[2,16] SECTION DEUXIÈME. SOLUTION DES PARALOGISMES.
CHAPITRE XVI.
(175b) § 1. Περὶ δὲ ἀποκρίσεως καὶ πῶς χρὴ λύειν καὶ τί, καὶ πρὸς τίνα χρῆσιν οἱ τοιοῦτοι τῶν λόγων ὠφέλιμοι, μετὰ ταῦτα λεκτέον.
§ 2. Χρήσιμοι μὲν οὖν εἰσι πρὸς μὲν φιλοσοφίαν διὰ δύο. § 3. Πρῶτον μὲν γὰρ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ γινόμενοι παρὰ τὴν λέξιν ἄμεινον ἔχειν ποιοῦσι πρὸς τὸ ποσαχῶς ἕκαστον λέγεται καὶ ποῖα ὁμοίως καὶ ποῖα ἑτέρως ἐπί τε τῶν πραγμάτων συμβαίνει καὶ ἐπὶ τῶν ὀνομάτων. § 4. Δεύτερον δὲ πρὸς τὰς καθ´ αὑτὸν ζητήσεις· ὁ γὰρ ὑφ´ ἑτέρου ῥᾳδίως παραλογιζόμενος καὶ τοῦτο μὴ διαισθανόμενος κἂν αὐτὸς ὑφ´ αὑτοῦ τοῦτο πάθοι πολλάκις. § 5. Τρίτον δὲ καὶ τὸ λοιπὸν ἔτι πρὸς δόξαν, τὸ περὶ πάντα γεγυμνάσθαι δοκεῖν καὶ μηδενὸς ἀπείρως ἔχειν· τὸ γὰρ κοινωνοῦντα λόγων ψέγειν λόγους, μηδὲν ἔχοντα διορίζειν περὶ τῆς φαυλότητος αὐτῶν, ὑποψίαν δίδωσι τοῦ δοκεῖν δυσχεραίνειν οὐ διὰ τἀληθὲς ἀλλὰ δι´ ἀπειρίαν.
§ 6. Ἀποκρινομένοις δὲ πῶς ἀπαντητέον πρὸς τοὺς τοιούτους λόγους, φανερόν, εἴπερ ὀρθῶς εἰρήκαμεν πρότερον ἐξ ὧν εἰσιν οἱ παραλογισμοί, καὶ τὰς ἐν τῷ πυνθάνεσθαι πλεονεξίας ἱκανῶς διείλομεν. § 7. Οὐ ταὐτὸ δ´ ἐστὶ λαβόντα τε τὸν λόγον ἰδεῖν καὶ λῦσαι τὴν μοχθηρίαν, καὶ ἐρωτώμενον ἀπαντᾶν δύνασθαι ταχέως· ὃ γὰρ ἴσμεν, πολλάκις μετατιθέμενον ἀγνοοῦμεν. Ἔτι δ´, ὥσπερ ἐν τοῖς ἄλλοις τὸ θᾶττον καὶ τὸ βραδύτερον ἐκ τοῦ γεγυμνάσθαι γίνεται μᾶλλον, οὕτω καὶ ἐπὶ τῶν λόγων ἔχει, ὥστε, ἂν δῆλον μὲν ἡμῖν ᾖ, ἀμελέτητοι δ´ ὦμεν, ὑστεροῦμεν τῶν καιρῶν πολλάκις. § 8. Συμβαίνει δέ ποτε καθάπερ ἐν τοῖς διαγράμμασιν· καὶ γὰρ ἐκεῖ ἀναλύσαντες ἐνίοτε συνθεῖναι πάλιν ἀδυνατοῦμεν· οὕτω καὶ ἐν τοῖς ἐλέγχοις, εἰδότες παρ´ ὃ ὁ λόγος συμβαίνει συνεῖραι, διαλῦσαι τὸν λόγον ἀποροῦμεν.
| [2,16] SECTION DEUXIÈME. SOLUTION DES PARALOGISMES.
CHAPITRE XVI.
(175b) § 1. Il faut parler maintenant de la réponse, et dire comment il faut résoudre les paralogismes, ce que c'est que résoudre, et à quoi sont utiles des raisonnements de ce genre.
§ 2. Ils sont utiles à la philosophie pour deux raisons: § 3, d'abord, comme ils ne portent le plus souvent que sur le mot, ils apprennent d'autant mieux à voir dans combien de sens chaque mot est dit, et quelles sont les ressemblances et les différences de formes, dans les choses et dans les mots. § 4. Ils sont utiles en second lieu pour les recherches personnelles; car celui qui, trompé aisément par les paralogismes d'un autre, ne s'en aperçoit pas, commettra la même erreur bien plus souvent quand il sera seul avec lui-même. § 5. Enfin, en troisième lieu, ils sont utiles même pour l'apparence, en ce qu'on paraît s'être exercé à tous les sujets et n'être étranger à aucun; car si quelqu'un qui prend part à la discussion blâme la discussion, sans pouvoir en spécifier les défauts, on est porté à soupçonner que, s'il fait des difficultés, ce n'est pas dans l'intérêt de la vérité, mais à cause de son ignorance.
§ 6. On voit sans peine comment il faut agir, quand on répond à des discussions de ce genre, si nous avons bien expliqué antérieurement d'où se tirent les paralogismes, et si nous avons montré suffisamment les ruses qu'emploient les sophistes en interrogeant. § 7. Ce n'est pas, du reste, une même chose, quand on étudie un raisonnement, d'en voir et d'en corriger le vice, et quand on est interrogé de pouvoir y répondre sur-le-champ ; car ce que nous savons, nous le méconnaissons souvent par cela seul qu'on le déplace. Et comme dans bien d'autres choses le plus ou moins de promptitude vient surtout de l'exercice, il en est de même pour les discussions, de telle sorte que si nous voyons clairement la chose, mais que nous la négligions, nous manquons souvent par cela seul les occasions. § 8. Il arrive aussi parfois ce qui arrive dans les tracés des figures : après les avoir analysées, nous ne pouvons plus les recomposer. Et de même dans les réfutations, nous savons fort bien quel est le lieu du raisonnement, et nous ne pouvons cependant le renverser.
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