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[2,17] ἐπειδή τε ἀφίκοντο ἐς τὸ ἄστυ, ὀλίγοις μέν τισιν ὑπῆρχον οἰκήσεις
καὶ παρὰ φίλων τινὰς ἢ οἰκείων καταφυγή,
οἱ δὲ πολλοὶ τά τε ἐρῆμα τῆς πόλεως ᾤκησαν καὶ τὰ ἱερὰ καὶ τὰ ἡρῷα πάντα πλὴν
τῆς ἀκροπόλεως καὶ τοῦ ᾿Ελευσινίου καὶ εἴ τι ἄλλο βεβαίως κλῃστὸν ἦν· τό τε
Πελαργικὸν καλούμενον τὸ ὑπὸ τὴν ἀκρόπολιν, ὃ καὶ ἐπάρατόν τε ἦν μὴ
οἰκεῖν καί τι καὶ Πυθικοῦ μαντείου ἀκροτελεύτιον τοιόνδε διεκώλυε, λέγον
ὡς 'τὸ Πελαργικὸν ἀργὸν ἄμεινον,' ὅμως ὑπὸ τῆς παραχρῆμα ἀνάγκης
ἐξῳκήθη. καί μοι δοκεῖ τὸ μαντεῖον τοὐναντίον ξυμβῆναι ἢ προσεδέχοντο· οὐ
γὰρ διὰ τὴν παράνομον ἐνοίκησιν αἱ ξυμφοραὶ γενέσθαι τῇ πόλει, ἀλλὰ διὰ
τὸν πόλεμον ἡ ἀνάγκη τῆς οἰκήσεως, ὃν οὐκ ὀνομάζον τὸ μαντεῖον προῄδει
μὴ ἐπ' ἀγαθῷ ποτὲ αὐτὸ κατοικισθησόμενον. κατεσκευάσαντο δὲ καὶ ἐν τοῖς
πύργοις τῶν τειχῶν πολλοὶ καὶ ὡς ἕκαστός που ἐδύνατο· οὐ γὰρ ἐχώρησε
ξυνελθόντας αὐτοὺς ἡ πόλις, ἀλλ' ὕστερον δὴ τά τε μακρὰ τείχη ᾤκησαν
κατανειμάμενοι καὶ τοῦ Πειραιῶς τὰ πολλά. ἅμα δὲ καὶ τῶν πρὸς τὸν
πόλεμον ἥπτοντο, ξυμμάχους τε ἀγείροντες καὶ τῇ Πελοποννήσῳ ἑκατὸν
νεῶν ἐπίπλουν ἐξαρτύοντες. καὶ οἱ μὲν ἐν τούτῳ παρασκευῆς ἦσαν.
| [2,17] XVII. - Arrivés à la ville, un petit nombre seulement
trouva un abri ou un refuge chez des amis ou chez des
parents. La plupart campèrent dans les quartiers
inhabités, dans tous les temples ou les sanctuaires des
héros, sauf à l'Acropole, dans l'Eleusinion et dans
les lieux strictement fermés. Au pied de l'Acropole
s'étendait le Pélasgikon. Il état interdit sous peine de
malédiction de l'habiter, défense aggravée encore par la
fin de vers de l'oracle de Delphes : Mieux vaut que
Pélasgikon reste inoccupé. Néanmoins, en raison de la
nécessité pressante, on y logea du monde. Mon avis est
que l'oracle s'accomplit contrairement à ce qu'on avait
prévu. Ce n'est pas parce qu'on avait transgressé l'oracle
que les malheurs fondirent sur la ville, c'est la guerre
qui fit de l'occupation de cet endroit une nécessité ;
l'oracle ne l'avait pas annoncé, mais avait prédit qu'on
n'occuperait le Pélasgikon qu'en cas de malheur.
