HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre VII (Zénon)

Paragraphes 1-9

  Paragraphes 1-9

[7,0] ΖΗΝΩΝ. [7,0] ZÉNON.
[7,1] Ζήνων Μνασέου Δημέου, Κιτιεὺς ἀπὸ Κύπρου, πολίσματος Ἑλληνικοῦ Φοίνικας ἐποίκους ἐσχηκότος. Τὸν τράχηλον ἐπὶ θάτερα νενευκὼς ἦν, ὥς φησι Τιμόθεος Ἀθηναῖος ἐν τῷ Περὶ βίων· καὶ Ἀπολλώνιος δέ φησιν Τύριος ὅτι ἰσχνὸς ἦν, ὑπομήκης, μελάγχρως - ὅθεν τις αὐτὸν εἶπεν Αἰγυπτίαν κληματίδα, καθά φησι Χρύσιππος ἐν πρώτῳ Παροιμιῶν - παχύκνημός τε καὶ ἀπαγὴς καὶ ἀσθενής· διὸ καί φησι Περσαῖος ἐν Ὑπομνήμασι συμποτικοῖς τὰ πλεῖστα αὐτὸν δεῖπνα παραιτεῖσθαι. Ἔχαιρε δέ, φασί, σύκοις χλωροῖς καὶ ἡλιοκαΐαις. [7,1] Zénon, fils de Mnasée, ou de Demée, était de Cittie en Chypre. C'est une petite ville grecque où s'était établie une colonie de Phéniciens. Il avait le cou un peu penché d'un côté, suivant Timothée l'Athénien, dans son livre des Vies. Apollonius Tyrien nous le dépeint mince de corps, assez haut de taille, et basané ; ce qui fut cause que quelqu'un le surnomma Sarment d'Egypte, dit Chrysippe dans le premier livre de ses Proverbes. Il avait les jambes grosses, lâches et faibles; aussi évitait-il la plupart du temps les repas, selon le témoignage de Persée, dans ses Commentaires de table, il aimait beaucoup, dit-on, les figues vertes, et à se chauffer au soleil.
[7,2] Διήκουσε δέ, καθάπερ προείρηται, Κράτητος· εἶτα καὶ Στίλπωνος ἀκοῦσαί φασιν αὐτὸν καὶ Ξενοκράτους ἔτη δέκα, ὡς Τιμοκράτης ἐν τῷ Δίωνι· ἀλλὰ καὶ Πολέμωνος. Ἑκάτων δέ φησι καὶ Ἀπολλώνιος Τύριος ἐν πρώτῳ Περὶ Ζήνωνος, χρηστηριασαμένου αὐτοῦ τί πράττων ἄριστα βιώσεται, ἀποκρίνασθαι τὸν θέον, εἰ συγχρωτίζοιτο τοῖς νεκροῖς· ὅθεν ξυνέντα τὰ τῶν ἀρχαίων ἀναγινώσκειν. Τῷ οὖν Κράτητι παρέβαλε τοῦτον τὸν τρόπον. Πορφύραν ἐμπεπορευμένος ἀπὸ τῆς Φοινίκης πρὸς τῷ Πειραιεῖ ἐναυάγησεν. Ἀνελθὼν δ' εἰς τὰς Ἀθήνας ἤδη τριακοντούτης ἐκάθισε παρά τινα βιβλιοπώλην. Ἀναγινώσκοντος δ' ἐκείνου τὸ δεύτερον τῶν Ξενοφῶντος Ἀπομνημονευμάτων, [7,2] Nous avons fait mention qu'il eut Cratès pour maître: on veut qu'ensuite il prit les leçons de Stilpon, et que pendant dix ans il fut auditeur de Xénocrate, au rapport de Timocrate, dans Dion. Polémon est encore un philosophe dont il fréquenta l'école. Hécaton, et Apollonius Tyrien, dans le premier livre sur Zénon, rapportent que ce philosophe ayant consulté l'oracle pour savoir quel était le meilleur genre de vie qu'il pût embrasser, il lui fut répondu que c'était celui qui le ferait converser avec les morts. Il comprit le sens de l'oracle, et s'appliqua à la lecture des anciens. Voici comment il entra en connaissance avec Cratès. Il avait négocié de la pourpre en Phénicie, qu'il perdit dans un naufrage près du Pirée. Pour lors, déjà âgé de trente ans, il vint à Athènes, où il s'assit auprès de la boutique d'un libraire, qui lisait le second livre des Commentaires de Xénophon.
