HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Sophiste (dialogue complet)

Page 239

  Page 239

[239] (Ξένος) Οὐκοῦν τό γε εἶναι προσάπτειν πειρώμενος ἐναντία (239a) τοῖς πρόσθεν ἔλεγον; (Θεαίτητος) Φαίνῃ. (Ξένος) Τί δέ; Τοῦτο προσάπτων οὐχ ὡς ἑνὶ διελεγόμην; (Θεαίτητος) Ναί. (Ξένος) Καὶ μὴν ἄλογόν γε λέγων καὶ ἄῤῥητον καὶ ἄφθεγκτον ὥς γε πρὸς ἓν τὸν λόγον ἐποιούμην. (Θεαίτητος) Πῶς δ' οὔ; (Ξένος) Φαμὲν δέ γε δεῖν, εἴπερ ὀρθῶς τις λέξει, μήτε ὡς ἓν μήτε ὡς πολλὰ διορίζειν αὐτό, μηδὲ τὸ παράπαν αὐτὸ καλεῖν· ἑνὸς γὰρ εἴδει καὶ κατὰ ταύτην ἂν τὴν πρόσρησιν προσαγορεύοιτο. (Θεαίτητος) Παντάπασί γε. (239b) (Ξένος) Τὸν μὲν τοίνυν ἐμέ γε τί τις ἂν λέγοι; καὶ γὰρ πάλαι καὶ τὰ νῦν ἡττημένον ἂν εὕροι περὶ τὸν τοῦ μὴ ὄντος ἔλεγχον. ὥστε ἐν ἔμοιγε λέγοντι, καθάπερ εἶπον, μὴ σκοπῶμεν τὴν ὀρθολογίαν περὶ τὸ μὴ ὄν, ἀλλ' εἶα δὴ νῦν ἐν σοὶ σκεψώμεθα. (Θεαίτητος) Πῶς φῄς; (Ξένος) Ἴθι ἡμῖν εὖ καὶ γενναίως, ἅτε νέος ὤν, ὅτι μάλιστα δύνασαι συντείνας πειράθητι, μήτε οὐσίαν μήτε τὸ ἓν μήτε πλῆθος ἀριθμοῦ προστιθεὶς τῷ μὴ ὄντι, κατὰ τὸ ὀρθὸν φθέγξασθαί τι περὶ αὐτοῦ. (239c) (Θεαίτητος) Πολλὴ μεντἄν με καὶ ἄτοπος ἔχοι προθυμία τῆς ἐπιχειρήσεως, εἰ σὲ τοιαῦθ' ὁρῶν πάσχοντα αὐτὸς ἐπιχειροίην. (Ξένος) Ἀλλ' εἰ δοκεῖ, σὲ μὲν καὶ ἐμὲ χαίρειν ἐῶμεν· ἕως δ' ἄν τινι δυναμένῳ δρᾶν τοῦτο ἐντυγχάνωμεν, μέχρι τούτου λέγωμεν ὡς παντὸς μᾶλλον πανούργως εἰς ἄπορον σοφιστὴς τόπον καταδέδυκεν. (Θεαίτητος) Καὶ μάλα δὴ φαίνεται. (Ξένος) Τοιγαροῦν εἴ τινα φήσομεν αὐτὸν ἔχειν φανταστικὴν (239d) τέχνην, ῥᾳδίως ἐκ ταύτης τῆς χρείας τῶν λόγων ἀντιλαμβανόμενος ἡμῶν εἰς τοὐναντίον ἀποστρέψει τοὺς λόγους, ὅταν εἰδωλοποιὸν αὐτὸν καλῶμεν, ἀνερωτῶν τί ποτε τὸ παράπαν εἴδωλον λέγομεν. Σκοπεῖν οὖν, Θεαίτητε, χρὴ τί τις τῷ νεανίᾳ πρὸς τὸ ἐρωτώμενον ἀποκρινεῖται. (Θεαίτητος) Δῆλον ὅτι φήσομεν τά τε ἐν τοῖς ὕδασι καὶ κατόπτροις εἴδωλα, ἔτι καὶ τὰ γεγραμμένα καὶ τὰ τετυπωμένα καὶ τἆλλα ὅσα που τοιαῦτ' ἔσθ' ἕτερα. (239e) (Ξένος) φανερός, Θεαίτητε, εἶ σοφιστὴν οὐχ ἑωρακώς. (Θεαίτητος) Τί δή; (Ξένος) Δόξει σοι μύειν παντάπασιν οὐκ ἔχειν ὄμματα. (Θεαίτητος) Πῶς; (Ξένος) Τὴν ἀπόκρισιν ὅταν οὕτως αὐτῷ διδῷς ἐὰν ἐν κατόπτροις πλάσμασι λέγῃς τι, καταγελάσεταί σου τῶν λόγων, ὅταν ὡς βλέποντι λέγῃς αὐτῷ, [239] L'ÉTRANGER. Ainsi, en attribuant l'être au non-être, j'ai contredit ce que j'avais précédemment établi? THÉÉTÈTE Évidemment. L'ÉTRANGER. Mais quoi, en lui attribuant et l'être et l'unité, n'en parlais-je