HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre VIII (Pythagore)

Paragraphes 30-39

  Paragraphes 30-39

[8,30] Τὴν δ' ἀνθρώπου ψυχὴν διῃρῆσθαι τριχῆ, εἴς τε νοῦν καὶ φρένας καὶ θυμόν. Νοῦν μὲν οὖν καὶ θυμὸν εἶναι καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις ζῴοις, φρένας δὲ μόνον ἐν ἀνθρώπῳ. Εἶναι δὲ τὴν ἀρχὴν τῆς ψυχῆς ἀπὸ καρδίας μέχρις ἐγκεφάλου· καὶ τὸ μὲν ἐν τῇ καρδίᾳ μέρος αὐτῆς ὑπάρχειν θυμόν, φρένας δὲ καὶ νοῦν τὰ ἐν τῷ ἐγκεφάλῳ· σταγόνας δ' εἶναι ἀπὸ τούτων τὰς αἰσθήσεις. Καὶ τὸ μὲν φρόνιμον ἀθάνατον, τὰ δὲ λοιπὰ θνητά. Τρέφεσθαί τε τὴν ψυχὴν ἀπὸ τοῦ αἵματος· τοὺς δὲ λόγους ψυχῆς ἀνέμους εἶναι. Ἀόρατόν τ' εἶναι αὐτὴν καὶ τοὺς λόγους, ἐπεὶ καὶ αἰθὴρ ἀόρατος. [8,30] Il divise l’âme humaine en trois parties, qui sont l'esprit, la raison et la passion. Ce philosophe enseigne que l'esprit et la passion appartiennent aussi aux autres animaux; que la raison ne se trouve que dans l'homme; que le principe de l’âme s'étend depuis le cœur jusqu'au cerveau, et que la passion est la partie de l’âme qui réside dans le cœur ; que le cerveau est le siège de la raison et de l'esprit, et que les sens paraissent être des écoulements de ces parties de l’âme ; que celle qui consiste dans le jugement est immortelle, à l'exclusion des deux autres ; que le sang sert à nourrir l’âme ; que la parole en est le souffle; qu'elles sont l'une et l'autre invisibles, parce que l'éther lui-même est imperceptible ;
[8,31] Δεσμά τ' εἶναι τῆς ψυχῆς τὰς φλέβας καὶ τὰς ἀρτηρίας καὶ τὰ νεῦρα· ὅταν δ' ἰσχύῃ καὶ καθ' αὑτὴν γενομένη ἠρεμῇ, δεσμὰ γίνεσθαι αὐτῆς τοὺς λόγους καὶ τὰ ἔργα. Ἐκριφθεῖσάν τ' αὐτὴν ἐπὶ γῆς πλάζεσθαι ἐν τῷ ἀέρι ὁμοίαν τῷ σώματι. Τὸν δ' Ἑρμῆν ταμίαν εἶναι τῶν ψυχῶν καὶ διὰ τοῦτο πομπαῖον λέγεσθαι καὶ πυλαῖον καὶ χθόνιον, ἐπειδήπερ οὗτος καὶ εἰσπέμπει ἀπὸ τῶν σωμάτων τὰς ψυχὰς ἀπό τε γῆς καὶ ἐκ θαλάττης· καὶ ἄγεσθαι μὲν τὰς καθαρὰς ἐπὶ τὸν ὕψιστον, τὰς δ' ἀκαθάρτους μήτ' ἐκείναις πελάζειν μήτ' ἀλλήλαις, δεῖσθαι δ' ἐν ἀρρήκτοις δεσμοῖς ὑπ' Ἐρινύων. [8,31] que les veines, les artères et les nerfs sont les liens de l’âme ; mais que lorsqu'elle vient à se fortifier et qu'elle se renferme en elle-même, alors les paroles et les actions deviennent ses liens; que l'âme, jetée en terre, erre dans l'air avec l'apparence d'un corps; que Mercure est celui qui préside sur ces êtres, et que de là lui viennent les noms de Conducteur, de Portier et de Terrestre, parce qu'il tire les âmes des corps, de la terre et de la mer; qu'il conduit au ciel les âmes pures, et ne permet pas que les âmes impures approchent, ni de celles qui sont pures, ni se joignent les unes aux autres ; que les Furies les attachent avec des liens qu'elles ne peuvent rompre :
