[7] Ταῦτα μὲν ὡς ἀλλότρια πάντη καὶ περιττὰ, καὶ
οὐδενὸς ἴδια γενέσθαι δυνάμενα, παρατρέχειν καλὸν,
τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐπιμύσαντας· τῶν δὲ ὄντως ἡμετέρων
πρόνοιαν προσήκει ποιεῖσθαι πολλήν. Τί δὲ ὄντως
(p. 549) ἡμέτερον; Ψυχή τε, ᾗ ζῶμεν, λεπτή τις οὖσα καὶ
νοερὰ, καὶ οὐδὲν δεομένη τῶν βαρυνόντων· καὶ σῶμα,
τὸ ταύτῃ δοθὲν ὄχημα πρὸς τὸν βίον παρὰ τοῦ κτίσαντος.
Τοῦτο γὰρ ἄνθρωπος· νοῦς ἐνδεδεμένος προσφόρῳ καὶ
πρεπούσῃ σαρκί. Τοῦτο ὑπὸ τοῦ πανσόφου
τεχνίτου τῶν ὅλων ἐν τοῖς μητρῴοις ἡμῶν πλάττεται κόλποις.
Τοῦτο εἰς φῶς ἐκ τῶν σκοτεινῶν ἐκείνων θαλάμων ὁ τῶν ὠδίνων
ἄγει καιρός. Τοῦτο ἄρχειν ἐτάχθη τῶν ἐπὶ γῆς. Τούτῳ γυμνάσιον
ἀρετῆς ἡ κτίσις ὑφήπλωται. Τούτῳ κεῖται νόμος, μιμεῖσθαι
τὸν πλάστην εἰς δύναμιν, καὶ τὴν ἐν οὐρανοῖς εὐταξίαν
σκιαγραφεῖν ἐπὶ γῆς. Τοῦτο, ἐντεῦθεν καλούμενον, ἀπανίσταται.
Τοῦτο τῷ τοῦ πέμψαντος Θεοῦ
παρίσταται βήματι. Τοῦτο εὐθύνεται· τοῦτο δέχεται τὴν
τῶν ἐνταῦθα πεπολιτευμένων ἀντίδοσιν. Καὶ τὰς
ἀρετὰς δὲ ἡμέτερα κτήματα γινόμενα εὕροι τις ἂν,
ὅταν ἐξ ἐπιμελείας συνυφανθῶσι τῇ φύσει· καὶ οὔτε
ἐπὶ γῆς μοχθοῦντας ἡμᾶς ἀπολιμπάνειν ἐθέλουσιν,
ἢν μὴ πρὸς βίαν αὐτὰς ἑκόντες ἀποδιώξωμεν ταῖς
τῶν χειρόνων ἐπαγωγαῖς· ἐκεῖσέ τε ἐπειγομένων προτρέχουσι,
καὶ τοῖς ἀγγέλοις τὸν κτησάμενον
συντάττουσι, καὶ λάμπουσι δι´ αἰῶνος ὑπὸ τοῖς τοῦ
κτίσαντος ὀφθαλμοῖς. Πλοῦτος δὲ, καὶ δυναστεία,
καὶ περιφάνεια, καὶ τρυφὴ, καὶ πᾶς ὁ τοιοῦτος
ὄχλος, ὁ καθ´ ἡμέραν ἐκ τῆς ἡμετέρας ἀνοίας αὐξανόμενος,
οὔτε συμπροῆλθε πρὸς τὸν βίον ἡμῖν, οὔτε
συναπῆλθέ τισιν, ἀλλὰ τὸ τῷ δικαίῳ πάλαι ῥηθὲν ἐπὶ
παντὸς ἀνθρώπου πέπηγε καὶ κρατεῖ· Γυμνὸς
ἐξῆλθον ἐκ κοιλίας μητρός μου, γυμνὸς καὶ ἀπελεύσομαι.
| [7] Nous devons négliger et ne pas même daigner regarder tout ce qui est
absolument étranger et superflu, ce qui ne peut jamais nous devenir propre, en même
temps que nous devons nous occuper avec la plus grande attention de ce qui est
vraiment à nous. Et qu'est-ce qui est vraiment à nous ? L'âme par laquelle nous
vivons, être spirituel, intelligent, qui n'a besoin d'aucune des choses qui
l'appesantissent ; et le corps qui a été donné à l’âme par le Créateur comme un
véhicule pour cette vie. Voilà l'homme ; c'est une intelligence liée et attachée à une
chair qui a été faite pour elle. C'est-là ce que le sage Ouvrier de l'univers forme dans
le sein maternel ; c'est-là ce qui, au moment de la naissance, sort de cette retraite
ténébreuse et paraît au jour ; c'est-là ce qui est établi pour commander aux ares
terrestres : c'est à cela que les créatures sont soumises pour servir d'exercice à sa
vertu ; c'est à cela qu'est imposée la loi d'imiter son Créateur autant qu'il est en lui, et
de représenter sur la terre la vie céleste ; c'est-là ce qui sort de ce monde et qui est
appelé à un autre ; c'est-là ce qui paraît devant le tribunal du Dieu qui l'a envoyé, qui
y paraît pour rendre compte de ses actions et en recevoir le salaire. Le soin à
pratiquer les vertus nous les rend comme propres et naturelles : ce sont de fidèles
compagnes qui ne nous abandonnent pas dans cette vie laborieuse, pourvu que,
volontairement, nous ne les chassions point de force en introduisant chez nous les
vices. Elles nous servent de guide pour nous conduire à la vie éternelle ; elles mettent
au rang des anges celui qui les possède, et brillent aux yeux du Créateur pendant
toute l'éternité. Quant aux richesses, à la puissance, à la gloire, aux délices, à tout ce
faste que notre folie cherche à augmenter tous les jours, elles n'entrent pas avec nous
dans la vie, elles n'en sortent pas avec nous ; mais ce qui a été dit autrefois par un
juste, peut s'appliquer avec vérité à tous les mortels : Je suis sorti nu du sein de ma
mère, et je m'en retournerai nu (Job. 1. 21.).
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