[1,81] LXXXI. 1. Ὡς δὲ ταῦτα κράτιστα εἶναι ἔδοξε συγκαλέσας τοὺς κωμήτας ἅπαντας
ὁ Ῥωμύλος καὶ δεηθεὶς εἰς τὴν Ἄλβαν ἐπείγεσθαι διαταχέων μὴ κατὰ τὰς αὐτὰς
πύλας ἅπαντας μηδ´ ἀθρόους εἰσιόντας, μή τις ὑπόνοια πρὸς τοὺς ἐν τῇ πόλει
γένηται, καὶ περὶ τὴν ἀγορὰν ὑπομένοντας ἑτοίμους εἶναι δρᾶν τὸ κελευόμενον,
ἀπῄει πρῶτος εἰς τὴν πόλιν.
2. Οἱ δὲ τὸν Ῥῶμον ἄγοντες ἐπειδὴ κατέστησαν ἐπὶ τὸν βασιλέα, τάς τε ὕβρεις
ἁπάσας, ὅσας ἦσαν ὑβρισμένοι πρὸς τῶν μειρακίων, κατηγόρουν καὶ τοὺς
τραυματίας σφῶν ἐπεδείκνυσαν τιμωρίας εἰ μὴ τεύξονται καταλείψειν
προλέγοντες τὰ βουφόρβια. Ἀμόλιος δὲ τοῖς χωρίταις κατὰ πλῆθος ἐληλυθόσι
χαρίζεσθαι βουλόμενος καὶ τῷ Νεμέτορι (παρὼν γὰρ ἐτύγχανε συναγανακτῶν
τοῖς πελάταις) εἰρήνην τε ἀνὰ τὴν χώραν σπεύδων εἶναι καὶ ἅμα καὶ τὸ αὔθαδες
τοῦ μειρακίου, ὡς ἀκατάπληκτον ἦν ἐν τοῖς λόγοις, δι´ ὑποψίας λαμβάνων
καταψηφίζεται τὴν δίκην· τῆς δὲ τιμωρίας τὸν Νεμέτορα ποιεῖ κύριον εἰπών, ὡς
τῷ δράσαντι δεινὰ τὸ ἀντιπαθεῖν οὐ πρὸς ἄλλου τινὸς μᾶλλον ἢ τοῦ πεπονθότος
ὀφείλεται.
3. Ἐν ὅσῳ δ´ ὁ Ῥῶμος ὑπὸ τῶν τοῦ Νεμέτορος βουκόλων ἤγετο δεδεμένος τε
ὀπίσω τὼ χεῖρε καὶ πρὸς τῶν ἀγόντων ἐπικερτομούμενος, ἀκολουθῶν ὁ Νεμέτωρ
τοῦ τε σώματος τὴν εὐπρέπειαν ἀπεθαύμαζεν, ὡς πολὺ τὸ βασιλικὸν εἶχε, καὶ
τοῦ φρονήματος τὴν εὐγένειαν ἐνεθυμεῖτο, ἣν καὶ παρὰ τὰ δεινὰ διέσωσεν οὐ
πρὸς οἶκτον οὐδὲ λιπαρήσεις, ὡς ἅπαντες ἐν ταῖς τοιαῖσδε ποιοῦσι τύχαις,
τραπόμενος, ἀλλὰ σὺν εὐκόσμῳ σιωπῇ πρὸς τὸν μόρον ἀπιών.
4. Ὡς δ´ εἰς τὴν οἰκίαν ἀφίκοντο μεταστῆναι τοὺς ἄλλους κελεύσας μονωθέντα
τὸν Ῥῶμον ἤρετο τίς εἴη καὶ τίνων, ὡς οὐκ ἂν ἐκ τῶν τυχόντων γε ἄνδρα τοιοῦτον
γενόμενον. Εἰπόντος δὲ τοῦ Ῥώμου τοσοῦτον εἰδέναι μόνον κατὰ πύστιν τοῦ
τρέφοντος, ὅτι σὺν ἀδελφῷ διδύμῳ ἐκτεθείη βρέφος εἰς νάπην εὐθὺς ἀπὸ γονῆς
καὶ πρὸς τῶν νομέων ἀναιρεθεὶς ἐκτραφείη, βραχὺν ἐπισχὼν χρόνον εἴτε
ὑποτοπηθείς τι τῶν ἀληθῶν εἴτε τοῦ δαίμονος ἄγοντος εἰς τοὐμφανὲς τὸ πρᾶγμα
λέγει πρὸς αὐτόν·
5. Ὅτι μὲν ἐπ´ ἐμοὶ γέγονας, ὦ Ῥῶμε, παθεῖν ὅ τι ἂν δικαιώσω, καὶ ὡς περὶ
πολλοῦ ποιήσαιντ´ ἂν οἱ κομίσαντές σε δεῦρο πολλὰ καὶ δεινὰ παθόντες
ἀποθανεῖν, οὐδὲν δεῖ πρὸς εἰδότα λέγειν. Εἰ δέ σε θανάτου τε καὶ ἄλλου παντὸς
ἐκλυσαίμην κακοῦ, ἆρ´ ἂν εἰδείης μοι χάριν καὶ δεομένῳ ὑπουργήσειας ὃ κοινὸν
ἀμφοῖν ἔσται ἀγαθόν;
6. Ἀποκριναμένου δὲ τοῦ μειρακίου ὁπόσα τοὺς ἐν ἀπογνώσει βίου κειμένους ἡ
τοῦ σωθήσεσθαι ἐλπὶς τοῖς κυρίοις τούτου λέγειν καὶ ὑπισχνεῖσθαι ἐπαίρει,
λῦσαι κελεύσας αὐτὸν ὁ Νεμέτωρ καὶ πάντας ἀπελθεῖν ἐκποδῶν φράζει τὰς
αὑτοῦ τύχας, ὡς Ἀμόλιος αὐτὸν ἀδελφὸς ὢν ἀπεστέρησε τῆς βασιλείας ὀρφανόν
τε τέκνων ἔθηκε, τὸν μὲν ἐπὶ θήρᾳ κρύφα διαχειρισάμενος, τὴν δ´ ἐν εἱρκτῇ
δεδεμένην φυλάττων, τά τε ἄλλα ὁπόσα δεσπότης χρώμενος δούλῳ λωβᾶται.
