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| [2,21] Ἀθηναῖοι δὲ μέχρι μὲν οὗ περὶ ᾿Ελευσῖνα καὶ τὸ Θριάσιον πεδίον ὁ 
στρατὸς ἦν, καί τινα ἐλπίδα εἶχον ἐς τὸ ἐγγυτέρω αὐτοὺς μὴ προϊέναι, 
μεμνημένοι καὶ Πλειστοάνακτα τὸν Παυσανίου Λακεδαιμονίων βασιλέα, ὅτε 
ἐσβαλὼν τῆς Ἀττικῆς ἐς ᾿Ελευσῖνα καὶ Θριῶζε στρατῷ Πελοποννησίων πρὸ 
τοῦδε τοῦ πολέμου τέσσαρσι καὶ δέκα ἔτεσιν ἀνεχώρησε πάλιν ἐς τὸ πλέον 
οὐκέτι προελθών (δι' ὃ δὴ καὶ ἡ φυγὴ αὐτῷ ἐγένετο ἐκ Σπάρτης δόξαντι 
χρήμασι πεισθῆναι {τὴν ἀναχώρησιν})· ἐπειδὴ δὲ περὶ Ἀχαρνὰς εἶδον τὸν 
στρατὸν ἑξήκοντα σταδίους τῆς πόλεως ἀπέχοντα, οὐκέτι ἀνασχετὸν 
ἐποιοῦντο, ἀλλ' αὐτοῖς, ὡς εἰκός, γῆς τεμνομένης ἐν τῷ ἐμφανεῖ, ὃ οὔπω 
ἑοράκεσαν οἵ γε νεώτεροι, οὐδ' οἱ πρεσβύτεροι πλὴν τὰ ἑοράκεσαν οἵ γε 
νεώτεροι, οὐδ' οἱ πρεσβύτεροι πλὴν τὰ Μηδικά, δεινὸν ἐφαίνετο καὶ ἐδόκει 
τοῖς τε ἄλλοις καὶ μάλιστα τῇ νεότητι ἐπεξιέναι καὶ μὴ περιορᾶν. κατὰ 
ξυστάσεις τε γιγνόμενοι ἐν πολλῇ ἔριδι ἦσαν, οἱ μὲν κελεύοντες ἐπεξιέναι, οἱ 
δέ τινες οὐκ ἐῶντες. χρησμολόγοι τε ᾖδον χρησμοὺς παντοίους, ὧν 
ἀκροᾶσθαι ὡς ἕκαστος ὥρμητο. οἵ τε Ἀχαρνῆς οἰόμενοι παρὰ σφίσιν αὐτοῖς 
οὐκ ἐλαχίστην μοῖραν εἶναι Ἀθηναίων, ὡς αὐτῶν ἡ γῆ ἐτέμνετο, ἐνῆγον τὴν 
ἔξοδον μάλιστα. παντί τε τρόπῳ ἀνηρέθιστο ἡ πόλις, καὶ τὸν Περικλέα ἐν 
ὀργῇ εἶχον, καὶ ὧν παρῄνεσε πρότερον ἐμέμνηντο οὐδέν, ἀλλ' ἐκάκιζον ὅτι 
στρατηγὸς ὢν οὐκ ἐπεξάγοι, αἴτιόν τε σφίσιν ἐνόμιζον πάντων ὧν ἔπασχον.  
 | [2,21] XXI. - Tout le temps que l'armée ennemie se tint aux 
abords d'Eleusis et dans la plaine de Thria, les 
Athéniens purent espérer qu'elle n'avancerait pas 
davantage. Ils se rappelaient que quatorze ans avant 
cette guerre, Pleistoanax, fils de Pausanias roi de 
Lacédémone, à la tête d'une armée péloponnésienne, ne 
s'était avancé que jusqu'à Eleusis et à Thria ; il avait fait 
ensuite demi-tour, ce qui lui avait valu d'être banni de 
Sparte, sous prétexte que l'ennemi avait obtenu sa 
retraite à prix d'argent. Mais quand ils virent 
Archidamos à Acharnes, à soixante stades d'Athènes, ils 
n'y purent plus tenir. Tout naturellement, la vue des 
pays ravagés sous leurs yeux leur fut intolérable ; les 
plus jeunes n'avaient jamais vu pareil spectacle ; les 
plus vieux non plus sauf à l'époque des guerres 
médiques. La jeunesse particulièrement voulait effectuer 
une sortie et mettre un terme à ces dévastations. On 
formait des rassemblements et l'irritation était extrême ; 
les uns voulaient marcher à l'ennemi, les autres en petit 
nombre s'y opposaient ; des devins colportaient toute 
espèce d'oracles  ; chacun tendait l'oreille pour les 
entendre. Les Acharniens, estimant qu'ils formaient une 
partie importante de la population athénienne, à la vue 
des ravages obérés sur leur territoire, étaient les plus 
ardents à conseiller la sortie. Bref la surexcitation de la 
cité était à son comble. Périclès se trouvait exposé à la 
haine générale : on avait oublié tous ses conseils 
antérieurs ; on le vilipendait, parce qu'étant stratège, il 
n'ordonnait pas de sortie ; enfin il était regardé comme 
l'auteur de tous les maux.
