HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre XII

Chapitre 13

  Chapitre 13

[12,13] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΓʹ. ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΠΡΩΤΟΥ ΤΩΝ ΑΝΘΡΩΠΩΝ ΒΙΟΥ Μωσέως τὸν πρῶτον τῶν γηγενῶν βίον ὑπογράψαντος ἐν παραδείσῳ θεοῦ γεγονέναι θεόν τε αὐτῶν ἡγεῖσθαι ἐν ἀχρημάτῳ καὶ ἀκτήμονι διαγωγῇ ἄσπαρτά τε αὐτοῖς καὶ ἀνήροτα πάντα φύεσθαι γυμνούς τε εἶναι τῆς μετὰ ταῦτα περιβολῆς, ἐπάκουσον τοῦ φιλοσόφου μονονουχὶ αὐτὰ δὴ ταῦτα Ἑλληνικῇ τῇ φωνῇ διερμηνεύοντος. Λέγει δ´ οὖν· « Θεὸς ἔνεμεν αὐτοὺς αὐτὸς ἐπιστατῶν, καθάπερ νῦν ἄνθρωποι, ζῷον ἕτερον θειότερον, ἄλλα γένη φαυλότερα αὐτῶν νομεύουσι. Νέμοντος δ´ ἐκείνου πολιτεῖαί τε οὐκ ἦσαν οὐδὲ κτήσεις γυναικῶν καὶ παίδων (ἐκ γῆς γὰρ ἀνεβιώσκοντο πάντες, οὐδὲν μεμνημένοι τῶν πρόσθεν), ἀλλὰ τὰ μὲν τοιαῦτα ἀπῆν πάντα, καρποὺς δὲ ἀφθόνους εἶχον ἀπό τε δένδρων καὶ πολλῆς ὕλης, οὐχ ὑπὸ γεωργίας φυομένους, ἀλλ´ αὐτομάτης ἀναδιδούσης τῆς γῆς. Γυμνοὶ δὲ καὶ ἄστρωτοι θυραυλοῦντες τὰ πολλὰ ἐνέμοντο. Τὸ γὰρ τῶν ὡρῶν αὐτοῖς ἄλυπον ἐκέκρατο, μαλακὰς δὲ εὐνὰς εἶχον, ἀναφυομένης ἐκ γῆς πόας ἀφθόνου. Τὸν δὴ βίον, Σώκρατες, ἀκούεις μὲν τὸν τῶν ἐπὶ Κρόνου· τόνδε δ´, ὡς λόγος ἐπὶ Διὸς εἶναι, τὸν νῦν, παρὼν αὐτὸς ᾔσθησαι. » [12,13] CHAPITRE XIII. DE LA PREMIÈRE MANIÈRE DE VIVRE DES HOMMES. Moïse, ayant décrit la manière de vivre des humains créés de la terre, nous dit qu'ils habitaient le paradis de Dieu, qu'ils étaient sous sa conduite spéciale, sans usage de richesses ni de possession : la terre n'ayant pas besoin d'être ensemencée ni labourée, pour produire tout (ce qui leur était nécessaire) : ils étaient nus ; ce n'est que plus tard que les vêtements furent mis en pratique. Ecoutez maintenant le philosophe, et vous verrez s'il ne traduit pas en langue grecque, et presque de la même manière, ce que vous venez de lire. Il dit donc : « Dieu était leur pasteur, les dirigeant lui-même ; tels que maintenant, l'homme étant un animal plus rapproché de la divinité, fait à l'égard des autres races d'animaux inférieurs à lui, lorsqu'il les mène à la pâture. Tant que le Dieu fut leur pasteur, il n'y eut pas de sociétés politiques, on ne connut pas la possession des femmes et des enfants; car tous ils renaissaient de la terre, sans conserver aucune mémoire des temps antérieurs. Toutes ces choses donc leur étaient inconnues : mais ils cueillaient des fruits en abondance des arbres et de beaucoup d'autres végétaux : la terre, sans le secours de la culture, produisait tout d'elle-même. Sans vêtements et sans lit, ils couchaient dehors, passant la plus grande partie de leur vie à la garde des bestiaux. La température des diverses saisons n'avait, en effet, aucune transition qui leur fût pénible, et leur couchette était douce, sur l'épais gazon dont la terre était couverte. O Socrate ! vous entendez quelle était la vie des hommes sous Saturne. Quant à celle actuelle, qu'on dit être sous Jupiter, vous savez, par votre propre expérience, ce qu'elle est. »


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Dernière mise à jour : 25/09/2008