Beaucoup s'installèrent sur les tours des remparts, bref
chacun se débrouilla comme il put. Comme la ville ne
pouvait contenir les arrivants, on se partagea les Longs-
Murs et la plus grande partie du Pirée, et l'on s'y
installa. En même temps on poussait les préparatifs de
guerre, on rassemblait des alliés, on équipait une flotte
de cent vaisseaux contre le Péloponnèse. Telle était la
situation du côté des Athéniens.
| [2,18] ῾Ο δὲ στρατὸς τῶν Πελοποννησίων προϊὼν ἀφίκετο τῆς Ἀττικῆς
ἐς Οἰνόην πρῶτον, ᾗπερ ἔμελλον ἐσβαλεῖν. καὶ ὡς ἐκαθέζοντο, προσβολὰς
παρεσκευάζοντο τῷ τείχει ποιησόμενοι μηχαναῖς τε καὶ ἄλλῳ τρόπῳ· ἡ γὰρ
Οἰνόη οὖσα ἐν μεθορίοις τῆς Ἀττικῆς καὶ Βοιωτίας ἐτετείχιστο, καὶ αὐτῷ
φρουρίῳ οἱ Ἀθηναῖοι ἐχρῶντο ὁπότε πόλεμος καταλάβοι. τάς τε οὖν
προσβολὰς ηὐτρεπίζοντο καὶ ἄλλως ἐνδιέτριψαν χρόνον περὶ αὐτήν. αἰτίαν
τε οὐκ ἐλαχίστην Ἀρχίδαμος ἔλαβεν ἀπ' αὐτοῦ, δοκῶν καὶ ἐν τῇ ξυναγωγῇ
τοῦ πολέμου μαλακὸς εἶναι καὶ τοῖς Ἀθηναίοις ἐπιτήδειος, οὐ παραινῶν
προθύμως πολεμεῖν· ἐπειδή τε ξυνελέγετο ὁ στρατός, ἥ τε ἐν τῷ ᾿Ισθμῷ
ἐπιμονὴ γενομένη καὶ κατὰ τὴν ἄλλην πορείαν ἡ σχολαιότης διέβαλεν
αὐτόν, μάλιστα δὲ ἡ ἐν τῇ Οἰνόῃ ἐπίσχεσις. οἱ γὰρ Ἀθηναῖοι ἐσεκομίζοντο ἐν
τῷ χρόνῳ τούτῳ, καὶ ἐδόκουν οἱ Πελοποννήσιοι ἐπελθόντες ἂν διὰ τάχους
πάντα ἔτι ἔξω καταλαβεῖν, εἰ μὴ διὰ τὴν ἐκείνου μέλλησιν. ἐν τοιαύτῃ μὲν
ὀργῇ ὁ στρατὸς τὸν Ἀρχίδαμον ἐν τῇ καθέδρᾳ εἶχεν. ὁ δὲ προσδεχόμενος, ὡς
λέγεται, τοὺς Ἀθηναίους τῆς γῆς ἔτι ἀκεραίου οὔσης ἐνδώσειν τι καὶ
κατοκνήσειν περιιδεῖν αὐτὴν τμηθεῖσαν, ἀνεῖχεν.
| [2,18] XVIII. - Cependant, l'armée des Péloponnésiens
avançait. Elle arriva d'abord devant Oenoè, bourg
d'Attique ; c'est par là qu'ils se proposaient
d'envahir le territoire athénien ; elle y établit son camp
et se disposa à attaquer le rempart avec des machines
et par tout autre moyen. Car Oenoè, située aux
confins de l'Attique et de la Boétie, état fortifiée et
servait de place forte aux Athéniens en cas de guerre.
En préparant l'attaque, les Péloponnésiens perdirent du
temps. On en fit vivement grief à Archidamos : on
croyait avoir à lui reprocher sa mollesse à réunir tes
alliés et à diriger les hostilités et ses relations avec les
Athéniens, car il avait montré peu d'empressement pour
conseiller la guerre. Ce qui le rendit suspect également,
ce fut le retard imposé à l'armée rassemblée à l'isthme,
la lenteur de sa marche et surtout l'arrêt devant Oenoè.
Les Athéniens profitaient de ce répit pour transporter à
Athènes ce qui leur appartenait. Les Péloponnésiens,
semblait-il, n'eût été l'irrésolution d'Archidamos,
eussent pu par une attaque brusquée tout saisir hors
des murs. L'armée était irritée de cette inaction ; mais
Archidamos qui, dit-on, s'attendait à voir les Athéniens
faire des concessions, avant qu'on saccageât leur pays
et pensait qu'ils hésiteraient à voir de sang-froid les
dévastations, n'en bougeait pas davantage.
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