HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Sophiste (dialogue complet)

Page 266

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[266] (266a) (Ξένος) Οἷον τότε μὲν κατὰ πλάτος τέμνων τὴν ποιητικὴν πᾶσαν, νῦν δὲ αὖ κατὰ μῆκος. (Θεαίτητος) Τετμήσθω. (Ξένος) Τέτταρα μὴν αὐτῆς οὕτω τὰ πάντα μέρη γίγνεται, δύο μὲν τὰ πρὸς ἡμῶν, ἀνθρώπεια, δύο δ' αὖ τὰ πρὸς θεῶν, θεῖα. (Θεαίτητος) Ναί. (Ξένος) Τὰ δέ γ' ὡς ἑτέρως αὖ διῃρημένα, μέρος μὲν ἓν ἀφ' ἑκατέρας τῆς μερίδος αὐτοποιητικόν, τὼ δ' ὑπολοίπω σχεδὸν μάλιστ' ἂν λεγοίσθην εἰδωλοποιικώ· καὶ κατὰ ταῦτα δὴ πάλιν ποιητικὴ διχῇ διαιρεῖται. (266b) (Θεαίτητος) Λέγε ὅπῃ ἑκατέρα αὖθις. (Ξένος) Ἡμεῖς μέν που καὶ τἆλλα ζῷα καὶ ἐξ ὧν τὰ πεφυκότ' ἐστίν, πῦρ καὶ ὕδωρ καὶ τὰ τούτων ἀδελφά, θεοῦ γεννήματα πάντα ἴσμεν αὐτὰ ἀπειργασμένα ἕκαστα· πῶς; (Θεαίτητος) Οὕτως. (Ξένος) Τούτων δέ γε ἑκάστων εἴδωλα ἀλλ' οὐκ αὐτὰ παρέπεται, δαιμονίᾳ καὶ ταῦτα μηχανῇ γεγονότα. (Θεαίτητος) Ποῖα; (Ξένος) Τά τε ἐν τοῖς ὕπνοις καὶ ὅσα μεθ' ἡμέραν φαντάσματα αὐτοφυῆ λέγεται, σκιὰ μὲν ὅταν ἐν τῷ πυρὶ σκότος (266c) ἐγγίγνηται, διπλοῦν δὲ ἡνίκ' ἂν φῶς οἰκεῖόν τε καὶ ἀλλότριον περὶ τὰ λαμπρὰ καὶ λεῖα εἰς ἓν συνελθὸν τῆς ἔμπροσθεν εἰωθυίας ὄψεως ἐναντίαν αἴσθησιν παρέχον εἶδος ἀπεργάζηται. (Θεαίτητος) Δύο γὰρ οὖν ἐστι ταῦτα θείας ἔργα ποιήσεως, αὐτό τε καὶ τὸ παρακολουθοῦν εἴδωλον ἑκάστῳ. (Ξένος) Τί δὲ τὴν ἡμετέραν τέχνην; ἆρ' οὐκ αὐτὴν μὲν οἰκίαν οἰκοδομικῇ φήσομεν ποιεῖν, γραφικῇ δέ τιν' ἑτέραν, οἷον ὄναρ ἀνθρώπινον ἐγρηγορόσιν ἀπειργασμένην; (266d) (Θεαίτητος) Πάνυ μὲν οὖν. (Ξένος) Οὐκοῦν καὶ τἆλλα οὕτω κατὰ δύο διττὰ ἔργα τῆς ἡμετέρας αὖ ποιητικῆς πράξεως, τὸ μὲν αὐτό, φαμέν, (αὐτουργική), τὸ δὲ εἴδωλον (εἰδωλοποιική). (Θεαίτητος) Νῦν μᾶλλον ἔμαθον, καὶ τίθημι δύο διχῇ ποιητικῆς εἴδει· θείαν μὲν καὶ ἀνθρωπίνην κατὰ θάτερον τμῆμα, κατὰ δὲ θάτερον τὸ μὲν αὐτῶν ὄν, τὸ δὲ ὁμοιωμάτων τινῶν γέννημα. (Ξένος) Τῆς τοίνυν εἰδωλουργικῆς ἀναμνησθῶμεν ὅτι τὸ μὲν εἰκαστικόν, τὸ δὲ φανταστικὸν ἔμελλεν εἶναι γένος, εἰ τὸ (266e) ψεῦδος ὄντως ὂν ψεῦδος καὶ τῶν ὄντων ἕν τι φανείη πεφυκός. (Θεαίτητος) Ἦν γὰρ οὖν. (Ξένος) Οὐκοῦν ἐφάνη τε καὶ διὰ ταῦτα δὴ καταριθμήσομεν αὐτὼ νῦν ἀναμφισβητήτως εἴδη δύο; (Θεαίτητος) Ναί. [266] (266a) L'ÉTRANGER. Cet art de faire que tu as divisé tout à l'heure dans le sens de la largeur, divise-le maintenant en longueur. THÉÉTÈTE. Soit. L'ÉTRANGER. Tu obtiendras de la sorte quatre parties en tout, deux qui nous appartiennent, les arts humains, el deux qui appartiennent