HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

Chapitre 53

  Chapitre 53

[1,53] LIII. 1. Τεκμήρια δὲ τῆς εἰς Σικελοὺς Αἰνείου τε καὶ Τρώων ἀφίξεως πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα, περιφανέστατα δὲ τῆς Αἰνειάδος Ἀφροδίτης βωμὸς ἐπὶ τῇ κορυφῇ τοῦ Ἐλύμου ἱδρυμένος καὶ ἱερὸν Αἰνείου ἱδρυμένον ἐν Αἰγέστῃ, τὸν μὲν αὐτοῦ κατασκευάσαντος Αἰνείου τῇ μητρί, τὸ δὲ ἱερὸν τῶν ὑπολειφθέντων ἀπὸ τοῦ στόλου τῇ μνήμῃ τοῦ σώσαντος σφᾶς ἀνάθημα ποιησαμένων. Τὸ μὲν δὴ σὺν Ἐλύμῳ καὶ Αἰγέστῳ Τρωικὸν ἐν τούτοις κατέμεινε τοῖς χωρίοις, καὶ διετέλεσαν Ἔλυμοι καλούμενοι. Προεῖχε γὰρ κατὰ τὴν ἀξίωσιν Ἔλυμος ἀπὸ τοῦ βασιλικοῦ γένους ὢν, ἀφ´ οὗ τὴν κλῆσιν οἱ σύμπαντες ἔλαβον. 2. Οἱ δὲ σὺν τῷ Αἰνείᾳ πλέοντες ἀπὸ Σικελίας διὰ τοῦ Τυρρηνικοῦ πελάγους πρῶτον μὲν ὡρμίσαντο τῆς Ἰταλίας κατὰ λιμένα τὸν Παλίνουρον, ὃς ἀφ´ ἑνὸς τῶν Αἰνείου κυβερνητῶν τελευτήσαντος αὐτόθι ταύτης τυχεῖν λέγεται τῆς ὀνομασίας. Ἔπειτα νήσῳ προσέσχον, τοὔνομα ἔθεντο Λευκασίαν ἀπὸ γυναικὸς ἀνεψιᾶς Αἰνείου περὶ τόνδε τὸν τόπον ἀποθανούσης. 3. Ἐκεῖθεν δὲ κατάραντες εἰς λιμένα βαθὺν καὶ καλὸν ἐν Ὀπικοῖς, τελευτήσαντος καὶ αὐτόθι Μισηνοῦ τῶν ἐπιφανῶν τινος, ἀπ´ ἐκείνου τὸν λιμένα ὠνόμασαν, νήσῳ τε Προχύτῃ καὶ ἀκρωτηρίῳ Καιήτῃ τύχῃ προσορμισάμενοι κατὰ ταὐτὰ τίθενται τὰς ἐπικλήσεις τοῖς τόποις, γυναικῶν ἀποθανουσῶν βουλόμενοι μνημεῖα ποιῆσαι τὰ χωρία. Τούτων δὲ μὲν συγγενὴς Αἰνείου λέγεται γενέσθαι, δὲ τροφός. Τελευτῶντες δὲ ἀφικνοῦνται τῆς Ἰταλίας εἰς Λωρεντόν, ἔνθα τῆς πλάνης παυσάμενοι χάρακα ἔθεντο, καὶ τὸ χωρίον ἐν κατεστρατοπεδεύσαντο ἐξ ἐκείνου Τροία καλεῖται, ἀπέχει δὲ τῆς θαλάττης ἀμφὶ τοὺς τέτταρας σταδίους. 4. Ἔργαψα δὲ ταῦτα καὶ τὴν παρέκβασιν ἐποιησάμην τοῦ ἀναγκαίου χάριν, ἐπειδὴ συγγραφέων οἱ μὲν οὐδ´ ἐλθεῖν Αἰνείαν φασὶν εἰς Ἰταλίαν ἅμα Τρωσίν, οἱ δ´ ἕτερον Αἰνείαν, οὐ τὸν ἐξ Ἀφροδίτης καὶ Ἀγχίσου γενόμενον, οἱ δ´ Ἀσκάνιον τὸν Αἰνείου, οἱ δ´ ἄλλους τινάς. Εἰσὶ δ´ οἳ τὸν ἐξ Ἀφροδίτης Αἰνείαν λέγουσι καταστήσαντα τὸν λόχον εἰς Ἰταλίαν ἀνακομισθῆναι πάλιν οἴκαδε καὶ βασιλεῦσαι τῆς Τροίας, τελευτῶντα δὲ καταλιπεῖν Ἀσκανίῳ τῷ παιδὶ τὴν βασιλείαν, καὶ τὸ ἀπ´ ἐκείνου γένος ἐπὶ πλεῖστον κατασχεῖν τὴν ἀρχήν· ὡς μὲν ἐγὼ εἰκάζω τοῖς Ὁμήρου ἔπεσιν οὐκ ὀρθῶς λαμβανομένοις παρακρουσθέντες. 5. Πεποίηται γὰρ αὐτῷ ἐν Ἰλιάδι Ποσειδῶν προλέγων τὴν μέλλουσαν ἔσεσθαι περὶ τὸν Αἰνείαν καὶ τοὺς ἐξ ἐκείνου γενησομένους ἐπιφάνειαν ὧδέ πως· Νῦν δὲ δὴ Αἰνείαο βίη Τρώεσσιν ἀνάξει καὶ παῖδες παίδων, τοί κεν μετόπισθε γένωνται. Ὑπολαβόντες οὖν τὸν Ὅμηρον ἐν Φρυγίᾳ δυναστεύοντας εἰδέναι τοὺς ἄνδρας, ὡς δὴ οὐ δυνατὸν ἐν Ἰταλίᾳ οἰκοῦντας βασιλεύειν Τρώων, τὴν ἀνακομιδὴν τοῦ Αἰνείου ἀνέπλασαν. Ἄρχειν δὲ δὴ τῶν Τρώων οὓς ἐπήγετο καὶ ἄλλοθι πολιτευομένων οὐκ ἀδύνατον ἦν· ἔχοι δ´ ἄν τις τῆς ἀπάτης καὶ ἑτέρας αἰτίας λαβεῖν. [1,53] LIII. 1. Il y a beaucoup de preuves de la venue d'Énée et des Troyens en Sicile, mais les plus importantes sont l'autel d'Aphrodite Aeneias érigé au sommet