HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre III

Chapitres 0-9

  Chapitres 0-9

[3,0] Ἡροδότου Μοῦσαι Ἱστοριῶν τρίτη ἐπιγραφομένη Θάλεια. [3,0] LIVRE TROISIÈME - THALIE.
[3,1] Ἐπὶ τοῦτον δὴ τὸν Ἄμασιν Καμβύσης Κύρου ἐστρατεύετο, ἄγων καί ἄλλους τῶν ἦρχε καὶ Ἑλλήνων Ἴωνάς τε καὶ Αἰολέας, διαἰτίην τοιήνδε· πέμψας Καμβύσης ἐς Αἴγυπτον κήρυκα αἴτεε Ἄμασιν θυγατέρα, αἴτεε δὲ ἐκ (συμ)βουλῆς ἀνδρὸς Αἰγυπτίου, ὃς μεμφόμενος Ἄμασιν ἔπρηξε ταῦτα ὅτι μιν ἐξ ἁπάντων τῶν ἐν Αἰγύπτῳ ἰητρῶν ἀποσπάσας ἀπὸ γυναικός τε καὶ τέκνων ἔκδοτον ἐποίησε ἐς Πέρσας, ὅτε Κῦρος πέμψας παρὰ Ἄμασιν αἴτεε ἰητρὸν ὀφθαλμῶν ὃς εἴη ἄριστος τῶν ἐν Αἰγύπτῳ. (2) Ταῦτα δὴ ἐπιμεμφόμενος Αἰγύπτιος ἐνῆγε τῇ συμβουλῇ κελεύων αἰτέειν τὸν Καμβύσεα Ἄμασιν θυγατέρα, ἵνα δοὺς ἀνιῷτο μὴ δοὺς Καμβύσῃ ἀπέχθοιτο. δὲ Ἄμασις τῇ δυνάμι τῶν Περσέων ἀχθόμενος καὶ ἀρρωδέων οὐκ εἶχε οὔτε δοῦναι οὔτε ἀρνήσασθαι· εὖ γὰρ ἠπίστατο ὅτι οὐκ ὡς γυναῖκά μιν ἔμελλε Καμβύσης ἕξειν ἀλλὡς παλλακήν. (3) Ταῦτα δὴ ἐκλογιζόμενος ἐποίησε τάδε· ἦν Ἀπρίεω τοῦ προτέρου βασιλέος θυγάτηρ κάρτα μεγάλη τε καὶ εὐειδὴς, μούνη τοῦ οἴκου λελειμμένη, οὔνομα δέ οἱ ἦν Νίτητις· ταύτην δὴ τὴν παῖδα Ἄμασις κοσμήσας ἐσθῆτί τε καὶ χρυσῷ ἀποπέμπει ἐς Πέρσας ὡς ἑωυτοῦ θυγατέρα. (4) μετὰ δὲ χρόνον ὥς μιν ἠσπάζετο πατρόθεν ὀνομάζων, λέγει πρὸς αὐτὸν παῖς βασιλεῦ, διαβεβλημένος ὑπὸ Ἀμάσιος οὐ μανθάνεις. ὃς ἐμὲ σοὶ κόσμῳ ἀσκήσας ἀπέπεμψε ὡς ἑωυτοῦ θυγατέρα διδούς, ἐοῦσαν τῇ ἀληθείῃ Ἀπρίεω, τὸν ἐκεῖνος ἐόντα ἑωυτοῦ δεσπότεν μετΑἰγυπτίων ἐπαναστὰς ἐφόνευσε„. (5) Τοῦτο δὴ τὸ ἔπος καὶ αὕτη αἰτίη ἐγγενομένη ἤγαγε Καμβύσεα τὸν Κύρου μεγάλως θυμωθέντα ἐπΑἴγυπτον. [3,1] I. Ce fut donc contre ce prince que marcha Cambyse, fils de Cyrus, avec une armée composée des peuples soumis à son obéissance, entre autres des Ioniens et des Éoliens. Voici quel fut le sujet de cette guerre. Cambyse avait fait demander par un ambassadeur la fille d'Amasis. Il suivait en cela le conseil d'un Égyptien, qui l'en pressait pour se venger de son prince, qui l'avait arraché d'entre les bras de sa femme et de ses enfants, pour l'envoyer en Perse lorsque Cyrus avait fait prier Amasis de lui envoyer le meilleur médecin qu'il y eût dans ses États pour les maladies des yeux. Ce médecin, qui avait le coeur ulcéré, ne cessait de solliciter Cambyse de demander la fille d'Amasis, afin de mortifier celui-ci s'il l'accordait, ou de le rendre odieux au roi de Perse s'il