aux dieux, ou les arts divins. THÉÉTÈTE. Oui. L'ÉTRANGER. La seconde division que nous avons faite dans l'autre sens, nous donne dans chacune des deux premières parties deux membres distincts; l'art de faire*les choses mêmes, et ce qu'on peut appeler l'art de faire des simulacres; c'est là la deuxième division qu'on peut introduire dans l'art de faire. (266b) THÉÉTÈTE. A quoi rapportes-tu ces deux dernières divisions ? L'ÉTRANGER. Nous, les autres animaux et les éléments dont se composent les corps, le feu, l'eau, et tous les êtres frères de ceux-là, nous savons que Dieu en est l'artisan et le père. N'est-il pas vrai? THÉÉTÈTE. Oui. L'ÉTRANGER. Or chacune de ces choses a ses simulacres qui ne sont pas elle, mais qui sont aussi l'œuvre d'un art divin. THÉÉTÈTE. Quels simulacres? L'ÉTRANGER. Ceux que nous offrent les songes, et ceux qui nous apparaissent le jour et que nous nommons fantômes naturels, comme les ombres qui se forment dans le feu, (266c) et l'image réfléchie, quand la lumière propre à un corps, rencontrant une lumière étrangère sur une surface brillante et polie, produit une image qui fait sur la vue un effet contraire à l'effet ordinaire. THÉÉTÈTE. Ainsi cela fait deux sortes d'ouvrages de l'art divin, savoir la chose même, et l'image qui l'accompagne. L'ÉTRANGER. Venons à notre art humain. Ne disons-nous pas qu'il fait une véritable maison au moyen de l'architecture, et que, par la peinture, il en fait une autre, qui est une espèce de songe de notre composition à l'usage des gens éveillés? (266d) THÉÉTÈTE. Sans doute. L'ÉTRANGER. Toutes nos oeuvres peuvent être rapportées ainsi à nos deux manières de l'être; la chose même à notre art de faire les choses, le simulacre à notre art de faire les simulacres. THÉÉTÈTE. Je commence à comprendre. J'établis dans l'art de faire deux divisions, l'une le partage en art divin et art humain, l'autre le partage en art de produire les choses et art de produire des ressemblances. L'ÉTRANGER. Or, rappelons-nous que dans l'art de faire des simulacres, nous avons dû distinguer deux espèces, l'art de copier et l'art de la fantasmagorie, si le (266e) faux est réellement le faux et doit être mis au nombre des êtres. THÉÉTÈTE. Il est vrai. L'ÉTRANGER. Nous l'avons reconnu, et par conséquent nous ne devons faire aucune difficulté de compter ces deux espèces. THÉÉTÈTE. Oui.


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Dernière mise à jour : 27/11/2008