[1,80] LXXX. 1. Ὡς δὲ Τουβέρων Αἴλιος δεινὸς ἀνὴρ καὶ περὶ τὴν συναγωγὴν τῆς
ἱστορίας ἐπιμελὴς γράφει, προειδότες οἱ τοῦ Νεμέτορος θύσοντας τὰ Λύκαια
τοὺς νεανίσκους τῷ Πανὶ τὴν Ἀρκαδικὴν ὡς Εὔανδρος κατεστήσατο θυσίαν
ἐνήδρευσαν τὸν καιρὸν ἐκεῖνον τῆς ἱερουργίας, ἡνίκα χρῆν τοὺς περὶ τὸ
Παλλάντιον οἰκοῦντας τῶν νέων ἐκ τοῦ Λυκαίου τεθυκότας περιελθεῖν
δρόμῳ τὴν κώμην γυμνοὺς ὑπεζωσμένους τὴν αἰδῶ ταῖς δοραῖς τῶν
νεοθύτων. Τοῦτο δὲ καθαρμόν τινα τῶν κωμητῶν πάτριον ἐδύνατο, ὡς καὶ
νῦν ἔτι δρᾶται.
2. Ἐν δὴ τούτῳ τῷ χρόνῳ τοὺς ἱεροποιοὺς νεανίσκους οἱ βουκόλοι λοχήσαντες
κατὰ τὸ στενόπορον τῆς ὁδοῦ, ἐπειδὴ τὸ πρῶτον τάγμα τὸ σὺν τῷ Ῥώμῳ κατ´
αὐτοὺς ἐγένετο, τῶν ἀμφὶ Ῥωμύλον τε καὶ ἄλλων ὑστεριζόντων (τριχῇ γὰρ
ἐνενέμηντο καὶ ἐκ διαστήματος ἔθεον) οὐ περιμείναντες τοὺς λοιποὺς
ὁρμῶσιν ἐπὶ τοὺς πρώτους ἐμβοήσαντες ἀθρόοι καὶ περιστάντες ἔβαλλον οἱ
μὲν ἀκοντίοις, οἱ δὲ λίθοις, οἱ δ´ ὡς ἕκαστοί τι διὰ χειρὸς εἶχον. Οἱ δ´
ἐκπλαγέντες τῷ παραδόξῳ τοῦ πάθους καὶ ἀμηχανοῦντες ὅ τι δράσειαν πρὸς
ὡπλισμένους ἄνοπλοι μαχόμενοι κατὰ πολλὴν εὐπέτειαν ἐχειρώθησαν.
3. Ὁ μὲν οὖν Ῥῶμος ἐπὶ τοῖς πολεμίοις γενόμενος οὕτως, εἴθ´ ὡς ὁ Φάβιος
παραδέδωκε δέσμιος εἰς τὴν Ἄλβαν ἀπήγετο. Ῥωμύλος δ´ ἐπειδὴ τὸ περὶ τὸν
ἀδελφὸν ἔγνω πάθος, διώκειν εὐθὺς ᾤετο δεῖν τοὺς ἀκμαιοτάτους ἔχων τῶν
νομέων, ὡς ἔτι κατὰ τὴν ὁδὸν ὄντα καταληψόμενος τὸν Ῥῶμον· ἀποτρέπεται
δ´ ὑπὸ τοῦ Φαιστύλου. Ὁρῶν γὰρ αὐτοῦ τὴν σπουδὴν μανικωτέραν οὖσαν
οὗτος νομισθεὶς ὁ πατήρ, ἃ τὸν ἔμπροσθεν χρόνον ἀπόρρητα ποιούμενος τοῖς
μειρακίοις διετέλεσεν, ὡς μὴ θᾶττον ὁρμήσωσι παρακινδυνεῦσαί τι πρὶν ἐν τῷ
κρατίστῳ τῆς ἀκμῆς γενέσθαι, τότε δὴ πρὸς τῆς ἀνάγκης βιασθεὶς μονωθέντι
τῷ Ῥωμύλῳ λέγει.
