HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

Chapitre 29

  Chapitre 29

[1,29] XXIX. 1. Ἐμοὶ μέντοι δοκοῦσιν ἅπαντες ἁμαρτάνειν οἱ πεισθέντες ἓν καὶ τὸ αὐτὸ ἔθνος εἶναι τὸ Τυρρηνικὸν καὶ τὸ Πελασγικόν. τῆς μὲν γὰρ ὀνομασίας ἀπολαῦσαί ποτε αὐτοὺς τῆς ἀλλήλων οὐδὲν θαυμαστὸν ἦν, ἐπεὶ καὶ ἄλλα δή τινα ἔθνη, τὰ μὲν Ἑλλήνων, τὰ δὲ βαρβάρων, ταὐτὸν ἔπαθεν, ὥσπερ τὸ Τρωικὸν καὶ τὸ Φρυγικὸν ἀγχοῦ οἰκοῦντα ἀλλήλων· (πολλοῖς γέ τοι γένος ἓν ἄμφω ταῦτ´ ἐνομίσθη, κλήσει διαλλάττον οὐ φύσει) καὶ οὐχ ἥκιστα τῶν ἄλλοθί που συνωνυμίαις ἐπικερασθέντων καὶ τὰ ἐν Ἰταλίᾳ ἔθνη τὸ αὐτὸ ἔπαθεν. 2. Ἦν γὰρ δὴ χρόνος ὅτε καὶ Λατῖνοι καὶ Ὀμβρικοὶ καὶ Αὔσονες καὶ συχνοὶ ἄλλοι Τυρρηνοὶ ὑφ´ Ἑλλήνων ἐλέγοντο, τῆς διὰ μακροῦ τῶν ἐθνῶν οἰκήσεως ἀσαφῆ ποιούσης τοῖς πρόσω τὴν ἀκρίβειαν· τήν τε Ῥώμην αὐτὴν πολλοὶ τῶν συγγραφέων Τυρρηνίδα πόλιν εἶναι ὑπέλαβον. Ὀνομάτων μὲν οὖν ἐναλλαγήν, ἐπεὶ καὶ βίων, πείθομαι τοῖς ἔθνεσι γενέσθαι· κοινοῦ δὲ ἄμφω μετειληφέναι γένους οὐ πείθομαι, πολλοῖς τε ἄλλοις καὶ μάλιστα ταῖς φωναῖς αὐτῶν διηλλαγμέναις καὶ οὐδεμίαν ὁμοιότητα σωζούσαις τεκμαιρόμενος. 3. « Καὶ γὰρ δὴ οὔτε Κροτωνιῆται » ὥς φησιν Ἡρόδοτος « οὐδαμοῖσι τῶν νῦν σφεας περιοικεόντων εἰσὶν ὁμόγλωσσοι οὔτε Πλακιηνοί, σφίσι δ´ ὁμόγλωσσοι. δηλοῦσι δὲ ὅτι, τὸν ἠνείκαντο γλώσσης χαρακτῆρα μεταβαίνοντες ἐς ταῦτα τὰ χωρία, τοῦτον ἔχουσιν ἐν φυλακῇ ». Καίτοι θαυμάσειεν ἄν τις, εἰ Πλακιανοῖς μὲν τοῖς περὶ τὸν Ἑλλήσποντον οἰκοῦσιν ὁμοίαν διάλεκτον εἶχον οἱ Κροτωνιᾶται, ἐπειδὴ Πελασγοὶ ἦσαν ἀμφότεροι ἀρχῆθεν, Τυρρηνοῖς δὲ τοῖς ἔγγιστα οἰκοῦσι μηδὲν ὁμοίαν. Εἰ γὰρ τὸ συγγενὲς τῆς ὁμοφωνίας αἴτιον ὑποληπτέον, θάτερον δή που τῆς διαφωνίας· 4. Οὐ γὰρ δὴ κατά γε τὸ αὐτὸ ἐγχωρεῖ νομίζειν τἀμφότερα. καὶ γὰρ δὴ τὸ μὲν ἕτερον καὶ λόγον τιν´ ἂν εἶχε γενόμενον, τὸ δὴ τοὺς πρόσω τὰς οἰκήσεις ἀπ´ ἀλλήλων ποιησαμένους ὁμοεθνεῖς μηκέτι διασώζειν τὸν αὐτὸν τῆς διαλέκτου χαρακτῆρα διὰ τὰς πρὸς τοὺς πέλας ὁμιλίας· τὸ δὲ τοὺς ἐν τοῖς αὐτοῖς οἰκοῦντας χωρίοις μηδ´ ὁτιοῦν κατὰ τὴν φωνὴν ἀλλήλοις ὁμολογεῖν ἐκ ταὐτοῦ φύντας γένους οὐδένα λόγον ἔχει. [1,29] XXIX. 1. Mais à mon avis tous ceux qui pensent que les Tyrrhéniens et le Pélasges sont une même nation se trompent. Ce n'est pas étonnant qu'ils aient pris le nom de l’autre, car la même chose est arrivée aussi à d’autres nations grecques et barbares, - par exemple les Troyens et les Phrygiens, qui vivaient les uns près des autres (en effet, beaucoup ont pensé que ces deux nations n’en formaient qu’une seule : la différence était seulement sur le nom et non de nature). Et des nations d’Italie ont été confondues sous un même non comme souvent d’autres nations. 2. Il y eut une époque où les Latins, les Ombriens, les Ausones et bien d'autres furent tous appelé Tyrrhéniens par les Grecs : l'éloignement de ces pays où habitaient ces nations rendait ces détails obscurs à ceux qui vivaient loin d’eux. Plusieurs historiens ont considéré Rome elle-même comme une ville tyrrhénienne. Je suis donc persuadé que ces nations ont changé de nom avec l’emplacement de leur installation, mais je ne peux pas croire qu'elles ont eu toutes les deux une origine commune, pour une raison, parmi beaucoup d'autres, que leurs langues sont différentes et n’ont pas la moindre ressemblance. 3. "En effet ni les Crotoniates," dit Herodote, "ni les Plakiens ne comprennent la langue d’aucun de leurs voisins actuels, alors qu’ils se comprennent entre eux; et il est clair qu'ils gardent la langue qu'ils ont apportée avec eux dans ces régions." Cependant, on peut trouver curieux que, bien que le Crotoniates parlent la même langue que les Plakiens, qui vécurent près de l’Hellespont, puisque tous les deux sont Pélasges d’origine, leur langue ne ressemble pas du tout à celle des Tyrrhéniens, leurs voisins les plus proches. Mais si la parenté doit être considérée comme cause pour laquelle deux nations parlent la même langue, il est naturel que le contraire soit la cause de différence linguistique, 4. en effet il n'est pas possible de croire que deux conséquences résultent de la même cause. S’il pouvait raisonnablement se produire, d'une part, que des hommes de la même nation qui se sont installés loin les uns des autres, en fréquentant leurs voisins, perdent leur langue commune, en revanche, il est tout à fait illogique que les hommes de même race et vivant dans le même pays ne se comprennent absolument pas linguistiquement.


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Dernière mise à jour : 23/09/2005