[1,83] LXXXIII. 1. Φαιστύλος δὲ τῆς ἀλόγου πραότητος ὑποψίᾳ κινηθεὶς μὴ φρονεῖν
αὐτὸν ὅμοια τοῖς λόγοις ἀποκρίνεται ὧδε· Οἱ μὲν παῖδές εἰσιν ἐν τοῖς ὄρεσι
βουκολοῦντες, ὅσπερ ἐκείνων βίος, ἐγὼ δ´ ἐπέμφθην παρ´ αὐτῶν τῇ μητρὶ
δηλώσων ἐν αἷς εἰσι τύχαις· ταύτην δὲ παρά σοι φυλάττεσθαι ἀκούων δεήσεσθαι
τῆς σῆς θυγατρὸς ἔμελλον, ἵνα με πρὸς αὐτὴν ἀγάγοι. Τὴν δὲ σκάφην ἔφερον, ἵν´
ἔχω δεικνύναι τεκμήριον ἐμφανὲς ἅμα τοῖς λόγοις. νῦν οὖν ἐπεὶ δέδοκταί σοι
τοὺς νεανίσκους δεῦρο κομίσαι χαίρω τε, καὶ πέμψον οὕςτινας βούλει σὺν ἐμοί.
δείξω μὲν οὖν τοῖς ἐλθοῦσι τοὺς παῖδας, φράσουσι δ´ αὐτοῖς ἐκεῖνοι τὰ παρά σου.
2. Ὁ μὲν δὴ ταῦτ´ ἔλεγεν ἀναβολὴν εὑρέσθαι βουλόμενος τοῖς παισὶ τοῦ θανάτου
καὶ ἅμα αὐτὸς ἀποδράσεσθαι τοὺς ἄγοντας, ἐπειδὰν ἐν τοῖς ὄρεσι γένηται,
ἐλπίσας. Ἀμόλιος δὲ τοῖς πιστοτάτοις τῶν ὁπλοφόρων ἐπιστείλας κρύφα, οὓς ἂν
ὁ συοφορβὸς αὐτοῖς δείξῃ συλλαβόντας ὡς αὐτὸν ἄγειν, ἀποστέλλει διαταχέων.
Ταῦτα δὲ διαπραξάμενος αὐτίκα γνώμην ἐποιεῖτο καλέσας τὸν ἀδελφὸν ἐν
φυλακῇ ἀδέσμῳ ἔχειν, ἕως ἂν εὖ θῆται τὰ παρόντα, καὶ αὐτὸν ὡς ἐπ´ ἄλλο δή τι
ἐκάλει.
3. Ὁ δὲ ἀποσταλεὶς ἄγγελος εὐνοίᾳ τε τοῦ κινδυνεύοντος καὶ ἐλέῳ τῆς τύχης
ἐπιτρέψας κατήγορος γίνεται Νεμέτορι τῆς Ἀμολίου γνώμης. Ὁ δὲ τοῖς παισὶ
δηλώσας τὸν κατειληφότα κίνδυνον αὐτοὺς καὶ παρακελευσάμενος ἄνδρας
ἀγαθοὺς γενέσθαι παρῆν ἄγων ὡπλισμένους ἐπὶ τὰ βασίλεια τῶν τε ἄλλων
πελατῶν καὶ ἑταίρων καὶ θεραπείας πιστῆς χεῖρα οὐκ ὀλίγην. Ἧκον δὲ καὶ οἱ ἐκ
τῶν ἀγρῶν συνελθόντες εἰς τὴν πόλιν ἐκλιπόντες τὴν ἀγορὰν ἔχοντες ὑπὸ ταῖς
περιβολαῖς ξίφη κεκρυμμένα, στῖφος καρτερόν. Βιασάμενοι δὲ τὴν εἴσοδον ἀθρόᾳ
ὁρμῇ πάντες οὐ πολλοῖς ὁπλίταις φρουρουμένην ἀποσφάττουσιν εὐπετῶς
Ἀμόλιον καὶ μετὰ τοῦτο τὴν ἄκραν καταλαμβάνονται. ταῦτα μὲν οὖν τοῖς περὶ
Φάβιον εἴρηται.
| [1,83] LXXXIII. 1. Mais Faustulus, suspectant de l’indulgence inattendue du roi que
ses intentions ne soient pas en harmonie avec ses paroles, lui répondit de cette
manière: "Les jeunes gens sont dans les montagnes en train de faire paître leurs
troupeaux : c’est leur façon de vivre, et ils m’ont envoyé à leur mère pour lui
expliquer leur situation; mais, entendant dire qu'elle était sous ta garde, j'avais
l'intention de demander à ta fille de me mener à elle. Et j'apportais la corbeille
avec moi pour fournir à mes paroles une preuve manifeste. Mais maintenant,
puisque tu as décidé de faire venir les jeunes gens ici, j’en suis non seulement
heureux, mais je te demande d'envoyer avec moi les gens que tu voudras. Je leur
montrerai les jeunes gens et ils les mettront au courant de vos ordres."
2. Il disait cela dans le désir de découvrir quelques moyens de retarder la mort
des jeunes gens et en même temps dans l'espoir de pouvoir s’évader des
mains de ceux qui l’emmenaient, dès qu'il arriverait dans les montagnes. Et
aussitôt Amulius envoya ses gardes le plus digne de confiance avec comme
ordres secrets de se saisir et d’emmener devant lui les gens que le porcher leur
désignerait. Après cela, il décida d’appeler immédiatement son frère et de le
mettre sous une garde légère jusqu'à ce qu'il ait arrangé ses affaires et il le fit
venir sous un prétexte quelconque;
3. mais le messager qu’il lui envoya, poussé à la bienveillance envers l'homme
en danger et à la compassion pour son destin, mit Numitor au courant des
desseins d'Amulius. Et Numitor, indiquant aux jeunes gens le danger qui les
menaçait et leur recommandant instamment de se montrer courageux, vint au
palais avec une bande considérable de serviteurs, amis et domestiques fidèles.
Ceux-ci furent rejoints par des paysans qui étaient entrés dans la ville plus tôt et
qui venaient de la place du marché avec des épées cachées sous leurs
vêtements, c’était une troupe vigoureuse. Et par une attaque concertée ils
forcèrent l'entrée qui était défendue seulement par quelques troupes lourdement
armées, ils égorgent facilement Amulius et après se rendent des maîtres du
citadelle. Tel est le récit donné par Fabius.
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