la refusait. Amasis, qui haïssait autant les Perses qu'il en redoutait la puissance, ne pouvait se résoudre ni à l'accorder ni à la refuser, sachant bien que Cambyse n'avait pas dessein de l'épouser, mais d'en faire sa concubine. Après de sérieuses réflexions, voici comment il se conduisit. Il avait à sa cour une fille d'Apriès, son prédécesseur. C'était une princesse d'une taille avantageuse et d'une grande beauté, et la seule qui fût restée de cette maison ; elle se nommait Nitétis. Amasis, l'ayant fait revêtir d'une étoffe d'or, l'envoya en Perse, comme si elle eût été sa fille. Quelque temps après, Cambyse l'ayant saluée du nom de son père : « Vous ignorez , seigneur, lui dit-elle, qu'Amasis vous trompe ; il m'a envoyée vers vous avec ces riches habits, comme si j'étais sa fille, quoique je n'aie point d'autre père qu'Apriès. Ce prince était son maître ; Amasis s'est révolté contre lui avec les Égyptiens, et en a été le meurtrier. » A ce discours, Cambyse entra dans une furieuse colère, et résolut, pour venger ce meurtre, de porter la guerre en Égypte.
[3,2] Οὕτω μέν νυν λέγουσι Πέρσαι. Αἰγύπτιοι δὲ οἰκηιοῦνται Καμβύσεα, φάμενοί μιν ἐκ ταύτης δὴ τῆς Ἀπρίεω θυγατρὸς γενέσθαι· Κῦρον γὰρ εἶναι τὸν πέμψαντα παρὰ Ἄμασιν ἐπὶ τὴν θυγατέρα, ἀλλοὐ Καμβύσεα. Λέγοντες δὲ ταῦτα οὐκ ὀρθῶς λέγουσι. (2) Οὐ μὲν οὐδὲ λέληθε αὐτούς (εἰ γὰρ τινὲς καὶ ἄλλοι, τὰ Περσέων νόμιμα ἐπιστέαται καὶ Αἰγύπτιοι) ὅτι πρῶτα μὲν νόθον οὔ σφι νόμος ἐστὶ βασιλεῦσαι γνησίου παρεόντος, αὖτις δὲ ὅτι Κασσανδάνης τῆς Φαρνάσπεω θυγατρὸς ἦν παῖς Καμβύσης, ἀνδρὸς Ἀχαιμενίδεω, ἀλλοὐκ ἐκ τῆς Αἰγυπτίης. Ἀλλὰ παρατρέπουσι τὸν λόγον προσποιεύμενοι τῇ Κύρου οἰκίῃ συγγενέες εἶναι. Καὶ ταῦτα μὲν ὧδε ἔχει. [3,2] II. Tel en fut le sujet, selon les Perses. Les Égyptiens revendiquent Cambyse ; ils prétendent qu'il était fils de cette fille d'Apriès, et que ce ne fut point lui, mais Cyrus qui envoya demander la fille d'Amasis. Cela est d'autant moins juste, qu'étant de tous les peuples les mieux instruits des lois et des usages des Perses, ils savent premièrement qu'en Perse la loi ne permet pas à un fils naturel de succéder à la couronne lorsqu'il y en a un légitime ; secondement, que Cambyse était fils de Cassandane ; fille de Pharnaspes, de la race des Achéménides, et non de la princesse égyptienne. Mais ils intervertissent l'histoire, en prétextant cette alliance avec la maison de Cyrus.
