[1,28] XXVIII. 1. Τούτῳ τῷ λόγῳ πολλοὺς καὶ ἄλλους συγγραφεῖς περὶ τοῦ
Τυρρηνῶν γένους χρησαμένους ἐπίσταμαι, τοὺς μὲν κατὰ ταὐτά, τοὺς δὲ
μεταθέντας τὸν οἰκισμὸν καὶ τὸν χρόνον. ἔλεξαν γὰρ δή τινες Ἡρακλέους
υἱὸν εἶναι τὸν Τυρρηνὸν ἐξ Ὀμφάλης τῆς Λυδῆς γενόμενον· τοῦτον δ´
ἀφικόμενον εἰς Ἰταλίαν ἐκβαλεῖν τοὺς Πελασγοὺς ἐκ τῶν πόλεων οὐχ
ἁπασῶν, ἀλλ´ ὅσαι πέραν ἦσαν τοῦ Τεβέριος ἐν τῷ βορείῳ μέρει. ἕτεροι δὲ
Τηλέφου παῖδα τὸν Τυρρηνὸν ἀποφαίνουσιν, ἐλθεῖν δὲ μετὰ Τροίας ἅλωσιν
εἰς Ἰταλίαν.
2. Ξάνθος δὲ ὁ Λυδὸς ἱστορίας παλαιᾶς εἰ καί τις ἄλλος ἔμπειρος ὤν, τῆς δὲ
πατρίου καὶ βεβαιωτὴς ἂν οὐδενὸς ὑποδεέστερος νομισθείς, οὔτε Τυρρηνὸν
ὠνόμακεν οὐδαμοῦ τῆς γραφῆς δυνάστην Λυδῶν οὔτε ἀποικίαν Μῃόνων εἰς
Ἰταλίαν κατασχοῦσαν ἐπίσταται Τυρρηνίας τε μνήμην ὡς Λυδῶν ἀποκτίσεως
ταπεινοτέρων ἄλλων μεμνημένος οὐδεμίαν πεποίηται· Ἄτυος δὲ παῖδας
γενέσθαι λέγει Λυδὸν καὶ Τόρηβον, τούτους δὲ μερισαμένους τὴν πατρῴαν
ἀρχὴν ἐν Ἀσίᾳ καταμεῖναι ἀμφοτέρους· καὶ τοῖς ἔθνεσιν ὧν ἦρξαν ἐπ´
ἐκείνων φησὶ τεθῆναι τὰς ὀνομασίας, λέγων ὧδε· « Ἀπὸ Λυδοῦ μὲν γίνονται
Λυδοὶ, ἀπὸ Τορήβου δὲ Τόρηβοι. τούτων ἡ γλῶσσα ὀλίγον παραφέρει, καὶ νῦν
ἔτι σιλλοῦσιν ἀλλήλους ῥήματα οὐκ ὀλίγα, ὥσπερ Ἴωνες καὶ Δωριεῖς ».
3. Ἑλλάνικος δὲ ὁ Λέσβιος τοὺς Τυρρηνούς φησι Πελασγοὺς πρότερον
καλουμένους, ἐπειδὴ κατῴκησαν ἐν Ἰταλίᾳ, παραλαβεῖν ἣν νῦν ἔχουσι
προσηγορίαν. Ἔχει δὲ αὐτῷ ἐν Φορωνίδι ὁ λόγος ὧδε· « Τοῦ Πελασγοῦ τοῦ
βασιλέος αὐτῶν καὶ Μενίππης τῆς Πηνειοῦ ἐγένετο Φράστωρ, τοῦ δὲ
Ἀμύντωρ, τοῦ δὲ Τευταμίδης, τοῦ δὲ Νάνας. ἐπὶ τούτου βασιλεύοντος οἱ
Πελασγοὶ ὑπ´ Ἑλλήνων ἀνέστησαν, καὶ ἐπὶ Σπινῆτι ποταμῷ ἐν τῷ Ἰονίῳ
κόλπῳ τὰς νῆας καταλιπόντες Κρότωνα πόλιν ἐν μεσογείῳ εἷλον καὶ
ἐντεῦθεν ὁρμώμενοι τὴν νῦν καλεομένην Τυρσηνίην ἔκτισαν ».
