 |
[8,10] Διαιρεῖται δὲ καὶ τὸν τοῦ ἀνθρώπου βίον οὕτως· « Παῖς εἴκοσι ἔτεα, νεηνίσκος
εἴκοσι, νεηνίης εἴκοσι, γέρων εἴκοσι. Αἱ δὲ ἡλικίαι πρὸς τὰς ὥρας ὧδε σύμμετροι· παῖς ἔαρ,
νεηνίσκος θέρος, νεηνίης φθινόπωρον, γέρων χειμών. » Ἔστι δ' αὐτῷ ὁ μὲν νεηνίσκος
μειράκιον, ὁ δὲ νεηνίης ἀνήρ.
Εἶπέ τε πρῶτος, ὥς φησι Τίμαιος, κοινὰ τὰ φίλων εἶναι καὶ φιλίαν ἰσότητα. Καὶ αὐτοῦ οἱ
μαθηταὶ κατετίθεντο τὰς οὐσίας εἰς ἓν ποιούμενοι. Πενταετίαν θ' ἡσύχαζον, μόνον τῶν
λόγων κατακούοντες καὶ οὐδέπω Πυθαγόραν ὁρῶντες εἰς ὃ δοκιμασθεῖεν· τοὐντεῦθεν δ'
ἐγίνοντο τῆς οἰκίας αὐτοῦ καὶ τῆς ὄψεως μετεῖχον. Ἀπείχοντο δὲ καὶ σοροῦ κυπαρισσίνης
διὰ τὸ τὸ τοῦ Διὸς σκῆπτρον ἐντεῦθεν πεποιῆσθαι, ὥς φησιν Ἕρμιππος ἐν δευτέρῳ Περὶ
Πυθαγόρου.
| [8,10] Il partageait ainsi la vie de l'homme : vingt ans pour l'enfance, vingt pour
l'adolescence, vingt pour la jeunesse, autant pour la vieillesse; ces différents âges
correspondant aux saisons : l'enfance au printemps, l'adolescence a l'été, la jeunesse à
l'automne et la vieillesse à l'hiver. Par adolescence il entend la puberté, et par jeunesse
l'âge viril.
Il est le premier, au rapport de Timée, qui ait dit que tout doit être commun entre
amis, et que l'amitié est l'égalité ; aussi ses disciples réunissaient-ils tous leurs biens pour
les mettre en commun. Un silence de cinq ans leur était imposé, et pendant cette initiation
ils se contentaient d'écouter ; ils n'étaient admis à voir Pythagore qu'après cette épreuve
finie. Hermippus rapporte au second livre sur Pythagore, qu'ils n'employaient point le
cyprès pour leurs urnes cinéraires, parce que le sceptre de Jupiter était fait de ce bois.
| [8,11] Καὶ γὰρ καὶ σεμνοπρεπέστατος λέγεται γενέσθαι καὶ αὐτοῦ οἱ μαθηταὶ δόξαν εἶχον
περὶ αὐτοῦ ὡς εἴη Ἀπόλλων ἐξ Ὑπερβορέων ἀφιγμένος. Λόγος δέ ποτ' αὐτοῦ
παραγυμνωθέντος τὸν μηρὸν ὀφθῆναι χρυσοῦν· καὶ ὅτι Νέσσος ὁ ποταμὸς διαβαίνοντα
αὐτὸν προσαγορεύσαι πολὺς ἦν ὁ φάσκων. Τίμαιός τέ φησιν ἐν δεκάτῳ Ἱστοριῶν λέγειν
αὐτὸν τὰς συνοικούσας ἀνδράσι θεῶν ἔχειν ὀνόματα, Κόρας, Νύμφας, εἶτα Μητέρας
καλουμένας. Τοῦτον καὶ γεωμετρίαν ἐπὶ πέρας ἀγαγεῖν, Μοίριδος πρῶτον εὑρόντος τὰς
ἀρχὰς τῶν στοιχείων αὐτῆς, ὥς φησιν Ἀντικλείδης ἐν δευτέρῳ Περὶ Ἀλεξάνδρου.
