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[2,23] Οἱ δὲ Πελοποννήσιοι, ἐπειδὴ οὐκ ἐπεξῇσαν αὐτοῖς οἱ Ἀθηναῖοι ἐς
μάχην, ἄραντες ἐκ τῶν Ἀχαρνῶν ἐδῄουν τῶν δήμων τινὰς ἄλλους τῶν
μεταξὺ Πάρνηθος καὶ Βριλησσοῦ ὄρους. ὄντων δὲ αὐτῶν ἐν τῇ γῇ οἱ
Ἀθηναῖοι ἀπέστειλαν τὰς ἑκατὸν ναῦς περὶ Πελοπόννησον ἅσπερ
παρεσκευάζοντο καὶ χιλίους ὁπλίτας ἐπ' αὐτῶν καὶ τοξότας τετρακοσίους·
ἐστρατήγει δὲ Καρκίνος τε ὁ Ξενοτίμου καὶ Πρωτέας ὁ ᾿Επικλέους καὶ
Σωκράτης ὁ Ἀντιγένους. καὶ οἱ μὲν ἄραντες τῇ παρασκευῇ ταύτῃ
περιέπλεον, οἱ δὲ Πελοποννήσιοι χρόνον ἐμμείναντες ἐν τῇ Ἀττικῇ ὅσου
εἶχον τὰ ἐπιτήδεια ἀνεχώρησαν διὰ Βοιωτῶν, οὐχ ᾗπερ ἐσέβαλον· παριόντες
δὲ ᾿Ωρωπὸν τὴν γῆν τὴν Γραϊκὴν καλουμένην, ἣν νέμονται ᾿Ωρώπιοι
Ἀθηναίων ὑπήκοοι, ἐδῄωσαν. ἀφικόμενοι δὲ ἐς Πελοπόννησον διελύθησαν
κατὰ πόλεις ἕκαστοι.
| [2,23] XXIII. - Comme les Athéniens n'effectuaient pas de
sortie, les Péloponnésiens s'éloignèrent d'Acharnes et
ravagèrent quelques dèmes entre le Parnès et le mont
Brilessos. Au moment où l'ennemi état dans le pays, les
Athéniens envoyèrent les cent vaisseaux qu'ils avaient
équipés faire une croisière autour du Péloponnèse ; ils
étaient montés par mille hoplites et par quatre cents
archers. A la tête de cette expédition se trouvaient
Karkinos fils de Xénotimos, Prôtéas fils d'Epiklès, et
Sôkratès fils d'Antigénès. Ce fut avec ces forces qu'ils
prirent la mer pour faire le tour du Péloponnèse. Les
Péloponnésiens restèrent en Attique, tant qu'ils eurent
des vivres, puis se retirèrent par la Béotie, mais sans
emprunter la route qu'ils avaient suivie à l'aller. Et
passant près d'Orôpos, ils dévastèrent la terre qu'on
appelle la Graïque et qui est habitée par les Orôpiens,
sujets d'Athènes. Arrivés dans le Péloponnèse, ils se
disloquèrent et rentrèrent dans leurs foyers.
| [2,24] Ἀναχωρησάντων δὲ αὐτῶν οἱ Ἀθηναῖοι φυλακὰς κατεστήσαντο
κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλασσαν, ὥσπερ δὴ ἔμελλον διὰ παντὸς τοῦ πολέμου
φυλάξειν· καὶ χίλια τάλαντα ἀπὸ τῶν ἐν τῇ ἀκροπόλει χρημάτων ἔδοξεν
αὐτοῖς ἐξαίρετα ποιησαμένοις χωρὶς θέσθαι καὶ μὴ ἀναλοῦν, ἀλλ' ἀπὸ τῶν
ἄλλων πολεμεῖν· ἢν δέ τις εἴπῃ ἢ ἐπιψηφίσῃ κινεῖν τὰ χρήματα ταῦτα ἐς
ἄλλο τι, ἢν μὴ οἱ πολέμιοι νηίτῃ στρατῷ ἐπιπλέωσι τῇ πόλει καὶ δέῃ
ἀμύνασθαι, θάνατον ζημίαν ἐπέθεντο. τριήρεις τε μετ' αὐτῶν ἐξαιρέτους
ἑκατὸν ἐποιήσαντο κατὰ τὸν ἐνιαυτὸν ἕκαστον τὰς βελτίστας, καὶ
τριηράρχους αὐταῖς, ὧν μὴ χρῆσθαι μηδεμιᾷ ἐς ἄλλο τι ἢ μετὰ τῶν χρημάτων
περὶ τοῦ αὐτοῦ κινδύνου, ἢν δέῃ.
| [2,24] XXIV. - Après leur retraite, les Athéniens établirent sur
terre et sur mer un service de garde qui devait durer
pendant toute la guerre. Ils décidèrent de prélever sur
les richesses de l'Acropole mille talents, de les mettre à
part et en réserve ; le reste serait consacré à la guerre.
Quiconque ferait ou mettrait aux voix la proposition
d'affecter ces fonds à une autre destination serait puni
de mort, sauf pour repousser l'ennemi en cas
d'attaque de la ville par une expédition navale. En même
temps on mit en réserve chaque année les cent
meilleures trières, dont on désigna les triérarques ; elles
ne devaient être utilisées qu'avec l'argent réservé, pour
parer au même danger en cas de nécessité.
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