[8,32] Εἶναί τε πάντα τὸν ἀέρα ψυχῶν ἔμπλεων· καὶ ταύτας δαίμονάς τε καὶ ἥρωας ὀνομάζεσθαι· καὶ ὑπὸ τούτων πέμπεσθαι ἀνθρώποις τούς τ' ὀνείρους καὶ τὰ σημεῖα νόσους τε, καὶ οὐ μόνον ἀνθρώποις ἀλλὰ καὶ προβάτοις καὶ τοῖς ἄλλοις κτήνεσιν· εἴς τε τούτους γίνεσθαι τούς τε καθαρμοὺς καὶ ἀποτροπιασμοὺς μαντικήν τε πᾶσαν καὶ κληδόνας καὶ τὰ ὅμοια. Μέγιστον δέ φησιν τῶν ἐν ἀνθρώποις εἶναι τὴν ψυχὴν πεῖσαι ἐπὶ τὸ ἀγαθὸν ἐπὶ τὸ κακόν. Εὐδαιμονεῖν τ' ἀνθρώπους ὅταν ἀγαθὴ ψυχὴ προσγένηται, μηδέποτε δ' ἠρεμεῖν μηδὲ τὸν αὐτὸν ῥόον κρατεῖν. [8,32] que l'air entier est rempli d'âmes; qu'on les appelle démons et héros ; qu'ils envoient aux hommes les songes, leur annoncent la santé et la maladie, de même qu'aux quadrupèdes et aux autres bêtes ; que c'est à eux que se rapportent les purifications, les expiations, les divinations de toute espèce, les présages, et les autres choses de ce genre. Pythagore disait qu'en ce qui regarde l'homme, rien n'est plus considérable que la disposition de l’âme au bien ou au mal, et que ceux à qui une bonne âme échéait en partage sont heureux ; qu'elle n'est jamais en repos, ni toujours dans le même mouvement: que le juste a l'autorité de jurer,
[8,33] Ὅρκιόν τ' εἶναι τὸ δίκαιον καὶ διὰ τοῦτο Δία ὅρκιον λέγεσθαι. Τήν τ' ἀρετὴν ἁρμονίαν εἶναι καὶ τὴν ὑγίειαν καὶ τὸ ἀγαθὸν ἅπαν καὶ τὸν θεόν· διὸ καὶ καθ' ἁρμονίαν συνεστάναι τὰ ὅλα. Φιλίαν τ' εἶναι ἐναρμόνιον ἰσότητα. Τιμὰς θεοῖς δεῖν νομίζειν καὶ ἥρωσι μὴ τὰς ἴσας, ἀλλὰ θεοῖς μὲν ἀεὶ μετ' εὐφημίας λευχειμονοῦντας καὶ ἁγνεύοντας, ἥρωσι δ' ἀπὸ μέσου ἡμέρας. Τὴν δ' ἁγνείαν εἶναι διὰ καθαρμῶν καὶ λουτρῶν καὶ περιρραντηρίων καὶ διὰ τοῦ αὐτὸν καθαρεύειν ἀπό τε κήδους καὶ λεχοῦς καὶ μιάσματος παντὸς καὶ ἀπέχεσθαι βρωτῶν θνησειδίων τε κρεῶν καὶ τριγλῶν καὶ μελανούρων καὶ ᾠῶν καὶ τῶν ᾠοτόκων ζῴων καὶ κυάμων καὶ τῶν ἄλλων ὧν παρακελεύονται καὶ οἱ τὰς τελετὰς ἐν τοῖς ἱεροῖς ἐπιελοῦντες. [8,33] et que c'est par équité que l'on donne à Jupiter l'épithète de Jureur ; que la vertu, la santé, et en général toute sorte de bien, sans en excepter Dieu même, sont une harmonie au moyen de laquelle toutes