HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Ps.-LONGIN, Le Traité du sublime

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] Θατέρου δὲ ὧν εἴπομεν, λέγω δὲ τοῦ ψυχροῦ, πλήρης Τίμαιος, ἀνὴρ τὰ μὲν ἄλλα ἱκανὸς καὶ πρὸς λόγων ἐνίοτε μέγεθος οὐκ ἄφορος, πολυΐστωρ, ἐπινοητικός, πλὴν ἀλλοτρίων μὲν ἐλεγκτικώτατος ἁμαρτημάτων ἀνεπαίσθητος δὲ ἰδίων, ὑπὸ δὲ ἔρωτος τοῦ ξένας νοήσεις ἀεὶ κινεῖν πολλάκις ἐκπίπτων εἰς τὸ παιδαριωδέστατον. παραθήσομαι δὲ τἀνδρὸς ἓν δύο, ἐπειδὴ τὰ πλείω προέλαβεν Καικίλιος. ἐπαινῶν Ἀλέξανδρον τὸν μέγαν, "ὃς τὴν Ἀσίαν ὅλην" φησίν "ἐν ἐλάττοσιν ἔτεσι παρέλαβεν ὅσοις τὸν ὑπὲρ τοῦ πρὸς Πέρσας πολέμου πανηγυρικὸν λόγον Ἰσοκράτης ἔγραψεν." θαυμαστή γε τοῦ Μακεδόνος πρὸς τὸν σοφιστὴν σύγκρισις· δῆλον γάρ, Τίμαιε, ὡς οἱ Λακεδαιμόνιοι διὰ τοῦτο πολὺ τοῦ Ἰσοκράτους κατ´ ἀνδρείαν ἐλείποντο, ἐπειδὴ οἱ μὲν ἐν τριάκοντα ἔτεσι Μεσσήνην παρέλαβον, δὲ τὸν πανηγυρικὸν ἐν μόνοις δέκα συνετάξατο. τοῖς δὲ Ἀθηναίοις ἁλοῦσι περὶ Σικελίαν τίνα τρόπον ἐπιφωνεῖ; ὅτι "εἰς τὸν Ἑρμῆν ἀσεβήσαντες καὶ περικόψαντες αὐτοῦ τὰ ἀγάλματα, διὰ τοῦτ´ ἔδωκαν δίκην, οὐχ ἥκιστα δι´ ἕνα ἄνδρα, ὃς ἀπὸ τοῦ παρανομηθέντος διὰ πατέρων ἦν, Ἑρμοκράτη τὸν Ἕρμωνος". ὥστε θαυμάζειν με, Τερεντιανὲ ἥδιστε, πῶς οὐ καὶ εἰς Διονύσιον γράφει τὸν τύραννον· "ἐπεὶ γὰρ εἰς τὸν Δία καὶ τὸν Ἡρακλέα δυσσεβὴς ἐγένετο, διὰ τοῦτ´ αὐτὸν Δίων καὶ Ἡρακλείδης τῆς τυραννίδος ἀφείλοντο." καὶ τί δεῖ περὶ Τιμαίου λέγειν, ὅπου γε καὶ οἱ ἥρωες ἐκεῖνοι, Ξενοφῶντα λέγω καὶ Πλάτωνα, καίτοιγε ἐκ τῆς Σωκράτους ὄντες παλαίστρας, ὅμως διὰ τὰ οὕτως μικροχαρῆ ποτε ἑαυτῶν ἐπιλανθάνονται; μέν γε ἐν τῇ Λακεδαιμονίων γράφει πολιτείᾳ· "ἐκείνων {μὲν} γοῦν ἧττον μὲν ἂν φωνὴν ἀκούσαις τῶν λιθίνων, ἧττον δ´ ἂν ὄμματα στρέψαις τῶν χαλκῶν, αἰδημονεστέρους δ´ ἂν αὐτοὺς ἡγήσαιο καὶ αὐτῶν τῶν ἐν τοῖς ὀφθαλμοῖς παρθένων." Ἀμφικράτει καὶ οὐ Ξενοφῶντι ἔπρεπε τὰς ἐν τοῖς ὀφθαλμοῖς ἡμῶν κόρας λέγειν παρθένους αἰδήμονας· οἷον δὲ Ἡράκλεις τὸ τὰς ἁπάντων ἑξῆς κόρας αἰσχυντηλὰς εἶναι πεπεῖσθαι, ὅπου φασὶν οὐδενὶ οὕτως ἐνσημαίνεσθαι τήν τινων ἀναίδειαν ὡς ἐν τοῖς ὀφθαλμοῖς, ὡς καὶ Ἀχιλλεὺς τοῦ Ἀγαμέμνονος ὀνειδίζων τὸ ἐν τοῖς ὀφθαλμοῖς ἰταμὸν "οἰνοβαρές, κυνὸς ὄμματ´ ἔχων" φησίν. μέντοι Τίμαιος, ὡς φωρίου τινὸς ἐφαπτόμενος, οὐδὲ τοῦτο Ξενοφῶντι τὸ ψυχρὸν κατέλιπεν. φησὶ γοῦν ἐπὶ τοῦ Ἀγαθοκλέους καὶ τὸ τὴν ἀνεψιὰν ἑτέρῳ δεδομένην ἐκ τῶν ἀνακαλυπτηρίων ἁρπάσαντα ἀπελθεῖν· " τίς ἂν ἐποίησεν ἐν ὀφθαλμοῖς κόρας, μὴ πόρνας ἔχων;" τί δέ; τἆλλα θεῖος Πλάτων τὰς δέλτους θέλων εἰπεῖν "γράψαντες" φησίν "ἐν τοῖς ἱεροῖς θήσουσι κυπαριττίνας μνήμας". καὶ πάλιν "περὶ δὲ τειχῶν, Μέγιλλε, ἐγὼ ξυμφεροίμην ἂν τῇ Σπάρτῃ τὸ καθεύδειν ἐᾶν ἐν τῇ γῇ κατακείμενα τὰ τείχη καὶ μὴ ἐπανίστασθαι". καὶ τὸ Ἡροδότειον οὐ πόρρω, τὸ φάναι τὰς καλὰς γυναῖκας "ἀλγηδόνας ὀφθαλμῶν." καίτοιγε ἔχει τινὰ παραμυθίαν, οἱ γὰρ παρ´ αὐτῷ ταυτὶ λέγοντές εἰσι{ν οἱ} βάρβαροι καὶ ἐν μέθῃ, ἀλλ´ οὐδ´ ἐκ τοιούτων προσώπων διὰ μικροψυχίαν καλὸν ἀσχημονεῖν πρὸς τὸν αἰῶνα. [4] CHAPITRE IV. Du style froid. Pour ce qui est de ce froid ou puéril dont nous parlions, Timée en est tout plein. Cet auteur est assez habile homme d'ailleurs ; il ne manque pas quelquefois par le grand et le sublime: il sait beaucoup, et dit même les choses d'assez bon sens: Si ce n'est qu'il est enclin naturellement à reprendre les vices des autres, quoiqu'aveugle pour ses propres défauts, et si curieux au reste d'étaler de nouvelles pensées, que cela le fait tomber assez souvent dans la dernière puérilité. Je me contenterai d'en donner ici un ou deux exemples parce que Cecilius en a déjà rapporté un assez grand nombre. En voulant louer Alexandre le Grand, il a, dit-il, conquis