[7,3] ἡσθεὶς ἐπύθετο ποῦ διατρίβοιεν οἱ τοιοῦτοι ἄνδρες. Εὐκαίρως δὲ παριόντος Κράτητος, βιβλιοπώλης δείξας αὐτόν φησι, « Τούτῳ παρακολούθησον. » Ἐντεῦθεν ἤκουσε τοῦ Κράτητος, ἄλλως μὲν εὔτονος πρὸς φιλοσοφίαν, αἰδήμων δὲ ὡς πρὸς τὴν Κυνικὴν ἀναισχυντίαν. Ὅθεν Κράτης βουλόμενος αὐτὸν καὶ τούτου θεραπεῦσαι δίδωσι χύτραν φακῆς διὰ τοῦ Κεραμεικοῦ φέρειν. Ἐπεὶ δ' εἶδεν αὐτὸν αἰδούμενον καὶ περικαλύπτοντα, παίσας τῇ βακτηρίᾳ κατάγνυσι τὴν χύτραν· φεύγοντος δ' αὐτοῦ καὶ τῆς φακῆς κατὰ τῶν σκελῶν ῥεούσης, φησὶν Κράτης, « Τί φεύγεις, Φοινικίδιον; οὐδὲν δεινὸν πέπονθας. » [7,3] Touché de ce sujet, il demanda où se tenaient ces hommes-là. Le hasard voulut que Cratès vint à passer dans ce moment. Le libraire le montra à Zénon, et lui dit : Vous n'avez qu'à suivre celui-là. Depuis lors il devint disciple de Cratès ; mais quoiqu'il fût d'ailleurs propre à la philosophie, il avait trop de modestie pour s'accoutumer au mépris que les philosophes cyniques faisaient de la honte. Cratès, voulant l'en guérir, lui donna à porter un pot de lentilles à la place Céramique. Il remarqua qu'il se couvrait le visage de honte : il cassa d'un coup de son bâton le pot qu'il portait, de sorte que les lentilles se répandirent sur lui. Aussitôt Zénon prit la fuite, et Cratès lui cria : Pourquoi t'enfuis-tu, petit Phénicien? tu n'as reçu aucun mal.
[7,4] Ἕως μὲν οὖν τινὸς ἤκουε τοῦ Κράτητος· ὅτε καὶ τὴν Πολιτείαν αὐτοῦ γράψαντος, τινὲς ἔλεγον παίζοντες ἐπὶ τῆς τοῦ κυνὸς οὐρᾶς αὐτὴν γεγραφέναι. Γέγραφε δὲ πρὸς τῇ Πολιτείᾳ καὶ τάδε· Περὶ τοῦ κατὰ φύσιν βίου, Περὶ ὁρμῆς περὶ ἀνθρώπων φύσεως, Περὶ παθῶν, Περὶ τοῦ καθήκοντος, Περὶ νόμου, Περὶ τῆς Ἑλληνικῆς παιδείας, Περὶ ὄψεως, Περὶ τοῦ ὅλου, Περὶ σημείων, Πυθαγορικά, Καθολικά, Περὶ λέξεων, Προβλημάτων Ὁμηρικῶν πέντε, Περὶ ποιητικῆς ἀκροάσεως. Ἔστι δ' αὐτοῦ καὶ Τέχνη καὶ Λύσεις καὶ Ἔλεγχοι δύο, Ἀπομνημονεύματα Κράτητος, Ἠθικά. Καὶ τάδε μὲν τὰ βιβλία. Τελευταῖον δὲ ἀπέστη καὶ τῶν προειρημένων ἤκουσεν ἕως ἐτῶν εἴκοσιν· ἵνα καί φασιν αὐτὸν εἰπεῖν, « Νῦν εὐπλόηκα, ὅτε νεναυάγηκα. » [7,4] Néanmoins cela fut cause qu'il quitta Cratès quelque temps après. Ce fut alors qu'il écrivit son Traité de la République, dont quelques uns dirent, en badinant, qu'il l'avait composé sous la queue du chien. Il fit aussi d'autres ouvrages : sur la Vie conforme à la nature ; sur les Inclinations, ou sur la Nature de l'homme ; sur les Passions ; sur le Devoir ; sur la Loi ; sur l'Érudition grecque ; sur la Vue ; sur l'Univers; sur les Signes ; sur les Sentiments de Pythagore ; sur les Préceptes généraux ; sur la Diction ; cinq Questions sur Homère ; de la Lecture des Poètes, outre un Art de Solutions, et des Arguments, au nombre de deux Traités ; des Commentaires, et la Morale de Cratès. C'est à quoi se réduisent ses œuvres. Enfin il quitta Cratès, et fut ensuite, pendant vingt ans, disciple des philosophes dont nous avons parlé ; à propos de quoi on rapporte qu'il dit : « J'arrivai à bon port lorsque je fis naufrage. »
[7,5] Οἱ δ' ἐπὶ τοῦ Κράτητος τοῦτ' αὐτὸν εἰπεῖν· ἄλλοι δὲ διατρίβοντα ἐν ταῖς Ἀθήναις ἀκοῦσαι τὴν ναυαγίαν καὶ εἰπεῖν, « Εὖ γε ποιεῖ τύχη προσελαύνουσα ἡμᾶς φιλοσοφίᾳ. » Ἔνιοι <δέ>, διαθέμενον Ἀθήνησι τὰ φορτία, οὕτω τραπῆναι πρὸς φιλοσοφίαν. Ἀνακάμπτων δὴ ἐν τῇ ποικίλῃ στοᾷ τῇ καὶ Πεισιανακτίῳ καλουμένῃ, ἀπὸ δὲ τῆς γραφῆς τῆς Πολυγνώτου ποικίλῃ, διετίθετο τοὺς λόγους, βουλόμενος καὶ τὸ χωρίον ἀπερίστατον ποιῆσαι. Ἐπὶ γὰρ τῶν τριάκοντα τῶν πολιτῶν πρὸς τοῖς χιλίοις τετρακόσιοι ἀνῄρηντ' ἐν αὐτῷ. Προσῄεσαν δὴ λοιπὸν ἀκούοντες αὐτοῦ καὶ διὰ τοῦτο Στωικοὶ ἐκλήθησαν καὶ οἱ ἀπ' αὐτοῦ ὁμοίως, πρότερον Ζηνώνειοι καλούμενοι, καθά φησι καὶ Ἐπίκουρος ἐν ἐπιστολαῖς. Καὶ πρότερόν γε Στωικοὶ ἐκαλοῦντο οἱ διατρίβοντες ἐν αὐτῇ ποιηταί, καθά φησιν Ἐρατοσθένης ἐν ὀγδόῃ Περὶ τῆς ἀρχαίας κωμῳδίας, οἳ καὶ τὸν λόγον ἐπὶ πλεῖον ηὔξησαν. [7,5] D'autres veulent qu'il se soit énoncé en ces termes en l'honneur de Cratès ; d'autres encore, qu'ayant appris le naufrage de ses marchandises pendant qu'il demeurait à Athènes, il dit : « La fortune fait fort bien, puisqu'elle me conduit par là à l'étude de la philosophie. » Enfin on prétend aussi qu'il vendit ses marchandises à Athènes, et qu'il s'occupa ensuite de la philosophie. Il choisit donc le portique appelé Pœcile, qu'où nommait aussi Pisianactée. Le premier de ces noms fut donné au portique, à cause des diverses peintures dont Polygnote l'avait enrichi; mais, sous les trente tyrans, mille quatre cents citoyens y avaient été mis à mort. Zénon, voulant effacer l'odieux de cet endroit, le choisit pour y tenir ses discours. Ses disciples y vinrent l'écouter, et furent pour cette raison appelés stoïciens, aussi bien que ceux qui suivirent leurs opinions. Auparavant, dit Épicure dans ses Lettres, on les distinguait sous le nom de zénoniens. On comprenait même antérieurement sous la dénomination de stoïciens les poètes qui fréquentaient cet endroit, comme le rapporte Ératosthène, dans le huitième livre de son Traité de l'ancienne comédie ; mais les disciples de Zénon rendirent ce nom encore plus illustre.
