HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

Chapitre 70

  Chapitre 70

[1,70] LXX. 1. Ἀσκανίου δὲ ὀγδόῳ καὶ τριακοστῷ ἔτει τῆς βασιλείας τελευτήσαντος παρέλαβε τὴν ἡγεμονίαν Σιλούιος ἀδελφὸς ὢν Ἀσκανίου, μετὰ τὸν Αἰνείου θάνατον γενόμενος ἐκ Λαύνας τῆς Λατίνου θυγατρός, ὅν φασιν ἐν τοῖς ὄρεσιν ὑπὸ τῶν νομέων ἐκτραφῆναι. 2. Τοῦ γὰρ Ἀσκανίου παραλαβόντος τὴν βασιλείαν περιδεὴς Λαῦνα γενομένη μή τι δεινὸν ὑπ´ αὐτοῦ πάθῃ κατὰ τὸ τῆς μητρυιᾶς ὄνομα, ἐγκύμων οὖσα δίδωσιν ἑαυτὴν Τυρρηνῷ τινι συοφορβίων ἐπιμελητῇ βασιλικῶν, ὃν ᾔδει Λατίνῳ γενόμενον ἐν τοῖς μάλιστα προσήγορον. δ´ εἰς ὕλας ἐρήμους ἀγαγὼν αὐτὴν ὡς τῶν ἐπιτυχουσῶν τινα, φυλαττόμενος ὀφθῆναι τοῖς εἰδόσιν ἔτρεφεν ἐν τῇ νάπῃ κατασκευάσας οἴκησιν οὐ πολλοῖς γνώριμον καὶ τὸ παιδίον γενόμενον ἀναιρεῖταί τε καὶ τρέφει Σιλούιον ὀνομάσας ἀπὸ τῆς ὕλης, ὥσπερ ἂν εἴ τις Ἑλλάδι γλώσσῃ λέξειεν Ὑλαῖον. 3. Χρόνου δὲ προϊόντος ὡς πολλὴν ζήτησιν ἔγνω τῆς γυναικὸς ὑπὸ τῶν Λατίνων γινομένην καὶ δι´ αἰτίας ὄντα παρὰ τῷ πλήθει τὸν Ἀσκάνιον, ὡς ἀνῃρηκότα τὴν παιδίσκην, φράζει τῷ δήμῳ τὸ πρᾶγμα καὶ τὴν ἄνθρωπον ἄγει μετὰ τοῦ παιδὸς ἐκ τῆς νάπης. τύχῃ μὲν δὴ τοιαύτῃ χρησάμενος Σιλούϊος τὴν εἰρημένην ἔσχεν ὀνομασίαν καὶ τὸ ἐξ ἐκείνου γένος ἅπαν, τὴν δὲ βασιλείαν παρέλαβεν, ἐπειδὴ τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ τελευτῆσαι συνέπεσεν, ἀμφίλογον γενομένην πρὸς ἕνα τὸν πρεσβεύσαντα τῶν Ἀσκανίου παίδων Ἴουλον ἀξιοῦντα τὴν πατρῴαν ἀρχὴν διαδέξασθαι. 4. Τὴν δὲ δίκην ἐπεψήφισεν δῆμος ἄλλοις τε ὑπαχθεὶς λόγοις καὶ οὐχ ἥκιστα ὅτι μητρὸς ἦν Σιλούϊος ἐπικλήρου τῆς ἀρχῆς. Ἰούλῳ δὲ ἀντὶ τῆς βασιλείας ἱερά τις ἐξουσία προσετέθη καὶ τιμὴ τῷ τε ἀκινδύνῳ προὔχουσα τῆς μοναρχίας καὶ τῇ ῥαστώνῃ τοῦ βίου, ἣν ἔτι καὶ εἰς ἐμὲ τὸ ἐξ αὐτοῦ γένος ἐκαρποῦτο, Ἰούλιοι κληθέντες ἀπ´ ἐκείνου. ἐγένετο δὲ μέγιστος ἅμα καὶ λαμπρότατος οἴκων οὗτος, ὧν ἡμεῖς ἴσμεν, ἄνδρας τε διαφορωτάτους ἡγεμόνων ἤνεγκεν, οἷς τὸ εὐγενὲς αἱ ἀρεταὶ μὴ ἀπιστεῖσθαι παρέσχον· ὑπὲρ ὧν ἐν ἄλλῳ δηλωθήσεται λόγῳ τὰ προσήκοντα. [1,70] LXX. 1. A la mort de d’Ascagne durant la trente-huitième année de son règne, Silvius, son frère, hérita du pouvoir. Il était né de Lavinia, fille de Latinus, après la mort d’Énée, et on dit qu'il fut élevé dans les montagnes par des bergers. 2. En effet quand Ascagne hérita de la royauté, Lavinia, craignant que son titre de belle-mère puisse être utilisé contre elle par celui-ci, et comme elle était enceinte, elle se confia à un certain Tyrrhénos, qui avait la charge des troupeaux de porcs royaux et qu’elle savait avoir très intime avec Latinus. Il la conduisit dans des bois isolés comme si elle était une femme ordinaire, et faisant attention qu'elle ne soit été vue quelqu’un qui la connaissait, il la fit vivre dans une maison qu’il construisit dans la forêt et qui n’était connue que par peu de gens. Et quand l'enfant naquit, il l’adopta et l'éleva, l'appelant Silvius à cause du bois, comme on dirait en Grec, Hylaios. 3. Mais au cours du temps, constatant que les latins recherchaient avec insistance la femme d’Énée et que le peuple accusait Ascagne de l'avoir mise à mort, Tyrrhénos les mit au courant de l’ensemble de l’affaire et ramena la femme et son fils de la forêt. C’est de là que Silvius eut son nom, comme je viens de le dire, et ainsi qu’à toute sa descendance. Et il devint roi après la mort de son frère, cependant non sans une dispute avec un des fils d'Ascagne, - Iulus, le plus vieux, - qui réclama la succession de son père. 4. L'issue de cette dispute fut décidée par un vote du peuple, influencé principalement, entre d'autres arguments, par cette considération : la mère de Silvius était héritière au royaume. A Iulus fut conféré, à la place de la souveraineté, une autorité sacrée et une dignité préférable à la dignité royale pour ce qui est de la sécurité et de la tranquillité de vie, et sa postérité, appelée les Julii d’après son nom, jouissait de cette prérogative jusqu’à mon époque. Cette maison devint la plus grande et en même temps la plus illustre de celles que nous connaissons, et produisit les chefs les plus distingués, dont les vertus étaient autant de preuves de leur noblesse. Mais en ce qui les concerne je dirai ce qu’il faut à un autre endroit.


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Dernière mise à jour : 23/09/2005