[3,3] Λέγεται δὲ καὶ ὅδε λόγος, ἐμοὶ μὲν οὐ πιθανός, ὡς τῶν Περσίδων γυναικῶν ἐσελθοῦσά τις παρὰ τὰς Κύρου γυναῖκας, ὡς εἶδε τῇ Κασσανδάνῃ παρεστεῶτα τέκνα εὐειδέα τε καὶ μεγάλα, πολλῷ ἐχρᾶτο τῷ ἐπαίνῳ ὑπερθωμάζουσα, δὲ Κασσανδάνη ἐοῦσα τοῦ Κύρου γυνὴ εἶπε τάδε· (2) “Τοιῶνδε μέντοι ἐμὲ παίδων μητέρα ἐοῦσαν Κῦρος ἐν ἀτιμίῃ ἔχει, τὴν δὲ ἀπΑἰγύπτου ἐπίκτητον ἐν τιμῇ τίθεται„. Τὴν μὲν ἀχθομένην τῇ Νιτήτι εἰπεῖν ταῦτα, τῶν δέ οἱ παίδων τὸν πρεσβύτερον εἰπεῖν Καμβύσεα· (3) “Τοιγάρ τοι μῆτερ, ἐπεὰν ἐγὼ γένωμαι ἀνήρ, Αἰγύπτου τὰ μὲν ἄνω κάτω θήσω, τὰ δὲ κάτω ἄνω„. Ταῦτα εἰπεῖν αὐτὸν ἔτεα ὡς δέκα κου γεγονότα, καὶ τὰς γυναῖκας ἐν θώματι γενέσθαι· τὸν δὲ διαμνημονεύοντα οὕτω δή, ἐπείτε ἀνδρώθη καὶ ἔσχε τὴν βασιληίην, ποιήσασθαι τὴν ἐπΑἴγυπτον στρατηίην. [3,3] III. On raconte aussi l'histoire suivante ; mais je n'y trouve aucune vraisemblance. Une femme de qualité, Perse de naissance, s'étant rendue chez les femmes de Cyrus, fut frappée de la beauté et de la taille avantageuse des enfants de Cassandane, qu'elle voyait auprès de cette princesse ; elle en témoigna de l'admiration, et lui donna de grandes louanges. Eh bien, répondit Cassandane, quoique mère de princes si bien faits, Cyrus n'a pour moi que du mépris, et tous les honneurs sont pour l'esclave égyptienne. Sa colère contre Nitétis lui dictait ce langage. Sur quoi Cambyse, l'aîné de ses enfants, prenant la parole : Ma mère, lui dit-il, lorsque je serai en âge d'homme, je détruirai l'Égypte de fond en comble. On ajoute que ces paroles du jeune prince, qui avait alors environ dix ans, étonnèrent ces femmes, et que Cambyse, s'en étant ressouvenu, porta la guerre en Égypte dès qu'il eut atteint l'âge viril et qu'il fut parvenu à la couronne.
