[13] Ἀλλά, φησί, γέννησίς τε καὶ θάνατος ἴδιον τῆς
σαρκικῆς ἐστὶ φύσεως. φημὶ κἀγώ. ἀλλὰ τὸ πρὸ τῆς γεννήσεως
καὶ τὸ μετὰ τὸν θάνατον τὴν τῆς φύσεως ἡμῶν ἐκφεύγει κοινότητα. εἰς γὰρ ἑκάτερα τῆς ἀνθρωπίνης ζωῆς
τὰ πέρατα βλέποντες, ἴσμεν καὶ ὅθεν ἀρχόμεθα καὶ εἰς
τί καταλήγομεν. ἐκ πάθους γὰρ ἀρξάμενος τοῦ εἶναι ὁ
ἄνθρωπος πάθει συναπαρτίζεται. ἐκεῖ δὲ οὔτε ἡ γέννησις ἀπὸ πάθους ἤρξατο, οὔτε ὁ θάνατος εἰς πάθος
κατέληξεν· οὔτε γὰρ τῆς γεννήσεως ἡδονὴ καθηγήσατο,
οὔτε τὸν θάνατον φθορὰ διεδέξατο. ἀπιστεῖς τῷ θαύματι; χαίρω σου τῇ ἀπιστίᾳ· ὁμολογεῖς γὰρ πάντως δι´
ὧν ὑπὲρ πίστιν ἡγῇ τὸ λεγόμενον, ὑπὲρ τὴν φύσιν εἶναι
τὰ θαύματα. αὐτὸ οὖν τοῦτο τῆς θεότητος ἔστω σοι τοῦ
φανέντος ἀπόδειξις, τὸ μὴ διὰ τῶν κατὰ φύσιν προιέναι
τὸ κήρυγμα. εἰ γὰρ ἐντὸς ἦν τῶν τῆς φύσεως ὅρων τὰ
περὶ τοῦ Χριστοῦ διηγήματα, ποῦ τὸ θεῖον; εἰ δὲ ὑπερβαίνει τὴν φύσιν ὁ λόγος, ἐν οἷς ἀπιστεῖς, ἐν τούτοις ἐστὶν
ἡ ἀπόδειξις τοῦ θεὸν εἶναι τὸν κηρυσσόμενον. ἄνθρωπος
μὲν γὰρ ἐκ συνδυασμοῦ τίκτεται καὶ μετὰ θάνατον ἐν
διαφθορᾷ γίνεται. εἰ ταῦτα περιεῖχε τὸ κήρυγμα, οὐκ
ἂν θεὸν εἶναι πάντως ᾠήθης τὸν ἐν τοῖς ἰδιώμασι τῆς
φύσεως ἡμῶν μαρτυρούμενον. ἐπεὶ δὲ γεγενῆσθαι μὲν
αὐτὸν ἀκούεις, ἐκβεβηκέναι δὲ τῆς φύσεως ἡμῶν τὴν κοινότητα τῷ τε τῆς γενέσεως τρόπῳ καὶ τῷ ἀνεπιδέκτῳ τῆς
εἰς φθορὰν ἀλλοιώσεως, καλῶς ἂν ἔχοι κατὰ τὸ ἀκόλουθον
ἐπὶ τὸ ἕτερον τῇ ἀπιστίᾳ χρήσασθαι, εἰς τὸ μὴ ἄνθρωπον
αὐτὸν ἕνα τῶν ἐν τῇ φύσει δεικνυμένων οἴεσθαι. ἀνάγκη
γὰρ πᾶσα τὸν μὴ πιστεύοντα τὸν τοιοῦτον ἄνθρωπον εἶναι
εἰς τὴν περὶ τοῦ θεὸν αὐτὸν εἶναι πίστιν ἐναχθῆναι. ὁ γὰρ
γεγεννῆσθαι αὐτὸν ἱστορήσας καὶ τὸ ἐκ παρθένου γεγεννῆσθαι συνδιηγήσατο. εἰ οὖν πιστόν ἐστι διὰ τῶν εἰρημένων τὸ γεγεννῆσθαι αὐτόν, διὰ τῶν αὐτῶν τούτων
πάντως οὐδὲ τὸ οὕτως αὐτὸν γεγεννῆσθαι ἀπίθανον. ὁ
γὰρ τὴν γέννησιν εἰπὼν καὶ τὸ ἐκ παρθενίας προσέθηκεν· καὶ ὁ τοῦ θανάτου μνησθεὶς καὶ τὴν ἀνάστασιν τῷ
θανάτῳ προσεμαρτύρησεν. εἰ οὖν ἀφ´ ὧν ἀκούεις καὶ
τεθνάναι καὶ γεγεννῆσθαι δίδως, ἐκ τῶν αὐτῶν δώσεις
πάντως καὶ τὸ ἔξω πάθους εἶναι καὶ τὴν γέννησιν αὐτοῦ
καὶ τὸν θάνατον. ἀλλὰ μὴν ταῦτα μείζω τῆς φύσεως.