4. Μυρσίλος δὲ τὰ ἔμπαλιν ἀποφαινόμενος Ἑλλανίκῳ τοὺς Τυρρηνούς φησιν,
ἐπειδὴ τὴν ἑαυτῶν ἐξέλιπον, ἐν τῇ πλάνῃ μετονομασθῆναι Πελαργοὺς, τῶν
ὀρνέων τοῖς καλουμένοις πελαργοῖς εἰκασθέντας, ὡς κατ´ ἀγέλας ἐφοίτων εἴς
τε τὴν Ἑλλάδα καὶ τὴν βάρβαρον· καὶ τοῖς Ἀθηναίοις τὸ τεῖχος τὸ περὶ τὴν
ἀκρόπολιν, τὸ Πελαργικὸν καλούμενον, τούτους περιβαλεῖν.
| [1,28] XVIII. 1. Je suis conscient que beaucoup d'autres auteurs ont aussi raconté
l’origine de la race des Tyrrhéniens, certains dans les mêmes termes, de
d'autres changeant la nature de la colonie et la date. Certains disent que
Tyrrhenos était le fils qu’Héraclès avait eu d’Omphale la Lydienne, et qu'arrivé
en l'Italie, il aurait chassé les Pélasges de leurs villes, mais pas de toutes,
seulement de celles qui se trouvaient au-delà du Tibre, au nord. D'autres
déclarent que Tyrrhenos était le fils de Télèphe et qu'après la prise de Troie il
partit pour l'Italie.
2. Mais Xanthos de Lydie, le grand spécialiste de l'histoire antique et qui ne peut
être considéré comme une autorité mineure en ce qui concerne l'histoire de son
propre pays, ne cite nulle part dans ses écrits Tyrrhénos comme chef des Lydiens
et ne dit absolument rien de l’envoi d'une colonie de Méoniens en Italie; il ne fait
aucune mention de la Tyrrhénie comme colonie des Lydiens, alors qu’il parle
d’autres faits de moindre importance. Il dit que Lydos et Torebos étaient les fils
d'Atys; qu'après avoir divisé le royaume paternel, ils restèrent tous les deux en
Asie, et que les nations sur lesquelles ils régnèrent prirent leurs noms. Voici ses
termes: "De Lydos viennent les Lydiens, et de Torebos les Torébiens. Il y a peu
de différence entre leurs langues et aujourd’hui encore ils se moquent
mutuellement de l’autre nation à propos de l’utilisation de mots, comme le font
les Ioniens et les Doriens."
3. Hellanicos de Lesbos indique que le Tyrrhéniens, qui s’appelaient auparavant
Pélasges, reçurent leur nom actuel après s’être établis en Italie. Voici ce qu’il
dit dans sa Phoronis: "Phrastor était le fils de Pelasgos, leur roi, et de Menippé, la
fille de Pénée; son fils s’appelait Amyntor, le fils d'Amyntor était Teutamidès, et
le fils de ce dernier était Nanas. Sous son règne les Pélasges furent chassés de
leur pays par les Grecs, et après avoir abandonné leurs bateaux à
l’embouchure spinétique dans le golfe ionien, ils prirent Crotone, une ville à
l’intérieur des terres; et partant de là, ils colonisèrent le pays qu’on appelle
maintenant Tyrrhénie
4. Mais Myrsilos raconte exactement le contraire de ce que dit Hellanicos. Les
Tyrrhéniens, dit-il, après avoir quitté leur propre pays, au cours de leurs
vagabondages, furent appelés Pelarges ou "cigognes," à cause de leur
ressemblance avec les oiseaux de ce nom, parce qu’ils parcouraient en bandes
la Grèce et les terres barbares; et ce sont eux qui ont construit le mur autour du
citadelle d'Athènes qu’on appelle le mur de pelargique.
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