[1,86] LXXXVI. 1. Χρόνου δέ τινος ἐν τούτῳ διαγενομένου, ἐπειδὴ οὐδὲν ἐμειοῦτο τὸ τῆς
στάσεως, δόξαν ἀμφοῖν τῷ μητροπάτορι ἐπιτρέψαι παρῆσαν εἰς τὴν Ἄλβαν. Ὁ δὲ
αὐτοῖς ταῦτα ὑποτίθεται· θεοὺς ποιήσασθαι δικαστάς, ὁποτέρου χρὴ τὴν
ἀποικίαν λέγεσθαι καὶ τὴν ἡγεμονίαν εἶναι. ταξάμενος δὲ αὐτοῖς ἡμέραν
ἐκέλευσεν ἐξ ἑωθινοῦ καθέζεσθαι χωρὶς ἀλλήλων, ἐν αἷς ἑκάτεροι ἀξιοῦσιν
ἕδραις· προθύσαντας δὲ τοῖς θεοῖς ἱερὰ τὰ νομιζόμενα φυλάττειν οἰωνοὺς
αἰσίους· ὁποτέρῳ δ´ ἂν οἱ ὄρνιθες προτέρῳ κρείττους γένωνται, τοῦτον ἄρχειν
τῆς ἀποικίας.
2. Ἀπῄεσαν οἱ νεανίσκοι ταῦτ´ ἐπαινέσαντες καὶ κατὰ τὰ συγκείμενα παρῆσαν
ἐν τῇ κυρίᾳ τῆς πράξεως ἡμέρᾳ. Ἦν δὲ Ῥωμύλῳ μὲν οἰωνιστήριον, ἔνθα ἠξίου
τὴν ἀποικίαν ἱδρῦσαι, τὸ Παλλάντιον, Ῥώμῳ δ´ ὁ προσεχὴς ἐκείνῳ λόφος
Αὐεντῖνος καλούμενος, ὡς δέ τινες ἱστοροῦσιν ἡ Ῥεμορία· φυλακή τε ἀμφοῖν
παρῆν οὐκ ἐπιτρέψουσα ὅ τι μὴ φανείη λέξειν.
3. Ὡς δὲ τὰς προσηκούσας ἕδρας ἔλαβον ὀλίγον ἐπισχὼν χρόνον ὁ Ῥωμύλος ὑπὸ
σπουδῆς τε καὶ τοῦ πρὸς τὸν ἀδελφὸν φθόνου, ὡς δὲ καὶ ὁ φθόνος ἴσως δὲ καὶ ὁ
θεὸς οὕτως ἐνῆγε, πρὶν ἢ καὶ ὁτιοῦν σημεῖον θεάσασθαι πέμψας ὡς τὸν ἀδελφὸν
ἀγγέλους ἥκειν ἠξίου διαταχέων, ὡς πρότερος ἰδὼν οἰωνοὺς αἰσίους. Ἐν ᾧ δὲ οἱ
πεμφθέντες ὑπ´ αὐτοῦ δι´ αἰσχύνης ἔχοντες τὴν ἀπάτην οὐ σπουδῇ ἐχώρουν, τῷ
Ῥώμῳ γῦπες ἐπισημαίνουσιν ἓξ ἀπὸ τῶν δεξιῶν πετόμενοι. Καὶ ὁ μὲν ἰδὼν τοὺς
ὄρνιθας περιχαρὴς ἐγένετο, μετ´ οὐ πολὺ δὲ οἱ παρὰ τοῦ Ῥωμύλου πεμφθέντες
ἀναστήσαντες αὐτὸν ἄγουσιν ἐπὶ τὸ Παλλάντιον.
4. Ἐπεὶ δὲ ἐν τῷ αὐτῷ ἐγένοντο ἤρετο μὲν τὸν Ῥωμύλον ὁ Ῥῶμος, οὕς τινας
οἰωνοὺς ἴδοι πρότερος, ὁ δὲ ἐν ἀπόρῳ γίνεται ὅ τι ἀποκρίναιτο. Ἐν δὲ τούτῳ
δώδεκα γῦπες αἴσιοι πετόμενοι ὤφθησαν, οὓς ἰδὼν θαρρεῖ τε καὶ τῷ Ῥώμῳ δείξας
λέγει, Τί γὰρ ἀξιοῖς τὰ πάλαι γενόμενα μαθεῖν; τούςδε γὰρ δή που τοὺς οἰωνοὺς
αὐτὸς ὁρᾷς. Ὁ δὲ ἀγανακτεῖ τε καὶ δεινὰ ποιεῖται, ὡς διηρτημένος ὑπ´ αὐτοῦ, τῆς
τε ἀποικίας οὐ μεθήσεσθαι αὐτῷ φησιν.
| [1,86] LXXXVI. 1. En attendant, quelques heures s'étant écoulées et leur discorde ne
diminuant absolument pas, les deux acceptèrent de s’en référer à leur grand-
père et dans ce but ils se rendirent à Albe. Il leur conseilla de laisser aux dieux le
soin de décider lequel d'eux donnerait son nom à la colonie et en serait le chef. Et
après avoir fixé pour eux un jour, il leur demanda de se placer tôt le matin à
distance l’un des l’autre, dans un endroit que chacun d'eux considérerait
comme approprié, et après avoir d'abord offert aux dieux les sacrifices habituels,
d’attendre les oiseaux propices; et il leur dit que celui à qui les oiseaux les plus
favorables apparaîtraient, celui-là commanderait la colonie.
2. Les jeunes gens approuvèrent l’idée, s’en allèrent et selon leur accord
revinrent le jour désigné pour l’épreuve. Romulus choisit pour endroit le Palatin,
où il se proposait s’établir la colonie, et Remus l’Aventin qui jouxtait celui-ci,
ou, selon d'autres, Remoria; et des gardes les occupèrent les deux collines, pour
les empêcher de rapporter des choses autres que celles qui leur seraient
apparues.
3. Quand ils eurent pris leurs places respectives, Romulus, après une court
moment, à cause de son ardeur et de jalousie envers son frère, - mais
probablement c’est le ciel qui le poussait – sans avoir vu absolument aucun
présage, envoya des messagers à son frère lui demandant de venir
immédiatement, comme s’il avait été le premier à voir des oiseaux propices.
Mais tandis que les personnes qu'il avait envoyées s’avançaient sans trop se
hâter, ayant honte de la tromperie, six vautours apparurent à Remus, venant de
la droite; et, voyant les oiseaux, il fut rempli de joie. Et peu après les hommes
envoyés par Romulus le prirent et l’amenèrent au Palatin.
4. Quand ils furent ensemble, Remus demanda à Romulus quels oiseaux il avait
été le premier à voir, et Romulus ne sut que répondre. Mais alors on vit douze
vautours propices; et voyant ces derniers il reprit courage, et les montrant à
Remus, il dit: "Pourquoi exiges-tu de savoir ce qui s'est produit il y a longtemps?
Tu vois toi-même les oiseaux." Mais Remus fut indigné et se plaignit amèrement
d’avoir été trompé par son frère; et il refusa de lui abandonner la colonie.
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