui, selon le
sentiment de quelques uns, fut le maître d'Empédocle. On cite ces paroles, que celui-ci
adressa à Télauge : « Illustre fils de Théano et de Pythagore. » Ce Télauge n'a rien écrit;
mais on attribue quelques ouvrages à sa mère. C'est elle qui, étant interrogée quand une
femme devait être censée pure du commerce des hommes, répondit qu'elle l'était toujours
avec son mari, et jamais avec d'autres. Elle exhortait aussi les mariées qu'on conduisait à
leurs maris, de ne quitter leur modestie qu'avec leurs habits, et de la reprendre toujours
en se rhabillant. Quelqu'un lui ayant demandé de quelle modestie elle parlait, elle répondit :
De celle qui est la principale distinction de mon sexe.
| [8,44] Ὁ δ' οὖν Πυθαγόρας, ὡς μὲν Ἡρακλείδης φησὶν ὁ τοῦ Σαραπίωνος,
ὀγδοηκοντούτης ἐτελεύτα, κατὰ τὴν ἰδίαν ὑπογραφὴν τῶν ἡλικιῶν· ὡς δ' οἱ πλείους, ἔτη
βιοὺς ἐνενήκοντα. Καὶ ἡμῶν ἐστιν εἰς αὐτὸν πεπαιγμένα οὕτως ἔχοντα·
Οὐ μόνος ἀψύχοις ἔπεχες χέρας, ἀλλὰ καὶ ἡμεῖς·
τίς γὰρ ὃς ἐμψύχων ἥψατο, Πυθαγόρα;
ἀλλ' ὅταν ἑψηθῇ τι καὶ ὀπτηθῇ καὶ ἁλισθῇ,
δὴ τότε καὶ ψυχὴν οὐκ ἔχον ἐσθίομεν.
Ἄλλο·
Ἦν ἄρα Πυθαγόρης τοῖος σοφός, ὥστε μὲν αὐτὸς
μὴ ψαύειν κρειῶν καὶ λέγεν ὡς ἄδικον,
σιτίζειν δ' ἄλλους. Ἄγαμαι σοφόν· αὐτὸς ἔφα μὲν
οὐκ ἀδικεῖν, ἄλλους δ' αὐτὸς ἔτευχ' ἀδικεῖν.
| [8,44] Héraclide, fils de Sérapion, dit que Pythagore mourut âgé de quatre-vingts ans,
selon le partage qu'il avait lui-même fait des différents âges de la vie; mais, suivant
l'opinion la plus générale, il parvint à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Ces vers, que j'ai
composés à son sujet, contiennent des allusions à ses sentiments :
Tu n'es pas le seul, ô Pythagore, qui t'abstiens de manger des choses animées ;
nous faisons la même chose : car qui de nous se nourrit de pareils aliments? Lorsqu'on
mange du rôti, du bouilli, ou du salé, ne mange-t-on pas des choses qui n'ont plus ni vie
ni sentiment ?
En voici d'autres semblables :
Pythagore était si grand philosophe, qu'il ne voulait point goûter de viande, sous
prétexte que c'eut été un crime. D'où vient donc qu'il en régalait-il ses amis? Étrange manie,
de regarder comme permis aux autres ce que l'on croit mauvais pour soi-même !
| [8,45] Καὶ ἄλλο·
Τὰς φρένας ἢν ἐθέλῃς τὰς Πυθαγόραο νοῆσαι,
ἀσπίδος Εὐφόρβου βλέψον ἐς ὀμφάλιον.
Φησὶ γὰρ οὗτος, Ἐγὼν ἦν πρόβροτος· ὃς δ' ὅτε οὐκ ἦν,
φάσκων ὥς τις ἔην, οὔτις ἔην ὅτ' ἔην.
Καὶ ἄλλο, ὡς ἐτελεύτα·
Αἴ, αἴ, Πυθαγόρης τί τόσον κυάμους ἐσεβάσθη;
καὶ θάνε φοιτηταῖς ἄμμιγα τοῖς ἰδίοις.
