HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XI

Vers 400-449

  Vers 400-449

[11,400] νηυσὶν ἔπι γλαφυρῇσιν ἐλαυνέμεν· ἤχθετο γὰρ κῆρ.
οἰώθη δὈδυσεὺς δουρὶ κλυτός, οὐδέ τις αὐτῷ
Ἀργείων παρέμεινεν, ἐπεὶ φόβος ἔλλαβε πάντας·
ὀχθήσας δἄρα εἶπε πρὸς ὃν μεγαλήτορα θυμόν·
μοι ἐγὼ τί πάθω; μέγα μὲν κακὸν αἴ κε φέβωμαι
405 πληθὺν ταρβήσας· τὸ δὲ ῥίγιον αἴ κεν ἁλώω
μοῦνος· τοὺς δἄλλους Δαναοὺς ἐφόβησε Κρονίων.
ἀλλὰ τί μοι ταῦτα φίλος διελέξατο θυμός;
οἶδα γὰρ ὅττι κακοὶ μὲν ἀποίχονται πολέμοιο,
ὃς δέ κἀριστεύῃσι μάχῃ ἔνι τὸν δὲ μάλα χρεὼ
410 ἑστάμεναι κρατερῶς, τἔβλητ τἔβαλἄλλον.
εἷος ταῦθὥρμαινε κατὰ φρένα καὶ κατὰ θυμόν,
τόφρα δἐπὶ Τρώων στίχες ἤλυθον ἀσπιστάων,
ἔλσαν δἐν μέσσοισι, μετὰ σφίσι πῆμα τιθέντες.
ὡς δὅτε κάπριον ἀμφὶ κύνες θαλεροί ταἰζηοὶ
415 σεύωνται, δέ τεἶσι βαθείης ἐκ ξυλόχοιο
θήγων λευκὸν ὀδόντα μετὰ γναμπτῇσι γένυσσιν,
ἀμφὶ δέ τἀΐσσονται, ὑπαὶ δέ τε κόμπος ὀδόντων
γίγνεται, οἳ δὲ μένουσιν ἄφαρ δεινόν περ ἐόντα,
ὥς ῥα τότἀμφὈδυσῆα Διῒ φίλον ἐσσεύοντο
420 Τρῶες· δὲ πρῶτον μὲν ἀμύμονα Δηϊοπίτην
οὔτασεν ὦμον ὕπερθεν ἐπάλμενος ὀξέϊ δουρί,
αὐτὰρ ἔπειτα Θόωνα καὶ Ἔννομον ἐξενάριξε.
Χερσιδάμαντα δἔπειτα καθἵππων ἀΐξαντα
δουρὶ κατὰ πρότμησιν ὑπἀσπίδος ὀμφαλοέσσης
425 νύξεν· δἐν κονίῃσι πεσὼν ἕλε γαῖαν ἀγοστῷ.
τοὺς μὲν ἔασ᾽, δἄρἹππασίδην Χάροποὔτασε δουρὶ
αὐτοκασίγνητον εὐηφενέος Σώκοιο.
τῷ δἐπαλεξήσων Σῶκος κίεν ἰσόθεος φώς,
στῆ δὲ μάλἐγγὺς ἰὼν καί μιν πρὸς μῦθον ἔειπεν
430 Ὀδυσεῦ πολύαινε δόλων ἆτἠδὲ πόνοιο
σήμερον δοιοῖσιν ἐπεύξεαι Ἱππασίδῃσι
τοιώδἄνδρε κατακτείνας καὶ τεύχεἀπούρας,
κεν ἐμῷ ὑπὸ δουρὶ τυπεὶς ἀπὸ θυμὸν ὀλέσσῃς.
ὣς εἰπὼν οὔτησε κατἀσπίδα πάντοσἐΐσην.
435 διὰ μὲν ἀσπίδος ἦλθε φαεινῆς ὄβριμον ἔγχος,
καὶ διὰ θώρηκος πολυδαιδάλου ἠρήρειστο,
πάντα δἀπὸ πλευρῶν χρόα ἔργαθεν, οὐδἔτἔασε
Παλλὰς Ἀθηναίη μιχθήμεναι ἔγκασι φωτός.
γνῶ δὈδυσεὺς οἱ οὔ τι τέλος κατακαίριον ἦλθεν,
440 ἂψ δἀναχωρήσας Σῶκον πρὸς μῦθον ἔειπεν·
δείλ μάλα δή σε κιχάνεται αἰπὺς ὄλεθρος.
ἤτοι μέν ἔμἔπαυσας ἐπὶ Τρώεσσι μάχεσθαι·
σοὶ δἐγὼ ἐνθάδε φημὶ φόνον καὶ κῆρα μέλαιναν
ἤματι τῷδἔσσεσθαι, ἐμῷ δὑπὸ δουρὶ δαμέντα
445 εὖχος ἐμοὶ δώσειν, ψυχὴν δἌϊδι κλυτοπώλῳ.
, καὶ μὲν φύγαδαὖτις ὑποστρέψας ἐβεβήκει,
τῷ δὲ μεταστρεφθέντι μεταφρένῳ ἐν δόρυ πῆξεν
ὤμων μεσσηγύς, διὰ δὲ στήθεσφιν ἔλασσε,
δούπησεν δὲ πεσών· δἐπεύξατο δῖος Ὀδυσσεύς·
[11,400] de pousser vers les vaisseaux creux; car son coeur était
accablé. Il était seul, Ulysse illustre par sa lance; aucun des
Argiens ne restait près de lui; car l'épouvante les prenait tous.
Alors, gémissant, il se dit en son âme au grand coeur :
« Ah ! que vais-je souffrir? Grand est le mal, si je fuis