toute l’Asie en moins de temps, qu’Isocrate n’en a employé à composer son panégyrique. Voilà sans mentir une comparaison admirable d'Alexandre le Grand avec un rhéteur. Par cette raison, Timée, il s'ensuivra que les Lacédémoniens le doivent céder à Isocrate : puisqu'ils furent trente ans à prendre la ville de Messène y et que celui-ci n'en mit que dix à faire son panégyrique. Mais à propos des Athéniens qui étaient prisonniers de guerre dans la Sicile, de quelle exclamation penseriez-vous qu'il se serve ? Il dit : Que c’était une punition du Ciel, à cause de leur impiété envers le Dieu Hermès, autrement Mercure, et pour avoir mutilé ses statues. Parce qu’il y avait un des chefs de l’armée ennemie, qui tirait son nom d'Hermès de père en fils, savoir Hermocrate fils d'Hermon; sans mentir, mon cher Terentianus, je m'étonne qu'il n'ait dit aussi de Denys le Tyran: que les Dieux permirent qu'il fût chassé de son royaume par Zeus et par Héraclide, à cause de son peu de respect à l'égard de Dion et d'Héraclès c’est à dire de Jupiter et d'Hercule. Mais pourquoi m'arrêter après Timée ? Ces héros de l'antiquité, je veux dire Xénophon et Platon, sortis de l'école de Socrate s’oublient bien quelquefois eux-mêmes, jusqu'à laisser échapper dans leurs écrits des choses basses et puériles. Par exemple le premier dans le livre qu'il a écrit de la République des Lacédémoniens. On ne les entend, dit-il, non plus parler, que si c’étaient des pierres : ils ne tournent non plus les yeux, que s’ils étaient de bronze: Enfin ils ont plus de pudeur, que ces parties de l’œil que nous appelions en grec du nom de vierges. C’était à Amphicrate et non pas à Xénophon d’appeler les prunelles des vierges pleines de pudeur. Quelle pensée ! bon Dieu ! parce que le mot de Coré qui signifie en grec la prunelle de l'œil, signifie aussi une vierge, de vouloir que toutes les prunelles universellement soient des vierges pleines de modestie : vu qu'il n'y a peut-être point d'endroit sur nous où l'impudence éclate plus que dans les yeux : et c'est pourquoi Homère, pour exprimer un impudent: "Ivrogne, dit-il, avec tes yeux de chien". Cependant Timée n'a pu voir une si froide pensée dans Xénophon, sans la revendiquer comme un vol qui lui avait été fait par cet Auteur. Voici donc comme il l'emploie dans la vie d'Agathocle. N’est-ce pas une chose étrange qu’il ait ravi sa propre cousine qui venait d’être mariée à un autre, qu’il l’ait dis-je, ravie le lendemain même de ses noces ? Car qui est-ce qui eût voulu faire cela ; s’il eût eu des vierges aux yeux, et non pas des prunelles impudiques ! Mais que dirons-nous de Platon, quoique divin d'ailleurs, qui voulant parler de ces tablettes de bois de cyprès, ou l'on devait écrire les actes publics, use de cette pensée, "Ayant écrit toutes ces choses, ils poseront dans les temples ces monuments de cyprès". Et ailleurs à propos des murs. "Pour ce qui est des murs, dit-il, Megillus, je suis de l’avis de Sparte, de les laisser dormir et de ne les point faire lever tandis qu’ils sont couchés, par terre". Il y a quelque chose d'aussi ridicule dans Hérodote, quand il appelle les belles femmes, "le mal des yeux". Ceci néanmoins semble en quelque façon pardonnable à l'endroit où il est : parce que ce sont des Barbares qui le disent dans le vin et la débauche : mais comme ces personnes ne sont pas de fort grande considération, il ne fallait pas pour en rapporter un méchant mot, se mettre au hasard de déplaire à toute la postérité.


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Dernière mise à jour : 14/06/2007