[1,19] XIX.
1. Καὶ κατανοοῦντι τί ἀπιστότερον ἂν μᾶλλον δόξαι, ἢ εἰ ἐν
σώματι μὴ ὑπήρχομεν καί τις ἔλεγεν, ἐκ μικρᾶς τινος ῥανίδος τῆς τοῦ
ἀνθρωπείου σπέρματος δυνατὸν ὀστέα τε καὶ νεῦρα καὶ σάρκας
εἰκονοποιηθέντα, οἷα ὁρῶμεν, γενέσθαι;
2. ἔστω γὰρ νῦν ἐφ’ ὑποθέσεως λεγόμενον· εἴ τις ὑμῖν μὴ οὖσι
τοιούτοις μηδὲ τοιούτων ἔλεγε, τὸ σπέρμα τὸ ἀνθρώπειον δεικνὺς καὶ
εἰκόνα γραπτήν, ἐκ τοῦ τοιοῦδε οἷόν τε γενέσθαι διαβεβαιούμενος,
πρὶν ἰδεῖν γενόμενον ἐπιστεύσατε; οὐκ ἄν τις τολμήσειεν ἀντειπεῖν.
3. τὸν αὐτὸν οὖν τρόπον διὰ τὸ μήπω ἑωρακέναι ὑμᾶς
ἀναστάντα νεκρὸν ἀπιστία ἔχει.
4. ἀλλ’ ὃν τρόπον τὴν ἀρχὴν οὐκ ἂν ἐπιστεύσατε ἐκ τῆς μικρᾶς
ῥανίδος δυνατὸν τοιούτους γενέσθαι, καὶ ὁρᾶτε γινομένους, τὸν
αὐτὸν τρόπον λογίσασθε, ὅτι διαλυθέντα καὶ δίκην σπερμάτων εἰς
γῆν διαχυθέντα τὰ ἀνθρώπεια σώματα κατὰ καιρὸν προστάξει θεοῦ
ἀναστῆναι καὶ ἀφθαρσίαν ἐνδύσασθαι οὐκ ἀδύνατον.
5. ποίαν γὰρ ἀξίαν θεοῦ δύναμιν λέγουσιν οἱ φάσκοντες εἰς
ἐκεῖνο χωρεῖν ἕκαστον ἐξ οὗπερ ἐγένετο, καὶ παρὰ ταῦτα μηδὲν ἄλλο
δύνασθαι μηδὲ τὸν θεόν, οὐκ ἔχομεν λέγειν· ἀλλ’ ἐκεῖνο συνορῶμεν,
ὅτι οὐκ ἂν ἐπίστευσαν δυνατὸν εἶναι τοιούτους ποτὲ γενέσθαι,
ὁποίους καὶ ἑαυτοὺς καὶ τὸν σύμπαντα κόσμον καὶ ἐξ ὁποίων
γεγενημένα ὁρῶσι.
6. κρεῖττον δὲ πιστεύειν καὶ τὰ τῇ ἑαυτῶν φύσει καὶ ἀνθρώποις
ἀδύνατα, ἢ ὁμοίως τοῖς ἄλλοις ἀπιστεῖν παρειλήφαμεν, ἐπειδὴ καὶ
τὸν ἡμέτερον διδάσκαλον Ἰησοῦν Χριστὸν ἔγνωμεν εἰπόντα· Τὰ
ἀδύνατα παρὰ ἀνθρώποις δυνατὰ παρὰ θεῷ.
7. καί· Μὴ φοβεῖσθε τοὺς ἀναιροῦντας ὑμᾶς καὶ μετὰ ταῦτα μὴ
δυναμένους τι ποιῆσαι, εἶπε, φοβήθητε δὲ τὸν μετὰ τὸ ἀποθανεῖν
δυνάμενον καὶ ψυχὴν καὶ σῶμα εἰς γέενναν ἐμβαλεῖν.
8. ἡ δὲ γέεννά ἐστι τόπος, ἔνθα κολάζεσθαι μέλλουσιν οἱ ἀδίκως
βιώσαντες καὶ μὴ πιστεύοντες ταῦτα γενήσεσθαι ὅσα ὁ θεὸς διὰ τοῦ
Χριστοῦ ἐδίδαξε.
| [1,19] Certes, à y réfléchir attentivement, ne nous semblerait-il pas incroyable, si
nous n'avions pas nos corps, d'entendre quelqu'un nous dire: Vous voyez ces
chairs, ces os, ces nerfs, toute cette substance de l'homme, quelques gouttes de
liqueur séminale suffisent pour la former et la produire? Or, raisonnons dans
cette hypothèse: oubliez un instant votre humanité et votre origine, et supposez
que l'on présente à vos regards, d'un côté l'image d'un homme, et de l'autre
cette faible semence, et qu'on vous dise: Ceci peut produire cela; croiriez-vous
une pareille assertion avant de l'avoir vue réalisée? Personne n'osera dire que
oui. Eh bien! cependant, vous ne croyez pas à la résurrection des morts. Nous
n'avons pas vu de mort ressusciter, dites-vous? Et la possibilité de la
génération par des moyens aussi débiles, vous ne l'auriez pas crue d'abord;
cependant vous en voyez partout le phénomène accompli chaque jour. Conséquemment
vous devez admettre la possibilité d'une résurrection pour ces cadavres
corrompus que la dissolution a presque réduits à l'état de semence. Vous devez
croire qu'à la parole de Dieu ils pourront bien, au jour marqué, se redresser et
revêtir l'immortalité. Et, en effet, serait-ce donner une idée convenable de la
puissance divine que de dire avec certaines gens: Chaque chose retourne à
l'élément d'où elle est sortie, et Dieu même ne peut rien faire de contraire à
cette loi? Non, nous ne pouvons accorder une opinion semblable. Mais ce que nous
en concluons, c'est que ceux qui la défendent n'auraient jamais cru à la
possibilité de leur propre création, de celle du monde entier, tel qu'il est, et
avec l'origine qu'ils lui voient. Plutôt que de partager leur incrédulité,
ajoutons foi à ces mystères incompréhensibles pour notre humaine nature: c'est
le parti le plus sage, c'est la doctrine de Jésus-Christ; car ne nous a-t-il pas
dit: "Ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu." Et: "Ne craignez pas
ceux qui vous tuent, ils ne peuvent rien au-delà. Mais craignez celui qui, après
la mort, peut précipiter votre corps et votre âme dans la géhenne." Or, cette
géhenne, c'est le lieu où sont torturés ceux qui ont vécu dans l'iniquité et qui
n'ont pas cru à la réalisation des paroles que Dieu nous a fait annoncer par le Christ.
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