[1,87] LXXXVII. 1. Ἀνίσταται δὴ ἐκ τούτου μείζων τῆς προτέρας ἔρις ἑκατέρου τὸ πλέον
ἔχειν ἀφανῶς δικαιουμένου, τὸ δὲ μὴ μεῖον ἀναφανδὸν ἀπὸ δικαιώσεως τοιᾶςδε
ἐπισυνάπτοντος. Εἰρημένον γὰρ ἦν αὐτοῖς ὑπὸ τοῦ μητροπάτορος, ὅτῳ ἂν
προτέρῳ κρείττους ὄρνιθες ἐπισημήνωσι, τοῦτον ἄρχειν τῆς ἀποικίας. γένους δὲ
ὀρνίθων ἑνὸς ἀμφοῖν ὀφθέντος ὁ μὲν τῷ πρότερος, ὁ δὲ τῷ πλείους ἰδεῖν
ἐκρατύνετο. Συνελάμβανε δὲ αὐτοῖς τῆς φιλονεικίας καὶ τὸ ἄλλο πλῆθος ἦρξέ τε
πολέμου δίχα τῶν ἡγεμόνων ὁπλισθέν, καὶ γίνεται μάχη καρτερὰ καὶ φόνος ἐξ
ἀμφοῖν πολύς.
2. Ἐν ταύτῃ φασί τινες τῇ μάχῃ τὸν Φαιστύλον, ὃς ἐξεθρέψατο τοὺς νεανίσκους,
διαλῦσαι τὴν ἔριν τῶν ἀδελφῶν βουλόμενον, ὡς οὐδὲν οἷός τ´ ἦν ἀνύσαι, εἰς
μέσους ὤσασθαι τοὺς μαχομένους ἄνοπλον θανάτου τοῦ ταχίστου τυχεῖν
προθυμούμενον, ὅπερ καὶ ἐγένετο. Τινὲς δὲ καὶ τὸν λέοντα τὸν λίθινον, ὃς ἔκειτο
τῆς ἀγορᾶς τῆς τῶν Ῥωμαίων ἐν τῷ κρατίστῳ χωρίῳ παρὰ τοῖς ἐμβόλοις, ἐπὶ τῷ
σώματι τοῦ Φαιστύλου τεθῆναί φασιν, ἔνθα ἔπεσεν ὑπὸ τῶν εὑρόντων
ταφέντος.
3. Ἀποθανόντος δ´ ἐν τῇ μάχῃ Ῥώμου νίκην οἰκτίστην ὁ Ῥωμύλος ἀπό τε τοῦ
ἀδελφοῦ καὶ πολιτικῆς ἀλληλοκτονίας ἀνελόμενος τὸν μὲν Ῥῶμον ἐν τῇ
Ῥεμορίᾳ θάπτει, ἐπειδὴ καὶ ζῶν τοῦ χωρίου τῆς κτίσεως περιείχετο, αὐτὸς δὲ ὑπὸ
λύπης τε καὶ μετανοίας τῶν πεπραγμένων παρεὶς ἑαυτὸν εἰς ἀπόγνωσιν τοῦ
βίου τρέπεται. Τῆς δὲ Λαυρεντίας, ἣ νεογνοὺς παραλαβοῦσα ἐξεθρέψατο καὶ
μητρὸς οὐχ ἧττον ἠσπάζετο, δεομένης καὶ παρηγορούσης, ταύτῃ πειθόμενος
ἀνίσταται· συναγαγὼν δὲ τοὺς Λατίνους, ὅσοι μὴ κατὰ τὴν μάχην διεφθάρησαν,
ὀλίγῳ πλείους ὄντας τρισχιλίων ἐκ πάνυ πολλοῦ κατ´ ἀρχὰς γενομένου
πλήθους, ὅτε τὴν ἀποικίαν ἔστελλε, πολίζει τὸ Παλλάντιον.