[7,6] Ἐτίμων δὴ οὖν Ἀθηναῖοι σφόδρα τὸν Ζήνωνα, οὕτως ὡς καὶ τῶν τειχῶν αὐτῷ τὰς κλεῖς παρακαταθέσθαι καὶ χρυσῷ στεφάνῳ τιμῆσαι καὶ χαλκῇ εἰκόνι. Τοῦτο δὲ καὶ τοὺς πολίτας αὐτοῦ ποιῆσαι, κόσμον ἡγουμένους τὴν τἀνδρὸς εἰκόνα. Ἀντεποιοῦντο δ' αὐτοῦ καὶ οἱ ἐν Σιδῶνι Κιτιεῖς. Ἀπεδέχετο δ' αὐτὸν καὶ Ἀντίγονος, καὶ εἴ ποτ' Ἀθήναζε ἥκοι ἤκουεν αὐτοῦ πολλά τε παρεκάλει ἀφίκεσθαι ὡς αὐτόν. δὲ τοῦτο μὲν παρῃτήσατο, Περσαῖον δ' ἕνα τῶν γνωρίμων ἀπέστειλεν, ὃς ἦν Δημητρίου μὲν υἱός, Κιτιεὺς δὲ τὸ γένος, καὶ ἤκμαζε κατὰ τὴν τριακοστὴν καὶ ἑκατοστὴν Ὀλυμπιάδα, ἤδη γέροντος ὄντος Ζήνωνος. δ' ἐπιστολὴ τοῦ Ἀντιγόνου τοῦτον εἶχε τὸν τρόπον, καθὰ καὶ Ἀπολλώνιος Τύριος ἐν τοῖς Περὶ Ζήνωνός φησι· [7,6] Au reste, les Athéniens eurent tant d'estime pour ce philosophe, qu'ils déposèrent chez lui les clefs de leur ville, l'honorèrent d'une couronne d'or, et lui dressèrent une statue d'airain. Ses compatriotes en firent autant, persuadés qu'un pareil monument, érigé à un si grand homme, leur serait honorable. Les Cittiens imitèrent leur exemple, et Antigone lui-même lui accorda sa bienveillance. Il alla l'écouter lorsqu'il vint à Athènes, et le pria avec instance de venir le voir ; ce qu'il refusa. Zénon lui envoya Persée, l'un de ses amis, fils de Démétrius et Cittien de naissance, qui florissait vers la cent trentième olympiade, temps auquel le philosophe était déjà sur l'âge. Apollonius de Tyr, dans ses Écrits sur Zénon, nous a conservé la lettre qu'Antigone lui écrivit
[7,7] « Βασιλεὺς Ἀντίγονος Ζήνωνι φιλοσόφῳ χαίρειν. « Ἐγὼ τύχῃ μὲν καὶ δόξῃ νομίζω προτερεῖν τοῦ σοῦ βίου, λόγου δὲ καὶ παιδείας καθυστερεῖν καὶ τῆς τελείας εὐδαιμονίας ἣν σὺ κέκτησαι. Διόπερ ἔκρινα προσφωνῆσαί σοι παραγενέσθαι πρὸς ἐμέ, πεπεισμένος σε μὴ ἀντερεῖν πρὸς τὸ ἀξιούμενον. Σὺ οὖν πειράθητι ἐκ παντὸς τρόπου συμμῖξαι μοι, διειληφὼς τοῦτο διότι οὐχ ἑνὸς ἐμοῦ παιδευτὴς ἔσει, πάντων δὲ Μακεδόνων συλλήβδην. γὰρ τὸν τῆς Μακεδονίας ἄρχοντα καὶ παιδεύων καὶ ἄγων ἐπὶ τὰ κατ' ἀρετὴν φανερός ἐστι καὶ τοὺς ὑποτεταγμένους παρασκευάζων πρὸς εὐανδρίαν. Οἷος γὰρ ἂν ἡγούμενος , τοιούτους εἰκὸς ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ γίγνεσθαι καὶ τοὺς ὑποτεταγμένους. » Καὶ Ζήνων ἀντιγράφει ὧδε· [7,7] LE ROI ANTIGONE AU PHILOSOPHE ZÉNON, SALUT. Du côté de la fortune et de la gloire, je crois que la vie que je mène vaut mieux que la vôtre ; mais je ne doute pas que je ne vous suis inférieur, si je considère l'usage que vous faites de la raison, les lumières qui vous sont acquises, et le vrai bonheur dont vous jouissez. Ces raisons m'engagent à vous prier de vous rendre auprès de moi, et je me flatte que vous ne ferez point de difficulté de consentir à ma demande. Levez donc tous les obstacles qui pourraient vous empêcher de lier commerce avec moi. Considérez surtout que non seulement vous deviendrez mon maître, mais que vous serez en même temps celui de tous les Macédoniens mes sujets. En instruisant leur roi, en le portant a la vertu, vous leur donnerez en ma personne un modèle à suivre pour se conduire selon l'équité et la raison, puisque tel est celui qui commande, tels sont ordinairement ceux qui obéissent. Zénon lui répondit en ces termes :