choses se soutiennent ; que l'amitié est aussi une égalité harmonique ; qu'il faut honorer les dieux et les héros, mais non également ; qu'à l'égard des dieux, on doit en tout temps célébrer leurs louanges avec chasteté et en habit blanc, au lieu que, pour les héros, il suffit qu'on leur porte honneur après que le soleil a achevé la moitié de la course de la journée ; que la pureté de corps s'acquiert par les expiations, les ablutions et les aspersions, en évitant d'assister aux funérailles, en se sevrant des plaisirs de l'amour, en se préservant de toute souillure, en s'abstenant de manger de la chair d'animaux sujets à la mort et susceptibles de corruption, en prenant garde de ne point se nourrir de mulets et de surmulets, d'œufs, d'animaux ovipares, de fèves, et d'autres animaux prohibés par les prêtres qui président aux mystères qu'on célèbre dans les temples.
[8,34] Φησὶ δ' Ἀριστοτέλης ἐν τῷ Περὶ τῶν Πυθαγορείων παραγγέλλειν αὐτὸν ἀπέχεσθαι τῶν κυάμων ἤτοι ὅτι αἰδοίοις εἰσὶν ὅμοιοι ὅτι Ἅιδου πύλαις. --- Ἀγόνατον γὰρ μόνον· ὅτι φθείρει ὅτι τῇ τοῦ ὅλου φύσει ὅμοιον ὅτι ὀλιγαρχικόν· κληροῦνται γοῦν αὐτοῖς. Τὰ δὲ πεσόντα μὴ ἀναιρεῖσθαι, ὑπὲρ τοῦ ἐθίζεσθαι μὴ ἀκολάστως ἐσθίειν ὅτι ἐπὶ τελευτῇ τινος· καὶ Ἀριστοφάνης δὲ τῶν ἡρώων φησὶν εἶναι τὰ πίπτοντα, λέγων ἐν τοῖς Ἥρωσι, Μηδὲ γεύεσθ' ἅττ' ἂν ἐντὸς τῆς τραπέζης καταπέσῃ. Ἀλεκτρυόνος μὴ ἅπτεσθαι λευκοῦ, ὅτι ἱερὸς τοῦ Μηνὸς καὶ ἱκέτης· τὸ δ' ἦν τῶν ἀγαθῶν· τῷ τε Μηνὶ ἱερός· σημαίνει γὰρ τὰς ὥρας. Τῶν ἰχθύων μὴ ἅπτεσθαι ὅσοι ἱεροί· μὴ γὰρ δεῖν τὰ αὐτὰ τετάχθαι θεοῖς καὶ ἀνθρώποις, ὥσπερ οὐδ' ἐλευθέροις καὶ δούλοις. [8,34] Aristote, dans son livre des Fèves, dit que Pythagore en défendait l'usage, soit parce qu'elles ont la figure d'une chose honteuse, soit parce qu'étant le seul des légumes qui n'a point de nœuds, elles sont l'emblème de la cruauté et ressemblent à la mort; ou parce qu'elles dessèchent, ou qu'elles ont quelque affinité avec toutes les productions de la nature ; ou parce qu'enfin on s'en servait dans le gouvernement oligarchique pour tirer au sort les sujets qu'on avait à élire. Il ne voulait point qu'on ramassât ce qui tombait de la table pendant le repas, afin qu'on s'accoutumât à manger modérément, ou bien en vue de quelque cérémonie mystérieuse. En effet, Aristophane, dans son traité des Demi-dieux, dit que ce qui tombe de la table appartient aux héros. Voici ses termes : Ne mangez point ce qui est tombé de la table. Pythagore comprenait dans ses défenses celles de manger d'un coq blanc, par la raison que cet animal est sous la protection de Jupiter ;