4. Ὁ μὲν οὖν πιθανώτατος τῶν λόγων περὶ τῆς Ῥώμου τελευτῆς οὗτος εἶναί μοι
δοκεῖ. λεγέσθω δ´ ὅμως καὶ εἴ τις ἑτέρως ἔχων παραδέδοται. φασὶ δή τινες
συγχωρήσαντ´ αὐτὸν τῷ Ῥωμύλῳ τὴν ἡγεμονίαν, ἀχθόμενον δὲ καὶ δι´ ὀργῆς
ἔχοντα τὴν ἀπάτην, ἐπειδὴ κατεσκευάσθη τὸ τεῖχος φλαῦρον ἀποδεῖξαι τὸ ἔρυμα
βουλόμενον, Ἀλλὰ τοῦτό γ´, εἰπεῖν, οὐ χαλεπῶς ἄν τις ὑμῖν ὑπερβαίη πολέμιος,
ὥσπερ ἐγώ· καὶ αὐτίκα ὑπεραλέσθαι· Κελέριον δέ τινα τῶν ἐπιβεβηκότων τοῦ
τείχους, ὃς ἦν ἐπιστάτης τῶν ἔργων, Ἀλλὰ τοῦτόν γε τὸν πολέμιον οὐ χαλεπῶς
ἄν τις ἡμῶν ἀμύναιτο, εἰπόντα, πλῆξαι τῷ σκαφείῳ κατὰ τῆς κεφαλῆς καὶ
αὐτίκα ἀποκτεῖναι· τὸ μὲν δὴ τέλος τῆς στάσεως τῶν ἀδελφῶν τοιοῦτο λέγεται
γενέσθαι.
| [1,87] LXXXVII. 1. Sur quoi un différend plus grand que le précédent surgit entre eux,
chacun, tout en essayant secrètement d'obtenir l'avantage, était en apparence
disposé à accepter l'égalité, pour la raison suivante. Leur grand-père, comme je
l’ai dit, avait dit que celui à qui les oiseaux de bon augure apparaîtraient la
première fois devrait commander la colonie; mais, comme ils avaient vu tous les
deux la même espèce d'oiseaux, l’un avait eu l'avantage de les voir le premier
et l'autre d’en voir un plus grand nombre. Le reste du peuple épousa également
leur querelle, et s'armant sans ordre de leurs chefs, commença à se battre; et un
combat violent s'ensuivit où beaucoup furent massacrés des les deux camps.
2. Au cours de cette bataille, comme le racontent certains, Faustulus, qui avait
élevé les jeunes gens, souhaitant mettre un terme aux différends entre les frères
et ne pouvant y arriver, se jeta sans armes au milieu des combattants, cherchant
la mort la plus prompte, ce qui lui arriva. Certains disent également que le lion de
pierre qui se trouvait dans la partie principale du forum près des rostres fut érigé
au-dessus du corps de Faustulus, qui fut enterré par ceux qui le trouvèrent dans
l'endroit où il était tombé.
3. Remus fut massacré dans cette bataille, Romulus, qui avait gagné la victoire la
plus noire à cause de la mort de son frère et du massacre mutuel des citoyens,
enterra Remus à Remoria, puisque de son vivant il s'était attaché à cet endroit
comme emplacement pour la nouvelle ville. Quant à lui, dans sa peine et son
remord pour ce qui s'était produit, il devint déprimé et perdit tout désir de vivre.
Mais comme Laurentia, qui avait recueilli les bébés à leur naissance, les avait
élevés et les avait aimés non moins qu'une mère, le suppliait et le réconfortait, il
l’écouta et se reprit. Réunissant les latins qui n'avaient pas été massacrés lors
de la bataille (ils étaient encore un peu plus de trois mille sur la multitude très
grande du début, quand il emmenait la colonie), il construisit une ville sur le
Palatin.
4. L'exposé que je viens de donner me semble le plus probable des récits au
sujet de la mort de Remus. Cependant, il en existe une autre version que celle-ci,
laissez-moi également la raconter. Certains, en effet, disent que Remus avait
laissé le commandement à Romulus, non sans ressentiment et colère à cause de
la tromperie, mais après que le mur eut été construit, souhaitant démontrer la
faiblesse de la fortification, il dit, " Ce mur, un de tes ennemis pourrait facilement
le franchir comme je le fais, " et immédiatement il sauta au-dessus. Sur quoi
Celer, un des hommes qui se tenaient sur le mur et qui dirigeait le travail, dit, " Eh
bien, cet ennemi, un de nous pourrait facilement le punir," et le frappant sur la
tête avec une pioche, il le tua sur le coup. Tel fut le résultat, dit-on, de la querelle
entre les frères.
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