HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre II

Chapitre 11-12

  Chapitre 11-12

[2,11] 'Ἄνδρες Πελοποννήσιοι καὶ ξύμμαχοι, καὶ οἱ πατέρες ἡμῶν πολλὰς στρατείας καὶ ἐν αὐτῇ Πελοποννήσῳ καὶ ἔξω ἐποιήσαντο, καὶ ἡμῶν αὐτῶν οἱ πρεσβύτεροι οὐκ ἄπειροι πολέμων εἰσίν· ὅμως δὲ τῆσδε οὔπω μείζονα παρασκευὴν ἔχοντες ἐξήλθομεν, ἀλλὰ καὶ ἐπὶ πόλιν δυνατωτάτην νῦν ἐρχόμεθα καὶ αὐτοὶ πλεῖστοι καὶ ἄριστοι στρατεύοντες. δίκαιον οὖν ἡμᾶς μήτε τῶν πατέρων χείρους φαίνεσθαι μήτε ἡμῶν αὐτῶν τῆς δόξης ἐνδεεστέρους. γὰρΕλλὰς πᾶσα τῇδε τῇ ὁρμῇ ἐπῆρται καὶ προσέχει τὴν γνώμην, εὔνοιαν ἔχουσα διὰ τὸ Ἀθηναίων ἔχθος πρᾶξαι ἡμᾶς ἐπινοοῦμεν. οὔκουν χρή, εἴ τῳ καὶ δοκοῦμεν πλήθει ἐπιέναι καὶ ἀσφάλεια πολλὴ εἶναι μὴ ἂν ἐλθεῖν τοὺς ἐναντίους ἡμῖν διὰ μάχης, τούτων ἕνεκα ἀμελέστερόν τι παρεσκευασμένους χωρεῖν, ἀλλὰ καὶ πόλεως ἑκάστης ἡγεμόνα καὶ στρατιώτην τὸ καθ' αὑτὸν αἰεὶ προσδέχεσθαι ἐς κίνδυνόν τινα ἥξειν. ἄδηλα γὰρ τὰ τῶν πολέμων, καὶ ἐξ ὀλίγου τὰ πολλὰ καὶ δι' ὀργῆς αἱ ἐπιχειρήσεις γίγνονται· πολλάκις τε τὸ ἔλασσον πλῆθος δεδιὸς ἄμεινον ἠμύνατο τοὺς πλέονας διὰ τὸ καταφρονοῦντας ἀπαρασκεύους γενέσθαι. χρὴ δὲ αἰεὶ ἐν τῇ πολεμίᾳ τῇ μὲν γνώμῃ θαρσαλέους στρατεύειν, τῷ δ' ἔργῳ δεδιότας παρεσκευάσθαι· οὕτω γὰρ πρός τε τὸ ἐπιέναι τοῖς ἐναντίοις εὐψυχότατοι ἂν εἶεν πρός τε τὸ ἐπιχειρεῖσθαι ἀσφαλέ στατοι. ἡμεῖς δὲ οὐδ' ἐπὶ ἀδύνατον ἀμύνεσθαι οὕτω πόλιν ἐρχόμεθα, ἀλλὰ τοῖς πᾶσιν ἄριστα παρεσκευασμένην, ὥστε χρὴ καὶ πάνυ ἐλπίζειν διὰ μάχης ἰέναι αὐτούς, εἰ μὴ καὶ νῦν ὥρμηνται ἐν οὔπω πάρεσμεν, ἀλλ' ὅταν ἐν τῇ γῇ ὁρῶσιν ἡμᾶς δῃοῦντάς τε καὶ τἀκείνων φθείροντας. πᾶσι γὰρ ἐν τοῖς ὄμμασι καὶ ἐν τῷ παραυτίκα ὁρᾶν πάσχοντάς τι ἄηθες ὀργὴ προσπίπτει· καὶ οἱ λογισμῷ ἐλάχιστα χρώμενοι θυμῷ πλεῖστα ἐς ἔργον καθίστανται. Ἀθηναίους δὲ καὶ πλέον τι τῶν ἄλλων εἰκὸς τοῦτο δρᾶσαι, οἄρχειν τε τῶν ἄλλων ἀξιοῦσι καὶ ἐπιόντες τὴν τῶν πέλας δῃοῦν μᾶλλον τὴν αὑτῶν ὁρᾶν. ὡς οὖν ἐπὶ τοσαύτην πόλιν στρατεύοντες καὶ μεγίστην δόξαν οἰσόμενοι τοῖς τε προγόνοις καὶ ἡμῖν αὐτοῖς ἐπ' ἀμφότερα ἐκ τῶν ἀποβαινόντων, ἕπεσθ' ὅπῃ ἄν τις ἡγῆται, κόσμον καὶ φυλακὴν περὶ παντὸς ποιούμενοι καὶ τὰ παραγγελλόμενα ὀξέως δεχόμενοι· κάλλιστον γὰρ τόδε καὶ ἀσφαλέστατον, πολλοὺς ὄντας ἑνὶ κόσμῳ χρωμένους φαίνεσθαι.' [2,11] XI. - "Péloponnésiens et alliés ! nos pères eux aussi ont fait bien des expéditions à l'intérieur du Péloponnèse et au dehors ; et les plus âgés d'entre nous ne laissent pas d'avoir l'expérience de la guerre. Toutefois aucune