[3,4] Συνήνεικε δὲ καὶ ἄλλο τι τοιόνδε πρῆγμα γενέσθαι ἐς τὴν ἐπιστράτευσιν ταύτην· ἦν τῶν ἐπικούρων (τῶν) Ἀμάσιος ἀνὴρ γένος μὲν Ἁλικαρνησσεύς, οὔνομα δέ οἱ Φάνης, καὶ γνώμην ἱκανὸς καὶ τὰ πολεμικὰ ἄλκιμος. (2) Οὗτος Φάνης μεμφόμενός κού τι Ἀμάσι ἐκδιδρήσκει πλοίῳ ἐξ Αἰγύπτου, βουλόμενος Καμβύσῃ ἐλθεῖν ἐς λόγους. Οἷα δὲ ἐόντα αὐτὸν ἐν τοῖσι ἐπικούροισι λόγου οὐ σμικροῦ ἐπιστάμενόν τε τὰ περὶ Αἴγυπτον ἀτρεκέστατα, μεταδιώκει Ἄμασις σπουδὴν ποιεύμενος ἑλεῖν, μεταδιώκει δὲ τῶν εὐνούχων τὸν πιστότατον ἀποστείλας τριήρεϊ καταὐτόν, ὃς αἱρέει μιν ἐν Λυκίῃ, ἑλὼν δὲ οὐκ ἀνήγαγε ἐς Αἴγυπτον· σοφίῃ γάρ μιν περιῆλθε Φάνης. (3) Καταμεθύσας γὰρ τοὺς φυλάκους ἀπαλλάσσετο ἐς Πέρσας. Ὁρμημένῳ δὲ στρατεύεσθαι Καμβύσῃ ἐπΑἴγυπτον καὶ ἀπορέοντι τὴν ἔλασιν, ὅκως τὴν ἄνυδρον διεκπερᾷ, ἐπελθὼν φράζει μὲν καὶ τὰ ἄλλα τὰ Ἀμάσιος πρήγματα, ἐξηγέεται δὲ καὶ τὴν ἔλασιν, ὧδε παραινέων, πέμψαντα παρὰ τὸν Ἀραβίων βασιλέα δέεσθαι τὴν διέξοδόν οἱ ἀσφαλέα παρασχεῖν. [3,4] IV. Il survint aussi un autre événement que voici, et qui contribua à faire entreprendre cette expédition. Un officier des troupes auxiliaires d'Amasis, nommé Phanès, originaire de la ville d'Halicarnasse, homme excellent pour le conseil et brave guerrier, mécontent de ce prince, se sauva d'Égypte par mer pour avoir un entretien avec Cambyse. Comme il occupait un rang distingué parmi les troupes auxiliaires, et qu'il avait une très grande connaissance des affaires d'Égypte, Amasis fit tout ses efforts pour le remettre en son pouvoir. L'ayant fait poursuivre par une trirème montée par le plus fidèle de ses eunuques, celui-ci l'atteignit en Lycie et le fit prisonnier ; cependant il ne le ramena pas en Égypte. Phanès enivra ses gardes, et, s'étant tiré de ses mains par son adresse, il se rendit à la cour de Perse. Cambyse se disposait alors à marcher en Égypte ; mais la difficulté de faire traverser à son armée des déserts où l'on ne trouve point d'eau le retenait, lorsque Phanès arriva. Celui-ci apprit au roi l'état des affaires d'Amasis et ce qui avait rapport au passage des déserts, et lui conseilla d'envoyer prier le roi des Arabes de lui permettre de passer sur ses terres, et de lui donner les moyens de l'exécuter avec sûreté.
