[12,43] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΓʹ.
ΟΤΙ ΤΟΙΣ ΑΥΤΟΙΣ Ο ΠΛΑΤΩΝ ΟΙΣ ΚΑΙ Η ΠΑΡ´ ΕΒΡΑΙΟΙΣ ΓΡΑΦΗ ΚΕΧΡΗΤΑΙ
ΠΑΡΑΔΕΙΓΜΑΣΙ
Τῆς προφητικῆς γραφῆς λεγούσης·
« Υἱὲ ἀνθρώπου, ἰδοὺ γεγόνασί μοι ὁ οἶκος Ἰσραὴλ ἀναμεμιγμένοι πάντες
χαλκῷ καὶ κασσιτέρῳ καὶ σιδήρῳ καὶ μολίβδῳ, ἐν μέσῳ καμίνου ἀργύριον
ἀναμεμιγμένον εἰσί. Διὰ τοῦτο εἰπόν· Τάδε λέγει κύριος· Ἀνθ´ ὧν ἐγένεσθε
πάντες εἰς σύγκρασιν μίαν, διὰ τοῦτο ἐγὼ εἰσδέξομαι ὑμᾶς, καθὼς εἰσδέχεται
ἄργυρος καὶ χαλκὸς καὶ σίδηρος καὶ μόλιβδος καὶ κασσίτερος εἰς μέσον
καμίνου, τοῦ ἐκφυσῆσαι εἰς αὐτοὺς πῦρ, τοῦ χωνευθῆναι » καὶ ὁ Πλάτων
ὡσαύτως ἐπάκουσον ἅ φησιν· « Οὐκοῦν ἀκούετε λοιπὸν τοῦ μύθου. Ἐσμὲν γὰρ δὴ
πάντες οἱ ἐν τῇ πόλει ἀδελφοί, ὡς φήσομεν πρὸς αὐτοὺς μυθολογοῦντες, ἀλλ´
ὁ θεὸς πλάττων, ὅσοι μὲν ὑμῶν ἱκανοὶ ἄρχειν, χρυσὸν ἐν τῇ γενέσει
ξυνέμισγεν αὐτοῖς, διότι τιμιώτατοί εἰσιν· ὅσοι δ´ ἐπίκουροι, ἄργυρον·
σίδηρον δὲ καὶ χαλκὸν τοῖς γεωργοῖς καὶ τοῖς ἄλλοις δημιουργοῖς. Ἅτε οὖν
ξυγγενεῖς ὄντες ἅπαντες τὸ μὲν πολὺ ὁμοίους ἂν ὑμῖν αὐτοῖς γεννῷτε, ἔστι
δ´ ὅτε ἐκ χρυσοῦ γεννηθείη ἂν ἀργυροῦν καὶ ἐξ ἀργυροῦ χρυσοῦν ἔγγονον καὶ
τἄλλα πάντα ἐξ ἀλλήλων οὕτως. Τοῖς οὖν ἄρχουσι καὶ πρῶτον καὶ μάλιστα
παραγγέλλει ὁ θεὸς ὅπως μηδενὸς οὕτω φύλακες ἀγαθοὶ γένωνται μηδ´ οὕτω
σφόδρα φυλάξωσι μηδὲν ὡς τοὺς ἐγγόνους, ὅ τι αὐτοῖς τούτων ἐν ταῖς ψυχαῖς
παραμέμικται, καὶ ἐὰν σφέτερος ἔγγονος ὑπόχαλκος ἢ ὑποσίδηρος γένηται,
μηδενὶ τρόπῳ κατελεήσωσιν, ἀλλὰ τὴν τῇ φύσει προσήκουσαν τιμὴν ἀποδιδόντες
ὤσουσιν ἢ εἰς δημιουργοὺς ἢ γεωργούς, καὶ ἐὰν αὖ ἐκ τούτων ἢ ὑπόχρυσος ἢ
ὑπάργυρος φυῇ τις, τιμήσαντες ἀνάξουσι τοὺς μὲν εἰς φυλακήν, τοὺς δ´ εἰς
ἐπικουρίαν, ὡς χρης{ι}μοῦ ὄντος τότε τὴν πόλιν διαφθαρῆναι, ὅταν αὐτὴν ὁ
σιδηροῦς φύλαξ ἢ ὁ χαλκοῦς διαφυλάξῃ. Τοῦτον οὖν τὸν μῦθον ὅπως ἂν
πεισθεῖεν ἔχεις τινὰ μηχανήν; »
| [12,43] CHAPITRE XLIII.
QUE PLATON A FAIT USAQE DES MÊMES EXEMPLES QUE NOUS TROUVONS ALLÉGUÉS DANS L'ÉCRITURE DES HÉBREUX.
L'écriture prophétique ayant dit : « Fils de l'homme, voici que la maison
d'Israël m'a été faite par un amalgame d'airain, d'étain, de fer et de
plomb, qui se trouve fondu au milieu d'un fourneau à épurer l'argent.
C'est pourquoi dites : Voici ce que le Seigneur dit : En raison de ce que
vous êtes devenus tous dans un amalgame complet, je vous éprouverai comme
on éprouve l'argent, l'airain, le fer, le plomb et l'étain, au milieu d'un
fourneau, en y soufflant le feu et en les mettant en fusion. »
Ecoutez maintenant comment Platon dit les mêmes choses:
« Ecoutez donc le reste de la fable. Nous sommes tous frères en tant que
nous habitons une même cité. Cependant, dirons-nous, en continuant la
fable, Dieu, en moulant son ouvrage, a su mêler l'or dans l'engendrement
de ceux d'entre nous qui sont propres à gouverner; ce qui fait qu'ils sont
les plus honorés. Viennent ensuite les auxiliaires, auxquels il a mêlé
l'argent, le fer et l'airain et qui ont été employés pour les laboureurs et les
autres artisans. En effet, quoique étant tous unis par la communauté
d'origine, et quoique nous engendrions le plus souvent des fils qui nous
ressemblent, néanmoins il arrive que l'or soit engendré de l'argent, et
tous les autres pareillement les uns des autres. C'est donc d'abord et
principalement au magistrat que Dieu prescrit de ne se montrer diligents
conservateurs d'aucune chose plus que du mélange des races, en démêlant ce
qui constitue le meilleur amalgame des éléments des âmes ; rien ne mérite
autant de fixer leur attention. Si, parmi eux, il est né quelque sujet qui
tienne de l'airain et du fer, ils ne doivent à aucun titre se prendre de
compassion pour lui ; mais rendant à chaque nature l'honneur qui lui est
dû, ils le repousseront parmi les artisans et les laboureurs. Si, en
échange, du sein de ces derniers, sort une liguée qui participe à l’or ou
a l'argent, en lui rendant le rang qui lui appartient, ils en appelleront,
les uns à la conservation des lois, les autres à en être le soutien ; car
un oracle a déclaré, que l'Etat doit périr lorsque le fer présidera à ses
destinées ou que l'airain, sera chargé de sa garde. Connaissez-vous
quelque moyen de faire croire à cette fable ? »
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