HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedon

Chapitre 59

  Chapitre 59

[59] LIX - Λέγεται τοίνυν, ἔφη, ἑταῖρε, πρῶτον μὲν εἶναι τοιαύτη γῆ αὐτὴ
ἰδεῖν, εἴ τις ἄνωθεν θεῷτο, ὥσπερ αἱ δωδεκάσκυτοι σφαῖραι, ποικίλη,
χρώμασιν διειλημμένη, ὧν καὶ τὰ ἐνθάδε εἶναι χρώματα ὥσπερ δείγματα,
οἷς δὴ οἱ γραφῆς (110c) καταχρῶνται. Ἐκεῖ δὲ πᾶσαν τὴν γῆν ἐκ τοιούτων
εἶναι, καὶ πολὺ ἔτι ἐκ λαμπροτέρων καὶ καθαρωτέρων τούτων· τὴν μὲν γὰρ
ἁλουργῆ εἶναι (καὶ) θαυμαστὴν τὸ κάλλος, τὴν δὲ χρυσοειδῆ, τὴν δὲ ὅση
λευκὴ γύψου χιόνος λευκοτέραν, καὶ ἐκ τῶν ἄλλων χρωμάτων
συγκειμένην ὡσαύτως, καὶ ἔτι πλειόνων καὶ καλλιόνων ὅσα ἡμεῖς
ἑωράκαμεν. Καὶ γὰρ αὐτὰ ταῦτα τὰ κοῖλα αὐτῆς, ὕδατός τε καὶ ἀέρος
ἔκπλεα (110d) ὄντα, χρώματός τι εἶδος παρέχεσθαι στίλβοντα ἐν τῇ τῶν
ἄλλων χρωμάτων ποικιλίᾳ, ὥστε ἕν τι αὐτῆς εἶδος συνεχὲς ποικίλον
φαντάζεσθαι. Ἐν δὲ ταύτῃ οὔσῃ τοιαύτῃ ἀνὰ λόγον τὰ φυόμενα φύεσθαι,
δένδρα τε καὶ ἄνθη καὶ τοὺς καρπούς· καὶ αὖ τὰ ὄρη ὡσαύτως καὶ τοὺς
λίθους ἔχειν ἀνὰ τὸν αὐτὸν λόγον τήν τε λειότητα καὶ τὴν διαφάνειαν καὶ τὰ
χρώματα καλλίω· ὧν καὶ τὰ ἐνθάδε λιθίδια εἶναι ταῦτα τὰ ἀγαπώμενα
μόρια, σάρδιά τε καὶ ἰάσπιδας καὶ σμαράγδους (110e) καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα·
ἐκεῖ δὲ οὐδὲν ὅτι οὐ τοιοῦτον εἶναι καὶ ἔτι τούτων καλλίω. Τὸ δαἴτιον
τούτου εἶναι ὅτι ἐκεῖνοι οἱ λίθοι εἰσὶ καθαροὶ καὶ οὐ κατεδηδεσμένοι οὐδὲ
διεφθαρμένοι ὥσπερ οἱ ἐνθάδε ὑπὸ σηπεδόνος καὶ ἅλμης ὑπὸ τῶν δεῦρο
συνερρυηκότων, καὶ λίθοις καὶ γῇ καὶ τοῖς ἄλλοις ζῴοις τε καὶ φυτοῖς
αἴσχη τε καὶ νόσους παρέχει. τὴν δὲ γῆν αὐτὴν κεκοσμῆσθαι τούτοις τε
ἅπασι καὶ ἔτι χρυσῷ τε καὶ ἀργύρῳ καὶ (111a) τοῖς ἄλλοις αὖ τοῖς τοιούτοις.
Ἐκφανῆ γὰρ αὐτὰ πεφυκέναι, ὄντα πολλὰ πλήθει καὶ μεγάλα καὶ πανταχοῦ
τῆς γῆς, ὥστε αὐτὴν ἰδεῖν εἶναι θέαμα εὐδαιμόνων θεατῶν. Ζῷα δἐπαὐτῇ
εἶναι ἄλλα τε πολλὰ καὶ ἀνθρώπους, τοὺς μὲν ἐν μεσογαίᾳ οἰκοῦντας, τοὺς
δὲ περὶ τὸν ἀέρα ὥσπερ ἡμεῖς περὶ τὴν θάλατταν, τοὺς δἐν νήσοις ἃς
περιρρεῖν τὸν ἀέρα πρὸς τῇ ἠπείρῳ οὔσας· καὶ ἑνὶ λόγῳ, ὅπερ ἡμῖν τὸ ὕδωρ
τε καὶ θάλαττά ἐστι πρὸς τὴν ἡμετέραν χρείαν, τοῦτο ἐκεῖ (111b) τὸν ἀέρα,
δὲ ἡμῖν ἀήρ, ἐκείνοις τὸν αἰθέρα. Τὰς δὲ ὥρας αὐτοῖς κρᾶσιν ἔχειν
τοιαύτην ὥστε ἐκείνους ἀνόσους εἶναι καὶ χρόνον τε ζῆν πολὺ πλείω τῶν
ἐνθάδε, καὶ ὄψει καὶ ἀκοῇ καὶ φρονήσει καὶ πᾶσι τοῖς τοιούτοις ἡμῶν
ἀφεστάναι τῇ αὐτῇ ἀποστάσει ᾗπερ ἀήρ τε ὕδατος ἀφέστηκεν καὶ αἰθὴρ
ἀέρος πρὸς καθαρότητα. Καὶ δὴ καὶ θεῶν ἄλση τε καὶ ἱερὰ αὐτοῖς εἶναι, ἐν
οἷς τῷ ὄντι οἰκητὰς θεοὺς εἶναι, καὶ φήμας τε καὶ μαντείας καὶ αἰσθήσεις
τῶν θεῶν καὶ τοιαύτας συνουσίας (111c) γίγνεσθαι αὐτοῖς πρὸς αὐτούς· καὶ
τόν γε ἥλιον καὶ σελήνην καὶ ἄστρα ὁρᾶσθαι ὑπαὐτῶν οἷα τυγχάνει ὄντα,
καὶ τὴν ἄλλην εὐδαιμονίαν τούτων ἀκόλουθον εἶναι.
[59] LIX. — Pour commencer, camarade, reprit Socrate, on dit que cette terre-là, vue d’en
haut, offre l’aspect d’un ballon à douze bandes de cuir ; elle est divisée en pièces de