[8,35] (Καὶ τὸ μὲν λευκὸν τῆς τἀγαθοῦ φύσεως, τὸ δὲ μέλαν τοῦ κακοῦ.) Ἄρτον μὴ καταγνύειν, ὅτι ἐπὶ ἕνα οἱ πάλαι τῶν φίλων ἐφοίτων, καθάπερ ἔτι καὶ νῦν οἱ βάρβαροι· μηδὲ διαιρεῖν ὃς συνάγει αὐτούς· οἱ δέ, πρὸς τὴν ἐν ᾅδου κρίσιν· οἱ δ' εἰς πόλεμον δειλίαν ποιεῖν· οἱ δέ, ἐπεὶ ἀπὸ τούτου ἄρχεται τὸ ὅλον. Καὶ τῶν σχημάτων τὸ κάλλιστον σφαῖραν εἶναι τῶν στερεῶν, τῶν δ' ἐπιπέδων κύκλον. Γῆρας καὶ πᾶν τὸ μειούμενον ὅμοιον· καὶ αὔξην καὶ νεότητα ταὐτόν. Ὑγίειαν τὴν τοῦ εἴδους διαμονήν, νόσον τὴν τούτου φθοράν. Περὶ τῶν ἁλῶν, ὅτι δεῖ παρατίθεσθαι πρὸς ὑπόμνησιν τοῦ δικαίου· οἱ γὰρ ἅλες πᾶν σώζουσιν τι ἂν παραλάβωσι καὶ γεγόνασιν ἐκ τῶν καθαρωτάτων ὕδατος καὶ θαλάσσης. [8,35] que la couleur blanche est le symbole des bonnes choses ; que le coq est consacré à la lune ; et qu'il indique les heures. Il en disait autant de certains poissons, lesquels, consacrés aux dieux, il ne convenait pas plus de servir aux hommes, qu'il était à propos de présenter les mêmes mets aux personnes libres et aux esclaves. Il ajoutait que ce qui est blanc tient de la nature du bon, et le noir du mauvais ; qu'il ne faut pas rompre le pain, parce qu'anciennement les amis s'assemblaient pour le manger ensemble, comme cela se pratique encore chez les étrangers ; insinuant par-là qu'on ne doit pas dissoudre l'union de l'amitié. D'autres interprètent ce précepte comme relatif au jugement des enfers ; d'autres, comme ayant rapport au courage qu'il faut conserver pour la guerre; d'autres encore, comme une marque que le pain est le commencement de toutes choses. Enfin le philosophe prétendait que la forme sphérique est la plus belle des corps solides, et que la figure circulaire l'emporte en beauté sur les figures planes ; que la vieillesse, et tout ce qui éprouve quelque diminution, ressortit à une loi commune; qu'il en est de même de la jeunesse et de tout ce qui prend quelque accroissement; que la santé est la persévérance de l'espèce dans le même état, au lieu que la maladie en est l'altération. Il recommandait de présenter du sel dans les repas, afin qu'on pensât à la justice, parce que le sel préserve de corruption, et que, par l'effervescence du soleil, il est formé des parties les plus pures de l'eau de la mer.