Χωρίον ἦν κυάμων· ἵνα μὴ τούτους δὲ πατήσῃ,
ἐξ Ἀκραγαντίνων κάτθαν' ἐνὶ τριόδῳ.
| [8,45] En voici encore d'autres :
Veut-on connaître l'esprit de Pythagore, que l'on envisage la face empreinte sur le
bouclier d'Euphorbe. Il prétend que c'est là ce qu'il était lorsqu'il vivait autrefois, et qu'il
n'était point alors ce qu'il est à présent. Traçons ici ses propres paroles : Lorsque j'existais
alors, je n'étais point ce que je suis aujourd'hui.
Ceux-ci font allusion à sa mort :
Hélas ! pourquoi Pythagore honore-t-il les fèves au point de mourir avec ses disciples
pour l'amour d'elles? Il se trouve près d'un champ planté de ce légume ; il aime mieux
négliger la conservation de sa vie, par scrupule de les fouler aux pieds en prenant la fuite,
qu'échapper à la main meurtrière des Agrigentins en se rendant coupable d'un crime.
| [8,46] Ἤκμαζε δὲ καὶ κατὰ τὴν ἑξηκοστὴν Ὀλυμπιάδα, καὶ αὐτοῦ τὸ σύστημα διέμενε
μέχρι γενεῶν ἐννέα ἢ καὶ δέκα· τελευταῖοι γὰρ ἐγένοντο τῶν Πυθαγορείων, οὓς καὶ
Ἀριστόξενος εἶδε, Ξενόφιλός τε ὁ Χαλκιδεὺς ἀπὸ Θρᾴκης καὶ Φάντων ὁ Φλιάσιος καὶ
Ἐχεκράτης καὶ Διοκλῆς καὶ Πολύμναστος, Φλιάσιοι καὶ αὐτοί. Ἦσαν δὲ ἀκροαταὶ Φιλολάου
καὶ Εὐρύτου τῶν Ταραντίνων.
Γεγόνασι δὲ Πυθαγόραι τέτταρες περὶ τοὺς αὐτοὺς χρόνους, οὐ πολὺ ἀπ' ἀλλήλων
ἀπέχοντες· εἷς μὲν Κροτωνιάτης, τυραννικὸς ἄνθρωπος· ἕτερος Φλιάσιος, σωμασκητής,
ἀλείπτης ὥς φασί τινες· τρίτος Ζακύνθιος· <τέταρτος αὐτὸς> οὗτος, οὗ φασιν εἶναι
τὠπόρρητον τῆς φιλοσοφίας, αὐτῶν διδάσκαλος· ἐφ' οὗ καὶ τὸ Αὐτὸς ἔφα παροιμιακὸν εἰς
τὸν βίον ἦλθεν.
| [8,46] Il florissait vers la soixantième olympiade. L'école dont il fut le fondateur dura
près de dix-neuf générations, puisque les derniers pythagoriciens que connut Aristoxène
furent Xénophile Chalcidien de Thrace, Phanton de Phliasie, Échecrates, Dioclès, et
Polymneste, aussi Phliasiens. Ces philosophes étaient disciples de Philolaüs et d'Euryte,
tous deux natifs de Tarente.
Il y eut quatre Pythagores qui vécurent dans le même temps, et non loin les uns des
autres. L'un était de Crotone, homme d'un caractère fort tyrannique ; l'autre, de Phliasie,
maître d'exercices et baigneur, à ce qu'on dit; le troisième, né à Zacynthe, auquel on
attribue des mystères de philosophie qu'il enseignait, et l'usage de cette expression
proverbiale : Le maître l'a dit.
| [8,47] Οἱ δὲ καὶ ἄλλον ἀνδριαντοποιὸν Ῥηγῖνον γεγονέναι φασὶ Πυθαγόραν, πρῶτον
δοκοῦντα ῥυθμοῦ καὶ συμμετρίας ἐστοχάσθαι· καὶ ἄλλον ἀνδριαντοποιὸν Σάμιον· καὶ
ἕτερον ῥήτορα μοχθηρόν· καὶ ἰατρὸν ἄλλον, τὰ περὶ σκίλλης γεγραφότα καί τινα περὶ
Ὁμήρου συντεταγμένον· καὶ ἕτερον Δωρικὰ πεπραγματευμένον, ὡς Διονύσιος ἱστορεῖ.
