[12,4] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δʹ.
ΟΤΙ ΔΕΗΣΕΙ ΕΝ ΣΧΗΜΑΤΙ ΜΥΘΩΝ ΤΑΣ ΠΡΩΤΑΣ ΕΙΣΑΓΩΓΑΣ ΤΟΙΣ ΠΑΙΣΙ ΠΑΡΑΔΙΔΟΝΑΙ· ΑΠΟ ΤΟΥ ΔΕΥΤΕΡΟΥ ΤΗΣ ΠΟΛΙΤΕΙΑΣ
« Λόγων δὲ δισσὸν εἶδος· τὸ μὲν ἀληθές, ψεῦδος δὲ ἕτερον. Ναί. Παιδευτέον
δὲ ἐν ἀμφοτέροις, πρότερον δὲ ἐν τοῖς ψευδέσιν; Οὐ μανθάνω, ἔφη, πῶς
λέγεις. Οὐ μανθάνεις, ἦν δ´ ἐγώ, ὅτι πρῶτον τοῖς παιδίοις μῦθον λέγομεν.
Τοῦτο δέ που ὡς τὸ ὅλον εἰπεῖν ψεῦδος, ἔνι δὲ καὶ ἀληθῆ. Πρότερον δὲ
μύθοις πρὸς τὰ παιδία ἢ γυμνασίοις χρώμεθα. Ἔστι ταῦτα. »
Ταῦτα ὁ Πλάτων. Καὶ παρ´ Ἑβραίοις δὲ τὰς τῆς ἐνθέου γραφῆς ἱστορίας τοῖς
νηπίοις τὰς ψυχὰς ἁπλούστερον ὥσπερ τινὰς μύθους ἔθος ἐστὶ παραδιδόναι,
τοῖς δὲ ἐγ〈γε〉γυμνασμένοις τὴν ἕξιν τὰς τῶν λόγων βαθυτέρας καὶ δογματικὰς
θεωρίας διὰ τῆς καλουμένης δευτερώσεως καὶ σαφηνείας τῶν λανθανόντων τοὺς
πολλοὺς νοημάτων.
| [12,4] CHAPITRE IV.
QU'IL CONVIENDRA DE DONNER LES PREMIÈRES INSTRUCTIONS AUX ENFANTS, SOUS LA FORME DE FABLES.
« Il y a une double espèce de langage, le véridique et le mensonger :
« Oui.
« On doit donner des instructions dans l’un et dans l'autre, et d'abord
dans le mensonger.
« Je ne puis concevoir : répliqua-t-il, comment vous dites cela.
« Vous ne concevez pas, lui dis-je, qu'on commence à instruire les enfants
en leur racontant des fables.
« Cela est vrai, pris dans son ensemble; mais ces fables réunissent la
vérité au mensonge.
« Mais d’abord nous usons de fables envers les enfants avant de les
envoyer au gymnase.
« Cela est vrai. »
Ces paroles sont de Platon. Et chez les Hébreux, c’est un usage établi de
raconter aux enfants les histoires tirées des Saintes écritures et de leur
inculquer dans l'âme, à la manière la plus simple, des fables; tandis que
pour ceux qui ont déjà fortifié leur intelligence par l'étude, on les fait
pénétrer dans la profondeur des paroles et dans les théories du dogme, au
moyen de ce qu'on nomme le Deutérosis (second enseignement), en leur
développant le sens caché qui échappe à la conception du vulgaire.
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