[1,82] LXXXII. 1. Ταῦτ´ εἰπὼν καὶ πολὺν θρῆνον ἅμα τοῖς λόγοις
καταχεάμενος ἠξίου τιμωρὸν τοῖς κατ´ οἶκον αὑτοῦ κακοῖς τὸν Ῥῶμον γενέσθαι.
ἀσμένως δὲ ὑποδεξαμένου τὸν λόγον τοῦ μειρακίου καὶ παραυτίκα τάττειν
αὑτὸν ἐπὶ τὸ ἔργον ἀξιοῦντος ἐπαινέσας ὁ Νεμέτωρ τὴν προθυμίαν, Τῆς μὲν
πράξεως ἔφη τὸν καιρὸν ἐγὼ ταμιεύσομαι, σὺ δὲ τέως πρὸς τὸν ἀδελφὸν
ἀπόρρητον ἅπασι τοῖς ἄλλοις ἀγγελίαν πέμψον, ὅτι σώζῃ τε δηλῶν καὶ
διαταχέων αὐτὸν ἥκειν ἀξιῶν.
2. Ἐκ δὲ τούτου πέμπεταί τις ἐξευρεθείς, ὃς ἐδόκει ὑπηρετήσειν καὶ περιτυχὼν οὐ
πρόσω τῆς πόλεως ὄντι Ῥωμύλῳ διασαφεῖ τὰς ἀγγελίας· ὁ δὲ περιχαρὴς
γενόμενος ἔρχεται σπουδῇ πρὸς Νεμέτορα καὶ περιπλακεὶς ἀμφοῖν ἀσπάζεται
μὲν πρῶτον, ἔπειτα φράζει τὴν ἔκθεσιν σφῶν καὶ τροφὴν καὶ τἆλλα ὅσα παρὰ
τοῦ Φαιστύλου ἐπύθετο. Τοῖς δὲ βουλομένοις τε καὶ οὐ πολλῶν ἵνα πιστεύσειαν
τεκμηρίων δεομένοις καθ´ ἡδονὰς τὸ λεγόμενον ἦν. Ἐπεὶ δὲ ἀνέγνωσαν
ἀλλήλους αὐτίκα συνετάττοντο καὶ διεσκόπουν ὅστις ἔσται τρόπος ἢ καιρὸς εἰς
τὴν ἐπίθεσιν ἐπιτήδειος.
3. Ἐν ᾧ δὲ οὗτοι περὶ ταῦτ´ ἦσαν ὁ Φαιστύλος ἀπάγεται πρὸς Ἀμόλιον. Δεδοικὼς
γὰρ μὴ οὐ πιστὰ δόξῃ τῷ Νεμέτορι λέγειν ὁ Ῥωμύλος ἄνευ σημείων ἐμφανῶν
μεγάλου πράγματος μηνυτὴς γενόμενος, τὸ γνώρισμα τῆς ἐκθέσεως τῶν βρεφῶν
τὴν σκάφην ἀναλαβὼν ὀλίγον ὕστερον ἐδίωκεν εἰς τὴν πόλιν.
4. Διερχόμενον δ´ αὐτὸν τὰς πύλας ταραχωδῶς πάνυ καὶ περὶ πολλοῦ
ποιούμενον μηδενὶ ποιῆσαι καταφανὲς τὸ φερόμενον τῶν φυλάκων τις
καταμαθών (ἦν δὲ πολεμίων ἐφόδου δέος, καὶ τὰς πύλας οἱ μάλιστα
πιστευόμενοι πρὸς τοῦ βασιλέως ἐφρούρουν) συλλαμβάνει τε καὶ τὸ κρυπτὸν ὅ τι
δήποτ´ ἦν καταμαθεῖν ἀξιῶν, ἀποκαλύπτει βίᾳ τὴν περιβολήν. Ὡς δὲ τὴν
σκάφην ἐθεάσατο καὶ τὸν ἄνθρωπον ἔμαθεν ἀπορούμενον, ἠξίου λέγειν τίς ἡ
ταραχὴ καὶ τί τὸ βούλημα τοῦ μὴ φανερῶς ἐκφέρειν σκεῦος οὐδὲν δεόμενον
ἀπορρήτου φορᾶς.
5. Ἐν δὲ τούτῳ πλείους τῶν φυλάκων συνέρρεον καί τις αὐτῶν γνωρίζει τὴν
σκάφην αὐτὸς ἐν ἐκείνῃ τὰ παιδία κομίσας ἐπὶ τὸν ποταμὸν καὶ φράζει πρὸς
τοὺς παρόντας. οἱ δὲ συλλαβόντες τὸν Φαιστύλον ἄγουσιν ἐπ´ αὐτὸν τὸν
βασιλέα καὶ διηγοῦνται τὰ γενόμενα.