Ἐρατοσθένης δέ φησι, καθὸ καὶ Φαβωρῖνος ἐν τῇ ὀγδόῃ Παντοδαπῆς ἱστορίας
παρατίθεται, τοῦτον εἶναι τὸν πρῶτον ἐντέχνως πυκτεύσαντα ἐπὶ τῆς ὀγδόης καὶ
τετταρακοστῆς Ὀλυμπιάδος, κομήτην καὶ ἁλουργίδα φοροῦντα· ἐκκριθῆναί τ' ἐκ τῶν
παίδων καὶ χλευασθέντα αὐτίκα προσβῆναι τοὺς ἄνδρας καὶ νικῆσαι.
| [8,47] Quelques uns ajoutent à ceux-là un Pythagore de Reggio, statuaire de
profession, et qui passe pour avoir le premier réussi dans les proportions ; un autre de
Samos, aussi statuaire ; un troisième, rhéteur, mais peu estimé ; un quatrième, médecin,
qui donna quelque traité sur la hernie et sur Homère. Enfin Denys parle d'un Pythagore
écrivain en langue dorique. Ératosthène, en cela d'accord avec Phavorin dans son
Histoire diverse, dit que, dans la quarante-huitième olympiade, celui-ci combattit le
premier, selon les règles de l'art, dans les combats du ceste ; qu'ayant été chassé et
insulté par les jeunes gens, à cause qu'il portait une longue chevelure et une robe de
pourpre, il fut si sensible à cet affront, qu'il alla se mesurer avec des hommes, et les
vainquit.
| [8,48] Δηλοῦν δὲ τοῦτο καὶ τοὐπίγραμμα ὅπερ ἐποίησε Θεαίτητος·
Πυθαγόρην τινά, Πυθαγόρην, ὦ ξεῖνε, κομήτην,
ᾀδόμενον πύκτην εἰ κατέχεις Σάμιον,
Πυθαγόρης ἐγώ εἰμι· τὰ δ' ἔργα μου εἴ τιν' ἔροιο
Ἠλείων, φήσεις αὐτὸν ἄπιστα λέγειν.
Τοῦτον ὁ Φαβωρῖνός φησιν ὅροις χρήσασθαι διὰ τῆς μαθηματικῆς ὕλης, ἐπὶ πλέον δὲ
Σωκράτην καὶ τοὺς ἐκείνῳ πλησιάσαντας, καὶ μετὰ ταῦτ' Ἀριστοτέλην καὶ τοὺς στωικούς.
Ἀλλὰ μὴν καὶ τὸν οὐρανὸν πρῶτον ὀνομάσαι κόσμον καὶ τὴν γῆν στρογγύλην· ὡς δὲ
Θεόφραστος, Παρμενίδην· ὡς δὲ Ζήνων, Ἡσίοδον.
| [8,48] Théétète lui adresse cette épigramme :
Passant, sache que ce Pythagore de Samos, à longue chevelure, se rendit fameux
dans les combats du ceste. Oui, te dit-il, je suis Pythagore; et si tu t'informes à quelque
habitant d'Elée quels furent mes exploits, tu en apprendras des choses incroyables.
Phavorin assuré que ce Pythagore se servait de définitions tirées des mathématiques
; que Socrate et ses sectateurs en firent un plus fréquent usage, lequel Aristote et les
stoïciens suivirent après eux. On le répute encore pour le premier qui donna au ciel le
nom de monde, et qui crut que la terre est orbiculaire ; ce que néanmoins Théophraste
attribue à Parménide, et Zénon à Hésiode.
| [8,49] Τούτῳ φασὶν ἀντιπαρατάσσεσθαι Κύλωνα καθάπερ Ἀντίλοχον Σωκράτει.
Ἐπὶ δὲ τοῦ ἀθλητοῦ Πυθαγόρου καὶ τοῦτ' ἐλέγετο τὸ ἐπίγραμμα·
Οὗτος πυκτεύσων ἐς Ὀλύμπια παισὶν ἄνηβος
ἤλυθε Πυθαγόρης ὁ Κράτεω Σάμιος.
