[33] Ἐπειδὰν γὰρ παρ´ ἡμῶν τὸ τοιοῦτον ἀκούσωσιν,
ὅτι, τοῦ θνητοῦ πρὸς τὴν ζωὴν μεταβαίνοντος, ἀκόλουθον
ἦν τῆς πρώτης γενέσεως ἐπὶ τὸν θνητὸν παραγούσης βίον
ἑτέραν γένεσιν ἐξευρεθῆναι, μήτε ἀπὸ φθορᾶς ἀρχομένην,
μήτε εἰς φθορὰν καταλήγουσαν, ἀλλ´ εἰς ἀθάνατον ζωὴν
τὸν γεγεννημένον παράγουσαν, ἵν´, ὥσπερ ἐκ θνητῆς γενέσεως θνητὸν ἐξ ἀνάγκης τὸ γεγεννημένον ὑπέστη, οὕτως
ἐκ τῆς μὴ παραδεχομένης φθορὰν τὸ γεννώμενον κρεῖττον
γένηται τῆς ἐκ τοῦ θανάτου φθορᾶς· ἐπειδὰν οὖν τούτων
καὶ τῶν τοιούτων ἀκούσωσιν καὶ προδιδαχθῶσι τὸν τρόπον,
ὅτι εὐχὴ πρὸς θεὸν καὶ χάριτος οὐρανίας ἐπίκλησις καὶ
ὕδωρ καὶ πίστις ἐστὶ δι´ ὧν τὸ τῆς ἀναγεννήσεως πληροῦται μυστήριον, δυσπειθῶς ἔχουσι πρὸς τὸ φαινόμενον
βλέποντες, ὡς οὐ συμβαῖνον τῇ ἐπαγγελίᾳ τὸ σωματικῶς
ἐνεργούμενον. πῶς γάρ, φασίν, εὐχὴ καὶ δυνάμεως θείας
ἐπίκλησις ἐπὶ τοῦ ὕδατος γινομένη ζωῆς ἀρχηγὸς τοῖς
μυηθεῖσι γίνεται; πρὸς οὕς, εἴπερ μὴ λίαν ἔχοιεν ἀντιτύπως, ἁπλοῦς ἐξαρκεῖ λόγος πρὸς τὴν τοῦ δόγματος
ἀγαγεῖν συγκατάθεσιν. ἀντερωτήσωμεν γάρ, τοῦ τρόπου
τῆς κατὰ σάρκα γεννήσεως πᾶσιν ὄντος προδήλου, πῶς
ἄνθρωπος ἐκεῖνο γίνεται τὸ εἰς ἀφορμὴν τῆς συστάσεως τοῦ
ζῴου καταβαλλόμενον. ἀλλὰ μὴν οὐδεὶς ἐπ´ ἐκείνου λόγος
ἐστὶν ὁ λογισμῷ τινὶ τὸ πιθανὸν ἐφευρίσκων. τί γὰρ κοινὸν
ἔχει ὅρος ἀνθρώπου πρὸς τὴν ἐν ἐκείνῳ θεωρουμένην
ποιότητα συγκρινόμενος; ἄνθρωπος λογικόν τι χρῆμα καὶ
διανοητικόν ἐστι, νοῦ καὶ ἐπιστήμης δεκτικόν· ἐκεῖνο δὲ
ὑγρᾷ τινὶ ἐνθεωρεῖται ποιότητι, καὶ πλεῖον οὐδὲν τοῦ κατ´
αἴσθησιν ὁρωμένου καταλαμβάνει ἡ ἔννοια. ἣν τοίνυν
εἰκός ἐστιν ἀπόκρισιν ἡμῖν γενέσθαι παρὰ τῶν ἐρωτηθέντων
ὅτι πῶς ἐστὶ πιστὸν ἐξ ἐκείνου συστῆναι ἄνθρωπον,
τοῦτο καὶ περὶ τῆς διὰ τοῦ ὕδατος γινομένης ἀναγεννήσεως
ἐρωτηθέντες ἀποκρινούμεθα. ἐκεῖ τε γὰρ πρόχειρόν ἐστιν
ἑκάστῳ τῶν ἠρωτημένων εἰπεῖν ὅτι θείᾳ δυνάμει ἐκεῖνο
ἄνθρωπος γίνεται, ἧς μὴ παρούσης ἀκίνητόν ἐστιν ἐκεῖνο
καὶ ἀνενέργητον. εἰ οὖν ἐκεῖ οὐ τὸ ὑποκείμενον ποιεῖ
τὸν ἄνθρωπον, ἀλλ´ ἡ θεία δύναμις πρὸς ἀνθρώπου φύσιν
μεταποιεῖ τὸ φαινόμενον, τῆς ἐσχάτης ἂν εἴη ἀγνωμοσύνης
ἐκεῖ τοσαύτην τῷ θεῷ προσμαρτυροῦντας δύναμιν ἀτονεῖν
ἐν τῷ μέρει τούτῳ τὸ θεῖον οἴεσθαι πρὸς τὴν ἐκπλήρωσιν
τοῦ θελήματος. τί κοινόν, φασίν, ὕδατι καὶ ζωῇ; τί δὲ
κοινόν, πρὸς αὐτοὺς ἐροῦμεν, ὑγρότητι καὶ εἰκόνι θεοῦ;
ἀλλ´ οὐδὲν ἐκεῖ τὸ παράδοξον, εἰ θεοῦ βουλομένου πρὸς τὸ
τιμιώτατον ζῷον τὸ ὑγρὸν μεταβαίνει. τὸ ἴσον καὶ ἐπὶ
τούτου φαμὲν μηδὲν εἶναι θαυμαστὸν εἰ θείας δυνάμεως
παρουσία πρὸς ἀφθαρσίαν μετασκευάζει τὸ ἐν τῇ φθαρτῇ
φύσει γενόμενον.
