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[2,19] ἐπειδὴ μέντοι προσβαλόντες τῇ Οἰνόῃ καὶ πᾶσαν ἰδέαν πειράσαντες οὐκ
ἐδύναντο ἑλεῖν,
οἵ τε Ἀθηναῖοι οὐδὲν ἐπεκηρυκεύοντο, οὕτω δὴ ὁρμήσαντες ἀπ' αὐτῆς μετὰ τὰ
ἐν Πλαταίᾳ {τῶν ἐσελθόντων Θηβαίων} γενόμενα ἡμέρᾳ ὀγδοηκοστῇ
μάλιστα, θέρους καὶ τοῦ σίτου ἀκμάζοντος, ἐσέβαλον ἐς τὴν Ἀττικήν· ἡγεῖτο
δὲ Ἀρχίδαμος ὁ Ζευξιδάμου, Λακεδαιμονίων βασιλεύς. καὶ καθεζόμενοι
ἔτεμνον πρῶτον μὲν ᾿Ελευσῖνα καὶ τὸ Θριάσιον πεδίον καὶ τροπήν τινα τῶν
Ἀθηναίων ἱππέων περὶ τοὺς ῾Ρείτους καλουμένους ἐποιήσαντο· ἔπειτα
προυχώρουν ἐν δεξιᾷ ἔχοντες τὸ Αἰγάλεων ὄρος διὰ Κρωπιᾶς, ἕως ἀφίκοντο
ἐς Ἀχαρνάς, χωρίον μέγιστον τῆς Ἀττικῆς τῶν δήμων καλουμένων, καὶ
καθεζόμενοι ἐς αὐτὸ στρατόπεδόν τε ἐποιήσαντο χρόνον τε πολὺν
ἐμμείναντες ἔτεμνον.
| [2,19] XIX. - L'attaque d'Oenoè fut décidée ; tous les moyens
mis en oeuvre ne permirent pas de s'en emparer. Les
Athéniens n'envoyant aucun héraut, les Péloponnésiens
levèrent le siège, quatre-vingts jours après les
événements de Platée, en plein été, au moment de la
maturité des blés et envahirent l'Attique. Archidamos,
fils de Zeuxidamos roi de Lacédémone, était encore à
leur tête. Ils établirent leur camp, saccagèrent Eleusis et
la plaine de Thria et mirent en fuite la cavalerie
athénienne, près d'un endroit appelé les Courants.
Puis ils s'avancèrent en traversant le dème de Krôpia et
en laissant sur la droite le mont Aegaléôn ; ils arrivèrent
à Acharnes le plus important par son territoire
des dèmes de l'Attique. Ils s'arrêtèrent devant cette ville,
établirent leur camp et restèrent longtemps occupés à
ravager le pays.
| [2,20] γνώμῃ δὲ τοιᾷδε λέγεται τὸν Ἀρχίδαμον περί τε τὰς Ἀχαρνὰς
ὡς ἐς μάχην ταξάμενον μεῖναι καὶ ἐς τὸ πεδίον ἐκείνῃ τῇ ἐσβολῇ
οὐ καταβῆναι· τοὺς γὰρ Ἀθηναίους ἤλπιζεν, ἀκμάζοντάς τε νεότητι
πολλῇ καὶ παρεσκευασμένους ἐς πόλεμον ὡς οὔπω πρότερον, ἴσως ἂν
ἐπεξελθεῖν καὶ τὴν γῆν οὐκ ἂν περιιδεῖν τμηθῆναι. ἐπειδὴ οὖν αὐτῷ ἐς
᾿Ελευσῖνα καὶ τὸ Θριάσιον πεδίον οὐκ ἀπήντησαν, πεῖραν ἐποιεῖτο περὶ τὰς
Ἀχαρνὰς καθήμενος εἰ ἐπεξίασιν· ἅμα μὲν γὰρ αὐτῷ ὁ χῶρος ἐπιτήδειος
ἐφαίνετο ἐνστρατοπεδεῦσαι, ἅμα δὲ καὶ οἱ Ἀχαρνῆς μέγα μέρος ὄντες τῆς
πόλεως (τρισχίλιοι γὰρ ὁπλῖται ἐγένοντο) οὐ περιόψεσθαι ἐδόκουν τὰ
σφέτερα διαφθαρέντα, ἀλλ' ὁρμήσειν καὶ τοὺς πάντας ἐς μάχην. εἴ τε καὶ μὴ
ἐπεξέλθοιεν ἐκείνῃ τῇ ἐσβολῇ οἱ Ἀθηναῖοι, ἀδεέστερον ἤδη ἐς τὸ ὕστερον τό
τε πεδίον τεμεῖν καὶ πρὸς αὐτὴν τὴν πόλιν χωρήσεσθαι· τοὺς γὰρ Ἀχαρνέας
ἐστερημένους τῶν σφετέρων οὐχ ὁμοίως προθύμους ἔσεσθαι ὑπὲρ τῆς τῶν
ἄλλων κινδυνεύειν, στάσιν δ' ἐνέσεσθαι τῇ γνώμῃ. τοιαύτῃ μὲν διανοίᾳ ὁ
Ἀρχίδαμος περὶ τὰς Ἀχαρνὰς ἦν.
| [2,20] XX. - Voici la raison pour laquelle dit-on, Archidamos
restait en ordre de bataille aux environs d'Acharnes,
sans descendre dans la plaine au cours de cette
première invasion. Il comptait que les Athéniens, dont la
jeunesse état pleine d'ardeur et dont les préparatifs
guerriers n'avaient jamais été aussi importants, ne
supporteraient pas de voir ravager leur pays et feraient
une sortie. Mais, voyant qu'ils ne s'avançaient pas dans
la direction d'Eleusis et dans la plaine de Thria, il
s'installa aux environs d'Acharnes, espérant les y
décider. En même temps, le pays lui semblait convenir à
l'installation de son camp ; de plus, les Acharniens,
pensait-il, qui formaient une partie importante de la cité
- ils ne fournissaient pas moins de trois mille hoplites -
ne resteraient pas insensibles à la ruine de leurs biens
et pousseraient au combat l'ensemble des Athéniens. Et
quand bien même les Athéniens, au cours de cette
première invasion, n'effectueraient pas de sortie, les
Péloponnésiens éprouveraient moins de crainte à
l'avenir à saccager le territoire et à s'avancer jusqu'à la
ville. Car les Acharniens, privés de leurs biens,
mettraient moins d'ardeur à s'exposer pour la défense
du territoire d'autrui et les esprits à Athènes se
trouveraient divisés. Tel était le raisonnement qui
expliquait le séjour d'Archidamos à Acharnes.
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