Ὁ δὲ φιλόσοφος καὶ ὧδε ἐπέστειλε·
Πυθαγόρης Ἀναξιμένει
« Καὶ σύ, ὦ λῷστε, εἰ μηδὲν ἀμείνων ἦς Πυθαγόρεω γενεήν τε καὶ κλέος, μεταναστὰς
ἂν οἴχεο ἐκ Μιλήτου· νῦν δὲ κατερύκει σε ἡ πατρόθεν εὔκλεια, καὶ ἐμέ τε ἂν κατείρυκεν
Ἀναξιμένει ἐοικότα. Εἰ δὲ ὑμεῖς οἱ ὀνήιστοι τὰς πόλιας ἐκλείψετε, ἀπὸ μὲν αὐτέων ὁ κόσμος
αἱρεθήσεται, ἐπικινδυνότερα δ' αὐτῇσι τὰ ἐκ Μήδων.
| [8,49] On prétend de plus qu'il eut un adversaire dans la personne de Cydon, comme
Socrate eut le sien dans celle d'Antidocus. Enfin on a vu courir l'épigramme suivante à
l'occasion de cet athlète :
Ce Pythagore de Samos, ce fils de Cratéus, tout à la fois enfant et athlète, vint du
berceau à Olympie se distinguer dans les combats du ceste.
Revenons à Pythagore le philosophe, dont voici une lettre :
PYTHAGORE A ANAXIMÈNE.
« Vous, qui êtes le plus estimable des hommes, si vous ne surpassiez Pythagore en
noblesse et en gloire, vous eussiez certainement quitté Milet pour nous joindre. Vous en
êtes détourné par l'éclat que vous tenez de vos ancêtres, et j'avoue que j'aurais le même
éloignement si j'étais Anaximène. Je conçois d'ailleurs que si vous quittiez vos villes, vous
les priveriez de leur plus beau lustre, et les exposeriez à l'invasion des Mèdes.
| [8,50] Οὔτε δὲ αἰεὶ καλὸν αἰθερολογίη μελεδωνόν τε εἶναι τῇ πατρίδι κάλλιον. Καὶ ἐγὼ δὲ
οὐ πάντα περὶ τοὺς ἐμεωυτοῦ μύθους, ἀλλὰ καὶ ἐν πολέμοις οὓς διαφέρουσιν ἐς ἀλλήλους
Ἰταλιῶται. »
Ἐπειδὴ δὲ περὶ Πυθαγόρου διεληλύθαμεν, ῥητέον περὶ τῶν ἐλλογίμων Πυθαγορικῶν·
μεθ' οὓς περὶ τῶν σποράδην κατά τινας φερομένων· ἔπειθ' οὕτως ἐξάψομεν τὴν διαδοχὴν
τῶν ἀξίων λόγου ἕως Ἐπικούρου καθὰ καὶ προειρήκαμεν. Περὶ μὲν οὖν Θεανοῦς καὶ
Τηλαύγους διειλέγμεθα· λεκτέον δὲ νῦν περὶ Ἐμπεδοκλέους πρῶτον· κατὰ γάρ τινας
Πυθαγόρου διήκουσεν.
| [8,50] Il n'est pas toujours à propos de contempler les astres, il convient aussi que l'on
dirige ses pensées et ses soins au bien de sa patrie. Moi-même, je ne m'occupe pas tant
de mes raisonnements que je ne m'intéresse quelquefois aux guerres qui divisent les
Italiotes. »
Après avoir fini ce qui regarde Pythagore, il nous reste à parler de ses plus célèbres
sectateurs, et de ceux que l'on met communément dans ce nombre ; à quoi nous
ajouterons la suite des plus savants hommes jusqu'à Épicure, comme nous nous le
sommes proposé dans le plan de cet ouvrage. Nous avons déjà fait mention de Théanus
et de Télauge, à présent nous entrerons en matière par Empédocle, qui, selon quelques
uns, fut disciple de Pythagore.
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