[3,5] Μούνῃ δὲ ταύτῃ εἰσὶ φανεραὶ ἐσβολαὶ ἐς Αἴγυπτον. ἀπὸ γὰρ Φοινίκης μέχρι οὔρων τῶν Καδύτιος πόλιος () ἐστὶ Σύρων τῶν Παλαιστίνων καλεομένων· (2) ἀπὸ δὲ Καδύτιος ἐούσης πόλιος, ὡς ἐμοὶ δοκέει, Σαρδίων οὐ πολλῷ ἐλάσσονος, ἀπὸ ταύτης τὰ ἐμπόρια τὰ ἐπὶ θαλάσσης μέχρι Ἰηνύσου πόλιος ἐστὶ τοῦ Ἀραβίου, ἀπὸ δὲ Ἰηνύσου αὖτις Σύρων μέχρι Σερβωνίδος λίμνης, παρἣν δὴ τὸ Κάσιον ὄρος τείνει ἐς θάλασσαν· (3) ἀπὸ δὲ Σερβωνίδος λίμνης, ἐν τῇ δὴ λόγος τὸν Τυφῶ κεκρύφθαι, ἀπὸ ταύτης ἤδη Αἴγυπτος. Τὸ δὴ μεταξὺ Ἰηνύσου πόλιος καὶ Κασίου τε ὄρεος καὶ τῆς Σερβωνίδος λίμνης, ἐὸν τοῦτο οὐκ ὀλίγον χωρίον ἀλλὰ ὅσον τε ἐπὶ τρεῖς ἡμέρας ὁδόν, ἄνυδρον ἐστὶ δεινῶς. [3,5] V. C'est en effet le seul endroit par où il soit possible de pénétrer en Égypte. Car la Syrie de la Palestine s'étend depuis la Phénicie jusqu'aux confins de la ville de Cadytis ; et de cette ville, qui, à mon avis, n'est guère moins grande que Sardes, toutes les places maritimes, jusqu'à Jénysus, appartiennent aux Arabes. Le pays, depuis Jénysus jusqu'au lac Serbonis, près duquel est le mont Casius, qui s'étend jusqu'à la mer, appartient de nouveau aux Syriens de la Palestine. L'Égypte commence au lac Serbonis, dans lequel on dit que Typhon se cacha. Or, tout cet espace entre la ville. de Jénysus, le mont Casius et le lac Serbonis, forme un vaste désert d'environ trois jours de marche, d'une très grande sécheresse et aridité.
[3,6] Τὸ δὲ ὀλίγοι τῶν ἐς Αἴγυπτον ναυτιλλομένων ἐννενώκασι, τοῦτο ἔρχομαι φράσων. Ἐς Αἴγυπτον ἐκ τῆς Ἑλλάδος πάσης καὶ πρὸς ἐκ Φοινίκης κέραμος ἐσάγεται πλήρης οἴνου δὶς τοῦ ἔτεος ἑκάστου, καὶ ἓν κεράμιον οἰνηρὸν ἀριθμῷ κεινὸν οὐκ ἔστι ὡς λόγῳ εἰπεῖν ἰδέσθαι. (2) Κοῦ δῆτα, εἴποι τις ἄν, ταῦτα ἀναισιμοῦται; Ἐγὼ καὶ τοῦτο φράσω. Δεῖ τὸν μὲν δήμαρχον ἕκαστον ἐκ τῆς ἑωυτοῦ πόλιος συλλέξαντα πάντα τὸν κέραμον ἄγειν ἐς Μέμφιν, τοὺς δὲ ἐκ Μέμφιος ἐς ταῦτα δὴ τὰ ἄνυδρα τῆς Συρίης κομίζειν πλήσαντας ὕδατος. Οὕτω ἐπιφοιτέων κέραμος καὶ ἐξαιρεόμενος ἐν Αἰγύπτῳ ἐπὶ τὸν παλαιὸν κομίζεται ἐς Συρίην. [3,6] VI. Voici la manière dont on remédie à cet inconvénient. Je vais dire ce que savent peu de personnes parmi celles qui vont par mer en Égypte. On porte deux fois par an en Égypte, de tous les différents pays de la Grèce, et, outre cela, de la Phénicie, une grande quantité de jarres de terre pleines de vin ; et cependant on n'y voit pas, pour ainsi dire, une seule de ces jarres. Que deviennent-elles donc ? pourrait-on demander. Je vais le dire. Dans chaque ville, le démarque (magistrat) est obligé de faire ramasser toutes les jarres qui s'y trouvent, et de les faire porter à Memphis ; de Memphis on les envoie pleines d'eau dans les lieux arides de la Syrie. Ainsi toutes les jarres que l'on porte en Égypte, et que l'on y met en réserve, sont reportées en Syrie et rejointes aux anciennes.