devant le nombre, par peur; et c'est pire encore, si je
suis pris là, tout seul : les autres Danaens, le fils de
Cronos les a mis en fuite. Mais pourquoi donc mon âme
s'arrête-t-elle à ces idées? Je sais que les lâches s'écartent
de la lutte; mais qui excelle au combat doit tenir
pied vaillamment, qu'il soit frappé ou frappe l'adversaire.»
Tandis qu'il agitait ces pensées dans son âme et dans
son coeur, les Troyens en rangs arrivaient sur lui, avec
leurs boucliers; et ils l'enveloppèrent, mettant au
milieu d'eux leur fléau. Quand, autour d'un sanglier, des
chiens et de robustes jeunes hommes s'élancent, l'animal
sort d'un hallier profond, en aiguisant ses blanches
défenses entre ses mâchoires recourbées; autour de lui
ils se pressent; on entend le claquement des défenses;
mais ils attendent le sanglier, si terrible qu'il soit; de même alors,
autour d'Ulysse aimé de Zeus, se pressaient les Troyens.
Ce fut d'abord l'irréprochable Deiopitès qu'il blessa
au sommet de l'épaule, d'un bond, avec sa lance acérée.
Ensuite il tua Thoon et Ennomos; puis, comme Chersidamas
sautait à bas de son char, d'un coup de lance au
nombril, par-dessous le bouclier renflé au centre, il le
perça. L'autre, tombé dans la poussière, racla la terre
de la main. Ulysse les laissa et blessa le fils d'Hippasos,
Charops, de sa lance — le propre frère du noble Socos —.
Pour le protéger, Socos s'avança, homme égal d'un dieu.
Il s'arrêta tout près d'Ulysse et lui dit :
« Ulysse si vanté, insatiable de ruses et de peines, aujourd'hui
ou tu triompheras des deux fils d'Hippasos,
tuant de tels guerriers et ravissant leurs armes, ou,
frappé de ma lance, tu perdras la vie. »
A ces mots, il atteignit son bouclier bien équilibré :
à travers le bouclier brillant, la lourde pique passa, et
à travers la cuirasse bien ouvrée, où elle se fixa; la peau
du flanc, elle la déchira; mais Pallas Athénè ne permit pas
qu'elle pénétrât dans les entrailles de cet homme. Ulysse sentit
que le coup n'était pas mortel, et, reculant, dit à Socos :
« Ah ! malheureux, sans aucun doute, tu touches au
gouffre de la mort ! Tu m'arrêtes dans ma lutte contre les
Troyens; mais toi, je te l'affirme, la mort et la noire
divinité t'atteindront en ce jour. Dompté par ma lance,
tu donneras à moi la gloire, et ton âme à Adès, célèbre
par ses chevaux.
Il dit, et Socos fuyait, tournant le dos. Mais, comme
il s'était tourné, dans le dos Ulysse lui planta sa lance,
entre les deux épaules, et la poussa à travers la poitrine.
Avec bruit, Socos tomba, et le divin Ulysse triompha :


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 13/03/2006