4. Μαθόντι δὲ τῷ νεανίσκῳ πᾶσαν ἐξ ἀρχῆς τὴν κατασχοῦσαν αὐτοὺς τύχην
τῆς τε μητρὸς οἶκτος εἰσέρχεται καὶ Νεμέτορος φροντίς, καὶ πολλὰ
βουλευσαμένῳ μετὰ τοῦ Φαιστύλου τῆς μὲν αὐτίκα ὁρμῆς ἐπισχεῖν ἐδόκει,
πλείονι δὲ παρασκευῇ δυνάμεως χρησάμενον ὅλον ἀπαλλάξαι τὸν οἶκον τῆς
Ἀμολίου παρανομίας κίνδυνόν τε τὸν ἔσχατον ὑπὲρ τῶν μεγίστων ἄθλων
ἀναρρῖψαι, πράττειν δὲ μετὰ τοῦ μητροπάτορος ὅ τι ἂν ἐκείνῳ δοκῇ.
| [1,80] LXXX. 1. Mais Aelius Tubero, un homme habile et expert dans la collecte des
données historiques, écrit que les gens de Numitor, sachant à l'avance que les
jeunes gens allaient célébrer en l'honneur de Pan les Lupercales, une fête
arcadienne instituée par Evandre, dressa une embuscade au moment dans la
célébration quand les jeunes gens vivant près du Palatin devaient, après avoir
offert un sacrifice, partir du Lupercal et courir nus autour du village, leur corps
entourés des peaux des victimes tout juste sacrifiées. Cette cérémonie avait
comme signification une sorte de purification traditionnelle des villageois, et est
toujours exécutée même à ce jour.
2. À cette occasion, donc, les bouviers attendaient dans la partie étroite de la
route les jeunes gens qui participaient à la cérémonie, et quand la première
bande conduite par Remus arriva à leur hauteur, derrière laquelle se trouvaient
Romulus et le reste de la bande (ils s’étaient divisés en trois bandes et
couraient à distance les uns des autres), sans attendre les autres ils poussèrent
un cri et se précipitèrent tous sur le premier groupe, et, les entourant, certains
lancèrent des aiguillons, d'autres des pierres, et d'autres ce qui leur tombait sous
la main. Et les jeunes gens, frappés par l'attaque inattendue et ne sachant que
faire, combattaient sans armes contre des gens armés et furent facilement
maîtrisés.
3. Remus, donc, tombé aux mains de l'ennemi de cette manière ou de la manière
racontée par Fabius, fut emmené enchaîné à Albe. Quand Romulus entendit ce
qui était arrivé à son frère, il pensa qu'il devait le suivre immédiatement avec les
plus vigoureux des bergers dans l'espoir de rattraper Remus tandis qu'il était
toujours sur la route, mais il fut dissuadé par Faustulus. Voyant en effet que sa
fougue était trop violente, cet homme, qui était considéré comme le père des
jeunes gens et qui avait jusqu'ici gardé le secret sur eux, par crainte qu'ils ne se
lancent dans une entreprise dangereuse avant d’être dans la force de l’âge,
ce jour-là poussé par la nécessité, il prit à part Romulus et lui révéla toute la
vérité.
4. Quand le jeune homme eut appris toutes les circonstances de sa fortune
depuis le début, il éprouva de la compassion pour sa mère et de la sollicitude
pour Numitor. Et après avoir beaucoup délibéré avec Faustulus, il décida de
renoncer à son plan d’attaque immédiate, et de rechercher de plus grandes
forces, afin de libérer son famille entière de l’usurpation d'Amulius, et il résolut
de ne risquer de très grands périls que pour de très grandes récompenses, et
d’agir de concert avec son grand-père uniquement dans ce qui semblerait bon à
celui-ci.
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