de nos expéditions au dehors n'a provoqué de préparatifs plus importants. C'est que la ville contre laquelle nous marchons maintenant est très puissante et nous-mêmes avons une armée très nombreuse et excellente. Il convient donc que nous nous montrions à la hauteur de nos pères et au niveau de notre propre gloire. Car toute la Grèce est exaltée par cette expédition et la suit avec attention en haine d'Athènes, elle souhaite le succès de notre entreprise. Il ne faut donc pas, quelque idée qu'on ait de notre supériorité numérique, quelque forte que soit notre assurance que l'ennemi n'en viendra pas aux mains, négliger les précautions dans notre avance : chaque chef, chaque soldat doit, dans la mesure de ses moyens, s'attendre à tomber dans quelque danger. La guerre est pleine d'incertitudes. Très souvent les attaques se produisent à l'improviste et dans un état d'irritation. Souvent aussi des troupes inférieures en nombre, parce qu'elles sont sur leurs gardes, repoussent des forces plus nombreuses, qui par dédain de l'adversaire ne prennent pas de précautions. Il faut donc constamment, en pays ennemi, faire preuve d'audace dans ses desseins, mais de précaution et de prudence dans l'action. C'est ainsi que dans la marche à l'ennemi on est plein d'assurance et plein de sécurité dans la défense. La ville contre laquelle nous marchons, loin d'être dans l'impossibilité de se défendre, est mieux équipée que toute autre. Aussi devons-nous nous attendre à voir l'ennemi nous livrer bataille ; s'il ne le fait pas maintenant que nous sommes à quelque distance, il le fera quand il nous verra sur son territoire, ravageant et détruisant ses biens. La vue d'un dommage inaccoutumé irrite immédiatement notre colère ; moins on réfléchit, plus on agit avec emportement. Il est vraisemblable que telle douve être la conduite des Athéniens : ils ont la prétention de commander aux autres et sont plus habitués à aller ravager le territoire d'autrui qu'à voir le leur saccagé. Puisque telle est la puissance de la ville que nous attaquons, puisque nos succès ou nos revers doivent mesurer la gloire que nous acquerrons pour nos ancêtres et pour nous-mêmes, suivez vos chefs partout où ils vous conduiront, respectez toujours l'ordre et la discipline et exécutez promptement les commandements. Rien n'est plus beau, rien ne garantit mieux la sécurité qu'une armée nombreuse obéissant à une stricte discipline."