| [1,81] LXXXI. 1. Ce plan fut considéré comme le meilleur. Romulus appela tous les
habitants du village et après leur avoir demandés se hâter vers Albe
immédiatement, mais pas tous par les mêmes portes ni en une seule troupe, de
peur d’éveiller les soupçons des citoyens, et alors de rester sur le marché et
d'être prêts à faire de qu’on lui demanderait. Lui-même partit d'abord pour la
ville. 2. En attendant ceux qui conduisaient Remus le menèrent devant le roi, se
plaignirent des traitements indignes qu'il avaient reçu de la part des jeunes gens,
montrant leurs blessures, et menaçant, s’ils ne trouvaient aucune réparation,
d'abandonner leurs troupeaux. Et Amulius, désirant plaire à ses compatriotes, qui
étaient venus en grands nombres, et à Numitor (il se trouvait justement là et
partageait l'exaspération de ses employés), et cherchant à obtenir la paix dans
tout le pays, et en même temps suspectant l’impudence du jeune homme, si
courageux dans ses réponses, le jugea coupable; mais il laissa le choix de la
punition à Numitor, en disant que celui qui était l’auteur de dommages ne
pouvait être puni par personne d’autre que par celui qui avait souffert ces
dommages.
3. Pendant que les bouviers de Numitor emmenaient Remus les mains liées
derrière le dos et qu’ils se moquaient de lui, Numitor le suivit et non seulement il
admirait la grâce de se son corps qui était tout à fait royale, mais il observait aussi
sa noblesse d'esprit, qu'il gardait même dans la détresse, sans lamentations ni
supplications, comme tous le font dans un tel malheur, mais avançant vers son
destin dans un silence plein de décence.
4. Lorsqu’ils arrivèrent chez lui, il ordonna à tout le monde de se retirer, et resté
seul avec Remus, il lui demanda qui il était et quels étaient ses parents; il ne
croyait pas qu'un tel homme pouvait être de naissance médiocre. Remus répondit
qu’il ne savait que ce qu'il avait entendu de l'homme qui l'avait élevé, à savoir
que son frère jumeau et lui avaient été exposés dans un bois dès leur naissance
et qu’ils avaient été recueillis par des bergers et avaient été élevé par eux. Alors
Numitor, après une courte pause, soit qu'il suspectait une partie de la vérité soit
que le ciel lui envoyait la lumière, lui dit :
5. "Je n'ai pas besoin de te dire, Remus, que tu es en mon pouvoir pour être puni
de quelque manière que je jugerai bon, et que ceux qui t’ont amené ici, pour
avoir souffert beaucoup de maux pénibles de ta part, donneraient beaucoup pour
que tu sois mis à mort. Mais tout cela tu le sais bien. Si je ne te donne pas la mort
mais n’importe quelle autre punition, me montreras-tu de la gratitude et me
serviras-tu quand je voudrai ton aide dans une affaire qui sera avantageuse pour
l’un et pour l’autre?"
6. La jeune homme dans sa réponse dit que l'espoir de vivre incite ceux qui sont
dans le désespoir à dire et à promettre à ceux de qui leur destin dépend. Numitor
le fit délier. Et ordonnant à tout le monde de quitter l'endroit, il le mit au courant
de ses propres malheurs - comment Amulius, bien que son frère, l'avait privé de
son royaume et l'avait privé de ses enfants, après avoir massacré secrètement
son fils tandis qu'il était à la chasse et qu’il maintenait sa fille en prison, et en
outre qu’il continuait à le traiter car un maître traiterait son esclave.
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