[3,7] Οὕτω μέν νυν Πέρσαι εἰσὶ οἱ τὴν ἐσβολὴν ταύτην παρασκευάσαντες ἐς Αἴγυπτον, κατὰ δὴ τὰ εἰρημένα σάξαντες ὕδατι, ἐπείτε τάχιστα παρέλαβον Αἴγυπτον. (2) Τότε δὲ οὐκ ἐόντος κω ὕδατος ἑτοίμου, Καμβύσης πυθόμενος τοῦ Ἁλικαρνησσέος ξείνου, πέμψας παρὰ τὸν Ἀράβιον ἀγγέλους καὶ δεηθεὶς τῆς ἀσφαλείης ἔτυχε, πίστις δούς τε καὶ δεξάμενος παραὐτοῦ. [3,7] VII. Ce sont les Perses qui ont facilité ce passage, en y faisant porter de l'eau de la manière que nous venons de le dire, dès qu'ils se furent rendus maîtres de l'Égypte. Mais comme, dans le temps de cette expédition, il n'y avait point en cet endroit de provision d'eau, Cambyse, suivant les conseils de Phanès d'Halicarnasse, fit prier par ses ambassadeurs le roi des Arabes de lui procurer un passage sûr ; et il l'obtint après qu'on se fut juré une foi réciproque.
[3,8] Σέβονται δὲ Ἀράβιοι πίστις ἀνθρώπων ὅμοια τοῖσι μάλιστα. Ποιεῦνται δὲ αὐτὰς τρόπῳ τοιῷδε· τῶν βουλομένων τὰ πιστὰ ποιέεσθαι ἄλλος ἀνήρ, ἀμφοτέρων αὐτῶν ἐν μέσῳ ἑστεώς, λίθῳ ὀξέι τὸ ἔσω τῶν χειρῶν παρὰ τοὺς δακτύλους τοὺς μεγάλους ἐπιτάμνει τῶν ποιευμένων τὰς πίστις, καὶ ἔπειτα λαβὼν ἐκ τοῦ ἱματίου ἑκατέρου κροκύδα ἀλείφει τῷ αἵματι ἐν μέσῳ κειμένους λίθους ἑπτά· τοῦτο δὲ ποιέων ἐπικαλέει τε τὸν Διόνυσον καὶ τὴν Οὐρανίην. (2) Ἐπιτελέσαντος δὲ τούτου ταῦτα, τὰς πίστις ποιησάμενος τοῖσι φίλοισι παρεγγυᾷ τὸν ξεῖνον καὶ τὸν ἀστόν, ἢν πρὸς ἀστὸν ποιέηται· οἱ δὲ φίλοι καὶ αὐτοὶ τὰς πίστις δικαιεῦσι σέβεσθαι. (3) Διόνυσον δὲ θεῶν μοῦνον καὶ τὴν Οὐρανίην ἡγέονται εἶναι, καὶ τῶν τριχῶν τὴν κουρὴν κείρεσθαι φασὶ κατά περ αὐτὸν τὸν Διόνυσον κεκάρθαι· κείρονται δὲ περιτρόχαλα, ὑποξυρῶντες τοὺς κροτάφους. Ὀνομάζουσι δὲ τὸν μὲν Διόνυσον Ὀροτάλτ, τὴν δὲ Οὐρανίην Ἀλιλάτ. [3,8] VIII. Il n'y a point de peuples plus religieux observateurs des serments que les Arabes. Voici les cérémonies qu'ils observent à cet égard : Lorsqu'ils veulent engager leur foi, il faut qu'il y ait un tiers, un médiateur. Ce médiateur, debout entre les deux contractants, tient une pierre aiguë et tranchante, avec laquelle il leur fait à tous deux une incision à la paume de la main, près des grands doigts. Il prend ensuite un petit morceau de l'habit de chacun, le trempe dans leur sang, et en frotte sept pierres qui sont au milieu d'eux, en invoquant Bacchus et Uranie. Cette cérémonie achevée, celui qui a engagé sa foi donne à l'étranger, ou au citoyen si c'est avec un citoyen qu'il traite, ses amis pour garants ; et ceux-ci pensent eux-mêmes qu'il est de l'équité de respecter la foi des serments, Ils croient qu'il n'y a point d'autres dieux que Bacchus et Uranie. Ils se rasent la tête comme ils disent que Bacchus se la rasait, c'est-à-dire en rond et autour des tempes. Ils appellent Bacchus Urotal, et Uranie Alilat.
