[1,88] LXXXVIII. 1. Ἐπεὶ δὲ οὐδὲν ἔτι ἦν ἐμποδῶν τῷ κτίσματι προειπὼν ὁ Ῥωμύλος
ἡμέραν, ἐν ᾗ τοὺς θεοὺς ἀρεσάμενος ἔμελλε τὴν ἀρχὴν τῶν ἔργων ποιήσασθαι,
παρασκευασάμενός τε ὅσα εἰς θυσίας καὶ ὑποδοχὰς τοῦ λεὼ χρησίμως ἕξειν
ἔμελλεν, ὡς ἧκεν ὁ συγκείμενος χρόνος αὐτός τε προθύσας τοῖς θεοῖς καὶ τοὺς
ἄλλους κελεύσας κατὰ δύναμιν τὸ αὐτὸ δρᾶν ὄρνιθας μὲν πρῶτον αἰσίους
λαμβάνει· μετὰ δὲ τοῦτο πυρκαϊὰς πρὸ τῶν σκηνῶν γενέσθαι κελεύσας ἐξάγει
τὸν λεὼν τὰς φλόγας ὑπερθρώσκοντα τῆς ὁσιώσεως τῶν μιασμάτων ἕνεκα.
2. Ἐπεὶ δὲ πᾶν, ὅσον ἦν ἐκ λογισμοῦ θεοῖς φίλον, ᾤετο πεπρᾶχθαι καλέσας
ἅπαντας εἰς τὸν ἀποδειχθέντα τόπον περιγράφει τετράγωνον σχῆμα τῷ λόφῳ,
βοὸς ἄρρενος ἅμα θηλείᾳ ζευχθέντος ὑπ´ ἄροτρον ἑλκύσας αὔλακα διηνεκῆ τὴν
μέλλουσαν ὑποδέξεσθαι τὸ τεῖχος· ἐξ οὗ Ῥωμαίοις τὸ ἔθος τοῦτο τῆς
περιαρόσεως τῶν χωρίων ἐν οἰκισμοῖς πόλεων παραμένει. ἐργασάμενος δὲ ταῦτα
καὶ τῶν βοῶν ἑκατέρους ἱερεύσας ἄλλων τε πολλῶν θυμάτων καταρξάμενος
ἐφίστησι τοῖς ἔργοις τὸν λεών.
3. Ταύτην ἔτι καὶ εἰς ἐμὲ τὴν ἡμέραν Ῥωμαίων ἡ πόλις ἑορτῶν οὐδεμιᾶς ἥττονα
τιθεμένη καθ´ ἕκαστον ἔτος ἄγει, καλοῦσι δὲ Παρίλια. Θύουσι δ´ ἐν αὐτῇ περὶ
γονῆς τετραπόδων οἱ γεωργοὶ καὶ νομεῖς θυσίαν χαριστήριον ἔαρος ἀρχομένου.
Πότερον δὲ παλαίτερον ἔτι τὴν ἡμέραν ταύτην ἐν εὐπαθείαις διάγοντες
ἐπιτηδειοτάτην οἰκισμῷ πόλεως ἐνόμισαν, ἢ τοῦ κτίσματος ἄρξασαν ἱερὰν
ἐποιήσαντο καὶ θεοὺς ἐν αὐτῇ τοὺς ποιμέσι φίλους γεραίρειν ᾤοντο δεῖν οὐκ ἔχω
βεβαίως εἰπεῖν.
| [1,88] LXXXVIII. 1. Comme il ne restait aucun obstacle à la fondation de la ville,
Romulus fixa le jour où il projetait de commencer le travail, après avoir d'abord
invoqué les dieux. Et après avoir préparé tout qui était exigé pour les sacrifices et
pour le divertissement du peuple, quand le moment fixé arriva, il offrit lui-même
d'abord un sacrifice aux dieux et demanda aux autres de faire la même chose
selon leurs possibilité. Il prit alors d’abord les présages, qui furent favorables.
Après cela, il demanda d’allumer les feux devant les tentes, fit sortir le peuple et
le fit sauter au-dessus des flammes pour effacer leurs souillures.
2. Quand qu'il estima que tout ce qu’il avait imaginé comme acceptable pour les
dieux, avait été fait, il appela toutes les personnes à l'endroit désigné et dessina
une figure quadrangulaire autour de la colline, traçant avec une charrue tirée par
un taureau et une vache attelés ensemble un sillon continu destiné à recevoir la
base du mur; et depuis lors cette coutume perdure chez les Romains de labourer
un sillon autour de l'emplacement où ils projettent de construire une ville. Après
avoir fait cela, sacrifié le taureau et la vache et également exécuté de nombreux
sacrifices d'autres victimes, il mit le peuple au travail.
3. C’est ce jour que les Romains célèbrent encore aujourd’hui chaque année
par une de leurs plus grandes fêtes qu’ils appellent Parilia. Ce jour-là, situé au
début du printemps, les paysans et les bouviers offrent un sacrifice de
remerciement pour la fécondité de leurs bétail. Quant à savoir s'ils célébraient ce
jour dans les périodes anciennes comme un jour de réjouissances et pour cette
raison ils le considéraient comme propice à la fondation d’une ville, ou si c’est
parce qu'il marque le début de la fondation de la ville, qu’ils le consacrèrent et
qu’ils pensèrent qu’ils devraient honorer ce jour-là les dieux qui sont propices
aux bergers, je ne peux le dire avec certitude.
|