couleurs variées, dont les couleurs connues chez nous, celles qu’emploient les peintres,
sont comme des échantillons. Mais, là-haut, toute la terre est diaprée de ces couleurs et
de couleurs encore bien plus éclatantes et plus pures que les nôtres : telle partie de cette
terre est pourprée et admirable de beauté, telle autre dorée, telle autre, qui est blanche,
est plus brillante que le gypse et la neige, et il en est de même des autres couleurs dont
elle est parée, et qui sont plus nombreuses et plus belles que celles que nous avons pu
voir. Et en effet ces creux mêmes de la terre, étant remplis d’eau et d’air, ont une
couleur particulière qui resplendit dans la variété des autres, en sorte que la terre se
montre sous un aspect continuellement varié. A la qualité de cette terre répond celle de
ses productions, arbres, fleurs et fruits. La même proportion s’observe dans les
montagnes, dont les roches sont plus polies, plus transparentes et plus belles de couleur.
Les petites pierres d’ici, tant prisées, les cornalines, les jaspes, les émeraudes et toutes les
autres de même nature n’en sont que des parcelles ; mais, là-bas, toutes les pierres sont
précieuses et encore plus belles. Et la cause en est que les pierres de ces régions sont
pures et ne sont pas rongées ni gâtées comme les nôtres par la putréfaction et la salure
dues aux sédiments qui sont déversés ici, et qui apportent aux pierres, au sol et aux
animaux et aux plantes la laideur et les maladies. Quant à la terre elle-même, outre tous
ces joyaux, elle est encore ornée d’or, d’argent et des autres métaux précieux. Ils sont
exposés à la vue, considérables en nombre et en dimension, et répandus partout, en sorte
que cette terre offre un spectacle fait pour des spectateurs bienheureux.
Elle porte beaucoup d’animaux et des hommes, dont les uns habitent le milieu des terres,
les autres au bord de l’air, comme nous au bord de la mer, d’autres dans des îles
entourés par l’air, près du continent. En un mot, l’air est pour eux ce que l’eau et la mer
sont ici pour notre usage, et ce que l’air est pour nous, c’est l’éther qui l’est pour eux.
Leurs saisons sont si bien tempérées qu’ils ne connaissent pas les maladies et vivent
beaucoup plus longtemps que ceux d’ici. Pour la vue, l’ouïe, la sagesse et tous les
attributs de ce genre, ils nous dépassent d’autant que l’air l’emporte en pureté sur l’eau,
et l’éther sur l’air. Ils ont aussi des bois sacrés et des temples que les dieux habitent
réellement, et des voix, des prophéties, des visions de dieux, et c’est ainsi qu’ils
communiquent avec eux. Ils voient aussi le soleil, la lune et les astres tels qu’ils sont, et le
reste de leur bonheur est en proportion de tous ces avantages.


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Dernière mise à jour : 8/06/2005