[3,9] Ἐπεὶ ὦν τὴν πίστιν τοῖσι ἀγγέλοισι τοῖσι παρὰ Καμβύσεω ἀπιγμένοισι ἐποιήσατο Ἀράβιος, ἐμηχανᾶτο τοιάδε· ἀσκοὺς καμήλων πλήσας, ὕδατος ἐπέσαξε ἐπὶ τὰς ζωὰς τῶν καμήλων πάσας, τοῦτο δὲ ποιήσας ἤλασε ἐς τὴν ἄνυδρον καὶ ὑπέμενε ἐνθαῦτα τὸν Καμβύσεω στρατόν. (2) Οὗτος μὲν πιθανώτερος τῶν λόγων εἴρηται, δεῖ δὲ καὶ τὸν ἧσσον πιθανόν, ἐπεί γε δὴ λέγεται, ῥηθῆναι. Ποταμός ἐστι μέγας ἐν τῇ Ἀραβίῃ τῷ οὔνομα Κόρυς, ἐκδιδοῖ δὲ οὗτος ἐς τὴν Ἐρυθρὴν καλεομένην θάλασσαν· (3) Ἀπὸ τούτου δὴ ὦν τοῦ ποταμοῦ λέγεται τὸν βασιλέα τῶν Ἀραβίων, ῥαψάμενον (τῶν) ὠμοβοέων καὶ (τῶν) ἄλλων δερμάτων ὀχετὸν μήκεϊ ἐξικνεύμενον ἐς τὴν ἄνυδρον, ἀγαγεῖν διὰ δὴ τούτων τὸ ὕδωρ, ἐν δὲ τῇ, ἀνύδρῳ μεγάλας δεξαμενὰς ὀρύξασθαι, ἵνα δεκόμεναι τὸ ὕδωρ σώζωσι (4) (ὁδὸς δἐστὶ δυώδεκα ἡμερέων ἀπὸ τοῦ ποταμοῦ ἐς ταύτην τὴν ἄνυδρον), ἄγειν δέ μιν διὀχετῶν (τριῶν) ἐς τριξὰ χωρία. [3,9] IX. Lorsque le roi d'Arabie eut conclu le traité avec les ambassadeurs de Cambyse, il fit remplir d'eau des peaux de chameaux, et en fit charger tous les chameaux qu'il y avait dans ses États. Cela fait, on les mena dans les lieux arides, où il alla attendre l'armée de Cambyse. Ce récit me paraît le plus vraisemblable ; mais je ne dois point passer sous silence l'autre manière de raconter le même fait, quoique moins croyable. Il y a en Arabie un grand fleuve qu'on nomme Corys : il se jette dans la mer Érythrée (mer Rouge). Depuis ce fleuve, le roi d'Arabie fit faire, à ce que l'on dit, un canal avec des peaux de boeufs et autres animaux, crues et cousues ensemble. Ce canal, qui s'étendait depuis ce fleuve jusque dans les lieux arides, portait de l'eau dans de grandes citernes qu'on y avait creusées pour fournir de l'eau à l'armée. Or il y a douze journées de chemin depuis ce fleuve jusqu'à ce désert. On ajoute qu'on y conduisit de l'eau en trois endroits par trois canaux différents.


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Dernière mise à jour : 13/05/2005