6. Ἀμόλιος δὲ ἀπειλῇ βασάνων καταπληξάμενος τὸν ἄνθρωπον, εἰ μὴ λέξοι τὰς
ἀληθείας ἑκών, πρῶτον μὲν εἰ ζῶσιν οἱ παῖδες ἤρετο· ὡς δὲ τοῦτ´ ἔμαθε τῆς
σωτηρίας αὐτοῖς ὅστις ὁ τρόπος ἐγένετο· διηγησαμένου δὲ αὐτοῦ πάντα ὡς
ἐπράχθη, Ἄγε δή, φησὶν ὁ βασιλεύς, ἐπειδὴ ταῦτ´ ἀληθεύσας ἔχεις, φράσον ὅπου
νῦν ἂν εὑρεθεῖεν. Οὐ γὰρ ἔτι δίκαιοί εἰσιν ἐν βουκόλοις καὶ ἄδοξον βίον ζῆν
ἔμοιγε ὄντες συγγενεῖς, ἄλλως τε καὶ θεῶν προνοίᾳ σωζόμενοι.
| [1,82] LXXXII. 1. Après avoir parlé en accompagnant ses paroles de beaucoup de
lamentations, il demanda à Remus de venger les maux de sa maison. Et quand le
jeune homme eut accepté avec joie la proposition et qu’il lui eut demandé de le
mettre au travail immédiatement, Numitor loua son ardeur et lui dit : "C’est moi-
même qui déterminerai le moment approprié pour l'entreprise; mais en attendant
envoie un message en privé à ton frère, l'informant que tu es sain et sauf et lui
demandant de venir ici très rapidement."
2. On trouva un homme qui semblait faire l’affaire et sur quoi on l’envoya; et
rencontrant Romulus non loin de la ville, il lui donna son message. Romulus fort
joyeux arriva rapidement chez Numitor; et après les avoir embrassés tous les
deux, d’abord il les remercia, puis il raconta comment son frère et lui avaient été
exposés et élevés et toutes les autres circonstances qu'il avait apprises de
Faustulus. Les autres, qui souhaitaient que son histoire puisse être vraie et qui
n’avaient pas besoin de preuves pour croire, entendirent ce qu’il disait avec
plaisir. Et dès qu'ils se reconnurent les uns les autres, ils commencèrent par
discuter ensemble et recherchèrent la méthode et l'occasion appropriées pour
attaquer.
3. Tandis qu'ils étaient ainsi occupés, Faustulus fut emmené devant Amulius.
Craignant que l'information fournie par Romulus ne puisse pas être crue par
Numitor, dans une affaire si considérable, sans preuves manifestes, peu après il
se rendit en ville en emmenant la corbeille comme preuve de l’exposition des
nouveaux-nés.
4. Mais comme il franchissait les portes dans une grande confusion, prenant
toutes les précautions possibles pour cacher ce qu'il portait, un des gardes
l’observa (on craignait une incursion de l'ennemi et les portes étaient gardées
par ceux en qui le roi avait entièrement confiance) et le fit arrêter; et exigeant de
savoir ce qu'était l'objet caché, il le force enlever son vêtement. Dès qu'il vit la
corbeille et vit l’embarras de l'homme, il exigea de connaître la cause de sa
confusion et pourquoi il ne voulait pas introduire ouvertement un article qui
n'exigeait aucun secret.
5. Pendant ce temps, un grand nombre de gardes s’amenèrent et l’un d'eux
reconnut la corbeille, car c’était lui qui avait porté les enfants dedans au fleuve;
et il en informa ceux qui étaient présents. Alors ils saisirent Faustulus, et
l’emmenèrent chez le roi lui-même, le mirent au courant de tout ce qui s’était
passé.
6. Amulius, ayant terrifié l'homme par la menace de la torture s'il ne disait pas
volontairement la vérité, d'abord lui demanda si les enfants étaient vivants; et
apprenant qu'ils l’étaient, il désira savoir de quelle façon ils avaient été sauvés.
Et quand l'autre lui eut donné un exposé complet de tout ce qui s'était produit, le
roi dit: "Eh bien ! puisque tu as dit la vérité sur cela, dis-moi où ils peuvent
maintenant être; il n'est pas digne que des gens de ma famille puissent vivre plus
longtemps dans la honte au milieu des bergers, en particulier parce que c’est
grâce à la providence des dieux qu’ils doivent d’être sauvés."
|