 |  | [2,22]  Περικλῆς δὲ ὁρῶν μὲν αὐτοὺς πρὸς τὸ παρὸν χαλεπαίνοντας καὶ οὐ τὰ 
ἄριστα φρονοῦντας, πιστεύων δὲ ὀρθῶς γιγνώσκειν περὶ τοῦ μὴ ἐπεξιέναι, 
ἐκκλησίαν τε οὐκ ἐποίει αὐτῶν οὐδὲ ξύλλογον οὐδένα, τοῦ μὴ ὀργῇ τι 
μᾶλλον ἢ γνώμῃ ξυνελθόντας ἐξαμαρτεῖν, τήν τε πόλιν ἐφύλασσε καὶ δι' 
ἡσυχίας μάλιστα ὅσον ἐδύνατο εἶχεν. ἱππέας μέντοι ἐξέπεμπεν αἰεὶ τοῦ μὴ 
προδρόμους ἀπὸ τῆς στρατιᾶς ἐσπίπτοντας ἐς τοὺς ἀγροὺς τοὺς ἐγγὺς τῆς 
πόλεως κακουργεῖν· καὶ ἱππομαχία τις ἐγένετο βραχεῖα ἐν Φρυγίοις τῶν τε 
Ἀθηναίων τέλει ἑνὶ τῶν ἱππέων καὶ Θεσσαλοῖς μετ' αὐτῶν πρὸς τοὺς 
Βοιωτῶν ἱππέας, ἐν ᾗ οὐκ ἔλασσον ἔσχον οἱ Ἀθηναῖοι καὶ Θεσσαλοί, μέχρι 
οὗ προσβοηθησάντων τοῖς Βοιωτοῖς τῶν ὁπλιτῶν τροπὴ ἐγένετο αὐτῶν καὶ 
ἀπέθανον τῶν Θεσσαλῶν καὶ Ἀθηναίων οὐ πολλοί· ἀνείλοντο μέντοι 
αὐτοὺς αὐθημερὸν ἀσπόνδους. καὶ οἱ Πελοποννήσιοι τροπαῖον τῇ ὑστεραίᾳ 
ἔστησαν. ἡ δὲ βοήθεια αὕτη τῶν Θεσσαλῶν κατὰ τὸ παλαιὸν ξυμμαχικὸν 
ἐγένετο τοῖς Ἀθηναίοις, καὶ ἀφίκοντο παρ' αὐτοὺς Λαρισαῖοι, Φαρσάλιοι, 
{Παράσιοι}, Κραννώνιοι, Πυράσιοι, Γυρτώνιοι, Φεραῖοι. ἡγοῦντο δὲ αὐτῶν ἐκ 
μὲν Λαρίσης Πολυμήδης καὶ Ἀριστόνους, ἀπὸ τῆς στάσεως ἑκάτερος, ἐκ δὲ 
Φαρσάλου Μένων· ἦσαν δὲ καὶ τῶν ἄλλων κατὰ πόλεις ἄρχοντες. 
 | [2,22] XXII. - Irrités, comme ils l'étaient, de la situation 
actuelle, les Athéniens étaient sur le point de prendre 
les pires décisions. Ce que voyant et convaincu d'ailleurs 
qu'il avait raison de s'opposer à toute sortie, Périclès 
refusait de convoquer l'assemblée  et de tenir la 
moindre réunion, dans la crainte qu'une fois assemblés, 
ils ne se laissassent guider par la colère plus que par le 
jugement. Il se contentait de garder la ville et d'y 
maintenir le calme le plus possible. Néanmoins il 
envoyait constamment des cavaliers pour empêcher les 
avant-gardes ennemies d'arriver jusqu'aux propriétés 
voisines de la ville et d'y causer des dégâts. Un léger 
engagement eut lieu à Phrygies entre un détachement 
de cavaliers athéniens renforcé de Thessaliens et la 
cavalerie béotienne. Les Athéniens et les Thessaliens 
résistèrent jusqu'au moment où les hoplites vinrent à la 
rescousse des Béotiens. Ils durent alors battre en 
retraite ; leurs pertes furent minimes, malgré leur 
infériorité ils purent ce jour même enlever leurs morts 
sans demande d'armistice. Le lendemain, les 
Péloponnésiens dressèrent un trophée. C'était en vertu 
de leur ancienne alliance que les Thessaliens avaient 
porté aide aux Athéniens. Dans leurs rangs se 
trouvaient des gens de Larissa, de Pharsale, de 
Peirésies, de Krannôn, de Gyrtôn et de Phères. A la tête 
des Larisséens se trouvaient Polymédès et Aristonoos,
envoyés chacun par son parti ; à la tête des 
Pharsaliens, Ménôn. Les contingents des autres cités 
avaient chacun leur chef.
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