[8,36] Καὶ ταῦτα μέν φησιν Ἀλέξανδρος ἐν τοῖς Πυθαγορικοῖς ὑπομνήμασιν εὑρηκέναι, καὶ τὰ ἐκείνων ἐχόμενα Ἀριστοτέλης. Τὴν δὲ σεμνοπρέπειαν τοῦ Πυθαγόρου καὶ Τίμων ἐν τοῖς Σίλλοις δάκνων αὐτὸν ὅμως οὐ παρέλιπεν, εἰπὼν οὕτως· Πυθαγόρην τε γόητας ἀποκλίνοντ' ἐπὶ δόξας θήρῃ ἐπ' ἀνθρώπων, σεμνηγορίης ὀαριστήν. περὶ δὲ τοῦ ἄλλοτ' ἄλλον αὐτὸν γεγενῆσθαι Ξενοφάνης ἐν ἐλεγείᾳ προσμαρτυρεῖ, ἧς ἀρχή, Νῦν αὖτ' ἄλλον ἔπειμι λόγον, δείξω δὲ κέλευθον. δὲ περὶ αὐτοῦ φησιν οὕτως ἔχει· Καί ποτέ μιν στυφελιζομένου σκύλακος παριόντα φασὶν ἐποικτῖραι καὶ τόδε φάσθαι ἔπος· « Παῦσαι μηδὲ ῥάπιζ', ἐπεὶ φίλου ἀνέρος ἐστὶ ψυχή, τὴν ἔγνων φθεγξαμένης ἀΐων. » [8,36] Voilà ce qu'Alexandre dit avoir lu dans les commentaires des philosophes pythagoriciens, et en quoi Aristote est d'accord avec lui. Timon, qui censure Pythagore dans ses poésies bouffonnes, n'a pas épargné sa gravité et sa modestie. Pythagore, dit-il, ayant renoncé à la magie, s'est mis à enseigner des opinions pour surprendre les hommes par ses conversations graves et mystérieuses. Xénophane relève ce qu'assurait Pythagore, qu'il avait existé auparavant sous une autre forme, lorsque, dans une élégie, il commence par ces paroles : « Je vais vous parler d'autres choses, je vais vous indiquer le chemin. » Voici comme en parle Xénophane : On rapporte qu'en passant, il vit un jeune chien qu'on battait avec beaucoup de cruauté. Il en eut compassion, et dit : Arrêta, ne frappez plus ! c'est l’âme infortunée d'un de mes amis ; je le reconnais à sa voix.
[8,37] Καὶ ταῦτα μὲν Ξενοφάνης. Ἔσκωψε δ' αὐτὸν Κρατῖνος μὲν ἐν Πυθαγοριζούσῃ· ἀλλὰ καὶ ἐν Ταραντίνοις φησὶν οὕτως· Ἔθος ἐστὶν αὐτοῖς, ἄν τιν' ἰδιώτην ποθὲν λάβωσιν εἰσελθόντα, διαπειρώμενον τῆς τῶν λόγων ῥώμης ταράττειν καὶ κυκᾶν τοῖς ἀντιθέτοις, τοῖς πέρασι, τοῖς παρισώμασιν, τοῖς ἀποπλάνοις, τοῖς μεγέθεσιν νουβυστικῶς. Μνησίμαχος δ' Ἀλκμαίων· Ὡς Πυθαγοριστὶ θύομεν τῷ Λοξίᾳ, ἔμψυχον οὐδὲν ἐσθίοντες παντελῶς. [8,37] Cratinus lui lance aussi des traits, dans sa pièce intitulée la Pythagoricienne. Il l'apostrophe en ces termes dans celle qui a pour titre les Tarentins : Ils ont coutume, lorsque quelqu'un sans étude vient parmi eux, d'essayer la force de son génie en confondant ses idées par des objections, des conclusions, des propositions composées de membres qui se ressemblent, des erreurs et des discours ampoulés; tellement qu'ils le jettent dans un si étrange embarras, qu'il n'en peut sortir. Mnésimaque, dans sa pièce d'Alcméon, s'exprime ainsi : Nous sacrifions à Apollon, comme sacrifient les pythagoriciens, sans rien manger d'animé.