[2,12] Τοσαῦτα εἰπὼν καὶ διαλύσας τὸν ξύλλογον Ἀρχίδαμος Μελήσιππον πρῶτον ἀποστέλλει ἐς τὰς Ἀθήνας τὸν Διακρίτου ἄνδρα Σπαρτιάτην, εἴ τι ἄρα μᾶλλον ἐνδοῖεν οἱ Ἀθηναῖοι ὁρῶντες σφᾶς ἤδη ἐν ὁδῷ ὄντας. οἱ δὲ οὐ προσεδέξαντο αὐτὸν ἐς τὴν πόλιν οὐδ' ἐπὶ τὸ κοινόν· ἦν γὰρ Περικλέους γνώμη πρότερον νενικηκυῖα κήρυκα καὶ πρεσβείαν μὴ προσδέχεσθαι Λακεδαιμονίων ἐξεστρατευμένων· ἀποπέμπουσιν οὖν αὐτὸν πρὶν ἀκοῦσαι καὶ ἐκέλευον ἐκτὸς ὅρων εἶναι αὐθημερόν, τό τε λοιπὸν ἀναχωρήσαντας ἐπὶ τὰ σφέτερα αὐτῶν, ἤν τι βούλωνται, πρεσβεύεσθαι. ξυμπέμπουσί τε τῷ Μελησίππῳ ἀγωγούς, ὅπως μηδενὶ ξυγγένηται. δ' ἐπειδὴ ἐπὶ τοῖς ὁρίοις ἐγένετο καὶ ἔμελλε διαλύσεσθαι, τοσόνδε εἰπὼν ἐπορεύετο ὅτι 'ἥδε ἡμέρα τοῖςΕλλησι μεγάλων κακῶν ἄρξει.' ὡς δὲ ἀφίκετο ἐς τὸ στρατόπεδον καὶ ἔγνω Ἀρχίδαμος ὅτι οἱ Ἀθηναῖοι οὐδέν πω ἐνδώσουσιν, οὕτω δὴ ἄρας τῷ στρατῷ προυχώρει ἐς τὴν γῆν αὐτῶν. Βοιωτοὶ δὲ μέρος μὲν τὸ σφέτερον καὶ τοὺς ἱππέας παρείχοντο Πελοποννησίοις ξυστρατεύειν, τοῖς δὲ λειπομένοις ἐς Πλάταιαν ἐλθόντες τὴν γῆν ἐδῄουν. [2,12] XII. Sur ces mots, Archidamos congédia l'assemblée. Puis il envoya d'abord à Athènes le Spartiate Mélésippos, fils de Diakritos ; il voulait voir si les Athéniens ne feraient pas quelques concessions, maintenant que l'armée péloponnésienne était en marche. Les Athéniens ne le reçurent ni dans l'Assemblée ni même dans la ville. C'est que l'avis de Périclès avait prévalu de ne recevoir ni héraut ni ambassade, une fois que les Lacédémoniens seraient en campagne. Ils le renvoyèrent donc sans l'entendre et lui intimèrent l'ordre de repasser la frontière le jour même du reste, quand les Lacédémoniens seraient rentrés chez eux, ils pourraient envoyer une ambassade, s'ils le voulaient. On fit accompagner Mélésippos, pour éviter qu'il s'entretînt avec qui que ce fût. Arrivé à la frontière, au moment de prendre congé de ses guides, il prononça en partant ces seules paroles : "Ce jour marquera pour les Grecs le début de grands malheurs." Par son retour au camp, Archidamos fut convaincu que les Athéniens n'étaient pas, plus qu'auparavant, décidés à faire des concessions ; il leva le camp et se porta avec son armée dans la direction de l'Attique. Les Béotiens, qui avaient fourni aux Péloponnésiens leur contingent et leurs cavaliers, s'avancèrent avec ce qui leur restait de troupes dans la direction de Platée et ravagèrent le pays.


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Dernière mise à jour : 27/01/2006