[12,14] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΔʹ.
ΟΤΙ ΚΑΙ ΤΟΙΣ ΑΛΟΓΟΙΣ ΖΩΙΟΙΣ ΩΜΙΛΟΥΝ
Πάλιν Μωσέως ἀναγράψαντος ὡς ὅτι « ἦν ὁ ὄφις φρονιμώτερος πάντων τῶν
θηρίων » οἷά τε εἶπεν ὁ ὄφις τῇ γυναικὶ καὶ ἡ γυνὴ τῷ ὄφει καὶ τὰς ὁμιλίας
τοῦ ὄφεως ἐκθεμένου, ὁ Πλάτων οἷα γράφει ἐπάκουσον·
« Εἰ μὲν τοίνυν οἱ τρόφιμοι τοῦ Κρόνου, παρούσης αὐτοῖς οὕτω πολλῆς σχολῆς
καὶ δυνάμεως πρὸς τὸ μὴ μόνον ἀνθρώποις, ἀλλὰ καὶ θηρίοις διὰ λόγων
δύνασθαι ξυγγίνεσθαι, κατεχρῶντο τούτοις σύμπασιν ἐπὶ φιλοσοφίαν, μετά τε
θηρίων καὶ μετ´ ἀλλήλων ὁμιλοῦντες καὶ πυνθανόμενοι παρὰ πάσης φύσεως εἴ
τινά τις ἰδίαν δύναμιν ἔχουσα ᾔσθητό τι διάφορον τῶν ἄλλων εἰς ξυναγυρμὸν
φρονήσεως, εὔκριτον ὅτι τῶν νῦν οἱ τότε μυρίως πρὸς εὐδαιμονίαν διέφερον.
Εἰ δ´ ἐμπιπλάμενοι σίτων ἄδην καὶ πότων διελέγοντο πρὸς ἀλλήλους καὶ τὰ
θηρία μύθους, οἷοι δὴ καὶ τὰ νῦν περὶ αὐτῶν λέγονται, καὶ τοῦθ´, οὕτως γε
κατ´ ἐμὴν δόξαν ἀποφήνασθαι, καὶ μάλα εὔκριτον. Ὅμως δ´ οὖν ταῦτα μὲν
ἀφῶμεν, ἕως ἂν ἡμῖν μηνυτής τις ἱκανὸς φανῇ, ποτέρως οἱ τότε τὰς ἐπιθυμίας
εἶχον περί τε ἐπιστημῶν καὶ τῆς τῶν λόγων χρείας. »
| [12,14] CHAPITRE XIV.
QUE LES HOMMES ÉTAIENT EN SOCIÉTÉ AVEC LES ANIMAUX RAISONNABLES.
Moïse, continuant à décrire le paradis, dit que le serpent était la plus
intelligente de toutes les bêtes ; puis il rapporte ce que le serpent dit
à la femme, ce que la femme lui répondit, et les conversations de l'homme
et de la femme avec le serpent. Entendez parler Platon:
« Si donc les nourrissons de Saturne, en possession d'un loisir non
interrompu et de facultés telles, que non seulement ils pouvaient entrer
en conversation entre eux, mais même avec les bêtes ; si, dis-je ils
eussent appliqué tous leurs moyens à la philosophie, s'entretenant avec
les bêtes et entre eux, interrogeant toute la nature, pour découvrir si,
par une prérogative toute spéciale, elle avait le sentiment de la
différence qui pouvait subsister entre elle et les autres, quant a
l'accumulation des connaissances, il est bien décidé que les hommes
d'alors auraient eu infiniment plus de bonheur que les hommes actuels.
Mais si, gorgés d'aliments et de boissons jusqu'à satiété, ils ne
conversaient entre eux ou avec les bêtes, que pour se raconter des fables
de l'espèce de celles qu'on nous rapporte d'eux; je sais bien, quant à
moi, l'opinion qu'on doit en avoir, qui est ainsi parfaitement tranchée,
si, du moins, je puis exprimer la mienne, toutefois, n'abordons pas
cette question jusqu'à ce qu'un révélateur, en état de le faire, vienne
nous apprendre si les hommes d'alors étaient avides de science et du bon
usage de la parole. »
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