| [8,11] Pythagore était, dit-on, d'une beauté remarquable et ses disciples le prenaient
pour Apollon hyperboréen. On prétend même qu'un jour qu'il était nu on lui vit une cuisse
d'or. Beaucoup de gens admettent également que le fleuve Nessus l'appela par son nom
au moment où il le traversait
Il disait suivant Timée au dixième livre des Histoires, que les femmes mariées portent
les noms des dieux, puisqu'on les appelle successivement Vierges, Nymphes,
Mères. Anticlidès dit au deuxième livre sur Alexandre, que Pythagore perfectionna la
géométrie dont Mœris avait été l'inventeur ;
| [8,12] Μάλιστα δὲ σχολάσαι τὸν Πυθαγόραν περὶ τὸ ἀριθμητικὸν εἶδος αὐτῆς· τόν τε
κανόνα τὸν ἐκ μιᾶς χορδῆς εὑρεῖν. Οὐκ ἠμέλησε δ' οὐδ' ἰατρικῆς. Φησὶ δ' Ἀπολλόδωρος ὁ
λογιστικὸς ἑκατόμβην θῦσαι αὐτόν, εὑρόντα ὅτι τοῦ τριγώνου ὀρθογωνίου ἡ ὑποτείνουσα
πλευρὰ ἴσον δύναται ταῖς περιεχούσαις. Καὶ ἔστιν ἐπίγραμμα οὕτως ἔχον·
Ἤνυκε Πυθαγόρης τὸ περικλεές· εὕρατο γράμμα
κλεινὸς ἐφ' ᾧ κλεινὴν ἤγαγε βουθυσίην.
Λέγεται δὲ καὶ πρῶτος κρέασιν ἀσκῆσαι ἀθλητάς, καὶ πρῶτόν γ' Εὐρυμένην, καθά
φησι Φαβωρῖνος ἐν τρίτῳ τῶν Ἀπομνημονευμάτων, τῶν πρότερον ἰσχάσι ξηραῖς καὶ τυροῖς
ὑγροῖς, ἀλλὰ καὶ πυροῖς σωμασκούντων αὐτούς, καθάπερ ὁ αὐτὸς Φαβωρῖνος ἐν ὀγδόῃ
Παντοδαπῆς ἱστορίας φησίν.
| [8,12] qu'il s'appliqua surtout à l'arithmétique, qui fait partie de cette science, et qu'il
trouva la règle d'une corde. Il ne négligea pas non plus l'étude de la médecine.
Apollodore le Calculateur rapporte qu'il immola une hécatombe lorsqu'il eut découvert que
le côté de l'hypoténuse du triangle rectangle est égal aux deux autres ; sur quoi furent
composés ces vers :
Pythagore trouva cette fameuse ligne pour laquelle il offrit aux dieux un grand
sacrifice en actions de grâces.
On prétend aussi qu'il fut le premier qui forma des athlètes en leur faisant manger de
la viande, et qu'il commença par Eurymène, dit Phavorin dans le troisième livre de ses
Commentaires. Cet auteur ajoute, dans le huitième livre de son Histoire diverse, que
jusqu'alors ces gens ne s'étaient nourris que de figues sèches, de fromage mou et de
froment.
| [8,13] Οἱ δὲ Πυθαγόραν ἀλείπτην τινὰ τοῦτον σιτίσαι τὸν τρόπον, μὴ τοῦτον. Τοῦτον γὰρ
καὶ τὸ φονεύειν ἀπαγορεύειν, μὴ ὅτι γε ἅπτεσθαι τῶν ζῴων κοινὸν δίκαιον ἡμῖν ἐχόντων
ψυχῆς. Καὶ τόδε μὲν ἦν τὸ πρόσχημα· τὸ δ' ἀληθὲς τῶν ἐμψύχων ἀπηγόρευεν ἅπτεσθαι
συνασκῶν καὶ συνεθίζων εἰς εὐκολίαν βίου τοὺς ἀνθρώπους, ὥστε εὐπορίστους αὐτοῖς
εἶναι τὰς τροφὰς ἄπυρα προσφερομένοις καὶ λιτὸν ὕδωρ πίνουσιν· ἐντεῦθεν γὰρ καὶ
σώματος ὑγίειαν καὶ ψυχῆς ὀξύτητα περιγίνεσθαι. Ἀμέλει καὶ βωμὸν προσκυνῆσαι μόνον
ἐν Δήλῳ τὸν Ἀπόλλωνος τοῦ γενέτορος, ὅς ἐστιν ὄπισθεν τοῦ Κερατίνου, διὰ τὸ πυροὺς
καὶ κριθὰς καὶ πόπανα μόνα τίθεσθαι ἐπ' αὐτοῦ ἄνευ πυρός, ἱερεῖον δὲ μηδέν, ὥς φησιν
Ἀριστοτέλης ἐν Δηλίων πολιτείᾳ.
| [8,13] Mais d'autres soutiennent que ce fut Pythagore le baigneur qui prescrivit cette
nourriture aux athlètes, et non celui-ci, lequel, tant s'en faut qu'il leur eût ordonné de se
repaître de viande, défendait au contraire de tuer les animaux, comme ayant en commun
avec les hommes un droit par rapport à l'âme, dont ils sont doués aussi bien que nous.
