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Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

Chapitre 89

  Chapitre 89

[1,89] LXXXIX. 1. μὲν οὖν ἐμοὶ δύναμις ἐγένετο σὺν πολλῇ φροντίδι ἀνευρεῖν Ἑλλήνων τε καὶ Ῥωμαίων συχνὰς ἀναλεξαμένῳ γραφὰς ὑπὲρ τοῦ τῶν Ῥωμαίων γένους, τοιάδ´ ἐστίν. Ὥστε θαρρῶν ἤδη τις ἀποφαινέσθω πολλὰ χαίρειν φράσας τοῖς βαρβάρων καὶ δραπετῶν καὶ ἀνεστίων ἀνθρώπων καταφυγὴν τὴν Ῥώμην ποιοῦσιν Ἑλλάδα πόλιν αὐτήν, ἀποδεικνύμενος μὲν κοινοτάτην τε πόλεων καὶ φιλανθρωποτάτην, ἐνθυμούμενος ὅτι τὸ μὲν τῶν Ἀβοριγίνων φῦλον Οἰνωτρικὸν ἦν, τοῦτο δὲ Ἀρκαδικόν· 2 μεμνημένος δὲ τῶν συνοικησάντων αὐτοῖς Πελασγῶν, οἳ Θετταλίαν καταλιπόντες Ἀργεῖοι τὸ γένος ὄντες εἰς Ἰταλίαν ἀφίκοντο· Εὐάνδρου τε αὖ καὶ Ἀρκάδων ἀφίξεως, οἳ περὶ τὸ Παλλάντιον ᾤκησαν, Ἀβοριγίνων αὐτοῖς παρασχόντων τὸ χωρίον· ἔτι δὲ Πελοποννησίων τῶν σὺν Ἡρακλεῖ παραγενομένων, οἳ κατῴκησαν ἐπὶ τοῦ Σατορνίου· τελευταῖον δὲ τῶν ἀπαναστάντων ἐκ τῆς Τρωάδος καὶ συγκερασθέντων τοῖς προτέροις. Τούτων γὰρ ἂν οὐδὲν εὕροι τῶν ἐθνῶν οὔτε ἀρχαιότερον οὔτε Ἑλληνικώτερον. 3. Αἱ δὲ τῶν βαρβάρων ἐπιμιξίαι, δι´ ἃς πόλις πολλὰ τῶν ἀρχαίων ἐπιτηδευμάτων ἀπέμαθε, σὺν χρόνῳ ἐγένοντο. καὶ θαῦμα μὲν τοῦτο πολλοῖς ἂν εἶναι δόξειε τὰ εἰκότα λογισαμένοις, πῶς οὐχ ἅπασα ἐξεβαρβαρώθη Ὀπικούς τε ὑποδεξαμένη καὶ Μαρσοὺς καὶ Σαυνίτας καὶ Τυρρηνοὺς καὶ Βρεττίους Ὀμβρικῶν τε καὶ Λιγύων καὶ Ἰβήρων καὶ Κελτῶν συχνὰς μυριάδας ἄλλα τε πρὸς τοῖς εἰρημένοις ἔθνη τὰ μὲν ἐξ αὐτῆς Ἰταλίας, τὰ δ´ ἐξ ἑτέρων ἀφιγμένα τόπων μυρία ὅσα οὔτε ὁμόγλωττα οὔτε ὁμοδίαιτα, ὧν (οὔτε φωνὰς οὔτε δίαιταν) καὶ βίους σύγκλυδας ἀναταραχθέντας ἐκ τοσαύτης διαφωνίας πολλὰ τοῦ παλαιοῦ κόσμου τῆς πόλεως νεοχμῶσαι εἰκὸς ἦν· 4. Ἐπεὶ ἄλλοι γε συχνοὶ ἐν βαρβάροις οἰκοῦντες ὀλίγου χρόνου διελθόντος ἅπαν τὸ Ἑλληνικὸν ἀπέμαθον, ὡς μήτε φωνὴν Ἑλλάδα φθέγγεσθαι μήτε ἐπιτηδεύμασιν Ἑλλήνων χρῆσθαι, μήτε θεοὺς τοὺς αὐτοὺς νομίζειν, μήτε νόμους τοὺς ἐπιεικεῖς, μάλιστα διαλλάσσει φύσις Ἑλλὰς βαρβάρου, μήτε τῶν ἄλλων συμβολαίων μηδ´ ὁτιοῦν. ἀποχρῶσι δὲ τὸν λόγον τόνδε ὡς ἀληθῆ εἶναι Ἀχαιῶν οἱ περὶ τὸν Πόντον ᾠκημένοι τεκμηριῶσαι, Ἠλείων μὲν ἐκ τοῦ Ἑλληνικωτάτου γενόμενοι, βαρβάρων δὲ συμπάντων τῶν νῦν ὄντες ἀγριώτατοι. [1,89] LXXXIX. 