HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre V

Chapitre 18

  Chapitre 18

[5,18] Ταῦτα οὐκ εἶπε μὲν κυβερνήτης οὐκ ἐγένετο δέ, Ναυσίκλεις, ἀλλ´ ἅμα ἥλιός τε ἀνίσχε καὶ ἡμεῖς ἄγκυραν καθίεμεν. Οἱ δὲ τῆς νήσου περὶ τὸν ὅρμον οἰκοῦντες ἀπέχοντα οὐ πολὺ τῆς πόλεως καθάπερ ἐπί τι παράδοξον τὴν θέαν τὴν ἡμετέραν συνέρρεον, ἀγάμενοι μὲν ὡς ἐφαίνοντο καὶ τὸ τῆς ὁλκάδος εὐάγωγον εἰς κάλλος τε ἅμα καὶ μέγεθος αἰρόμενον ἐκπεπονημένης , Φοινίκιον τὸ φιλοτέχνημα γνωρίζειν λέγοντες, πλέον δὲ θαυμάζοντες ὡς παραλόγῳ τῇ τύχῃ χρησαμένους εὔδιόν τε καὶ ἀπήμονα πλοῦν ἐν χειμερίῳ τῇ ὥρᾳ καὶ Πλειάδων ἤδη δυομένων ἀνύσαντας. Οἱ μὲν οὖν ἄλλοι σχεδόν τι πάντες ἔτι τῶν πρυμνησίων ἀναπτομένων ἀπολιπόντες τὴν ναῦν ἐπὶ τὸ ἄστυ τὴν Ζάκυνθον ἀγοράσοντες ἀνέτρεχον, ἐγὼ δέ, τοῦ κυβερνήτου γὰρ ἀκηκοὼς ἐτύγχανον ὡς χειμαδίῳ χρήσονται τῇ νήσῳ, καταγωγὴν σκεψόμενος αὐτοῦ που περὶ τὴν ἀκτὴν ἠρχόμην, τὴν μὲν ναῦν ὡς ἀπρεπὲς οἰκητήριον διὰ τὴν ναυτικὴν τύρβην, τὴν πόλιν δὲ ὡς οὐκ ἀσφαλὲς διὰ τὴν τῶν νέων φυγὴν παραιτούμενος. Ὀλίγον οὖν ὅσον προήκων ὁρῶ πρεσβύτην ἁλιευτικὸν πρόσθεν τῶν θυρῶν αὐτοῦ καθήμενον καὶ δικτύου διερρωγότος βροχίδας ἀκεζόμενον. Πλησιάσας δὴ »Χαῖρε« εἶπον » βέλτιστε καὶ φράζε ὅποι τις ἂν τύχοι καταγωγῆς δὲ »Περὶ τὴν πλησίον ἄκραν« ἔφη »χοιράδι πέτρᾳ τῆς προτεραίας ἐνσχεθὲν διεσπάρακταιΚἀγὼ »Τοῦτο μὲν« ἔφην »οὐδὲν ἐδεόμην μαθεῖν, ὅμως δ´ οὖν χρηστῶς ἂν ποιοίης καὶ φιλανθρώπως αὐτὸς ὑποδεχόμενος ἕτερον ὑφηγούμενοςΚαὶ ὃς »Οὐκ αὐτὸς« φησίν, »οὐ γὰρ συνέπλεον· μὴ γὰρ οὕτω ποτὲ σφαλείη μηδὲ ὑπὸ γήρως πιεσθείη Τυρρηνός, ἀλλ´ ἐστὶ πταῖσμα τῶν παιδαρίων ἀπειρίᾳ τῶν ὑφάλων οὗ μὴ ἐχρῆν τὰ δίκτυα καθορμισάντωνὈψὲ δὴ οὖν συνεὶς ὡς παχύτερον ἔχει τῆς ἀκοῆς γεγωνότερον ἐμβοήσας »Χαίρειν κελεύω σοι« ἔφην »καὶ φράζειν ἡμῖν ξένοις οὖσι καταγωγήν.« »Ἀλλὰ καὶ αὐτὸς χαίροις« ἀπεκρίνατο »καὶ μένοις εἰ βούλοιο παρ´ ἡμῖν, εἰ μή τις τυγχάνοις τῶν πολυκλίνους οἴκους ἐπιζητούντων θεραπείαν εἰς πλῆθος ἐπαγομένωνἘμοῦ δὲ εἰπόντος ὡς παῖδές εἰσί μοι δύο καὶ τρίτος ἐγώ, »Χαρίεν« ἔφη »τὸ σύμμετρον, ἑνὶ γὰρ πλείους ἡμᾶς εὑρήσετε· κἀμοὶ γὰρ παῖδές εἰσιν ἔτι δύο συσσιτούμενοι, οἱ προγενέστεροι δὲ γήμαντες οἴκου ἄρχουσι, καὶ τετάρτη τροφὸς τῶν παιδίων· γὰρ μήτηρ αὐτοῖς οὐ πρὸ πολλοῦ τέθνηκεν· ὥστε, λῷστε, μὴ μέλλε μηδὲ ἀμφίβαλλε ὡς χαίροντες ὑποδεξόμεθα ἄνδρα καὶ ἐκ πρώτης ἐντεύξεως εὐγένειαν ἐμφαίνονταἜπραττον οὕτω καὶ μετ´ οὐ πολὺ σὺν τῷ Θεαγένει καὶ τῇ Χαρικλείᾳ παρόντα με ἄσμενος πρεσβύτης ὑποδέχεται καὶ μέρος τὸ ἀλεεινότερον ἀπεκλήρου τῆς οἰκήσεως· καί πως οὐκ ἀηδῶς τὴν χειμέριον ὥραν τὰ πρῶτα διηνύομεν, τὰ μὲν ἄλλα συνδιημερεύοντες χωριζόμενοι δὲ ὅτε καθεύδειν ἔδει, σὺν τῇ τροφῷ μὲν Χαρίκλεια ἐγὼ δὲ ἰδίᾳ καὶ Θεαγένης, Τυρρηνὸς δὲ σὺν τοῖς αὑτοῦ παισὶ καθ´ ἕτερον δωμάτιον ἀναπαυόμενος. τράπεζα δὲ ἡμῖν κοινὴ προὐτίθετο τὰ μὲν ἄλλα ἡμῶν παρεχόντων τοῦ Τυρρηνοῦ δὲ ὄψον ἄφθονον ἐκ θαλάττης τοὺς νέους ἑστιῶντος, τὰ μὲν καθ´ ἑαυτὸν ἁλιεύοντος τὰ δὲ καὶ ἡμῶν ἔστιν ὅτε τὴν σχολὴν διατιθεμένων καὶ συνεφαπτομένων τῆς ἄγρας, ἣν ποικίλην τε καὶ πρὸς πᾶσαν ὥραν ἁρμόδιον ἐξήσκητο· καὶ ἦν εὔβολόν τι χρῆμα καὶ πολύθηρον ὥστε καὶ οἱ πολλοὶ τὴν ἐμπειρίαν αὐτῷ τῆς τέχνης εἰς εὐμένειαν τύχης προσῆπτον. [5,18] Telles furent les paroles du pilote, et ce fut en effet ce qui eut lieu; au lever du soleil, nous jetâmes l'ancre. Et les habitants de l'île qui avaient leur demeure près du port, lequel se trouve assez proche de la ville, accoururent pour nous voir, comme à un spectacle extraordinaire, admirant, à ce que nous comprîmes, l'aisance de manoeuvre du cargo, dont la grandeur ne nuisait pas à la beauté et disant qu'ils reconnaissaient bien là l'habileté des