Rien n'est plus fabuleux que ce conte ; mais ce qu'il y a de vrai, c'est qu'il recommandait
l'abstinence de toute viande, afin que les hommes s'accoutumassent à une manière de
vivre plus commode, qu'ils se contentassent d'aliments sans apprêt, qu'ils
s'accommodassent de mets qui n'eussent pas besoin de passer par le feu, et qu'ils
apprissent à étancher leur soif en ne buvant que de l'eau claire. Il insistait d'autant plus
sur la nécessité de sustenter le corps de cette manière, qu'elle contribuait à lui donner de
la santé et à aiguiser l'esprit. Aussi ne pratiquait-il ses actes de piété qu'à Délos, devant
l'autel d'Apollon le père, placé derrière l'autel des Cornes, parce qu'on n'y offrait que du
froment, de l'orge, des gâteaux sans feu, et qu'on n'y immolait aucune victime, dit Aristote
dans sa République de Délos.
| [8,14] Πρῶτόν τέ φασι τοῦτον ἀποφῆναι τὴν ψυχὴν κύκλον ἀνάγκης ἀμείβουσαν ἄλλοτ'
ἄλλοις ἐνδεῖσθαι ζῴοις·
καὶ πρῶτον εἰς τοὺς Ἕλληνας μέτρα καὶ σταθμὰ εἰσηγήσασθαι, καθά φησιν
Ἀριστόξενος ὁ μουσικός· πρῶτόν τε Ἕσπερον καὶ Φωσφόρον τὸν αὐτὸν εἰπεῖν, ὥς φησι
Παρμενίδης. Οὕτω δ' ἐθαυμάσθη ὥστ' ἔλεγον τοὺς γνωρίμους αὐτοῦ † παντοίας θεοῦ
φωνάς, ἀλλὰ καὶ αὐτὸς ἐν τῇ γραφῇ φησι δι' ἑπτὰ καὶ διηκοσίων ἐτέων ἐξ ἀΐδεω
παραγεγενῆσθαι ἐς ἀνθρώπους. Τοιγὰρ καὶ προσεκαρτέρουν αὐτῷ καὶ τῶν λόγων ἕνεκα
προσῄεσαν καὶ Λευκανοὶ καὶ Πευκέτιοι Μεσσάπιοί τε καὶ Ῥωμαῖοι.
| [8,14] Il passe encore pour avoir été le premier qui avança que l’âme change
alternativement de cercle de nécessité, et revêt différemment d'autres corps d'animaux.
Selon Aristoxène le musicien, il fut encore celui qui avant tout autre introduisit parmi
les Grecs l'usage des poids et des mesures. Parménide est un autre garant qu'il dit le
premier que l'étoile du matin et celle du soir sont le même astre. Pythagore était en si
grande admiration, que ses disciples appelaient ses discours autant de voix divines; et lui-même
a écrit quelque part, dans ses œuvres, qu'il y avait deux cent sept ans qu'il était
venu de l'autre monde parmi les hommes. Ses disciples lui demeuraient constamment
attachés, et sa doctrine lui attirait de tous côtés une foule d'auditeurs, de Lucques,
d'Ancône et de la Pouille, sans même en excepter Rome.
| [8,15] Μέχρι δὲ Φιλολάου οὐκ ἦν τι γνῶναι Πυθαγόρειον δόγμα· οὗτος δὲ μόνος
ἐξήνεγκε τὰ διαβόητα τρία βιβλία, ἃ Πλάτων ἐπέστειλεν ἑκατὸν μνῶν ὠνηθῆναι. Τῶν θ'
ἑξακοσίων οὐκ ἐλάττους ἐπὶ τὴν νυκτερινὴν ἀκρόασιν ἀπήντων αὐτοῦ· καὶ εἴ τινες
ἀξιωθεῖεν αὐτὸν θεάσασθαι, ἔγραφον πρὸς τοὺς οἰκείους ὡς μεγάλου τινὸς τετυχηκότες.
Μεταποντῖνοί γε μὴν τὴν μὲν οἰκίαν αὐτοῦ Δήμητρος ἱερὸν ἐκάλουν, τὸν στενωπὸν δὲ
μουσεῖον, ὥς φησι Φαβωρῖνος ἐν Παντοδαπαῖς ἱστορίαις· ἔλεγόν τε καὶ οἱ ἄλλοι
Πυθαγόρειοι μὴ εἶναι πρὸς πάντας πάντα ῥητά, ὥς φησιν Ἀριστόξενος ἐν δεκάτῳ
Παιδευτικῶν νόμων·
| [8,15] Ses dogmes furent inconnus jusqu'au temps de Philolaüs, le seul qui publia ces
trois fameux ouvrages que Platon ordonna qu'on lui achetât pour le prix de cent mines.