1. Tels sont donc les faits relatifs à l'origine des Romains, faits que j'ai pu découvrir par une lecture très approfondie de beaucoup de travaux écrits par les auteurs grecs et romains. Par conséquent, dorénavant le lecteur doit pour toujours renoncer aux vues de ceux qui font de Rome un asile de barbares, de fugitifs et des vagabonds, et il peut avec confiance affirmer que c’est une ville grecque, - ce qui sera facile quand il verra qu'elle fut immédiatement la plus hospitalière et la plus amicale de toutes les villes, et quand il considèrera que les Aborigènes étaient Oenotriens, et c’est-à-dire Arcadiens, 2. et qu’il se rappellera ceux qui se sont joint à eux dans leur peuplement, les Pélasgiens qui étaient Argiens d’origine et qui sont venus en Italie venant de Thessalie; et qu’il se souviendra de l'arrivée d'Evandre et des Arcadiens, qui se sont installés autour du Palatin, après que les Aborigènes leur eurent accordé la région; et celle aussi des Péloponnésiens, qui, venant avec Hercule, se sont installés sur la colline de Saturne; et, en dernier lieu, ceux qui ont quitté la Troade et se sont mêlés aux premiers colons. On ne trouvera aucune nation qui soit plus ancienne ou plus grecque que ces dernières. 3. Mais les mélanges des barbares et de Romains, à cause desquels la ville a oublié plusieurs de ses habitudes antiques, se sont produits dans un temps plus tardif. Cela peut sembler fort étonnant à beaucoup de ceux qui réfléchissent sur le cours normal des événements que Rome ne soit pas devenue entièrement barbare après avoir accueilli des Opiques, des Marses, des Samnites, des Tyrrhéniens, des Bruttiens et des milliers d'Ombriens, de Liguriens, d'Ibériens et de Gaulois, sans compter d’innombrables autres nations, dont certaines venues d'Italie elle-même et certaines d'autres régions et qui différaient les unes des autres par leur langue et leurs coutumes : leurs façons de vivre même, diverses qu’elles étaient et troublées par une telle discordance, auraient dû causer beaucoup d'innovations dans l'ordre ancien de la ville. 4. Beaucoup d'autres, en vivant parmi des barbares, ont en peu de temps oublié tout leur héritage grec, de sorte qu'ils ne parlent plus la langue grecque, n’observent plus les coutumes des Grecs, ne reconnaissent plus les mêmes dieux, n’ont plus les mêmes lois équitables (c’est en cela surtout que l'esprit des Grecs diffère de celui des barbares) et ne sont d'accord entre eux dans aucune autre chose qui les rattache aux rapports ordinaires de la vie. Ces Achéens qui se sont installés près du Pont-Euxin sont une preuve suffisante de ma démonstration; bien qu’à l'origine Eléens, nation vraiment grecque, ils sont maintenant les plus sauvages de tous les barbares.


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Dernière mise à jour : 23/09/2005