marins phéniciens; ils s'étonnaient encore plus de la chance incroyable que nous avions eue de faire une traversée aussi tranquille et aussi facile, en pleine mauvaise saison et après le coucher des Pléiades. Presque tous les autres passagers, alors qu'on était encore en train d'amarrer le bateau, l'avaient déjà quitté pour courir traiter leurs affaires dans la ville de Zacynthe; moi, qui avais entendu le pilote dire qu'ils avaient l'intention de passer la mauvaise saison dans cette île, je me mis à chercher un logis sur le rivage même, car le bateau n'était pas un endroit que nous pouvions habiter, a cause des matelots qui l'encombraient, et je ne considérais pas non plus la ville comme sûre, étant donné que les jeunes gens étaient des fugitifs. A quelque distance, je rencontrai un vieux pêcheur assis devant sa porte en train de raccommoder les mailles d'un filet déchiré. Je m'approchai et lui dis : « Salut, mon brave; dis-moi donc où l'on peut se loger, ici. » Et lui : « Près de la pointe, tout près, il s'est pris hier dans un rocher à fleur d'eau et s'est déchiré. Alors, moi: " C n'est pas cela lui dis-je, que nous désirions savoir; mais tu serais très gentil et bien aimable si tu voulais nous recevoir toi-même ou nous conduire chez quelqu'un d'autre. » Et lui : « Non, répondit-il, je n'étais pas à bord; pas de danger que Tyrrhénos commette une pareille faute ni que la vieillesse l'accable à ce point; c'est la faute aux garçons qui ne connaissaient pas les écueils et qui ont jeté le filet où il ne fallait pas. » Comprenant, un peu tard, qu'il était dur d'oreille, je lui criai d'une voix plus forte : « Je te dis bonjour, et je te demande de nous indiquer, à nous qui ne sommes pas d'ici, où nous pouvons loger. — Bien le bonjour à toi-même, répondit-il, tu peux loger chez nous, si tu le désires, à moins que tu ne sois de ces gens qui demandent des maisons à beaucoup de chambres ou qui traînent avec eux un nombreux personnel. » Et, comme je lui disais qu'il n'y avait que mes deux enfants, et que nous n'étions que trois, moi compris : « Ce petit nombre me plaît, dit-il, vous verrez que nous ne sommes qu'un de plus; car je n'ai plus que deux enfants qui vivent avec moi; les plus âgés sont mariés et ont chacun leur maison; la quatrième personne est la nourrice des petits, car leur mère est morte il n'y a pas longtemps; aussi, mon cher Monsieur, n'hésite pas, ne doute pas que nous ne te recevions avec joie, comme un homme dont on voit bien, tout de suite, qu'il est quelqu'un de comme il faut. » J'acceptai et, quelque temps après, nous revînmes, avec Théagène et Chariclée : le vieillard nous accueillit avec joie et nous céda la partie la plus chaude de sa maison; de la sorte, nous passâmes assez agréablement la mauvaise saison, demeurant ensemble pendant la journée et nous séparant au moment de dormir, Chariclée se retirant avec la nourrice, et moi d'autre part, avec Théagène; Tyrrhénos et ses enfants reposaient dans une autre chambre. Nous mangions tous ensemble; nous fournissions tout, à l'exception du poisson, que Tyrrhénos pêchait en abondance pour régaler les jeunes gens; le plus souvent, il allait seul à la pêche, mais il nous arrivait aussi, pour occuper nos loisirs, de l'accompagner; sa pêche était variée et il l'adaptait aux diverses saisons. C'était merveilleux de voir comme il lançait les filets et prenait quantité de poissons, si bien que les gens attribuaient à la chance ce qui n'était qu'habileté dans son métier.


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Dernière mise à jour : 28/02/2007