On ne lui comptait pas moins de six cents disciples, qui venaient de nuit prendre ses
leçons; et si quelques-uns avaient mérité d'être admis à le voir, ils en écrivaient à leurs
amis, comme s'ils avaient à leur faire part du plus grand bonheur qui eût pu leur arriver.
Au rapport de Phavorin dans ses Histoires diverses, les habitants de Métapont appelaient
sa maison le temple de Cérès, et la petite rue où elle était située, un endroit consacré aux
Muses. Au reste, les autres pythagoriciens disaient qu'il ne fallait point divulguer toutes
choses à tout le monde, comme s'exprime Aristoxène dans le dixième livre de ses Lois
d'institution,
| [8,16] ἔνθα καὶ Ξενόφιλον τὸν Πυθαγορικόν, ἐρωτηθέντα πῶς ἂν μάλιστα τὸν υἱὸν
παιδεύσειεν, εἰπεῖν, εἰ πόλεως εὐνομουμένης γενηθείη. Ἄλλους τε πολλοὺς κατὰ τὴν
Ἰταλίαν ἀπεργάσασθαι καλούς τε καὶ ἀγαθοὺς ἄνδρας, ἀτὰρ καὶ Ζάλευκον καὶ Χαρώνδαν
τοὺς νομοθέτας· ἱκανός τε γὰρ ἦν φιλίας ἐργάτης τά τ' ἄλλα καὶ εἴ τινα πύθοιτο τῶν
συμβόλων αὐτοῦ κεκοινωνηκότα, εὐθύς τε προσηταιρίζετο καὶ φίλον κατεσκεύαζεν.
| [8,16] où il remarque que Xénophile, pythagoricien, étant interrogé comment on devait
s'y prendre pour bien élever un enfant, il répondit qu'il fallait qu'il fût né dans une ville bien
gouvernée. Pythagore forma en Italie plusieurs grands hommes célèbres par leur vertu,
entre autres les législateurs Zaleucus et Charondas. Il était surtout zélé partisan de
l'amitié ; et s'il apprenait que quelqu'un participait à ses symboles, aussitôt il recherchait
sa compagnie et s'en faisait un ami.
| [8,17] Ἦν δ' αὐτῷ τὰ σύμβολα τάδε·
πῦρ μαχαίρᾳ μὴ σκαλεύειν, ζυγὸν μὴ ὑπερβαίνειν, ἐπὶ χοίνικος μὴ καθίζειν, καρδίην
μὴ ἐσθίειν, φορτίον συγκαθαιρεῖν καὶ μὴ συνεπιτιθέναι, τὰ στρώματα ἀεὶ συνδεδεμένα
ἔχειν, ἐν δακτυλίῳ εἰκόνα θεοῦ μὴ περιφέρειν, χύτρας ἴχνος συγχεῖν ἐν τῇ τέφρᾳ, δᾳδίῳ εἰς
θᾶκον μὴ ὀμόργνυσθαι, πρὸς ἥλιον τετραμμένον. Μὴ ὀμίχειν, ἐκτὸς λεωφόρου μὴ βαδίζειν,
μὴ ῥᾳδίως δεξιὰν ἐμβάλλειν, ὁμωροφίους χελιδόνας μὴ ἔχειν, γαμψώνυχα μὴ τρέφειν,
ἀπονυχίσμασι καὶ κουραῖς μὴ ἐπουρεῖν μηδὲ ἐφίστασθαι, ὀξεῖαν μάχαιραν ἀποστρέφειν,
ἀποδημοῦντα ἐπὶ τοῖς ὅροις ἀνεπιστρεπτεῖν.
| [8,17] Voici quels étaient ces symboles :
Ne remuez point le feu avec l'épée. Ne passez point par-dessus la balance. Ne vous
asseyez pas sur le boisseau. Ne mangez point votre cœur. Otez les fardeaux de concert,
mais n'aidez pas à les imposer. Ayez toujours vos couvertures pliées. Ne portez pas
l'image de Dieu enchâssée dans votre anneau. Enfouissez les traces de la marmite dans
les cendres. Ne nettoyez pas votre siège avec de l'huile. Gardez-vous de lâcher de l'eau,
le visage tourné vers le soleil. Ne marchez point hors du grand chemin. Ne tendez pas
légèrement la main droite. Ne vous logez point sous un toit où nichent des hirondelles. Il
ne faut pas nourrir des oiseaux à ongles crochus. N'urinez ni sur les rognures de vos
ongles, ni sur vos cheveux coupés, et prenez garde que vous n'arrêtiez le pied sur les
unes et les autres. Détournez-vous d'un glaive pointu. Ne revenez pas sur les frontières
de votre pays après en être sorti.