[7,8] « Βασιλεῖ Ἀντιγόνῳ Ζήνων χαίρειν. « Ἀποδέχομαί σου τὴν φιλομάθειαν καθόσον τῆς ἀληθινῆς καὶ εἰς ὄνησιν τεινούσης, ἀλλ' οὐχὶ τῆς δημώδους καὶ εἰς διαστροφὴν ἠθῶν ἀντέχῃ παιδείας. δὲ φιλοσοφίας ὠρεγμένος, ἐκκλίνων δὲ τὴν πολυθρύλητον ἡδονὴν τινῶν θηλύνει νέων ψυχάς, φανερός ἐστιν οὐ μόνον φύσει πρὸς εὐγένειαν κλίνων, ἀλλὰ καὶ προαιρέσει. Φύσις δὲ εὐγενὴς μετρίαν ἄσκησιν προσλαβοῦσα, ἔτι δὲ τὸν ἀφθόνως διδάξοντα, ῥᾳδίως ἔρχεται πρὸς τὴν τελείαν ἀνάληψιν τῆς ἀρετῆς. [7,8] ZÉNON AU ROI ANTIGONE, SALUT. Je reconnais avec plaisir l'empressement que vous avez de vous instruire et d'acquérir de solides connaissances qui vous soient utiles, sans vous borner à une science vulgaire dont l'étude n'est propre qu'à dérégler les mœurs. Celui qui se donne à la philosophie, qui a soin d'éviter cette volupté si commune, si capable d'émousser l'esprit de la jeunesse, ennoblit ses sentiments, je ne dis pas par inclination naturelle, mais aussi par principe. Au reste, quand un heureux naturel est soutenu par l'exercice et fortifié par une bonne instruction, il ne tarde pas à se faire une parfaite notion de la vertu.
[7,9] Ἐγὼ δὲ συνέχομαι σώματι ἀσθενεῖ διὰ γῆρας· ἐτῶν γάρ εἰμι ὀγδοήκοντα· διόπερ οὐ δύναμαί σοι συμμῖξαι. Ἀποστέλλω δέ σοί τινας τῶν ἐμαυτοῦ συσχολαστῶν, οἳ τοῖς μὲν κατὰ ψυχὴν οὐκ ἀπολείπονται ἐμοῦ, τοῖς δὲ κατὰ σῶμα προτεροῦσιν· οἷς συνὼν οὐδενὸς καθυστερήσεις τῶν πρὸς τὴν τελείαν εὐδαιμονίαν ἀνηκόντων. » Ἀπέστειλε δὲ Περσαῖον καὶ Φιλωνίδην τὸν Θηβαῖον, ὧν ἀμφο- τέρων Ἐπίκουρος μνημονεύει ὡς συνόντων Ἀντιγόνῳ ἐν τῇ πρὸς Ἀριστόβουλον τὸν ἀδελφὸν ἐπιστολῇ. Ἔδοξε δέ μοι καὶ τὸ ψήφισμα τὸ περὶ αὐτοῦ τῶν Ἀθηναίων ὑπογράψαι. Καὶ ἔχει δὲ ὧδε. [7,9] Pour moi, qui succombe à la faiblesse du corps, fruit d'une vieillesse de quatre-vingts ans, je crois pouvoir me dispenser de me rendre auprès de votre personne. Souffrez donc que je substitue à ma place quelques uns de mes compagnons d'étude, qui ne me sont point inférieurs en dons de l'esprit, et qui me surpassent pour la vigueur du corps. Si vous les fréquentez, j'ose me promettre que vous ne manquerez d'aucun des secours qui peuvent vous rendre parfaitement heureux. Ceux que Zénon envoya à Antigone furent Persée, et Philonide, Thébain. Épicure a parlé d'eux, comme d'amis de ce roi, dans sa lettre à son frère Aristobule. Il me paraît à propos d'ajouter ici le décret que rendirent les Athéniens en l'honneur de Zénon ; le voici :


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Dernière mise à jour : 17/06/2009