| [33] XXXIII. Les adversaires en effet nous entendent tenir des propos de ce genre :
« Dans le passage de l'être mortel à la vie, il était logique, puisque la première
naissance conduisait à l'existence mortelle, qu'une autre naissance fût trouvée,
ne commençant pas par la corruption, et n'aboutissant pas à la corruption, mais
amenant l'être, une fois né, à une existence immortelle. De même que l'être qui
avait reçu le jour se trouvait nécessairement mortel au sortir d'une naissance
mortelle, de même cette naissance exempte de corruption a pour but de faire
triompher l'être engendré de la corruption produite par la mort. » Quand ils
entendent donc ces propos et d'autres du même genre, et qu'on commence par les
instruire de la forme du baptême, en leur disant qu'une prière à Dieu,
l'invocation de la grâce céleste, de l'eau et la foi sont les moyens par
lesquels s'accomplit le mystère de la régénération, ils restent incrédules, en
considérant les dehors, parce que suivant eux l'acte accompli sous une forme
matérielle ne s'accorde pas avec la promesse divine. Comment en effet,
disent-ils, une prière, et l'invocation de la puissance divine, que l'on fait
sur l'eau, deviennent-elles une source de vie pour les initiés ?
(2) Ces incrédules, s'ils ne font pas une résistance excessive, une simple
réponse suffit pour les amener à accepter la doctrine. Demandons-leur en effet à
notre tour, puisque le mode de la naissance charnelle est très clair pour tout
le monde, comment la semence d'où doit sortir la formation de l'être vivant
devient un homme. Mais bien certainement il n'y a sur ce point aucune théorie
qui en découvre, par quelque procédé de raisonnement, l'explication probable.
Qu'ont de commun en effet, si on les compare, la définition de l'homme, et la
qualité qui s'observe dans cette semence ? L'homme est un être doué de raison et
d'intelligence, capable de pensée et de connaissance ; cette semence nous
apparaît avec une qualité d'humidité, et la réflexion n'y conçoit rien de plus
que ce que distingue la sensation.
(3) La réponse que l'on nous ferait sans doute à cette question : Comment est-il
probable que l'homme se soit formé de cette semence? cette réponse, nous la
ferons aussi, si l'on nous interroge sur la régénération effectuée par l'eau.
Dans le premier cas, en effet, chaque personne interrogée a ces mots à la bouche
: « C'est par un effet de la puissance divine que cette semence devient un
homme; sans elle, la semence resterait inerte et inefficace. » Si donc, dans ce
cas-là, ce n'est pas la matière qui produit l'homme, si c'est la puissance
divine qui transforme en nature humaine ce que nous voyons, il serait de la
dernière démence et de la dernière injustice de reconnaître à Dieu, dans le
premier cas, une si grande puissance, et de s'imaginer, dans le second, que la
Divinité n'a plus la force d'accomplir son dessein.
(4) Qu'y a-t'-il de commun, disent-ils, entre l'eau et la vie ? Et qu'y a-t-il
de commun, leur répondrons-nous, entre cet élément humide et l'image de Dieu ?
Mais dans le cas-là, il n'y a point à s'étonner si l'élément humide se
transforme par la volonté de Dieu pour devenir l'être vivant le plus élevé en
dignité, c'en est de même dans le cas présent. Nous soutenons qu'il n'y a rien
d'extraordinaire si la présence de la puissance divine fait passer à
l'incorruptibilité l'être qui a pris naissance dans la nature corruptible.
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