| [8,18] Ἤθελε δ' αὐτῷ τὸ μὲν πῦρ μαχαίρᾳ μὴ σκαλεύειν δυναστῶν ὀργὴν καὶ οἰδοῦντα
θυμὸν μὴ κινεῖν. Τὸ δὲ ζυγὸν μὴ ὑπερβαίνειν, τουτέστι τὸ ἴσον καὶ δίκαιον μὴ ὑπερβαίνειν.
Ἐπί τε χοίνικος μὴ καθίζειν ἐν ἴσῳ τῷ φροντίδα ποιεῖσθαι καὶ τοῦ μέλλοντος· ἡ γὰρ χοῖνιξ
ἡμερήσιος τροφή. Διὰ δὲ τοῦ καρδίαν μὴ ἐσθίειν ἐδήλου μὴ τὴν ψυχὴν ἀνίαις καὶ λύπαις
κατατήκειν. Διὰ δὲ τοῦ εἰς ἀποδημίαν βαδίζοντα μὴ ἐπιστρέφεσθαι παρῄνει τοῖς
ἀπαλλαττομένοις τοῦ βίου μὴ ἐπιθυμητικῶς ἔχειν τοῦ ζῆν μηδ' ὑπὸ τῶν ἐνταῦθα ἡδονῶν
ἐπάγεσθαι. Καὶ τὰ ἄλλα πρὸς ταῦτα λοιπόν ἐστιν ἐκλαμβάνειν, ἵνα μὴ παρέλκωμεν.
| [8,18] Voici l'explication de ces expressions figurées. Ne remuez pas le feu avec
l'épée, signifie que nous ne devons pas exciter la colère et l'indignation de gens plus
puissants que nous. Ne passez point par-dessus la balance, veut dire qu'il ne faut pas
transgresser l'équité et la justice. Ne vous asseyez pas sur le boisseau, c'est-à-dire qu'on
doit prendre également soin du présent et de l'avenir, parce que le boisseau est la
mesure d'une portion de nourriture pour un jour. Ne mangez point votre cœur, signifie qu'il
ne faut pas se laisser abattre par le chagrin et l'ennui. Ne retournez point sur vos pas,
après vous être mis en voyage, est un avertissement qu'on ne doit point regretter la vie
lorsqu'on est près de mourir, ni être touché des plaisirs de ce monde. Ainsi s'expliquent
ces symboles et ceux qui les suivent, mais auxquels nous ne nous arrêterons pas plus
longtemps.
| [8,19] Παντὸς δὲ μᾶλλον ἀπηγόρευε μήτ' ἐρυθῖνον ἐσθίειν μήτε μελάνουρον, καρδίας τ'
ἀπέχεσθαι καὶ κυάμων· Ἀριστοτέλης (194 Rose) δέ φησι καὶ μήτρας καὶ τρίγλης ἐνίοτε.
Αὐτὸν δ' ἀρκεῖσθαι μέλιτι μόνῳ φασί τινες ἢ κηρίῳ ἢ ἄρτῳ, οἴνου δὲ μεθ' ἡμέραν μὴ
γεύεσθαι· ὄψῳ τε τὰ πολλὰ λαχάνοις ἑφθοῖς τε καὶ ὠμοῖς, τοῖς δὲ θαλαττίοις σπανίως.
Στολὴ δ' αὐτῷ λευκή, καθαρά, καὶ στρώματα λευκὰ ἐξ ἐρίων· τὰ γὰρ λινᾶ οὔπω εἰς
ἐκείνους ἀφῖκτο τοὺς τόπους.
| [8,19] Pythagore défendait surtout de manger du rouget et de la sèche ; défense dans
laquelle il comprenait le cœur des animaux et les fèves. Aristote y ajoute la matrice des
animaux et le poisson nommé mulet. Pour lui, comme le présument quelques uns, il ne
vivait que de miel, ou de rayons de miel, avec du pain, et ne goûtait d'aucun vin pendant
le jour. La plupart du temps il mangeait avec son pain des légumes crus ou bouillis, et
rarement des choses qui venaient de la mer. Il portait une robe blanche, qu'il avait
toujours soin de tenir fort propre, et se servait de couvertures de laine de même couleur,
l'usage de la toile n'ayant point encore été introduit dans ces endroits-là.
| |  |