point? THÉÉTÈTE. Oui. L'ÉTRANGER. Donc tout en disant qu'on ne pouvait ni en raisonner, ni en parler, ni l'exprimer, j'en raisonnais comme de quelque chose d'un. THÉÉTÈTE. Il est vrai. L'ÉTRANGER. Et pourtant nous sommes convenus que pour parler avec justesse, il ne faut le désigner ni comme un, ni comme plusieurs, ni même de nommer; car nommer une chose, c'est déjà la désigner comme une. THÉÉTÈTE. Certainement. L'ÉTRANGER. S'il en est ainsi, que va-t-on dire de moi? On m'a déjà vu et on me voit encore, maintenant comme tout à l'heure, vaincu dans ce combat que je livre au non-être. Je le répète donc, ne cherchons pas dans ma manière de m'exprimer comment on doit s'y prendre pour parler du non-être avec propriété et justesse; demandons-le à toi-même. THÉÉTÈTE. Que veux-tu dire? L'ÉTRANGER. Avance avec la hardiesse de ton âge, et rassemble toutes tes forces pour trouver moyen de dire quelque chose de juste sur le non-être, sans lui attribuer ni l'être, ni l'unité, ni la pluralité. (239c) THÉÉTÈTE. Il me faudrait une audace bien grande et bien déplacée pour me charger d'une entreprise où je te vois succomber. L'ÉTRANGER. Eh bien! si tu veux, nous y renoncerons pour ton compte comme pour le mien; et, jusqu'à ce que nous rencontrions quelqu'un en état de faire cette besogne, nous dirons que le sophiste, par une manœuvre habile, s'est allé retrancher là dans une position inabordable. THÉÉTÈTE. C'est tout-à-fait mon avis. L'ÉTRANGER. Cependant si, en attendant, nous venons à dire qu'il exerce un art fantasmagorique, lui à son tour pourra facilement nous prendre par nos propres paroles, les retourner contre nous, et nous demander, puisque nous l'appelons faiseur de simulacres, ce que c'est précisément qu'un simulacre. C'est le cas, Théétète, de bien prendre garde à ce que nous répondrons à ce rude adversaire. THÉÉTÈTE. Nous lui citerons les simulacres qu'on voit dans l'eau et dans les miroirs, et puis les peintures, les moulures et toutes autres choses du même genre. L'ÉTRANGER. Il paraît, Théétète, que tu n'as jamais vu un sophiste. THÉÉTÈTE. Comment cela? L'ÉTRANGER. Tu croirais qu'il ferme les yeux ou qu'il n'a pas d'yeux du tout. THÉÉTÈTE. Quoi donc? L'ÉTRANGER. Si tu lui fais cette réponse, en lui parlant de miroirs et de figures, il rira du langage que tu lui tiens comme s'il y voyait clair;


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/11/2008