d'Elymos et un temple érigé pour Énée dans Aegesta; le premier fut construit par Énée lui-même en l'honneur de sa mère, mais le temple était une offrande faite par les membres de l’expédition qui son restés sur place à la mémoire de leur libérateur. Les Troyens avec Elymos et Aegestos, restèrent alors dans ces régions et continuèrent à s'appeler Elymiens. C’est Elymos qui l’emportait en dignité, étant de famille royale, et c’est de lui qu’ils prirent tous leur nom. 2. Mais Énée et ses compagnons, quittant la Sicile, traversèrent la mer Tyrrhénienne et mouillèrent pour la première fois en Italie dans le port de Palinure : on dit que ce nom provient d'un des pilotes d'Énée qui y trouva la mort. Ensuite ils abordèrent dans une île qu'ils appelèrent Leucosia, du nom d’une cousine d'Énée qui mourut en cet endroit. 3. De là ils arrivèrent dans un port profond et excellent chez les Opiques, et comme là également un des leurs mourut, un homme éminent appelé Misenos, ils appelèrent le port d’après son nom. Puis, arrivant par hasard à l'île de Prochyta et au promontoire de Caieta, ils appelèrent ces endroits de la même manière, voulant qu'ils servent de mémorial pour les femmes qui y étaient mortes : l’une, dit-on, était une cousine d'Énée et l'autre sa nourrice. Enfin ils arrivèrent à Laurentum en Italie, où, arrivant à la fin de leur errance, ils y firent un camp inexpugnable, et l'endroit où ils campèrent est depuis ce temps appelé Troie. Il est éloigné de la mer d’environ quatre stades. 4. Il était nécessaire pour moi de faire cette digression, parce que quelques historiens affirment qu'Énée n'est même pas venu en Italie avec les Troyens, et que d’autres disent que c'était un autre Énée et non le fils d'Anchise et d'Aphrodite, et d’autres encore disent que c'était Ascagne, le fils d'Énée , et d'autres parlent encore d'autres personnes. Et il y a qui disent qu’Énée , fils d'Aphrodite, après avoir installé sa troupe en Italie, retourna chez lui, régna sur Troie, et qu’à sa mort, il laissa son royaume à Ascagne, son fils et que la postérité de celui-ci le garda longtemps. A mon avis ces auteurs se sont trompés en confondant le sens des vers de Homère. 5. Dans l'Iliade, il représente Poséidon prédisant la futur splendeur d'Énée et de sa postérité en ces vers: "Alors le grand Énée règnera, et les fils de ses fils qui viendront après lui ». Ainsi ils ont supposé qu’Homère connaissait les hommes qui régnèrent sur la Phrygie et ils inventèrent le retour d'Énée , pensant qu’il n'était pas possible de régner sur les Troyens tout en habitant l’Italie. Mais il n'était pas impossible pour Énée de régner sur les Troyens qu'il avait pris avec lui et qui s’étaient installés dans un autre pays. Cependant d'autres raisons peuvent également être avancées pour cette erreur.


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Dernière mise à jour : 23/09/2005