[8,38] Ἀριστοφῶν Πυθαγοριστῇ· Ἔφη καταβὰς εἰς τὴν δίαιταν τῶν κάτω ἰδεῖν ἑκάστους, διαφέρειν δὲ πάμπολυ τοὺς Πυθαγοριστὰς τῶν νεκρῶν· μόνοισι γὰρ τούτοισι τὸν Πλούτωνα συσσιτεῖν ἔφη δι' εὐσέβειαν. {Β.} Εὐχερῆ θεὸν λέγεις εἰ τοῖς ῥύπου μεστοῖσιν ἥδεται συνών. Ἔτι ἐν τῷ αὐτῷ· Ἐσθίουσί τε λάχανά τε καὶ πίνουσιν ἐπὶ τούτοις ὕδωρ· φθεῖρας δὲ καὶ τρίβωνα τήν τ' ἀλουσίαν οὐδεὶς ἂν ὑπομείνειε τῶν νεωτέρων. [8,38] Aristophon, de son côté, plaisante sur le compte du philosophe, dans sa pièce intitulée le Pythagoricien : Pythagore racontait qu'étant descendu aux enfers, il vit la manière de vivre des morts, et les observa tous ; mais qu'il remarqua une grande différence entre les pythagoriciens et les autres, les premiers ayant seuls l'honneur de manger avec Pluton, en considération de leur piété. Il faut, selon ce que vous dites, que ce dieu ne soit pas délicat, puisqu'il se plaît dans la compagnie de gens si sales. Il dit aussi dans la même pièce. Ils mangent des légumes et boivent de l'eau; mais je défie que personne puisse supporter la vermine qui les couvre, leur manteau sale et leur crasse.
[8,39] Ἐτελεύτα δ' Πυθαγόρας τοῦτον τὸν τρόπον. Συνεδρεύοντος μετὰ τῶν συνήθων ἐν τῇ Μίλωνος οἰκίᾳ τούτου, ὑπό τινος τῶν μὴ παραδοχῆς ἀξιωθέντων διὰ φθόνον ὑποπρησθῆναι τὴν οἰκίαν συνέβη· τινὲς δ' αὐτοὺς τοὺς Κροτωνιάτας τοῦτο πρᾶξαι, τυραννίδος ἐπίθεσιν εὐλαβουμένους. Τὸν δὴ Πυθαγόραν καταληφθῆναι διεξιόντα· καὶ πρός τινι χωρίῳ γενόμενος πλήρει κυάμων, ἵνα <μὴ> διέρχοιτο αὐτόθι ἔστη, εἰπὼν ἁλῶναι <ἂν> μᾶλλον πατῆσαι, ἀναιρεθῆναι δὲ κρεῖττον λαλῆσαι· καὶ ὧδε πρὸς τῶν διωκόντων ἀποσφαγῆναι. Οὕτω δὴ καὶ τοὺς πλείστους τῶν ἑταίρων αὐτοῦ διαφθαρῆναι, ὄντας πρὸς τοὺς τετταράκοντα· διαφυγεῖν δ' ὀλίγους, ὧν ἦν καὶ Ἄρχιππος Ταραντῖνος καὶ Λῦσις προειρημένος. [8,39] Pythagore eut une fin tragique. Il était chez Milon avec ses amis ordinaires, quand quelqu'un de ceux qu'il avait refusé d'admettre dans cette compagnie mit le feu à la maison. Il y en a qui accusent les Crotoniates d'avoir commis cette action, par la crainte qu'ils avaient de se voir imposer le joug de la tyrannie. Ceux-là racontent que, s'étant sauvé de l'incendie et étant resté seul, il se trouva près d'un champ planté de fèves, à l'entrée duquel il s'arrêta, en disant : « Il vaut mieux se laisser prendre que fouler aux pieds ces légumes, et j'aime mieux périr que parler. » Ils ajoutent qu'ensuite il fut égorgé par ceux qui le poursuivaient ; que plusieurs de ses amis, au nombre d'environ quarante, périrent dans cette occasion ; qu'il y en eut fort peu qui se sauvèrent, entre autres Archytas de Tarente, et Lysis, dont nous avons parlé ci-dessus.


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Dernière mise à jour : 18/06/2009