[12,44] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΔʹ.
ΕΤΙ ΠΕΡΙ ΤΩΝ ΟΜΟΙΩΝ ΥΠΟΔΕΙΓΜΑΤΩΝ
Τῆς παρ´ Ἑβραίοις προφητείας φασκούσης πρὸς τοὺς προεστῶτας τοῦ πλήθους·
« Ὦ ποιμένες Ἰσραήλ, μὴ βόσκουσι ποιμένες ἑαυτούς; οὐ τὰ πρόβατα βόσκουσιν
οἱ ποιμένες; ἰδοὺ τὸ γάλα κατεσθίετε καὶ τὸ παχὺ σφάζετε καὶ τὰ ἔρια
περιβάλλεσθε καὶ τὰ πρόβατά μου οὐ βόσκετε καὶ τὸ ἀπολωλὸς οὐκ ἐζητήσατε
καὶ τὸ συντετριμμένον οὐ κατεδήσατε καὶ τὸ πλανώμενον οὐκ ἐπεστρέψατε, »
ἀλλὰ καὶ τοῦ σωτηρίου λόγου φάσκοντος·
« Ὁ ποιμὴν ὁ καλὸς τὴν ψυχὴν αὐτοῦ τίθησιν ὑπὲρ τῶν προβάτων, ὁ δὲ
μισθωτὸς καὶ οὐκ ὢν ποιμήν, οὗ οὐκ ἔστιν ἴδια τὰ πρόβατα, καταλείπει αὐτά, »
ἐπάκουσον καὶ τοῦ Πλάτωνος ἐν τῷ πρώτῳ τῆς Πολιτείας ὅπως ποτὲ ταῦτα
διερμηνεύει·
« Νῦν δὲ ὁρᾷς, ὦ Θρασύμαχε, ἔτι γὰρ τὰ ἔμπροσθεν ἐπισκεψώμεθα, ὅτι τὸν ὡς
ἀληθῶς ἰατρὸν τὸ πρῶτον ὁριζόμενος τὸν ὡς ἀληθῶς ποιμένα, οὐκέτι ᾤου δεῖν
ὕστερον ἀκριβῶς φυλάξαι, ἀλλὰ πιαίνειν οἴει αὐτὸν τὰ πρόβατα, καθ´ ὅσον
ποιμήν ἐστιν, οὐ πρὸς τὸ τῶν προβάτων βέλτιστον βλέποντα, ἀλλ´ ὥσπερ
δαιτυμόνα τινὰ καὶ μέλλοντα ἑστιᾶσαι πρὸς τὴν εὐωχίαν ἢ αὖ πρὸς τὸ
ἀποδόσθαι, ὥσπερ χρηματιστήν, ἀλλ´ οὐ ποιμένα. Τῇ ποιμενικῇ δ´ οὐ δήπου
ἄλλου του μέλει ἢ ἐφ´ ᾧ τέτακται, ὅπως τούτῳ τὸ βέλτιστον ἐκποριεῖ, ἐπεὶ
τά γε αὐτῆς ὥστ´ εἶναι βελτίστην ἱκανῶς δήπου ἐκπεπόρισται, ἕως μηδὲν
ἐνδέῃ τοῦ ποιμενικὴ εἶναι. Οὕτω δὴ ᾤμην ἔγεγε νῦν δὴ ἀναγκαῖον εἶναι ἡμῖν
ὁμολογεῖν πᾶσαν ἀρχήν, καθ´ ὅσον ἀρχή, μηδενὶ ἄλλῳ τὸ βέλτιστον σκοπεῖσθαι
ἢ ἐκείνῳ τῷ ἀρχομένῳ τε καὶ θεραπευομένῳ, ἐν πολιτικῇ καὶ ἰδιωτικῇ ἀρχῇ.
Σὺ δὲ τοὺς ἄρχοντας ἐν ταῖς πόλεσι, τοὺς ὡς ἀληθῶς ἄρχοντας, ἑκόντας οἴει
ἄρχειν; »
| [12,44] CHAPITRE XLIV.
SUR D’AUTRES COMPARAISONS SEMBLABLES ENTRE ELLES.
La prophétie des Hébreux ayant dit aux princes du peuple : « O pasteurs
d'Israël, est-ce que les pasteurs ne font paître qu'eux? ne doivent-ils
pas mener les troupeaux au pâturage? et voici que vous avalez le lait,
vous égorgez tout ce qui est gras, vous vous revêtissez des toisons, et
vous ne faites plus paître mes troupeaux. Vous ne volez pas à la recherche
des brebis égarées, vous ne bandez pas leurs membres fracturés et vous ne
ramenez pas au bercail ce qui s'est fourvoyé. »
Maintenant, citons le pasteur lorsqu'il dit :
« Le bon pasteur donne son âme pour ses brebis. Le mercenaire, qui n'est
point le pasteur, à qui les brebis n'appartiennent pas, les abandonne.»
Maintenant, écoutez Platon dans le premier livre de la République, et
voyez de quelle manière il développe cette image:
« Maintenant, voyez, ô Thrasymaque (car nous devons retenir à l'examen de
ce qui a déjà été dit, lorsque vous avez d'abord défini le médecin, celui
qui soigne les malades, lorsqu'il est digne de ce nom), si vous ne
croyez pas devoir également nous dire, en parlant du pasteur, qu'il doit
donner ses soins à la garde ultérieure da troupeau. Mais, suivant vous, il
doit se borner à faire paître les brebis en tant que pasteur, sans la
préoccupation d'améliorer leur sort. Vous le transformez en un maître
d'hôtel qui ne pense qu'a la splendeur du festin pour régaler les
convives, ou en un marchand de bestiaux qui ne songe qu'à la vente. Ce
n'est plus là un pasteur. L'attribution du pasteur doit s'étendre à tout
ce pour quoi sa fonction a été instituée à savoir, à fournir à son
troupeau ce qui peut lui procurer le plus de bien-être ; c'est dans la vue
qu'il le rendit le meilleur possible que ce troupeau a été remis en ses
mains, et pour qu'il ne manquât à rien de ce qui constitue les fonctions
pastorales. Telle était l'opinion que je m'étais formée à cet égard.
Maintenant je suis forcé de vous déclarer que toute autorité, en tant
qu'elle commande, ne doit se proposer aucune amélioration pourquoi que ce
soit, en dehors de la sphère de ses subordonnés, autant dans la carrière
politique que dans la vie privée. Or, pensez-vous que; dans les
républiques, les magistrats, véritablement tels, doivent se livrer sans
réserve à l'exercice de ces charges ? »
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