[17] Ἀλλ´ οὔπω φήσει τις λελύσθαι τὴν ὑπενεχθεῖσαν
ἡμῖν ἀντίθεσιν, ἰσχυροποιεῖσθαι δὲ μᾶλλον ἐκ τῶν εἰρημένων
τὸ παρὰ τῶν ἀπίστων ἡμῖν προφερόμενον. εἰ γὰρ τοσαύτη
δύναμίς ἐστιν ἐν αὐτῷ, ὅσην ὁ λόγος ἐπέδειξεν, ὡς θανάτου
τε καθαίρεσιν καὶ ζωῆς εἴσοδον ἐπ´ αὐτῷ εἶναι, τί οὐχὶ
θελήματι μόνῳ τὸ κατὰ γνώμην ποιεῖ, ἀλλ´ ἐκ περιόδου τὴν
σωτηρίαν ἡμῶν κατεργάζεται, τικτόμενός τε καὶ τρεφόμενος,
καὶ τῇ τοῦ θανάτου πείρᾳ σώζων τὸν ἄνθρωπον, ἐξὸν μήτε
ἐν τούτοις γενέσθαι καὶ ἡμᾶς περισώσασθαι; πρὸς δὲ τὸν
τοιοῦτον λόγον ἱκανὸν μὲν ἦν πρὸς τοὺς εὐγνώμονας τοσοῦτον εἰπεῖν, ὅτι καὶ τοῖς ἰατροῖς οὐ νομοθετοῦσι τὸν τρόπον
τῆς ἐπιμελείας οἱ κάμνοντες, οὐδὲ περὶ τοῦ τῆς θεραπείας
εἴδους πρὸς τοὺς εὐεργέτας ἀμφισβητοῦσι, διὰ τί προσήψατο τοῦ πονοῦντος μέρους ὁ θεραπεύων καὶ τόδε τι πρὸς
τὴν τοῦ κακοῦ λύσιν ἐπενόησεν, ἕτερον δέον, ἀλλὰ πρὸς
τὸ πέρας ὁρῶντες τῆς εὐεργεσίας ἐν εὐχαριστίᾳ τὴν εὐποιίαν ἐδέξαντο. ἀλλ´ ἐπειδή, καθώς φησιν ἡ προφητεία,
τὸ πλῆθος τῆς χρηστότητος τοῦ θεοῦ κεκρυμμένην ἔχει
τὴν ὠφέλειαν καὶ οὔπω διὰ τοῦ παρόντος βίου τηλαυγῶς
καθορᾶται· ἦ γὰρ ἂν περιῄρητο πᾶσα τῶν ἀπίστων ἀντίρρησις, εἰ τὸ προσδοκώμενον ἐν ὀφθαλμοῖς ἦν· νυνὶ δὲ
ἀναμένει τοὺς ἐπερχομένους αἰῶνας, ὥστε ἐν αὐτοῖς ἀποκαλυφθῆναι τὰ νῦν διὰ τῆς πίστεως μόνης ὁρώμενα· ἀναγκαῖον ἂν εἴη λογισμοῖς τισὶ κατὰ τὸ ἐγχωροῦν
καὶ τῶν ἐπιζητουμένων ἐξευρεῖν τὴν λύσιν τοῖς προλαβοῦσι συμβαίνουσαν.
| [17] XVII. Mais on prétendra que l'objection qui nous avait été proposée ne se trouve
pas encore détruite, et que l'argument avancé par les incrédules reçoit au
contraire de ce qui a été dit une force nouvelle. En effet, si Dieu possède
toute la puissance que notre discours a démontrée, s'il est en son pouvoir de
détruire la mort et d'ouvrir l'accès de la vie, que n'exécute-t-il son dessein
par un acte pur de sa volonté, au lieu d'effectuer notre salut par un moyen
détourné, en venant au monde et en grandissant, et en faisant, pour sauver
l'homme, l'épreuve de la mort, quand il pourrait, sans passer par là, assurer
notre salut?
(2) En réponse à une objection de ce genre, il suffirait de faire remarquer aux
esprits sensés que les malades ne fixent pas non plus aux médecins la nature du
régime ; ils ne chicanent pas leurs bienfaiteurs sur la forme du traitement, en
demandant pourquoi celui qui les soigne se met en contact avec la partie malade
et imagine ce remède-là, pour les délivrer du mal, quand il devrait en employer
un autre ; mais ils considèrent le résultat du bienfait et reçoivent avec
reconnaissance le service rendu.
(3) En réalité, comme le dit la prophétie, l'immensité de la bonté divine nous
assiste d'une manière mystérieuse et ne se montre pas clairement encore dans la
vie présente : autrement en effet, toutes les objections des incrédules
disparaîtraient, si l'objet de notre attente était exposé aux yeux ; mais
maintenant il attend les siècles à venir, pour y découvrir ce que la foi seule
nous fait voir aujourd'hui. Dans ces conditions, il faudrait demander à quelques
raisonnements, autant que possible, une solution des questions présentes en
accord avec ce qui précède.
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