οὐκοῦν οὐδὲ ἐκεῖνος πάντως ἐντὸς τῆς φύσεως ὁ ἐν τοῖς
ὑπὲρ τὴν φύσιν γεγενῆσθαι ἀποδεικνύμενος.
| [13] XIII. Mais, dit-on, la naissance et la mort caractérisent la nature charnelle.
J'en conviens. Mais les conditions qui ont précédé sa naissance et suivi sa mort
ne participent pas aux lois de notre nature. Si nous jetons les yeux, en effet,
sur les deux extrémités de la vie humaine, nous savons et d'où nous tenons notre
origine et à quelle fin nous aboutissons: c'est à une faiblesse que l'homme doit
son origine, et sa vie s'achève dans l'infirmité. Dans l'autre cas, au
contraire, la naissance n'a pas eu pour principe une faiblesse, pas plus que la
mort n'a abouti à un état d'infirmité. Et en effet la naissance n'a pas été
déterminée par la volupté, pas plus que la corruption n'a succédé à la mort.
(2) Vous restez incrédule devant ce miracle ? Je me félicite de votre
incrédulité ; car vous reconnaissez que ces miracles dépassent la nature, en
vertu des raisons qui vous font considérer notre enseignement comme dépassant la
croyance. La religion que nous prêchons ne s'appuie pas sur les lois naturelles ?
Que cela précisément vous démontre la divinité de celui qui s'est manifesté à
nous. En effet, si ce qu'on raconta du Christ rentrait dans les bornes de la
nature, où serait le divin? Mais si le récit dépasse la nature, les points qui
excitent votre incrédulité prouvent justement la divinité de celui que nous
prêchons. (3) La naissance de l'homme résulte d'un accouplement, et après la
mort il entre dans la destruction. Si ces caractères se retrouvaient dans la
doctrine que nous prêchons, vous refuseriez absolument d'admettre comme un Dieu
celui que notre témoignage placerait dans les conditions propres à notre nature.
Mais vous entendez dire, au contraire, que s'il a eu une naissance, il n'a point
participé aux conditions de notre nature, qu'il leur a échappé par le caractère
de sa naissance et par le privilège d'être soustrait au changement qui aboutit à
la corruption ; il conviendrait donc, en bonne logique, de tourner dans l'autre
sens votre incrédulité, en vous refusant à penser qu'il était un homme comme
ceux que l’on voit naître conformément à la nature.
(4) Car il faut bien, si l’on ne croit pas à son humanité dans de semblables
conditions, en arriver à croire qu'il était Dieu. En effet, celui qui nous
rapporte sa naissance raconte en même temps qu'il naquit d'une vierge. Si donc
le récit nous fait croire à sa naissance, les mêmes raisons ne nous permettent
pas non plus de clouter qu'elle ait eu lieu dans ces conditions. (5) Celui qui
parle de la naissance ajoute que sa mère était une vierge. Et celui qui fait
mention de la mort atteste avec la mort la résurrection. Si donc le récit qu'on
vous fait vous amène à accorder qu'il y a eu mort et naissance, vous accordez
forcément, en vertu du même récit, que cette naissance et cette mort sont
exemptes de tout caractère d'infirmité. — Mais ce sont là des choses qui
dépassent la nature. — Il ne rentre donc point, lui non plus, dans l'ordre de la
nature, celui dont il est démontré que la naissance a eu lieu dans des
conditions surnaturelles.
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